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Ne doit pas être confondu avec les lettres latines s ‹ S s › ou s long ‹ ſ ›, ni avec les lettres cyrilliques dzé ‹ Ѕ ѕ › ou dzwé ‹ Ꚃ ꚃ ›, ni avec la lettre grecque sigma ‹ Σ σ ς ›.
Sa majuscule, quant à elle, est inspirée de la lettre grecque sigma ou est fondée sur la forme minuscule.
Histoire et utilisation
L’ech est utilisé à la Renaissance comme lettre latine (au côté de ‹ j, uɛ, ꞷ › comme lettres respectivement distinctes de ‹ i, v, e, o ›) dans une réforme de l’orthographe italienne proposée par Gian Giorgio Trissino et retrouvée dans certaines éditions de Tolomeo Janiculo comme la réimpression de 1529 de De la volgare eloquenzia de Dante Alighieri, utilisant le type de Ludovico degli Arrighi. Il s’y retrouve avec une majuscule à la forme du sigma ‹ Σ ›.
Antonio Martecchini a publié plusieurs ouvrages utilisant la lettre ech en croate comme Suʃe sina raʃmetnoga d’Ivan Gundulić publié en 1828[1], Nauk ʃa pijsati dobro latinskiema slovima rieci yeʃika slovinskoga koyiemse Dubrovcani, i sva Dalmatia kakko vlasctitiem svoyiem yeʃikom sluʃcij de Rajmund Džamanjić(hr) publié en 1587[2].
Petar Bašić(hr) a aussi utilisé la lettre ech en croate dans l’édition de 1783 d’un ouvrage de Robert Bellarmin[3], dans l’édition de 1785 du dictionnaire italien-latin-croate d’Ardelio Della Bella(hr)[4] ou encore dans un de ses propres ouvrages de 1804[5].
Page de titre de Džamanjić 1639.
Le mot « Kaʃalo » en majuscules dans P. Bašić 1803.
Proposé en 1927, l’alphabet international africain, dérivé de l’alphabet phonétique international, utilise cette lettre avec une majuscule à la forme du sigma grec. Cet alphabet est ensuite utilisé par l’autorité coloniale de la Côte-de-l’Or (aujourd’hui le Ghana), notamment pour l’écriture du ga. Dans les années 1970, le Bureau of Ghana Languages remplace cette lettre par le digramme ‹ sh ›. L’ orthographe officielle xhosa a aussi utilisé cette lettre entre les années 1930 et les années 1950.
En 1938, Eugen Dieth propose une orthographe pour le suisse allemand utilisant la lettre ech et une forme majuscule qui lui est propre[7].
En 1979, l’ech ‹ ʃ ›, représentant une consonne fricative alvéolaire voisée [z], est utilisé dans l’Urtugrafia muderna(lmo) (« Orthographe moderne ») proposée par le Comitato per il vocabolario italiano-milanese (Comité pour le vocabulaire italien-milanais) présidé par Claudio Beretta comme orthographe standardisée des différents dialectes du lombard[8]. Il est aussi utilisé dans plusieurs ouvrages du Centro di ricerche storiche Rovigno (Centre de recherche historique de Rovigno), notamment dans la transcription de l’istriote.
(hr) Petar Bašić, Σcivot Svetoga Vlasi biskupa i muccenika, braniteglja skupnovladagna dubrovackoga, Dubrovnik, Antunu Martecchini, (lire en ligne)
(hr) Robert Bellarmi, Nauk hristjanski kratak ʃloscen, Ragusa, Carlo Antonio Occhi, (lire en ligne)
(it) Claudio Beretta, Contributo per una grammatica del milanese contemporaneo, Circolo Filologico Milanese, , 238 p.
(it) Ardelio Della Bella, Dizionario italiano-latino-illirico, Ragusa, (lire en ligne)
(de) Eugen Dieth, Schwyzertütschi Dialäktschrift : Leitfaden einer einheitlichen Schreibweise für alle Dialekte. Nach den Beschlüssen der Schriftkommission der Neuen Helvetischen Gesellschaft (Gruppe Zürich), Zürich, Orell Füssli,
(en) Gold Coast, Education Department, The new script and its relation to the languages of the Gold Coast, Accra, Hertford,
(en) IIALC, « Practical orthography of African languages » (supplément), lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], octobre–décembre 1927 (JSTORi40197372)
(de) Georg Kewitsch, Die Vulkane Pelé, Krakatau, Etna, Veſuv..., Soltau, (lire en ligne)
(sv) Johan August Lundell, Om rättstafningsfrågan : tre föreläsningar, Norstedt, (lire en ligne)
(sv) Gunnar Nyström (dir.), Ordbok över Sveriges dialekter, vol. 1–3, Språk- och Folkminnesinstitutet, 1991–2001 (présentation en ligne)
(de + hr) Elisabeth von Erdmann-Pandžić, Nauk za pisati dobro : 1639 ; Rajmund Džamanjić, Bamberg, Otto-Friedrich-Universität., (DOI10.20378/irb-49896, lire en ligne)