La Révolution supprime les dénominations de l'ancien régime, les régiments sont numérotés. Le no 6 est attribué au régiment d'Auxonne artillerie, en fonction de son ancienneté.
Devenu « 6e régiment d'artillerie » en 1791, 3 compagnies 1/2 quittèrent Metz, en , pour rallier l'armée des Ardennes. D'autres compagnies entrèrent dans la composition de l'armée du Centre. Toutes les compagnies qui n'étaient pas attachées à des places jouèrent donc un rôle à la canonnade de Valmy et à la bataille de Jemappes. Trois compagnies comprises dans les capitulations de Verdun et de Longwy avaient eu les honneurs de la guerre et étaient rentrées à Metz.
Au commencement de 1801, quand le dépôt fut envoyé à Rennes, le 6e régiment avait des compagnies cantonnées dans la Flandre maritime, à Luxembourg, à Malte et à Cherbourg. Quatre compagnies tenaient garnison à Paris. La 15e compagnie, après avoir été retenue captive pendant 22 mois à Alger, arriva à Rennes à cette époque. D'autres participent à la bataille d'Hohenlinden
Après le retour des Bourbons, le régiment est réorganisé par les soins du généralFoucher de Careil. On y incorpore la 5e compagnie de la Garde. Le dépôt part pour Douai en , et détache aussitôt cinq compagnies qui vont s'établir à Lille, Dunkerque, Maubeuge, Valenciennes et Condé. Leur ordre de départ pour ces places était daté du et provenait du gouvernement royal. Les 15 et 17 mars, le régiment inspirait sans doute confiance à ce gouvernement, car 10 compagnies étaient appelées à Paris. Quelques jours plus tard, le gouvernement impérial renvoyait ces dix compagnies dans le Nord.
La 12e compagnie, demeurée en Espagne jusqu'en 1814 et oubliée à Toulouse, reçut l'ordre de rallier le gros du régiment, qui fut représenté à Waterloo par 8 compagnies; 6 compagnies attachées au 1er corps, et 2 compagnies au 2e corps.
À la date du , le 6e régiment d'artillerie à pied avait son dépôt et 3 compagnies à Limoges, 4 compagnies à l'armée de la Loire, 2 compagnies à Vincennes, 2 compagnies à Lille, 2 compagnies à Douai, et 1 compagnie dans chacune des places de Calais, Dunkerque, Gravelines, Arras, Condé, Valenciennes et Maubeuge. La 21e compagnie était en Guadeloupe. Les compagnies détachées furent successivement dissoutes dans les villes où elles avaient été placées. Celles qui avaient passé la Loire ont été réunies à La Rochelle où elles furent licenciées le par le généralBerge.
De 1816 à 1852
Le dépôt comprenant le colonel Hulot, 9 autres officiers et 110 hommes de troupe, fut renvoyé à Douai où il arriva le . Il est immédiatement, mais lentement, procédé à l'organisation d'un nouveau 6e régiment d'artillerie à pied, qui prend le titre de « régiment de Douai ». Ce régiment, formé avec le fonds de l'ancien 6e, a été complété par l'incorporation d'une partie des canonniers renvoyés l'année précédente dans leurs foyers, et appartenant aux départements du Nord, de la Seine-Inférieure, du Calvados de l'Oise et de Seine-et-Marne.
En 1820 le « régiment de Douai » prend le nom de « 6e régiment d'artillerie à pied ».
En 1829, il prend le nom de 6e régiment d'artillerie mixte en gardant ses 13 premières compagnies, dont 6 furent transformées en batteries montées et avec les 4e, 5e et {{6e}|compagnies}} du 3e régiment d'artillerie à cheval, en versant deux de ses compagnies au 1er régiment d'artillerie.
En 1826 il se trouve à Auxonne, et à Metz en 1830.
Il est le seul des régiments d'artillerie qui ait manifesté des sentiments d'indiscipline après la révolution de 1830. L'échauffourée qui eut lieu à Metz n'avait rien de politique. Elle fut due à l'agitation produite par la réorganisation et le mélange des canonniers à cheval et des canonniers à pied, et au caractère bizarre du colonel Martin Etchegoyen, qui n'avait pas su adoucir les frottements de ce mélange et qui dut quitter le commandement du régiment l'année suivante. Celui-ci n'en demeura pas moins pendant plusieurs années un corps peu recherché.
En 1834, le 6e régiment d'artillerie envoya à Bourges une batterie à cheval, 1 batterie montée et 1 batterie à pied[Note 2] qui sont entrées dans la formation du 12e régiment d'artillerie.
Il était encore à Metz en 1854, lorsqu'il fut atteint par la fâcheuse organisation qui marque cette année. Par des motifs absolument incompréhensibles, les vieilles traditions ont été brisées. La plupart des régiments changèrent de numéros, et le 6e régiment d'artillerie perdit le rang qu'il possédait depuis si longtemps.
Il devint le 3e régiment d'artillerie.
Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 312 p. (lire en ligne), p. 297 et suivantes
Notes et références
Notes
↑La 22e compagnie était en route pour revenir en Europe.
↑ * Batteries à pied : tout le monde est à pied * Batteries montées : conducteurs à cheval et servants à pied. * Batteries à cheval : tout le monde est à cheval.