Jean-Philippe Tanguy

Jean-Philippe Tanguy
Illustration.
Jean-Philippe Tanguy en 2022.
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(2 ans, 5 mois et 4 jours)
Élection 19 juin 2022
Réélection 7 juillet 2024
Circonscription 4e de la Somme
Législature XVIe et XVIIe (Cinquième République)
Groupe politique RN
Prédécesseur Jean-Claude Leclabart
Conseiller régional des Hauts-de-France
En fonction depuis le
(3 ans, 4 mois et 24 jours)
Élection 27 juin 2021
Circonscription Somme
Président Xavier Bertrand
Groupe politique RN
Biographie
Date de naissance (38 ans)
Lieu de naissance Boulogne-sur-Mer (France)
Nationalité Française
Parti politique DLF (2012-2020)
RN (depuis 2020)
LAF (depuis 2021)
Diplômé de ESSEC
IEP de Paris
Profession Cadre supérieur
Chef de projet industriel

Jean-Philippe Tanguy, né le à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), est un homme politique français.

D'abord cadre de Debout la France (DLF) et proche collaborateur de Nicolas Dupont-Aignan, il rallie le Rassemblement national (RN) en 2020 et crée L'Avenir français.

Lors des élections régionales de 2021, il est élu conseiller régional des Hauts-de-France sur la liste RN de Sébastien Chenu.

Pour l’élection présidentielle de 2022, il est directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen puis élu député dans la 4e circonscription de la Somme lors des élections législatives qui suivent. Il est président délégué du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale. Il est réélu aux élections législatives anticipées de 2024.

Biographie

Naissance et famille

Jean-Philippe Tanguy naît le à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)[1]. Il grandit à Bures-sur-Yvette (Essonne)[2]. Sa mère est secrétaire et son père gestionnaire de sites industriels[3].

Études et formation

Il effectue ses études secondaires au lycée Henri-IV[2]. Jean-Philippe Tanguy intègre ensuite la CPGE littéraire du lycée Chaptal à Paris, puis il entre à l'École militaire de Saint-Cyr, mais abandonne la formation au bout de deux semaines, et se tourne vers la faculté d'histoire à Nanterre Université.

Il est diplômé de l’ESSEC (promotion 2011)[4] et de Sciences Po Paris (Master Affaires Publiques, promotion 2012)[5],[6],[7].

Dans le cadre de ses études, en 2011, il rejoint Alstom en alternance et intègre le cabinet de Clara Gaymard. Il est critiqué pour avoir lu les informations inscrites par cette dernière sur une clé USB, qu’il lui aurait prêtée, puis les avoir utilisées en tant que lanceur d'alerte auprès de Nicolas Dupont-Aignan dans le contexte du rachat d'Alstom par General Electric[8].

Vie privée

Il est athée et ouvertement homosexuel[2],[9].

Parcours politique

Engagement auprès de Nicolas Dupont-Aignan

Après une tentative infructueuse de rapprochement avec les chevènementistes[2], il s'engage auprès de Nicolas Dupont-Aignan après les élections législatives de 2012. Il est son assistant parlementaire de 2012 à 2020[8]. Bras droit de ce dernier[10], il dit avoir purgé le parti d'une tentative d'entrisme soralien en 2013[2]. Il est la tête de liste de Debout la France aux élections régionales de 2015 en Nord-Pas-de-Calais-Picardie[6]. Sa liste termine 6e du premier tour, avec 2,39 % des voix, et n'obtient donc aucun élu.

Durant l'élection présidentielle de 2017, il fait partie de l'équipe de campagne de Nicolas Dupont-Aignan. Il œuvre à son ralliement à Marine Le Pen durant l'entre-deux-tours[8],[11]. Il est ensuite nommé directeur de cabinet de Nicolas Dupont-Aignan à la mairie d’Yerres (Essonne). Il est désigné 3e sur la liste DLF aux élections européennes de 2019[8].

Il quitte DLF en novembre 2020 pour le RN[12]. Il a depuis entamé une procédure aux prud'hommes contre Nicolas Dupont-Aignan, lui reprochant de ne pas lui avoir versé régulièrement son salaire[2].

Au sein du Rassemblement national

Élections régionales et départementales de 2021

Au printemps 2021, il crée le parti L'Avenir français, composé d'ex-DLF gravitant autour du RN. Lors des élections régionales de 2021 dans les Hauts-de-France, il rejoint les listes du candidat RN Sébastien Chenu[8]. Il est également trésorier de Damien Rieu lors des élections départementales dans la Somme. Il est élu conseiller régional dans la Somme[13],[14].

Élections présidentielle et législatives de 2022

Lors de l'élection présidentielle de 2022, il est le directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen[15]. Lors des élections législatives qui suivent, il est candidat dans la quatrième circonscription de la Somme et arrive en tête au premier tour devant le député sortant Jean-Claude Leclabart, avec 32,45 % des suffrages exprimés[16]. Il est élu député au second tour avec 54,59 % des voix[17].

Député de la Somme

En juin 2022, Jean-Philippe Tanguy est le candidat du groupe RN à la présidence de la commission des finances de l'Assemblée nationale[18]. Après avoir évoqué une présidence tournante entre les trois candidats non-NUPES (Charles de Courson du groupe LIOT, Véronique Louwagie du groupe LR et lui-même), il est battu par l'insoumis Éric Coquerel au troisième tour de scrutin par 21 voix contre 11 après le retrait du candidat LIOT, Charles de Courson[19].

Il est nommé président délégué du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale. Dès les premières semaines de la mandature, il se fait remarquer par ses prises de parole exaltées qui font de lui l'une des figures du nouveau groupe[20],[21].

Il tente, sans succès, de modifier le régime fiscal des journalistes, puis des élus locaux[22].

En , il est président de la commission d’enquête parlementaire sur des liens supposés entre des dirigeants politiques français, des personnes privées et des puissances étrangères[23]. Cette commission, proposée par Tanguy dans le but de dédouaner le RN des accusations de relation privilégiée avec la Russie, rend son rapport, rédigé par une députée Renaissance, qui charge le parti d'extrême droite[2].

Il est réélu aux élections législatives anticipées de 2024 avec 57,47% des voix[24].

Ligne politique

Lorsqu'il milite à Debout la France, il critique le Front national dont il juge qu'il exprime un gaullisme de façade, ainsi que sa ligne qu'il estime homophobe et faisant l'amalgame entre immigration et terrorisme[10],[7].

Suivant le rapprochement de Nicolas Dupont-Aignan avec Marine Le Pen en 2017, il devient partisan de la préférence nationale[2].

Ouvertement homosexuel, il participe en 2018 à la marche des fiertés et s'exprime à ce sujet en disant être « fier de marcher tête haute et main dans main. Fier de m’engueuler avec ceux qui n’ont pas encore compris que notre bonheur honorait l’âme nationale ». Il est favorable au mariage homosexuel[7],[2]. Précédemment critique des positions du FN concernant l'homosexualité et l'immigration, il estime à la suite de son ralliement au parti que Marine Le Pen est « la protectrice des Juifs et des homosexuels qui ne peuvent plus vivre dans certains quartiers »[7].

Lors de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, il se déclare en faveur de l'assouplissement de la fiscalité sur l'héritage, de l'abandon de la retraite à 60 ans et de l'exonération de cotisations patronales jusqu’à 10 % d’augmentation salariale[25].

Il est favorable à la proposition de loi visant à constitutionnaliser l'interruption volontaire de grossesse, entrant ainsi en désaccord avec la frange catholique conservatrice du Rassemblement national[26].

Il estime qu'il « n'y a pas eu d'abus » des forces de police lors des manifestations contre la réforme des retraites de 2023 mais qu'il y a eu « beaucoup de violences » de la part des manifestants[27].

Un an après son élection à l'Assemblée nationale, il a voté en faveur de 57 % des principaux textes présentés par le gouvernement, et contre dans 29 % des cas[28].

Libération le présente comme « atypique » parmi les députés RN, étant moins intéressé par l'immigration que par les questions économiques. Lui-même explique s’être engagé en politique en raison d'un sentiment de « trahison des élites ». Il se définit comme de droite bonapartiste et admire Napoléon III[2].

Notes et références

  1. Le Point magazine, « Jean-Philippe Tanguy : Biographie et articles – Le Point », sur Le Point.fr (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i et j « L’affabulant destin de Jean-Philippe Tanguy, numéro 2 du RN à l’Assemblée » Accès payant, sur Libération, .
  3. « Jean-Philippe Tanguy », sur Le HuffPost (consulté le ).
  4. « ESSEC ALUMNI », sur ESSEC ALUMNI (consulté le ).
  5. « Sciences Po Alumni », sur Sciences Po Alumni (consulté le ).
  6. a et b « Régionales : qui sont les quatre "petits candidats" en Nord Pas-de-Calais / Picardie ? » Accès libre, sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le ).
  7. a b c et d Alain Auffray, « De Dupont-Aignan à Le Pen, Jean-Philippe Tanguy de mal en pitre », Franc-Tireur.
  8. a b c d et e Victor Boiteau, « Jean-Philippe Tanguy, le visage du RN pour la commission des finances de l’Assemblée nationale » Accès payant, sur Libération, (consulté le ).
  9. Youmni Kezzouf et David Perrotin, « Au Rassemblement national, l'homophobie n'a pas disparu mais elle est tue », Mediapart,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  10. a et b Lou Fritel, « Jean-Philippe Tanguy, le visage de la normalisation du Rassemblement national ? », sur www.marianne.net, .
  11. Lucie Delaporte, « Proches de Marine Le Pen, élus locaux, novices... Les nouveaux visages du RN à l’Assemblée nationale » Accès payant, sur Mediapart, (consulté le ).
  12. Tristan Berteloot, « Chez Dupont-Aignan, Tanguy quitte le foyer pour rejoindre Le Pen » Accès libre, sur Libération, (consulté le ).
  13. « Tanguy Jean-Philippe - Région Hauts-de-France », sur hautsdefrance.fr (consulté le ).
  14. « Résultats des élections régionales 2021 », sur mobile.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  15. Robin D'Angelo, « Présidentielle : Jean-Philippe Tanguy, l'adjoint de la campagne de Marine Le Pen », sur lejdd.fr, .
  16. Olivier Bacquet, « Législatives 2022. En tête dans la 4e circonscription de la Somme, le candidat RN Jean-Philippe Tanguy se dit "honoré mais humble" », sur actu.fr, .
  17. « Législatives dans la Somme : le RN Jean-Philippe Tanguy devient député de la 4e circonscription », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  18. « Le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy candidat à la présidence de la Commission des finances », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  19. « Présidence de la Commission des Finances : une présidence tournante entre Louwagie/Tanguy/De Courson a été évoquée », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  20. Charles-Édouard Ama Koffi, « Jean-Philippe Tanguy, le nouveau tribun du RN à l’Assemblée nationale » Accès payant, Le Monde, (consulté le ).
  21. Géraldine Woessner, « « Passionné », « créatif », « roquet » : Jean-Philippe Tanguy, symbole du nouveau RN », Le Point, (consulté le ).
  22. Luc Peillon, « Le député RN Tanguy découvre dans «Libé» qu’il peut bénéficier d’une niche fiscale et tente de la faire supprimer à l’Assemblée », sur liberation.fr (consulté le ).
  23. Stéphane Pair, « ENQUÊTE FRANCEINFO. Assemblée nationale : le Rassemblement national à la tête d’une commission "mains propres" très contestée », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  24. « CARTE. Résultats définitifs des législatives 2024 dans la Somme : François Ruffin et Jean-Phlippe Tanguy réélus, Zahia Hamdane remporte la circonscription d'Amiens », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le )
  25. Clément Guillou, « L’Avenir français, la petite entreprise qui monte autour de Marine Le Pen », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  26. Nicolas Massol, « RN : à l’Assemblée nationale, l’ombre des cathos de Versailles » Accès payant, sur Libération, (consulté le ).
  27. « Retraites: Jean-Philippe Tanguy estime qu'il "n'y a pas eu d'abus" des forces de l'ordre lors des manifestations », sur BFMTV.
  28. « Soutien des LR, double jeu du RN, abstention des socialistes… Comment les députés des oppositions votent sur les textes phares du gouvernement », sur Franceinfo, .

Liens externes