Le Defense Support Program ou DSP est une famille de satellites d'alerte précoce de l’Armée de l'Air américaine qui constituait au tournant du XXe siècle la principale composante du système d'alerte avancé satellitaire (Satellite Early Warning System) américain chargé de détecter le lancement de missiles balistiques éventuellement porteurs de têtes nucléaires. Déployés entre 1970 et 2007, ils ont été progressivement remplacés par les satellites SBIRS à compter de 2006.
Sur le plan technique, tous ces satellites étaient équipés d'un télescope infrarouge et sont placés sur une orbite géosynchrone. Cinq versions se sont succédé (23 satellites en tout) pour améliorer leurs performances. La masse est passée de 907 à 2386 kilogrammes.
Caractéristiques des satellites DSP
Les satellites d'alerte précoce DSP sont placés en orbite géostationnaire pour pouvoir observer de leur position l'ensemble de l'hémisphère terrestre qui leur fait face. La charge utile est composée de capteurs infrarouges montés au foyer d'un télescope Schmidt à grande focale. Le satellite tourne sur lui-même autour de son axe optique, à une vitesse de 6 tours par minute, pour balayer l'ensemble de l'hémisphère visible depuis sa position[1].
Le DSP a été conçu comme un système d'alerte avancée contre des menaces en provenance des puissances nucléaires et il a été plus particulièrement pensé pour contrer les menaces de l'Union soviétique/Russie. Les militaires américains ont exprimé des réserves quant à la capacité de ces satellites à détecter des menaces en provenance d'acteurs non étatiques[3].
Les différentes générations de satellites DSP
Le système DSP a remplacé les satellites MIDAS développé dans les années 1960. Douze satellites MIDAS ont été lancés (le premier le ). En 1966, le programme DSP est mis sur pied et le premier lancement du nouveau système a lieu le . Plusieurs générations de satellites DSP se sont succédé avec des capacités croissantes. Les premiers DSP d'une masse de 900 kg et disposant de 400 watts d'énergie disposaient de 2000 détecteurs infrarouges et leur durée de vie était de 1,25 an. Les satellites DSP de la dernière génération ont une masse de 2 380 kg, disposent de 1 275 watts d'énergie et de 6000 détecteurs ; leur durée de vie nominale est de 5 ans. Tous les satellites sont construits par Northrop Grumman.
Cinq générations de satellites DSP se sont succédé :
Bloc 1: Phase I, 1970–1973, 4 satellites DSP 1, 2, 3 et 4
Satellites de 907 kg disposant de 2 000 détecteurs infrarouges et de panneaux solaires fournissant 400 W. Durée de vie de 15 mois[4].
Bloc 2: Phase II, 1975–1977, 3 satellites DSP 5, 6 et 7
Satellites de 1 046 kg disposant de panneaux solaires fournissant 480 W avec une durée de vie accrue à 2 ans[5].
Satellites de 1 170 kg disposant de panneaux solaires fournissant 500 W avec une durée de vie portée à 3 ans. Capacité à se placer sur une orbite elliptique en cours de mission[6].
Bloc 4: Phase II Upgrade, 1984–1987, 2 satellites DSP 12 et 13
Ces satellites de 1 674 kg comportent 6 000 détecteurs infrarouges et des panneaux solaires fournissant 680 watts[7].
Les satellites DSP ont été progressivement remplacés par les satellites SBIRS dont la tête de série a été placée en orbite le [9]. Le dernier satellite DSP a été lancé le mais est tombé en panne en orbite géostationnaire pour des raisons indéterminées. En 1999, un autre satellite du programme n'avait pu atteindre l'orbite géostationnaire à la suite d'une défaillance de l'étage IUS chargé de la placer sur cette orbite.
Chronologie des lancements de satellites du système DSP
Lancements effectués ou prévus dans l'ordre chronologique[4],[5],[6],[7],[8]
↑(en) William B., Lt Col, USAF Danskine, « Aggressive ISR in the War on Terrorism - Breaking the Cold War Paradigm », Air & Space Power Journal, USAF, , p. 76 (lire en ligne [PDF])
La première date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxième date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lancés la deuxième date est remplacée par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies.