Jeune orphelin de père, employé de la RATP, Carl Lang, après avoir envisagé une carrière de militaire, obtient le diplôme d'État de masseur-kinésithérapeute, à l'image de son beau-père[1], Guy Dugrès[2]. En 2010, après l'expiration de tous ses mandats politiques, il reprend l'exercice de ce métier[3] dans un établissement public de santé[4].
Front national
Carl Lang commence à militer au Front national en 1978[1], « par anticommunisme et patriotisme » et par opposition à la « droite faisandée et décadente de Giscard », jugeant à l'époque que Jean-Marie Le Pen a le potentiel pour être « un Reagan français »[5]. Il s'engage également à la suite de l'émotion provoquée par l'assassinat de François Duprat[2]. Il devient secrétaire départemental du parti dans l'Eure[6], aux côtés d'Yves Dupont[7].
Il participe, avec Martial Bild, à la restructuration du Front national de la jeunesse (FNJ)[1], qu'il dirige entre 1983 et 1986[9]. Chargé de former les jeunes militants, le FNJ emprunte sous son impulsion aux techniques d'apprentissage du militantisme communiste, le Parti communiste français étant longtemps resté le seul mouvement à organiser une université d'été pour ses jeunes[9].
Également chargé du service d'ordre (SO) du parti[8], il devient membre du bureau politique en 1985[1].
En 1987, il cofonde, à Athènes et avec Martial Bild, Yves Dupont et Jean-Pierre Gendron[10], le Mouvement de la jeunesse d'Europe, regroupant des mouvements nationalistes[1], qui édite Perspectives pour l'Europe des patries. L'année suivante, après la mort accidentelle de Jean-Pierre Stirbois, il devient secrétaire général du FN[1].
Il déclare en 1990 : « Je suis et je reste l'homme de Le Pen. Je mets à la tête du mouvement des hommes de la génération Le Pen[1] ».
En 1992, il est élu conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais[6]. La même année, il se présente aux élections sénatoriales dans le Nord mais n'est pas élu, sa liste récoltant 1,29 % des voix[11]
Lors de la scission du FN en 1998, il est l'un des proches fidèles de Jean-Marie Le Pen ; il est alors nommé délégué général, avant de retrouver son poste de secrétaire général[1].
Le , il est suspendu du FN par le bureau exécutif, alors qu'il se présente aux élections européennes contre Marine Le Pen, « parachutée » dans sa région[17]. Jean-Claude Martinez subit le même traitement[18].
Aux élections régionales de , le Parti de la France présente des listes dans quatre régions et s'allie ou soutient les listes d'union des nationaux et des identitaires dans trois autres.
Dans le cadre des élections législatives de 2012, Carl Lang est candidat dans la cinquième circonscription de l'Eure, où il obtient 1,10 % des suffrages exprimés. Lors du second congrès du PDF en , il est réélu président du parti à l'unanimité. En 2014, il affirme « [conserver] un certain nombre de relations personnelles avec des dirigeants et militants du FN »[20].
En 2015, il renoue le contact avec Jean-Marie Le Pen. Ambitionnant d'incarner « la vraie droite » face à Marine Le Pen qu'il considère comme une « usurpatrice », il envisage de se présenter à l'élection présidentielle de 2017 (« sans conviction ») et de présenter des candidats aux élections législatives de la même année[5].
À la primaire des Républicains de 2016, il appelle à « confirmer au deuxième tour le rejet d’Alain Juppé qui serait le pire des candidats de la droite et du centre pour la France française », tout en présentant François Fillon comme « un homme de l'établissement politique co-responsable de la situation dramatique dans laquelle se trouve notre pays »[21].
En novembre 2019, il quitte la présidence du PDF ; Thomas Joly, seul candidat, lui succède[23].
Vie privée
Marié civilement une première fois et selon un rite païen[24], avec une Suédoise[25],[26] et père de quatre enfants, Carl Lang s'est remarié religieusement, selon le rite catholique traditionaliste, en 2008[réf. nécessaire].
Avec Jean-François Touzé, Un chemin de résistance, Paris, Synthèse nationale, coll. « Les Bouquins de Synthèse nationale », , 190 p. (ISBN978-2-36798-043-0).
↑ a et bValérie Igounet, « La formation au Front national (1972-2015) », dans Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer, Les Faux-semblants du Front national, Presses de Sciences Po, , p. 271-272.
↑« Laurence Funes, une femme de foi », La Dépêche du Midi, (consulté le ) : « Carl Lang en est le leader. "Il a une abnégation totale de sa personne et il n'attend aucun profit. On ne peut pas dire qu'il soit xénophobe car il est marié à une Suédoise." ».
↑Pascal Perrineau, « Les droites en France à l’horizon de 2017 : fractures, diversités et unité », Le Débat, vol. 4, no 191, (lire en ligne, consulté le ).