En 1370, il apporte environ 600 hommes en renfort pour la défense de Saumur, ville assiégée par les troupes anglaises[7]. Avec ces derniers, Robert de Sancerre repoussa les Anglais[8]. En août 1373, non loin de Laon, Bueil bat une compagnie d'anglais de l'armée de Lancastre et du duc de Bretagne. Le 21 septembre, lors du combat d'Ouchy en Soissonnais, Bueil bat un détachement anglais commandé par Walter Hewitt ; celui-ci trouve la mort dans l'engagement (cf. Lancastre).
Vers le , le duc d'Anjou demande à Bueil, qui est à La Réole, d'apporter des machines de siège, dont une appelée la Truye, sorte de bélier poussé, dit Froissart, par plus de cent hommes, pour abattre les murailles de Bergerac. Pour ce faire, celui-ci doit passer le Dropt sur un long pont de pierre, sis devant la bastide d'Eymet. Prévenu, c'est ici que Thomas Felton, sénéchal de Bordeaux, tente une embuscade au convoi, avec 700 hommes, à l'entrée d'Eymet ; le 1er septembre, quand les 800 français arrivent, il s'ensuit une dure bataille que remporte Jean de Bueil. De nombreux soldats anglais et surtout gascons se noyèrent dans le Dropt au lieu-dit le Gua de Roupy, à l'entrée sud d'Eymet. Felton fut capturé avec les sires de Duras, de Rauzan et de Montferrand, bientôt libérés contre rançon. Le convoi reprit sa route et la truye se trouva bloquée à la porte Sud d'Eymet, trop étroite, qu'il fallut en partie abattre[9].
Jean III épouse Isabeau, fille de Philippe de La Roche.
Le n.st. (nouveau style, c'est-à-dire ici avec l'année civile commençant au 1er janvier comme dans les calendriers julien et grégorien, et non en mars comme pratiqué souvent au Moyen Age et dans les anciens calendriers romains), le pape Grégoire XI accorde à Isabeau « la faculté de se faire donner l'absolution plénière à l'article de la mort »[10]. Elle est encore en vie en 1398[11].
Enfants
Jean III (ou IV) eut 5 enfants de sa femme Isabeau de La Roche :
Pierre de Bueil (mort entre et le ), écuyer dans la compagnie de gens d'armes de son oncle homonyme Pierre de Bueil, chevalier, en , ayant déjà épousé, par un « traictié » de mariage en date de l'an 1378 « ou environ », Anglésie — alias Englese, Engloise et, en latin, Anglesa et Englesia — de Lévis (dame de Florensac en partie ; qualifiée de « niepce » — nièce peut alors s'entendre dans le sens actuel, mais aussi comme petite-cousine ; pour le site Racines&Histoire sa sœur[12] — de Thibaut IIde Lévis, un des petits-fils de Guy III de Lévis, seigneur de Lapenne {Ariège} et de Montbrun[-Bocage] {Haute-Garonne}, qui n'est plus en vie fin : † dès 1387 ?)[13]. Elle survit à Pierre et meurt sans postérité avant ledit Thibaut. En 1391, Jean, seigneur de Bueil, comparaît au Parlement de Paris pour passer un accord avec Jeanne de Narbonne-Lara-Montagnac, petite-fille d'Amalric II vicomte de Narbonne (-Lara) et nièce héritière de Thibaut II de Lévis seigneur de Montbrun, relatif aux promesses faites lors du contrat de mariage de son « filz » Pierre de Bueil et de la dite « Englese »[14].
Jeanne de Bueil, qui épouse Jean, seigneur de L'Ile-Bouchard, Doué, Rochefort et Gençay († 1415 à Azincourt, possiblement avec leur fils Jean de L'Isle-Bouchard, qui avait un fils naturel, aussi nommé Jean). Dans son testament, en date du , Jeanne fait un legs à son « oncle » l'évêque d'Angers (Hardouin de Bueil, 1347-1439) et nomme ses exécuteurs testamentaires : Catherine, dame de Villaines, sa « sœur » ; Marie de Bueil, dame du Bois, sa « cousine germaine » ; Jean, seigneur de Fontaines, « fils de la dite dame Marie » ; et ledit évêque d'Angers[15]. La fille de Jeanne de Bueil et Jean de L'Isle-Bouchard,
Marie de Bueil, qui épouse avec postérité Bertrand (Berthelon, Berthelot) de La Haye, seigneur de Passavant, Mallièvre et Mortagne, qui naquit au plus tôt en 1369 et † vers 1394/1395 ; Marie n'est plus en vie fin [16].
↑R.C. Famiglietti, Recherches sur la maison de Bueil, Providence, Picardy Press, , p. 62
↑R. C. Famiglietti, p. 89 de ses "Recherches sur la Maison de Bueil", dit en citant Gilles-André de La Rocque de La Lontière (1598-1686 ; Histoire généalogique de la maison de Harcourt, t. IV, p. 1355, 1662), que l'achat de St-Calais fut réalisé sur un des fils de Guy Brumor de Laval-Challouyau, sans préciser lequel (Brumor fut par ailleurs le grand-père paternel du maréchal criminel Gilles de Rais), et que ledit Brumor l'aurait tenu de sa femme Tiphaine de Husson dame de Ducey. On ne retrouve pas ailleurs ces renseignements. La continuité généalogique des sires de St-Calais (Maisons de St-Calais, Châteaudun, Dreux-Beu, Clermont-Nesle, Flandre-Termonde, Amboise-Nesle) indique plutôt que St-Calais aurait été cédé par Marie d'Amboise et son époux Olivier d'Ussé. L'abbé Louis Froger disait (Histoire de Saint-Calais, 1901, p. 180, n. 1 et n. 3), en citant une procédure soutenue au Parlement de Paris en juillet 1397 (AN, X/1A/4784, fol. 381), que Saint-Calais avait fait partie du lot de la seconde fille du sire d'Amboise (la Marie d'Amboise précitée), laquelle épousa le "sire de Tussé", "lisez Ussé", observait-il, et que "depuis", encore d'après le texte du registre, "le sire de Tussé (lisez Ussé) a vendu à messire Jehan de Bueil, Saint-Calais". On peut facilement imaginer des confusions entre Ussé, Tucé, Ducey et Husson... Ajoutons que, plus tard, Ussé fut hérité par Jean V de Bueil.
↑Famiglietti, 2018, p. 92-93. L'auteur établit que contrairement à l'assertion traditionnelle, c'est très probablement Jean III et non son fils Jean IV, † en 1415 à Azincourt, qui fut maître des Arbalétriers.