Chargée de publicité à la revue Régate internationale, elle rencontre Bruno Mégret en 1990 et leur mariage a lieu le . Ils ont deux enfants : Audoin en 1994 et Bertille en 1998[3].
Maire de Vitrolles
En 1995, Bruno Mégret, qui ne réussit pas à remporter la mairie de Vitrolles, obtient l'annulation du scrutin qu'il estime entaché de graves irrégularités[4]. Il a dans le même temps été rendu inéligible pour avoir dépassé le plafond autorisé des dépenses de campagne. Catherine Mégret se porte alors elle-même candidate, sous l'étiquette Front national. La liste qu'elle conduit l'emporte le avec 52,48 % des voix, ce qui lui permet d'être élue maire quelques jours plus tard. Cette victoire est d'autant plus importante qu'elle intervient à l'issue d'un face-à-face au deuxième tour. Le message est clair : sous la direction de Bruno Mégret, le Front national peut engranger plus de 50 % des votes[5].
Cité en qualité d'ex-conseiller et ex-membre du cabinet du maire de Toulon Jean-Marie Le Chevallier[6], le journaliste Jean-Pierre Thiollet est d'avis qu'en 1998, le couple que Catherine Mégret forme avec son mari peut être considéré, politiquement parlant, comme le « pendant exact » du couple Cendrine et Jean-Marie Le Chevallier[7].
La municipalité fait murer l'entrée de la salle du café-concert le Sous-marin, considérée comme un symbole de la lutte contre les époux Mégret et à laquelle ils ont supprimé les subventions municipales[8]. Elle licencie la directrice du cinéma les Lumières pour avoir programmé les courts-métrages de Philippe Faucon parlant de l’homosexualité : « Si on tolère ça, on tolère la pédophilie », indique son adjointe à la culture[9].
Réélue en 2001, Catherine Mégret voit son élection annulée par une décision de justice à la suite de la diffusion d'un tract diffamatoire visant Christian Rossi, candidat de la droite parlementaire[10],[11]. La même année, elle est condamnée, avec Hubert Fayard, adjoint à la mairie de Vitrolles, à trois mois de prison avec sursis, 100 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité à la suite des poursuites engagées pour discrimination et incitation à la discrimination après sa décision d'attribuer une prime de 5 000 francs aux enfants nés français de parents européens. La sanction est toutefois suspendue car la maire s'est pourvue en cassation[12],[13]. Finalement, en janvier 2003, la cour de cassation confirme la peine de 3 mois de prison avec sursis, 100 000 F d’amende et deux ans d’inéligibilité pour avoir commis le délit de discrimination[14].
Aux élections municipales partielles de 2002, Catherine Mégret est défaite, sa liste obtenant 45,95 % des suffrages contre 54,05 % pour le candidat socialiste Guy Obino. Elle dénonce une élection « qui n'avait pas lieu d'être » : « C'était une magouille politicienne. […] Les Vitrollais m'avaient réélue »[11]. Au terme de son mandat, la ville est au bord de la banqueroute, des équipements publics « totalement délabrés ». La Cour des comptes pointe également des « pratiques budgétaires douteuses »[15]. Bruno Gollnisch, à l’époque n°2 du FN, affirme que « dans tous les domaines, les Mégret, c’est un bilan d’échec »[15].
Après Vitrolles
Catherine Mégret a été condamnée par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour détournement de fonds publics dans l'affaire dite des timbres poste de Vitrolles[16]. Il lui est reproché d'avoir adressé sur les fonds de la commune plusieurs milliers de lettres appelant à parrainer la candidature de son époux pour l'élection présidentielle de 2002. Le coût de cette malversation a été estimé à 74 600 euros[17]. Elle a fait valoir qu'il s'agissait d'une erreur au demeurant immédiatement rectifiée, puisque le trésorier de la campagne de Bruno Mégret aurait remboursé à la commune le coût de ces envois[18]. Elle a néanmoins été condamnée à 35 000 euros d'amende et de frais divers ainsi qu'à huit mois de prison avec sursis[19].
Le , considérant que Catherine Mégret a déclaré, le , le nom de son mandataire financier, le Conseil constitutionnel décide qu'il n'y a pas lieu de la déclarer inéligible dans le cadre de sa candidature aux élections législatives de 2007 dans la première circonscription de Seine-et-Marne, où elle avait obtenu 0,63 % des suffrages sous son nom de jeune fille[20].
Ouvrages
V comme Vitrolles : histoire d'une victoire, Saint-Cloud, Éditions nationales, coll. « Idées en poche », , 119 p. (ISBN2-909178-34-X, BNF37174868).
Participation à l'ouvrage collectif Vers la société multiraciste (sous la dir. de Jean-Jacques Matringhem et Philippe Randa), éditions Dualpha, 2003, 289 p. (ISBN2912476747)
Notes et références
↑Fiammetta Venner, Extrême France : les mouvements frontistes, nationaux-radicaux, royalistes, catholiques traditionalistes, Grasset, 2006, p. 10.
↑Michelle Hale Williams, The Impact of radical Right-Wing Parties in West European Democracies, Palgrave MacMillan, 2006, 248 p., p. 89 : « Her victory was particularly important because she won in a head-to-head, two-person runoff in the second round. The message from Vitrolles was that under Bruno Mégret's guidance, it [the Party] could win over 50 percent of the vote (Hainsworth and Mitchell 2000, 443). »
↑Jean-Pierre Thiollet, Le Chevallier à découvert, 1998, (ISBN2-911838-51-3).
↑Citation de Jean-Pierre Thiollet dans Les Dossiers du Canard enchaîné (numéro paru sous le titre « Mégret, facho devant ! : La montée du petit brun qui veut la peau du gros blond » et sous la plume de Michel Gaillard et Érik Emptaz), octobre 1998, 82 p., p. 59 : « C'est le pendant exact du couple Mégret, commente Jean-Pierre Thiollet. »
↑« MNR - Le couple Mégret condamné », sur francesoir.fr, 28 novembre 2007 : « La cour d'appel d'Aix-en-Provence a confirmé mercredi la condamnation de Bruno Mégret, président du Mouvement national républicain (MNR), et de son épouse à huit mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité. Poursuivis pour détournement de fonds publics, Catherine Mégret, ancien maire d'extrême droite de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), et son mari ont également été condamnés à une amende de 8.000 euros. »
↑Jacques Leclercq, Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale, de 1945 à nos jours, L'Harmattan, 2008, 695 pages, p. 441 : « M. Mégret contestera le montant de la facture, affirmant que son compte de campagne a remboursé la totalité des sommes, ce qui n'est toutefois pas l'avis de la chambre régionale des comptes. »