En effet, il s'agit d'un gentilhomme cosmopolite dont le domaine est partagé entre plusieurs royaumes (en France, en Angleterre et en Irlande)[2]. Comme tous les seigneurs dont les possessions ont une façade maritime à l'ouest (sauf ceux dont les domaines sont dans le bassin de la Seine et qui peuvent facilement commercer avec Paris), il a intérêt à soutenir l'Angleterre pour des raisons économiques (le transport maritime étant à l'époque plus performant que le transport terrestre, la Manche constitue une intense zone d'échange)[3]. Dès son arrivée à Paris, de mauvaises langues prétendent que le connétable aurait été libéré parce qu'il aurait rendu hommage au roi Édouard III d'Angleterre en lui cédant sa forteresse de Guînes, place forte donnant sur le Pas de Calais. Il semble qu'il ait négocié sa libération contre l'engagement de reconnaître Édouard III comme roi de France et que Jean le Bon en ait eu connaissance par l'interception de courriers à destination du souverain anglais[4]. Le roi ne souhaite pas que cela s'ébruite car cela remettrait en avant les problèmes de droits d'Édouard à la couronne[4]. Le roi de France le fait arrêter et enfermer dans un cachot du Louvre. Le lendemain, , il est emmené devant l'hôtel de Nesle où, sans avoir eu de procès, il est décapité et ses biens confisqués[4].
Personne ne connaîtra jamais les vraies raisons de cette exécution.
Ses titres
Tandis qu'il confie la charge de connétable à Charles de La Cerda en , le roi de France rattache le comté de Guînes au domaine royal et donne le comté d'Eu à Jean d'Artois, fils de Robert III. L'opacité sur les raisons de cette exécution laisse place aux rumeurs : le connétable aurait été exécuté parce qu'il entretenait une liaison avec feu la reine Bonne de Luxembourg (ce qui permet de discréditer les futurs Valois en instituant un doute sur leur hérédité et donc leur légitimité)[5].