Les satellites de renseignement d'origine électromagnétique (SIGINT en anglais) constituent, avec les satellites d'imagerie, les deux piliers du segment spatial du renseignement militaire moderne. La première série significative de satellites de ce type est la famille des Canyon. Placés sur une orbite géosynchrone à très haute altitude (40 000 km), ils interceptent les communications émises en microondes et VHF et permettent par triangulation de déterminer la source de ces émissions radio. Quatre satellites de la série Rhyolite, rebaptisée par la suite Aquacade, sont lancés entre 1970 et 1978 sur une orbite géostationnaire et jouent un rôle complémentaire : ils collectent les signaux émis par les missiles balistiques soviétiques et chinois ainsi que par leurs véhicules de rentrée et interceptent les émissions radio soviétiques émises en micro-ondes. Pour étendre la surveillance aux latitudes les plus septentrionales mal couverte par les satellites en orbite géostationnaire, les États-Unis déploient la série des Jumpseat entre 1971 et 1983. Une demi douzaine de ces satellites circulent sur une orbite de Molnia qui leur permet de survoler l'hémisphère nord durant la plus grande partie de leur orbite. Les satellites Jumpseat circulant sont remplacés dans les années 1990 par une série de trois Trumpet. Les satellite Canyon sont remplacés par la série des Chalet renommés par la suite Vortex dont 6 exemplaires sont placés sur une orbite géosynchrone entre 1978 et 1989. Cette série, qui se caractérise par une antenne réceptrice de 38 mètres de diamètre, eut une durée de vie particulièrement longue : l'un d'entre eux est resté opérationnel durant 25 ans. Deux satellites Mercury sont placés en orbite géostationnaire en 1994 et 1996 et sont chargés d'intercepter les télécommunications de niveau stratégique ainsi que les télémesures envoyés par les missiles balistiques. La série des Magnum dont le premier exemplaire est lancé en 1985 est toujours active en 2017. Elle est équipée d'une antenne circulaire de 100 à 150 mètres de diamètre et les satellites sont placés en orbite géostationnaire. Les deux satellites de cette série, rebaptisés Orion, sont placés en orbite par la navette spatiale américaine en 1985 et 1989. Une deuxième sous-série, souvent désignée sous l'appellation Advanced Orion ou Mentor est déployée à compter de 1995[1].
Caractéristiques techniques
Les caractéristiques de ces satellites sont secrètes mais les spécialistes du domaine estiment que l'antenne utilisée pour ces écoutes a un diamètre supérieur à 100 mètres et que le satellite lui-même pèse près de 5,2 tonnes[2]. Le cinquième satellite de la série, appelé NRO L-32, est, selon le directeur de la NRO Bruce Carlson, « le plus grand satellite du monde »[3]. La mission et les capacités de ces satellites sont des informations classifiées. Les Rhyolite/Aquacade, des satellites plus anciens aux objectifs similaires, étaient construits par la société TRW. On ne sait pas qui est le constructeur des satellites Mentor[4].
Historique des lancements
Satellites Advanced Orion placés en orbite (mise à jour le 31 juillet 2023)[5],[6]
Désignation
Date de lancement
Lanceur
Identifiant Cospar
Masse
Constructeur
Orbite
Caractéristiques
Objectifs
Remarques
Sous-série Advanced Orion ou Mentor (programme 7600)
La première date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxième date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lancés la deuxième date est remplacée par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies.