Le congrès de Lyon est le 15e congrès du Front national qui s'est tenu le 29 et à la Cité internationale à Lyon. Lors de ce congrès, Marine Le Pen a été réélue à l'unanimité à la tête du parti[1]. Les instances du parti ont été renouvelées, des figures historiques du mouvement ont été écartées des instances dirigeantes. Beaucoup de partisans de Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen, qui sera lui-même exclu l'année d'après, ont été écartés du bureau politique[2].
Déroulement du congrès
Le congrès s'est déroulé le 29 et . Tout au long du congrès, les cadres du parti ont chacun prononcé un discours suivi du discours de Marine Le Pen à la fin du congrès.
Une manifestation anti-FN s'était organisée à la marge du congrès, elle a rassemblé 2 000 à 3 000 personnes. Des vitrines de banques ont été brisées et plusieurs policiers ont été blessés lors de la manifestation. Le maire PS de Lyon Gérard Collomb a condamné les violences commises lors de la manifestation dans un communiqué : « Je condamne avec la plus grande fermeté les actes inadmissibles commis en marge de la manifestation contre le Front national et qui ne peuvent que contribuer à renforcer le parti de Marine Le Pen. »[3]
Plusieurs personnalités politiques étrangères sont intervenues lors du congrès : le vice-président de la Douma russe, Andreï Issaïev, le leader populiste néerlandais Geert Wilders, le chef-de-file autrichien du FPÖ Heinz-Christian Strache, le chef de la Ligue du nord italienne Matteo Salvini entre autres[4].
Analyse
Pour Abel Mestre du journal Le Monde, « Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen incarnent deux lignes divergentes au sein du Front. Le premier se dit « national-républicain » et prône une sorte de post-chevènementisme avec pour principal cheval de bataille la sortie de l'euro et de l'Union européenne. Mme Maréchal-Le Pen, elle, est une « libérale-conservatrice ». Se réclamant clairement de droite, la députée du Vaucluse cherche à lancer des ponts aussi bien vers l'UMP qu'en direction de mouvements radicaux de la sphère identitaire. Catholique revendiquée, elle n'hésite pas à participer, au contraire de Florian Philippot et de Marine Le Pen, aux rassemblements de La Manif pour tous. »[5]
Pour lui, le congrès est « un échec pour Florian Philippot », « il a contribué à impulser le tournant « étatiste » du FN et le recentrage sur les questions économiques et sociales. Au Front national, certains le considèrent comme « trop à gauche » »[5].
↑De notre envoyé spécial à Lyon, Alexandre Sulzer, « Front national: les trois faits majeurs du 15e Congrès du FN », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).