Le symbole ʯ est utilisé en premier par Johan August Lundell dans l’alphabet dialectal suédois de 1878[1] et est popularisé dans l’étude des langues sino-tibétaines par Bernhard Karlgren. Dans l’alphabet de Lundell de 1878, il s’agit sans doute initialement d’un u à long jambage ou à crochet rétroflexe en italique. Karlgren l’utilise sans crochet à gauche mais utilise la forme avec un long jambage et la forme avec un crochet rétroflexe comme deux symboles distincts.
En 1931, Chao Yuen Ren suggère de remplacer les symboles de consonnes fricativeslabiales[σ, ƍ] et [ƪ, ƺ] par des combinaisons de symboles utilisant ʮ et ʯ (avec les crochets à gauche), c’est-à-dire de les transcrire [sʮ, zʮ] et [ʂʯ, ʐʯ] ou ʃʯ, ʒʯ][2] (aujourd’hui transcrite [sʷ, zʷ] ou [θʷ, ðʷ], et [ʂʷ, ʐʷ] ou [ʃʷ, ʒʷ].
Le h culbuté crosse réfléchie et hameçon rétroflexe ‹ ʯ › est un symbole utilisé par les sinologues pour représenter une voyelle postérieure articulée comme une consonne apicalefricativerétroflexe, c’est-à-dire une consonne fricative rétroflexe voiséearrondie et syllabique dont la représentation standard avec l’alphabet phonétique international est [ʐ̩ʷ]. Selon Pullum et Ladusaw, ce symbole a été introduit en Chine par des linguistes allemands dans les années 1950 ; il serait composé comme d’autres symboles de l’alphabet phonétique international et semblerait être un amalgame de l’iota (pour une voyelle fermée), un r réfléchi (pour une prononciation apico-alvéolaire), un u (pour une prononciation arrondie) et un crochet rétroflexe (pour une prononciation rétroflexe)[3].
Son équivalent non arrondi est représenté par les sinologues avec le symbole r sans obit réfléchie hameçon rétroflexe ‹ ʅ ›[4],[5], dans l’usage non standard de l’alphabet phonétique internationale.
Association phonétique internationale, « avi d no kɔ̃sɛje », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], , p. 42-44 (JSTOR44704453)
(en) Yuen Ren Chao, Language and symbolic systems, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 30
(en) Richard S. Cook et Michael Everson, Proposal to add fix phonetic characters to the UCS, (lire en ligne)
(en) Richard S. Cook et Michael Everson, Proposal to add six phonetic characters to the UCS, (lire en ligne)
(de) H. K. H. Goodwin Buergel, « Die zeitschrift für schwedische mundarten- und volkskunde », Zeitschrift für deutsche Philologie, vol. 37, , p. 399–409 (lire en ligne)
(en) Bernhard Karlgren, A mandarin phonetic reader in the Pekinese dialect, Stockholm, K.B. Norstedt & Söner, coll. « Archives d’études orientales » (no 13), (lire en ligne)
Bernhard Karlgren, Études sur la phonologie chinoise, Leyde, Stockholm et Gotembourg, E.-J. Brill, P.A. Norstedt & Söner et Elanders Boktryckeri A.-B., coll. « Archives d’études orientales » (no 15), 1915–1926 (lire en ligne)
(sv) Johan August Lundell, « Det svenska landsmålsalfabetet », Svenska Landsmål, no 1, , p. 11–158 (lire en ligne)
(en) Geoffrey K. Pullum et William A. Ladusaw, Phonetic Symbol Guide, Chicago ; London, The University of Chicago Press, , 320 p. (ISBN0-226-68535-7, lire en ligne)