La commune de Chalindrey, à l'origine un village isolé du plateau de Langres, connaît par la suite une croissance démographique continue liée à l'installation de cheminots (de la Compagnie de l'Est puis de la SNCF), du fait de l'importance géographique du site, qui, à la croisée de deux lignes — radiale Paris – Mulhouse et transversale Nancy – Dijon, s'est vu adjoindre un dépôt de locomotives développé dès 1858[5]. En effet, elle passe de 1 100 habitants en 1880 à un maximum de 3 487 en 1968[6].
Dans la nuit du 12 au , le nœud ferroviaire est lourdement bombardé par les Alliés, dans le but de ralentir les renforts allemands à la suite du débarquement de Normandie. L'importance des destructions nécessite notamment la reconstruction du bâtiment voyageurs, dans les années 1950 ; un passage souterrain est concomitamment créé[7].
En 1964, l'électrification de l'artère Nord – Sud (à l'exception du saut-de-mouton situé sur le viaduc en courbe) entraîne l'allongement des quais de la gare, et la fusion des quatre anciens postes d'aiguillage en deux nouveaux postes de technologie alors plus moderne[8].
La relation de Reims à Nice, en train Lunéa, est arrêtée depuis le [9]. Un TER Reims – Culmont - Chalindrey était en correspondance avec l'Intercités de nuitLuxembourg – Nice, en substitution de cette relation. Depuis le , le train de nuitMetz – Cerbère – Portbou, circulant le week-end, était amorcé à Luxembourg. Cependant, ces deux derniers trains nocturnes sont à leur tour supprimés en [9].
Depuis le , la gare était desservie par le TGVMetz – Marseille[10], qui se substituait à un train classique[9] ; il fut remplacé par le TGV Metz – Nice en 2016[9]. Cette desserte est supprimée à l'occasion du service annuel 2019 (commençant le ), pour une durée estimée à cinq ans, en raison de travaux d'agrandissement de la gare de Lyon-Part-Dieu[11] ; une substitution par TER est alors mise en place entre Nancy et Dijon, où s'effectue la correspondance avec les TGV vers Lyon et au-delà[12]. Finalement, ledit TGV n'est pas restauré, mais un Intercités Nancy – Dijon – Lyon-Perrache circule depuis [13] ; il s'agit du prélude à une liaison Metz – Lyon prévue en 2029[14],[15].
La gare est aussi desservie par des trains du réseau TER Grand Est, sur la relation Paris-Est – Troyes – Culmont - Chalindrey. Une partie de ces trains continuent vers Dijon-Ville, ou surtout vers Belfort et Mulhouse-Ville (via Vesoul). En outre, certaines missions sont à destination de Vittel (uniquement les vendredis, dimanches et jours fériés). Par ailleurs, cette gare est également un arrêt sur les liaisons Reims / Troyes – Chaumont – Culmont - Chalindrey – Dijon-Ville et Nancy-Ville – Toul – Neufchâteau – Culmont - Chalindrey – Dijon-Ville[18].
Intermodalité
Un parc pour les vélos et un parking sont aménagés aux abords de la gare[18].
Le dépôt de Chalindrey, équipé d'un technicentre (s'occupant notamment, en 2017, des dernières locomotives CC 72100[20] et CC 72000), ainsi que d'une rotonde de type P en béton armé[21], est établi à proximité de la gare, en bordure de la courbe de la ligne vers Dijon[2],[21],[22]. Ce dépôt était initialement situé dans les emprises de la gare voyageurs[2], mais cet emplacement ne fut que provisoire, du fait que ses installations (alors rudimentaires) ne suffirent rapidement plus en raison du développement de l'étoile ferroviaire au XIXe siècle[21].
Début 2014, la rotonde fut reconvertie en un centre de démantèlement et de désamiantage — notamment de voitures Corail, par GeoWaste (filiale de la SNCF)[23]. Le , un important incendie s'y est déclaré[24] ; il a donc été fermé définitivement. La rotonde obtient par ailleurs, en 2015, le label « Patrimoine du XXe siècle », la reconnaissant comme un patrimoine industriel remarquable[25] ; cela n'a pas empêché la SNCF de proposer sa démolition début 2018[26]. Des travaux de reconstruction (le bâtiment gardera néanmoins des séquelles), pour un coût d'un million d'euros, ont été engagés par la suite[27].
Un nouveau centre de démantèlement et de désamiantage, toujours de voitures Corail, devait voir le jour fin 2020 sur un site voisin ; en , il est en service[28]. La SNCF a lancé un marché pour la déconstruction de 1 300 voitures en onze ans ; l'entreprise DI Environnement a décroché ce contrat[29].
Bernard Collardey, « La croix ferroviaire de Culmont-Chalindrey, pivot du Grand Est », Rail Passion, no 238, , p. 56 à 69 (ISSN1261-3665, lire en ligne).