Fils de Jean Ier de Melun (v. 1290-1350) et de Isabeau d'Antoing (1310-06/12/1354), Jean de Melun-Tancarville épousa en 1334 Jeanne Crespin (v. 1295-† av. 1327), de laquelle il eut trois enfants :
Guillaume IV de Melun, comte de Tancarville, 1er Chambellan du roi, Grand bouteiller de France, Grand Maitre des Eaux-et-Forêts, diplomate en Angleterre & a Gênes, seigneur du Trait, mort à Azincourt en 1415.
Marguerite de Melun, comtesse douairière de Joigny, épouse en 2nde noces en 1365 Robert de Fiennes, connétable.
Il contient par sa présence à Paris le parti d'Étienne Marcel et de Charles le Mauvais et joue un grand rôle dans la conclusion de la paix de Brétigny (1360). En 1361, le Dauphin l'envoie assurer la mainmise de la couronne de France sur le duché de Bourgogne après la mort de Philippe de Rouvre. L'année suivante il est envoyé dans le sud afin d'anéantir les grandes compagnies. Sous ses ordres, les troupes royales se concentrent à Autun, le 6 mars 1362, et commencent à refouler les Tards-Venus vers le sud. Avec une armée venue du Languedoc, ils décident de prendre dans un étau puissant les Compagnies de Seguin de Badefol, du Petit Meschin et les autres qui ravagent la région autour de Lyon[1]. Battu à la Bataille de Brignais, le 6 avril 1362, il est fait prisonnier pour la troisième fois.
Charles V ne parvient à débarrasser le Conseil du Roi de la maison de Melun qu'en 1375. Le problème était que ces nobles trop puissants abusaient de leur pouvoir aux portes mêmes de Paris.
Les habitants de Sens, utilisant les recours judiciaires en usage à l'époque, portent plainte devant le Parlement de Paris contre des abus de pouvoir de la part de Jean de Melun qui a récupéré la charge de maître des Eaux et Forêts. Les communautés villageoises bénéficiaient depuis des temps immémoriaux du droit d'usage de ses bois (pâture, ramassage des branches mortes, charbon de bois, glanée...). Or les gardes forestiers, protégés par des commissions royales délivrées par l'archevêque Guillaume II de Melun, les saisissent, les mettent aux fers et les soumettent à rançon[2]! L'arrêt de la Cour de Justice royale tombe le : les droits d'usage sont restitués aux communautés, la justice temporelle de l'archevêché est confisquée par le roi et Jean de Melun se voit retirer sa charge de maître des Eaux et Forêts[2].
Les Melun sont alors écartés du pouvoir. On entendra encore une fois parler d'eux sous le règne de Louis XI, au début duquel Charles de Melun, capitaine de la garnison de Paris, se verra limogé par le roi pour ne pas être intervenu à temps pendant la bataille de Montlhéry (1465).
Notes et références
↑Bernard Descroix, Seguin de Badefol, ce fils d'iniquité qui fit trembler Anse et la France entière, Lyon 69009, Société d'Archéologie du Beaujolais, , 108 p., p. 32
↑ a et bFrançoise Autrand, Charles V, Fayard 1994, p. 689
Sources
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