Keyhole 11, ou KH-11 est une famille de satellites de reconnaissance optique américains, de nom de code 1010[1], Crystal, et Kennen (souvent orthographié à tort Kennan), placés en orbite à compter de 1976 et dont la production se poursuit en 2017. Ces satellites, dotés de chambres photographiques numériques, ont été les premiers satellites espions américains à offrir une visualisation en temps réel. Jusqu'à la série KH-9, les photographies étaient retournées sur Terre à bord d'une capsule.
Historique du projet
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Keyhole 7 ou KH-7 (nom de code Gambit 1) est une série de satellites de reconnaissance optique américains placés en orbite entre 1963 et 1967. Placés sur une orbite basse, ces satellites à la durée de vie brève (9 jours) réalisaient des images avec une résolution spatiale de 60 cm et envoyaient en fin de mission les données ainsi collectées dans une capsule de retour unique équipée d'un bouclier thermique et d'un parachute. Le KH-7 était généralement chargé d'effectuer des photos détaillées des sites repérés au préalable par des satellites de reconnaissance de la série des KH-4. La série des KH-7 a été remplacée par la série des KH-8/Gambit 3.
Caractéristiques techniques
Les caractéristiques précises du satellite KH-11 restent secrètes en 2017 et n'ont fait l'objet d'aucune publication officielle à cette date. Certaines d'entre elles ont fini par émerger de manière indirecte. Les satellites KH-11 ressemblent probablement au télescope spatial Hubble dans leur forme générale. Avec un miroir primaire de 2,3 m, leur résolution théorique atteindrait 15 cm au sol (en l'absence de dégradations dues à l'atmosphère).
Plusieurs versions du KH-11 ont été développées. En se basant sur les lanceurs utilisés et le comportement en orbite des différents satellites, les spécialistes du domaine ont déduit l'existence des versions suivantes :
Bloc 1 (satellites no 1 à 5) : version originale placée sur une orbite 270 x 500 kilomètres
Bloc 2 (no 6 à 9) : capacité infrarouge améliorée, orbite de 270 x 1000 km
Bloc 3 (no 10 à 12 et 14) : dispose de plus d'ergols pour allonger sa durée de vie et comprend des équipements permettant son déploiement et sa maintenance par la navette spatiale américaine
Bloc 5 (à partir du no 17) : version améliorée (hypothèse).
Déroulement des missions
Les photographies sont renvoyées au sol par l'intermédiaire du réseau militaire Satellite Data System.
La durée de vie d'un satellite est d'environ 2 ou 3 ans, même si l'un d'entre eux (KH-11-6) a pu être utilisé pendant 11 ans[3].
Fuites d'informations classifiées sur le KH-11
En 1977, un employé de la CIA, William Kampiles, vendit un manuel secret du KH-11 au KGB en Grèce pour 3 000 dollars américains. Une taupe dans l'antenne du KGB en Grèce, Sergueï Bokhan, prévint la CIA et Kampiles fut jugé et condamné[4].
Au cours des années 1980, plusieurs photos prises par des satellite KH-11 sont rendues publiques. Lors de l'opération Eagle Claw en Iran, des photos satellites furent abandonnées par les Américains. En 1981, Aviation Week & Space Technology publie une photo (à la qualité dégradée) d'un bombardier soviétique prise sur l'aéroport de Ramenskoïe. En 1984, un analyste du Naval Intelligence Support Center, Samuel Loring Morison, fournit au Jane's Defence Weekly plusieurs images du chantier naval soviétique 444 à Nikolaïev en Ukraine, où un porte-aéronefs de la classe Kiev était en construction. Les photos du KH-11 avaient subi un traitement numérique destiné à augmenter leur qualité[5].
En 2019, une photo publiée par le compte twitter de Donald Trump a été identifiée comme provenant d'un KH-11[6]. L'image en question ne sera déclassifiée qu'en 2022, confirmant ainsi son origine[7].
↑Jeffrey T. Richelson, U.S. Satellite Imagery, 1960-1999, National Security Archive Electronic Briefing Book No. 13, [lire en ligne (page consultée le )]
La première date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxième date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lancés la deuxième date est remplacée par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies.