Régiment de Gassion Régiment de Palluau Régiment de Sourches Régiment d'Harcourt Régiment d'Humières Régiment de La Châtre Régiment de Saint-Sulpice Régiment de Lannoy Régiment de Louvigny Régiment de Rochechouart Régiment d'Aubeterre Régiment de Rohan-Montbazon Régiment de Montrevel Régiment de Berry
Historique des garnisons, combats et batailles du régiment
Origines
Guerre de Trente Ans
Durant le siège Courtrai[1], en 1646, pendant la guerre de Trente Ans, Gaston, duc d'Orléans avec comme adjoint, pour diriger les opérations, le maréchalJean, comte de Gassion. Celui-ci à la tête de quelques centaines d'hommes endiablés de toutes les nations, qui depuis longtemps suivaient sa fortune, faisaient la principale force de l'armée, car ils étaient la terreur des Espagnols. Après la capitulation de Courtrai le gouvernement en fut donné à Jean de Gassion.
Régiment de Gassion (1647-1647)
régiment de Gassion
Guerre de Trente Ans
Par ordre du les troupes de Jean Gassion furent réunis et prennent le nom de « régiment de Gassion ».
Cette même année le régiment prend part à plusieurs petits combats autour de Courtrai et perd son illustre chef, tué le au siège de Lens d'une mousquetade à la têțe.
Régiment de Palluau (1647-1665)
Guerre de Trente Ans et Fronde
Il est donné Philippe de Clérambault, comte de Palluau, qui y incorpore, par ordre du , un régiment qu'il avait levé le . Celui-ci était plus ancien, mais l'autre était meilleur et destiné à être entretenu comme garnison. Le comte de Palluau succède aussi à Jean Gassion dans le gouvernement de Courtrai.
En , les Espagnols tentent de surprendre la ville, en l'attaquant de nuit par quatre endroits différents. Mais le « régiment de Palluau » après deux heures de combat, les force à se retirer avec une perte énorme. Au printemps, le « régiment de Palluau » quitte Courtrai pour coopérer au siège d'Ypres. Il arrive le devant la ville et surveille les routes de Bruges et de Dixmude. Après la prise de la ville, le comte de Palluau obtient le gouvernement d'Ypres, et le régiment y est mis en garnison et y demeure jusqu'en 1649
Le comte de Palluau , ayant alors été investi du commandement d'une petite armée destinée à soumettre les villes du Berryqui tenaient pour le prince de Condé, emmena son régiment avec lui et l'employa au siège de Montrond, qui se prolongea jusqu'en 1652. Le château de cette ville capitula enfin le , et le régiment y entra avec la mission d'en détruire les fortifications.
En 1655, il se trouve au siège de Landrecies, où il demeure en garnison jusqu'en 1657 ou il se rend au siège de Cambrai, et c'est par l'inadvertance d'une de ses sentinelles que l'armée royale se vit obligée de lever ce siège. Le prince de Condé avait fait une diligence incroyable pour amener du secours à Cambrai. Guillaume de Guitaut, qui commandait son avant-garde, se présente inopinément au quartier de Palluau, et, au cri de la sentinelle, répond résolument « Guitaut ». La sentinelle croit entendre « Palluau » et laisse passer les troupes frondeuses.
Après cette malheureuse affaire, le régiment est jeté dans Ardres, et il n'en sort, en 1658 que pour aller renforcer l'armée qui assiégeait Dunkerque et que le prince de Condé menaçait dans ses lignes. Cette fois l'armée française est plus heureuse, les Espagnols et Condé sont battus, et Dunkerquecapitule. Au mois de juillet, le régiment de Palluau passe sous les ordres du maréchalde La Ferté et termine cette guerre par le siège de Gravelines, où il demeure en garnison.
En 1671, le « régiment de Sourches » fait partie du camp réuni sous Dunkerque. Après la levée du camp, il est un des quatre régiments laissés dans cette ville.
Il fait la campagne de 1672 en Hollande, et il se signale au mois de décembre, dans l'expédition que le duc de Luxembourg dirige contre Bodegraven et Zwammerdam. Après vingt-six heures de marche sur la neige et la glace fondues, il arrive le devant Zwammerdam, s'empare de ce bourg et y met le feu. Au retour, le régiment est laissé à Niewerbrück, avec la mission d'en détruire le fort.
Pendant les années suivantes, le régiment de Sourches sert dans les garnisons de la Hollande et de la basse Meuse.
Régiment d'Harcourt (1675-1677)
régiment d'Harcourt
Guerre de Hollande
Devenu le « régiment d'Harcourt » il fait, la campagne de 1676 en Allemagne.
Devenu « régiment de Saint-Sulpice » le , il parvint à se jeter par bateau, le , dans Kaiserswerth investi par les Alliés, dont la mémorable défense de cette place est un des plus beaux titres de gloire du régiment[5]. Le , le colonel Etienne de Saint-Sulpice fait une vigoureuse sortie et renverse tous les travaux des assiégeants. Il a un doigt brisé et reçoit deux fortes contusions. Le , le régiment défend avec une énergie extraordinaire les ouvrages extérieurs, et après deux heures de combat, l'ennemi recule laissant sur le terrain 2 500 hommes morts ou blessés, mais le colonel Etienne de Saint-Sulpice et 200 de ses soldats sont également tués. Le la garnison décimée se résigne à capituler.
En 1704, il se trouve sur le Rhin, mais au mois de juillet il est rappelé au nord, et rejoint, le , sous Namur, l'armée du général espagnol marquis de Bedmar. Les revers de l'armée de Bavière réduisirent celle de Flandre à se tenir sur la plus stricte défensive. Le régiment est chargé de la garde de Menin, et ses deux bataillons, qui comptaient ensemble à peine 900 hommes, y soutiennent seuls un siège en 1706[6].
Les campagnes de 1707 et 1708 se passèrent également dans les garnisons.
Devenu « régiment de Louvignies », le , qui est toujours à Valenciennes, fait une sortie, le contre un parti ennemi qui s'était emparé du village de Beuvrages, situé aux portes de Valenciennes. Après un engagement très vif, l'ennemi est contraint de battre en retraite. La victoire de Denain, le , rouvrant la campagne aux troupes françaises, le « régiment de Louvignies » quitta Valenciennes pour rallier l'armée de Villars et contribue aux prises de Douai, du Quesnoy et de Bouchain.
Le , il prend le nom de « régiment de Rochechouart » , il combat à Colorno et à Parme. Détaché le lendemain de la bataille de Parme à la poursuite des Autrichiens, il contribue à la défaite d'une partie de leur arrière-garde. Le , il prend une part très brillante à la victoire de Guastalla durant laquelle il subit de grandes pertes et son colonel y est blessé. Laissé quelque temps dans Guastalla pour se rétablir, il rejoint l'armée pour faire le siège de La Mirandole, mais l'ennemi ayant fait quelques démonstrations autour de Guastalla, il y rentre et s'y établit pour l'hiver.
En , il arrive devant Egra avec les régiments de Beauce, de Berry et de Luxembourg, et il ouvre la tranchée devant cette place dans la nuit du 7 au 8. La ville ne tint que onze jours devant quatre faibles bataillons français et capitule le . Après cet exploit, le « régiment de Rochechouart » rallie en hâte l'armée du maréchalde Broglie et se trouve le à la bataille de Sahay. Quelques jours après, il se retire sous Prague, et il entre le dans cette grande ville, cernée de toutes parts par les troupes de Marie-Thérèse. Au commencement de ce terrible blocus, le « régiment de Rochechouart » ne comptait plus que 295 hommes réunis sous ses drapeaux. Cette poignée d'hommes, renforcée de quelques miliciens fraîchement arrivés de France, est chargée de la défense d'une île de la Moldau, vis à - vis de la porte de l'Hôtel des Invalides[7]. Elle s'acquitte de sa mission et se fait remarquer dans plusieurs sorties, notamment à celle du , où elle partag les hauts faits du régiment de Navarre. Au mois d'octobre, la brigade de Rochechouart, qui comprenait les régiments Royal-Suédois et Royal-Bavière, quitte Prague et est répartie sur la ligne de communication de Budweis à Prague pour faciliter la jonction de l'armée du maréchalde Maillebois. Peu de temps après, le régiment se met en route pour Deggendorf.
En 1745, le « régiment d'Aubeterre » fait le siège de Tournai, et, à la bataille de Fontenoy, il est un des corps qui sont le plus sérieusement engagés. Sa brigade, qui com prenait le régiment suisse de Courten, avait été placée à la droite des Gardes Suisses et à la gauche du régiment du Roi, dans un ravin qui allait de Fontenoy au bois de Barry. Quand les Gardes Suisses, écrasés par le feu des Anglais, sont contraints de reculer, la brigade d'Aubeterre s'élance tête baissée sur la colonne anglaise et arrêtent son élan. Dans cette charge terrible, le régiment a 130 hommes tués et plus de 200 blessés, la moitié de son effectif avait été frappé par les balles ennemies. Après la victoire, les débris du corps servent encore aux prises de Tournai, de Termonde et d'Audenarde, et termine cette campagne par le siège d'Ath. Le , le régiment est porté à deux bataillons. En récompense de sa conduite à Fontenoy, le colonel du régiment, Jean-Baptiste Charles Hubert d'Esparbès de Lussan, chevalier d'Aubeterre, passé au commandement du régiment Royal des Vaisseaux.
Régiment de Rohan-Montbazon (1745-1759)
régiment de Rohan-Montbazon
Guerre de Succession d'Autriche
Le le régiment prend le nom de « régiment de Rohan-Montbazon ».
L'année suivante, il est appelé au siège de Maastricht. Après ce siège, le « régiment de Rohan » rentre en France, et son 3e bataillon est réformé le .
En 1758, le « régiment de Rohan » sert d'abord sous le maréchalde Broglie, et se distingue particulièrement, le , à la bataille de Sandershausen ou il était placé à la gauche du dispositif. Les régiments suisses de Waldner et de Diesbach s'étaient épuisés en vains efforts sans pouvoir réussir à déloger l'ennemi de l'escarpement de la rivière de Fulda. Le duc de Broglie les fit appuyer par les « régiments de Rohan », de Beauvoisis, Royal-Bavière et Royal-Deux-Ponts. Ces régiments se trouvèrent bientôt en première ligne et exposés à un feu des plus vifs. Ils y répondirent longtemps, mais, leurs munitions s'épuisèrent et le feu des Alliés ne se ralentissait pas. Emportés alors par une magnanime résolution, ils s'élancent à la baïonnette sur les positions de leurs adversaires, les abordent avec une vigueur irrésistible et culbutent l'ennemi dans un profond ravin. Le « régiment de Rohan », qui marchait en tête, eut la gloire de s'emparer de quatre pièces de canon.
Le régiment rallie ensuite l'armée du prince de Soubise, et se distingue encore le à Lutzelberg. Sa brigade, qui formait, avec celle de Waldner, l'avant-garde aux ordres du duc de Broglie, débouche la première sur le plateau et pousse l'ennemi jusqu'au village de Landwehrhagen. Pendant la nuit qui suivit la bataille, le « régiment de Rohan » se porte par une marche rapide sur les gorges de Munden, où l'armée alliée s'était retirée, et il lui fait le lendemain un grand nombre de prisonniers. Après diverses opérations de peu d'importance, qui se prolongèrent jusqu'au mois de décembre, le régiment est établi pour l'hiver à Hanau, quartier général du prince de Soubise.
Le , on trouve le régiment, à la bataille de Bergen, durant laquelle il se trouve à l'aile droite, et vient appuyer les efforts des régiments de Piémont et Royal-Roussillon qui combattaient dans la grande rue de cette petite ville. Il partage avec ces deux corps et le régiment de Beauvoisis les périls et l'honneur de la dernière charge, qui fait perdre le champ de bataille aux ennemis.
Après la bataille de Bergen le colonel commandant le régiment, Jules Hercule Mériadec de Rohan, prince de Montbazon, est nommé maréchal de camp. Les liens de famille qui unissaient ce colonel au maréchal de Soubise avaient valu au corps une bonne place à l'armée et des occasions de gloire.
Régiment de Montrevel (1759-1762)
régiment de Montrevel
Guerre de Sept Ans
Devenu « régiment de Montrevel » le , le régiment est moins heureux sous son successeur, Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, comte de Montrevel. À peine eut-il changé de nom, qu'on le relégua sur les côtes, où il a servi pendant les trois dernières campagnes de la guerre de Sept Ans.
Régiment de Berry (1762-1788)
régiment de Berry
de 1762 à 1776
de 1776 à 1779
de 1779 à 1791
Période de paix
Le , il cesse d'être un régiment de gentilshommes , et prend le titre de la province de Berry en devenant « régiment de Berry » et conserve ses deux bataillons[Note 9]. L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[8]. Habit, revers, veste et culotte blancs, parements et collet cramoisi, poches ordinaires garnies de trois boutons, autant sur la manche, quatre au revers, quatre au-dessous : boutonsjaunes et plats, avec le no 32. Chapeau bordé d'or.
Les drapeaux du régiment avaient deux quartiers jaunes et deux quartiers verts. Son uniforme s'était composé d'abord d'un habit blanc, avec la veste, le collet et les parements rouges, les boutons blancs, les poches en travers avec trois boutons, autant sur la manche, et chapeau bordé d'argent. De 1776 à 1779, les revers et parements étaient cramoisis et le collet noir[9].
Révolution française
Au mois de , le « régiment de Vintimille » est appelé au camp de Saint-Omer.
Le , le « régiment de Vintimille », réuni au régiment de Besançon artillerie en garnison à Douai, eut de violentes querelles avec les chasseurs à cheval de Picardie, et le sang coula. À Douai, comme partout ailleurs, les troupes d'infanterie avaient les sympathies de la population. Celle-ci prit fait et cause pour le « régiment de Vintimille », et adressa une pétition à l'Assemblée nationale pour que le régiment soit maintenu dans ses murs et cette demande est accordée.
49e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Vintimille
1er bataillon de 1791 à 1793
2e bataillon de 1791 à 1793
de 1792 à 1796
L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 49e régiment d'infanterieci-devant Vintimille.
Révolution française
En les citoyens de Douai s'étant mis en état de rébellion contre certains décrets de l'Assemblée, et quelques soldats du « régiment de Vintimille » ayant pris parti pour eux, le régiment reçut l'ordre de se rendre à Avesnes où il arriva le . Il passa au mois de juin, au Quesnoy, et se trouve encore dans cette place quand les hostilités commencèrent.
Guerres de la Révolution française
Le « régiment de Vintimille » est le premier corps qui ait fait parler de lui dans cette longue série d'actions glorieuses qu'on appelle les guerres de la Révolution française.
En , il fait partie du corps de Biron, qui occupe Quiévrain le et se porte en avant. L'armée autrichienne barrait la route de Mons dans une bonne position, et attaqua, à cinq heures du soir, un poste, au village de Vannes. Il y avait là quatre compagnies de grenadiers du « régiment de Vintimille » et un piquet de cavalerie. Les troupes françaises, manœuvrèrent avec tant d'intelligence et de fermeté, que les Autrichiens se retirèrent avec perte de dix à douze hommes. Ce fut alors que Biron apprit la malheureuse affaire de Dillon, en avant de Lille. Il songea à battre en retraite après avoir donné quelque repos à ses troupes. Il commença son mouvement le 30 au matin, plus gêné que servi par les volontaires, car ceux ci avaient évacué Quiévrain devant quelques escadrons de uhlans. Il fallait le reprendre le village. Biron se met à la tête du « régiment de Vintimille », qui, après des prodiges de valeur, pénètre dans le bourg et en expulse l'ennemi. Les volontaires purent passer et coururent vers Valenciennes. Le « régiment de Vintimille », avec un bataillon du régiment de Beauce et le 2e bataillon de volontaires de Paris, qui se bat admirablement sous les ordres des ducs de Chartres et de Montpensier, se replie le dernier sur Valenciennes, faisant l'arrière-garde d'un troupeau de fuyards. Le colonel Casabianca, qui avait pris le commandement de cette poignée de braves gens, soutint toutes les charges des Autrichiens et mérita le grade de maréchal de camp.
Ainsi disparaît pour toujours le 49e régiment d'infanterieci-devant Vintimille, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.
Jacques de Quincy, Histoire militaire du règne de Louis le Grand, vol. 3, (Paris), , 825 p..
Lieutenant général de Vault, Mémoires militaires relatifs à la guerre d'Espagne sous Louis XIV, vol. 1, Imprimerie Royale (Paris), , 910 p. (lire en ligne).
Chronologie historique-militaire, par M. Pinard, tomes 2, 3, 4, 5 et 6, Paris 1760, 1761, 1761, 1762 et 1763