Les transports dans le département français des Alpes-Maritimes ont des caractéristiques très contrastées entre la bande littorale d'une vingtaine de kilomètres au sud et les régions de moyenne et haute montagne qui occupent les trois quarts de la surface du département.
L'urbanisation presque continue du littoral entre Cannes et Menton induit des besoins importants de déplacements suburbains le long de la côte, qui, cumulés avec les déplacements de longue distance (l'accès terrestre au département se faisant presque exclusivement en longeant la côte depuis le Var ou la Ligurie), expliquent la saturation des infrastructures autoroutière (autoroute A8) et ferroviaire (ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille (frontière)) longeant la côte, en particulier pendant la saison estivale. Le relief et l'urbanisation expliquent qu'il a fallu établir de nombreux ouvrages d'art pour établir ces infrastructures, et que leur élargissement ou doublement serait difficile et coûteux. L'attrait touristique du département et son éloignement des principaux centres français et européens expliquent par ailleurs que les Alpes-Maritimes accueillent le premier aéroport français hors Île-de-France.
À l'opposé, le nord du département, très peu peuplé, ne possède aucune infrastructure importante de transport : les déplacements routiers y sont lents et parfois entravés l'hiver par la fermeture des cols, et les petites lignes ferroviaires de Nice à Digne et de Tende sont essentielles pour le désenclavement de certains villages.
Transport routier
Le littoral entre Nice et Menton est longé par trois routes, dénommées les Trois Corniches, offrant des vues spectaculaires sur le paysage de la Côte d'Azur. Sur cette photo, la Moyenne Corniche au niveau d'Èze.
Le principal axe routier du département est l'autoroute A8, l'une des plus anciennes de France, qui longe le littoral. À 2x2, 2x3 ou 2x4 voies selon les tronçons, elle cumule un lourd trafic périurbain au sein de l'aire urbaine niçoise (Nice, Antibes, Cannes, Grasse, Menton…) et un important trafic national et international. Sa fréquentation approche les 150 000 véhicules/jour en 2019 au niveau de Nice, ce qui en fait la deuxième autoroute la plus fréquentée de France hors Île-de-France après l'autoroute A35 à Strasbourg[2]. À l'est de Nice, le relief et l'urbanisation ont contraint à la construction de plusieurs tunnels. L'autoroute A500, antenne de l'A8 desservant Monaco, est elle-même presque entièrement en tunnel.
Si quelques routes importantes relient le littoral aux villes situées à 10 ou 15 kilomètres de la mer et sont en partie aménagées à 2x2 voies ou avec carrefours dénivelés (RD 6185 vers Grasse, RD 36 vers Vence, RM 6210BIS le long de la vallée du Var, RD 2204B vers Sospel…), la faiblesse démographique des Alpes du Sud et l'absence de liaison nationale importante traversant ce territoire expliquent que le réseau routier soit nettement moins développé dans le nord du département. La route nationale 85 et la route nationale 202, qui reliaient la Côte d'Azur aux Alpes-de-Haute-Provence, ont été déclassées en 2006.
Actuelles et anciennes autoroutes et routes nationales du département
NB : l'itinéraire de plusieurs routes nationales a plusieurs fois alterné entre les Grande, Moyenne et Basse Corniches entre Nice et Menton, ainsi qu'entre les différentes voies longeant le littoral à l'ouest de Nice. Par souci de lisibilité, ces changements mineurs ne sont pas recensés ici.
Identifiant
Origine
Principales agglomérations desservies dans le département
Autoroute concédée à 2x3 voies jusqu'à Cagnes-sur-Mer, 2x4 voies de Cagnes-sur-Mer à l'entrée de Nice, 2x3 voies dans le contournement de Nice et 2x2 ou 2+3 voies entre Nice et la frontière. De nombreux ouvrages d'art ponctuent le parcours, en particulier entre Nice et la frontière. L'autoroute est payante, mais le système de péage ouvert permet à certaines sections d'être gratuites.
Déclassée en 2006 en RD 6007 dans le département. L'itinéraire de la RN 7, l'une des plus importantes routes nationales françaises, avait plusieurs fois été modifié dans le Var et les Alpes-Maritimes.
Dans les années 1970, la RN 85 a changé de tronçon terminal dans les Alpes-Maritimes : l'ancien tronçon Grasse - Cagnes a été déclassé en RD 2085, tandis que la RN 85 reprenait un tronçon de la RN 567 entre Grasse et Cannes. La RN 85 a ensuite été déclassée dans le département en 2006 en RD 6085, mais plusieurs tronçons de la RN 85 restent classés route nationale dans d'autres départements.
À partir des années 1970 : route nationale 85 à Barrême, vers Digne-les-Bains
La RN 202 a connu deux itinéraires très différents : jusque dans les années 1970, elle passait par Guillaumes et le col de la Cayolle, après un premier passage dans les Alpes-de-Haute-Provence au niveau d'Entrevaux. Après le déclassement de la partie nord de cet itinéraire en RD 2202, elle s'est ensuite dirigée vers la RN 85 par un nouvel itinéraire repris à la RN 207. Ce dernier itinéraire a été déclassé en 2006 en RD 6202 dans le département, mais a été en partie conservé dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Dans les années 1970, la RN 204 reprend le tracé de la RN 204B vers Vintimille et le tronçon Nice - Breil-sur-Roya est alors déclassé en RD 2204. La RN 204 ainsi modifiée est déclassée en 2006 en RD 6204.
La RN 205 aurait dû aller jusqu'à Barcelonnette, mais n'a jamais franchi la limite des Alpes-de-Haute-Provence. Déclassée dans les années 1970 en RD 2205.
Route nationale longeant la côte, renommée RN 98 dans le département dans les années 1970 (sauf le tronçon passant par le Cap d'Antibes, déclassé en RD 2559).
Les Alpes-Maritimes ont également été desservies par des chemins de fer à écartement métrique, moins coûteux. Le Sud-France, remplacé en 1925 par les Chemins de fer de Provence, ouvre entre 1890 et 1892 deux lignes classées d'intérêt général, le Central-Var de Nice à Grasse, Draguignan et Meyrargues, et la plus grande partie du Nice-Digne ; la première a été fermée après la Seconde Guerre mondiale, mais la seconde reste exploitée jusqu'à nos jours.
La ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille (frontière), dont le trafic augmente grâce au développement démographique et touristique du département, est électrifiée en 1968-1969. Le département est desservi par le TGV depuis 1987 ; depuis 2001 et la mise en service de la LGV Méditerranée, Nice est à 5 h 30 de Paris, un temps de parcours qui reste trop élevé pour remplacer l'aérien sur cette liaison.
Cartes du réseau ferroviaire dans le département
Le réseau ferroviaire à son apogée en 1930.
Le réseau ferroviaire à son apogée en 1930.
Le réseau ferroviaire de nos jours.
Le réseau ferroviaire de nos jours.
Carte animée de l’évolution du réseau ferroviaire.
Carte animée de l’évolution du réseau ferroviaire.
Les Alpes-Maritimes comptent pas moins de sept gares fréquentées par plus d'un million de voyageurs en 2019 — Nice-Ville, Cannes, Nice-Riquier, Antibes, Menton, Nice-Saint-Augustin et Cagnes-sur-Mer — soit plus de la moitié des gares millionnaires de Provence-Alpes-Côte d'Azur[3]. Ces gares sont toutes situées le long de l'axe principal du département, la ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille (frontière), ligne électrifiée à double voie (trois d'Antibes à Cagnes) cumulant l'essentiel du trafic suburbain et moyenne distance (TER Provence-Alpes-Côte d'Azur) et longue distance (TGV inOui et Ouigo) du département. Le tracé sinueux de cette ligne interdit les vitesses élevées : la vitesse autorisée ne dépasse en aucun point les 130 km/h entre Cannes et Nice et les 90 km/h entre Nice et Vintimille. Les temps de parcours importants qui en résultent, et la saturation de la ligne, sont à l'origine du projet de ligne nouvelle Provence Côte d'Azur.
Une partie du trafic suburbain de cette ligne provient de la petite ligne de Cannes-la-Bocca à Grasse, rouverte et électrifiée en 2005.
La ligne de Nice à Breil-sur-Roya et la ligne de Coni à Vintimille, qui forment ensemble la ligne de Tende, sont des lignes internationales mais d'intérêt essentiellement local, constituant un accès indispensable à la vallée de la Roya comme l'a montré la fermeture des routes à la suite de la tempête Alex en 2020. Elles empruntent plusieurs ouvrages d'art exceptionnels, dont quatre tunnels hélicoïdaux et de nombreux viaducs.
Double voie (trois voies d'Antibes à Cagnes-sur-Mer), électrifiée en courant alternatif 25 kV 50 Hz, ouverte aux trafics de fret et de voyageurs. Cette ligne a plusieurs fois changé d'itinéraire au niveau de Monaco de façon à libérer de l'espace en surface pour le développement de la principauté.
Voie unique non électrifiée (sauf les 6 premiers kilomètres, électrifiés en courant alternatif 25 kV 50 Hz), ouverte aux trafics de voyageurs et de fret (en pratique, aucun trafic de fret).
Voie unique non électrifiée, ouverte aux trafics de voyageurs et de fret (en pratique, aucun trafic de fret), qui a la particularité de relier des localités italiennes entre elles via le territoire français. Nombreux ouvrages d'art spectaculaires.
Ligne déclassée (anciennement à écartement métrique).
Transport maritime
Une partie du port de plaisance du Port Lympia à Nice, en 2008.
Si une activité de transport maritime de fret existe au Port Lympia de Nice (notamment transport de ciment vers la Corse), les ports des Alpes-Maritimes sont avant tout des ports de plaisance (Port Lympia à Nice, Vieux-Port et Port Pierre-Canto à Cannes…) et de transport de passagers (vers la Corse depuis le Port Lympia).
L'aéroport de Cannes - Mandelieu n'accueille quant à lui pas de vols réguliers commerciaux, mais a une importante activité de vols d'affaires, de tourisme et de loisirs.
Le réseau Lignes d'Azur de la métropole Nice Côte d'Azur compte trois lignes de tramway et plus de 175 lignes d'autocar et d'autobus (dont certaines dites « à effet tram »). En raison de l'extension spatiale de la métropole, le réseau Lignes d'Azur dessert des communes rurales très éloignées du centre de l'agglomération niçoise ; Saint-Étienne-de-Tinée, à plus de 90 kilomètres et 1 h 45 d'autocar de Nice, est ainsi desservi par le réseau.
Les réseaux Palm Bus (Cannes), Envibus (Antibes), Sillages (Grasse) et Zest (Menton) comptent entre une dizaine et une trentaine de lignes régulières d'autobus ou d'autocars.