Olivier Faure (homme politique)

Olivier Faure
Illustration.
Olivier Faure en 2012.
Fonctions
Premier secrétaire du Parti socialiste
En fonction depuis le
(6 ans, 8 mois et 23 jours)
Élection 29 mars 2018
Réélection 18 septembre 2021
19 janvier 2023
Premier secrétaire délégué Nicolas Mayer-Rossignol
Johanna Rolland
Prédécesseur Rachid Temal (intérim)[N 2]
Jean-Christophe Cambadélis
Député français
En fonction depuis le
(12 ans, 6 mois et 10 jours)
Élection 17 juin 2012
Réélection 18 juin 2017
19 juin 2022
30 juin 2024
Circonscription 11e de Seine-et-Marne
Législature XIVe, XVe, XVIe et XVIIe (Cinquième République)
Groupe politique SRC (2012-2016)
SER (2016-2017)
NG (2017-2018)
SOC (depuis 2018)
Coalition NUPES (2022-2024)
NFP (depuis 2024)
Prédécesseur Circonscription créée
Président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale[N 1]

(1 an, 3 mois et 29 jours)
Élection
Réélection
Vice-président Delphine Batho
Législature XIVe et XVe (Cinquième République)
Prédécesseur Bruno Le Roux
Seybah Dagoma (intérim)
Successeur Valérie Rabault
Porte-parole du Parti socialiste

(2 ans, 3 mois et 21 jours)
Avec Corinne Narassiguin
Juliette Méadel[N 3]
Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis
Successeur Karim Bouamrane
Biographie
Date de naissance (56 ans)
Lieu de naissance La Tronche (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (depuis 1984)
Conjoint Soria Blatmann
Diplômé de Université d'Orléans
Université Panthéon-Sorbonne
Profession Juriste
Site web olivierfaure.fr

Olivier Faureécouter, né le à La Tronche (Isère), est un homme politique français.

Membre du Parti socialiste (PS), il est élu en 2012 député de la onzième circonscription de Seine-et-Marne et devient en 2016 président du groupe socialiste, écologiste et républicain à l'Assemblée nationale. Il est réélu parlementaire en 2017.

À l’issue du congrès d'Aubervilliers de 2018, il devient premier secrétaire du Parti socialiste. Il est reconduit dans ses fonctions lors du congrès de Villeurbanne en 2021. En vue des élections législatives de 2022, il contribue à la mise en place d'une union de la gauche, la NUPES, ce qui lui vaut l’hostilité des éléphants du parti. Cette stratégie lui permet de sauver le groupe socialiste au palais Bourbon et recentre le Parti socialiste sur une orientation plus à gauche que sous le quinquennat de François Hollande.

Candidat à sa réélection à la tête du Parti socialiste en 2023 avec le soutien des partisans de la NUPES, il est réélu lors du congrès de Marseille, sur fond d'accusations de fraudes lancées par son opposant à l'élection au premier secrétariat, Nicolas Mayer-Rossignol. Après la dissolution de l'Assemblée nationale à la suite de la victoire de l'extrême-droite aux élections européennes de 2024, le Parti socialiste rejoint le Nouveau Front populaire initié par François Ruffin. La coalition arrive en tête mais n’obtient pas la majorité absolue. Au cours des négociations qui suivent, il est l'un des candidats au poste de Premier ministre.

Situation personnelle

Enfance et formation

Il naît en 1968 à La Tronche d'un père français agent des impôts et d'une mère vietnamienne qui exerce la profession d'infirmière[1]. Après une enfance à l'île de La Réunion, il grandit dans l'hexagone où il poursuit ses études. Ancien élève du lycée Pothier d'Orléans, il est titulaire d'un diplôme d'études approfondies (DEA) en droit économique obtenu à l'université d'Orléans et d'un autre DEA en sciences politiques obtenu à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne[2].

Issu du côté de son père d'une famille d'extrême droite, qu'il qualifie de « maurrassienne »[3], il a en outre pour grand-père maternel un ministre viet-minh, au lendemain de la chute de Dien Bien Phu[3].

Vie privée

Il est le père de quatre enfants, nés de deux unions[4].

Il est en 2018 l'époux de Soria Blatmann, membre du cabinet présidentiel d'Emmanuel Macron chargée des droits de l'homme jusqu'en , date à laquelle elle rejoint la nouvelle directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay[5]. Proche de Christophe Castaner, il rompt en avec celui-ci, devenu ministre de l'Intérieur de la majorité LREM[6] ; en , Christophe Castaner affirme avoir accompagné Olivier Faure « dans ses divorces et ses séparations », suscitant l'indignation de celui-ci[7].

Parcours politique

Débuts

À seize ans, il adhère au Parti socialiste, militant également à l'Union nationale des étudiants de France. Au PS, il fait la connaissance de Benoît Hamon, avec lequel il partage une colocation[8]. En 1991, à 23 ans, il devient secrétaire général des jeunes rocardiens, succédant à Manuel Valls[1].

Il est, de 1991 à 1993, collaborateur du président de la commission des lois de l’Assemblée nationale française, Gérard Gouzes.

De 1993 à 1997, il est cadre dirigeant d'une PME de 150 salariés[9],[10].

Il est ensuite successivement conseiller de Martine Aubry au ministère de l’Emploi de 1997 à 2000, puis directeur adjoint du cabinet de François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, de 2000 à 2007. Il est l'auteur[11] d'une bande dessinée publiée début 2007, Ségo, François, papa et moi, qui raconte les coulisses de la campagne de Ségolène Royal pour être élue candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007[12].

Candidat aux élections législatives de 2007 dans la 8e circonscription de Seine-et-Marne, il est battu par Chantal Brunel (UMP). En , il rejoint Jean-Marc Ayrault et devient secrétaire général du groupe socialiste à l'Assemblée nationale[8].

Quinquennat de François Hollande (2012-2017)

Olivier Faure juste après son élection comme député de la 11e circonscription de Seine-et-Marne, en 2012.

Pendant la campagne de la primaire présidentielle socialiste de 2011, il est chargé de la communication de François Hollande[13], puis pendant la campagne présidentielle de 2012, il est l'expert « opinion » auprès du candidat socialiste[14]. Il devient, après la victoire du , le conseiller spécial du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Il démissionne de cette fonction sitôt élu.

En , le PS décide de l'investir pour les élections législatives de 2012 dans la onzième circonscription de Seine-et-Marne, où la gauche est bien placée pour gagner, en dépit d'un accord avec EELV, menant Jean-Marc Brûlé à renoncer à sa candidature[15]. Il est élu le 17 juin avec 63,2 % des voix au second tour[16]. Il devance la candidate UMP Cathy Bissonnier qui a recueilli 36,78 % des suffrages[17]. Il est alors nommé troisième vice-président du groupe socialiste, républicain et citoyen.

Le , il intègre la direction du PS à la fonction de secrétaire national à la communication[18].

Début , à l'occasion de l'entrée de Philippe Martin au gouvernement, il devient le 2e vice-président du Groupe SRC à l'Assemblée nationale, chargé des relations avec les partenaires[19].

Le , à l'occasion du conseil national du Parti socialiste, il en devient l'un des porte-paroles[20]. Il est durant toute la législature rapporteur spécial du budget infrastructures de transports collectifs et ferroviaires. En , il fait adopter un amendement au projet de loi de finances permettant - via une augmentation du versement transport payé par les entreprises[21] - la mise en place du passe Navigo à tarif unique, engagement de la majorité de gauche du conseil régional.

Comme député de la majorité, Olivier Faure tente de trouver un compromis sur le texte concernant la déchéance de la nationalité puis sur la loi travail[8], en vain. Le , il succède à Bruno Le Roux à la tête du groupe socialiste, écologiste et républicain de l'Assemblée nationale, après sa nomination au gouvernement[22]. Son élection par 137 voix contre 120 à Guillaume Bachelay est interprétée comme un revers pour Manuel Valls. En effet, ce dernier avait refusé l'examen d'un amendement de compromis porté par Olivier Faure sur l'article 2 du projet de loi Travail en au profit d'une nouvelle utilisation de l'article 49-3[23].

Il envisage en 2016 de se rallier à Emmanuel Macron dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017, mais y renonce après s’être entretenu avec celui-ci et constaté qu'ils ne partagent pas les mêmes valeurs[24].

Premier quinquennat d'Emmanuel Macron (2017-2022)

Candidat à sa réélection lors des élections législatives de 2017, il l'emporte en tandem avec son suppléant écologiste, Paulin Roy, avec 61,1 % des voix face à Amandine Rubinelli, candidate de LREM[25],[26]. Le , il est réélu à la présidence du groupe parlementaire socialiste de l'Assemblée nationale, par 28 voix contre 3 à Delphine Batho.

Il s'abstient en juillet 2017 lors du vote sur la confiance au gouvernement d'Édouard Philippe[27] , s'oppose aux ordonnances de la loi Travail et propose un contre-budget au projet de loi de finances[28]. Il intègre au même moment la direction collégiale du PS[29]. En , Les Jours relève qu'« avec 27,2 % de votes en accord avec En marche, Olivier Faure ne fait pas partie des députés les plus hostiles à la politique de la majorité »[30].

Élection comme premier secrétaire du Parti socialiste

Olivier Faure en 2018 en séance dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale au 2e rang à droite.

En , il annonce être candidat à la tête du Parti socialiste en vue du congrès d'Aubervilliers. Premier signataire de la motion « Socialistes, le chemin de la renaissance », il est notamment soutenu par Martine Aubry, maire de Lille, et Carole Delga, présidente de la région Occitanie.

Un sondage réalisé par Harris Interactive auprès des sympathisants socialistes le place en deuxième position, loin derrière l'ancien ministre Stéphane Le Foll, qui bénéficie d'une notoriété plus importante en raison de ses responsabilités gouvernementales sous la présidence Hollande[31].

Olivier Faure arrive largement en tête du premier tour du vote des adhérents, le  : sa motion recueille 48,37 % contre 26,45 % pour celle de Stéphane Le Foll[32]. Ce dernier se retire de la course, assurant ainsi à Olivier Faure de devenir le nouveau premier secrétaire du Parti socialiste à l'issue du congrès d'Aubervilliers[33]. Seul en lice, il est élu le avec 86 %[34],[35]. Il est proclamé et investi premier secrétaire lors du congrès d'Aubervilliers, le suivant[36],[37]. Après son élection, Valérie Rabault le remplace à la présidence du groupe Nouvelle Gauche.

Le , il propose et fait adopter une nouvelle direction par le conseil national du parti, avec Corinne Narassiguin comme nouvelle « secrétaire nationale à la coordination et aux moyens », Boris Vallaud et Gabrielle Siry devenant quant à eux les nouveaux porte-paroles[38].

Scrutins intermédiaires et reconduction à la tête du Parti socialiste

Lors des élections européennes de 2019, plusieurs sondages donnent la liste d’alliance PS-Place publique, conduite par Raphaël Glucksmann, en dessous de la barre des 5 %. La liste obtient finalement 6,2 % des suffrages et six élus, dont trois socialistes, tandis que la liste de Benoît Hamon, qui a quitté le PS, recueille 3,3 % des voix. Alors qu’il est un partisan de l'union de la gauche et des écologistes[39], sa stratégie est jugée payante lors des élections municipales de 2020 avec le maintien et le gain de grandes villes grâce à des alliances de premier et second tours[40].

Au cours de l’année 2019, son ambition de se présenter à l'élection présidentielle de 2022 est évoquée par la presse, ce qu'il conteste[41]. En septembre 2021, lors du congrès de Villeurbanne, il est réélu pour un second mandat avec 73,49 % des voix contre 26,52 % pour Hélène Geoffroy[42]. Alors que le prochain scrutin présidentiel approche, il plaide en interne pour une alliance avec les écologistes et les communistes, proposition balayée par Anne Hidalgo, qui devient officiellement la candidate du parti lors d'une primaire interne en octobre. La maire de Paris aurait notamment accusé son premier secrétaire de « rouler pour d'autres » au cours d'un dîner en juin 2021, alors que ce dernier prophétise un désastre en cas de candidature séparée[43],[44]. Cette crainte d'Olivier Faure se confirme lorsque Anne Hidalgo est éliminée au premier tour de l'élection présidentielle de 2022 avec seulement 1,7% des suffrages exprimés.

Deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron (depuis 2022)

Membre de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

Après cette nouvelle débâcle électorale, il propose de discuter d'un rapprochement entre le Parti socialiste et la France insoumise en vue des élections législatives, ce qui divise son parti[45]. Finalement, le Conseil national adopte la motion proposée par Olivier Faure et rejette la ligne de la Présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ce qui conduit au départ de plusieurs cadres dont l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve[46].

Alors que les négociations sont en cours entre La France insoumise et le Parti socialiste en vue des législatives de juin, de multiples cadres locaux et nationaux socialistes interpellent Olivier Faure sur cet accord avec LFI. Ils dénoncent une « reddition » étant notamment en désaccord concernant le fait de « désobéir à certaines règles européennes », de sortir de l'Otan ou du nucléaire en démantelant les projets d'EPR[47]. Un clivage avec les anciens dirigeants du Parti socialiste qu'il assume, se disant désormais « libéré »[48].

Le Parti socialiste rejoint ainsi la Nouvelle Union populaire écologique et sociale avec les trois autres principaux partis de gauche, parvenant à priver le président Macron réélu d'une majorité absolue[49] et de maintenir l’existence du groupe socialiste à l'Assemblée[50]. Il est lui-même réélu député comme candidat unique de la gauche dans sa circonscription avec 64,45% des voix[51]. Sur son initiative, les partis de gauche déposent en septembre une proposition de référendum d'initiative partagée sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises[52],[53]. La proposition est néanmoins retoquée par le Conseil constitutionnel[54]. Elle est reprise par le groupe socialiste dans le cadre de sa niche parlementaire du 9 février 2023[55].

Olivier Faure reste néanmoins accusé de « subordination » à Jean-Luc Mélenchon par de nombreuses personnalités du Parti socialiste, ce dont il se défend en affirmant la liberté de vote des élus socialistes[56] et réaffirme la pertinence de l'union de la gauche[57].

Reconduction d'une courte majorité

Lors du congrès de Marseille en janvier 2023, son texte d'orientation appelé « Gagner! » fait face à deux textes d'orientation moins favorables à la poursuite de l'union avec La France insoumise : celui d'Hélène Geoffroy et de Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen[58], soutenu notamment par Anne Hidalgo, Carole Delga[59],[60] et Valérie Rabault[61]. La motion de Olivier Faure arrive en tête avec 49,15% des suffrages des électeurs socialistes. Hélène Geoffroy, arrivée en troisième position, rallie la candidature de Nicolas Mayer-Rossignol pour l'élection du premier secrétaire[62]. Olivier Faure est finalement annoncé réélu à la tête du Parti socialiste mais les résultats sont contestés par son adversaire qui pointe de multiples irrégularités. Une commission de recollement valide les résultats quelques jours plus tard en donnant une majorité légèrement plus élevée au secrétaire sortant[63]. Le scrutin est également validé par un huissier[64].

Le camp du maire de Rouen conteste néanmoins toujours les résultats[65], appelant à la création d'un directoire, tandis que François Hollande demande à organiser une nouvelle élection[66]. Olivier Faure propose à ses deux adversaires une direction collégiale pour représenter toutes les sensibilités du parti mais également la possibilité pour Nicolas Mayer-Rossignol d'être la tête de liste socialiste pour les élections européennes de 2024, de manière à sortir de la crise, proposition rejetée par son opposant[67]. Un accord est finalement trouvé entre les deux candidats : Olivier Faure est maintenu dans ses fonctions tandis que Nicolas Mayer-Rossignol devient premier secrétaire délégué du parti aux côtes de Johanna Rolland[68].

Le , il démet de ses fonctions Christiane Constant, première secrétaire fédérale du Rhône, réélue l'avant-veille sous le propre texte d'orientation d'Olivier Faure, en raison d'un SMS de sa part « contenant un propos à caractère raciste », à savoir « On a éliminé tous ces macaques […] »[69],[70]. L'intéressée se défend de tout racisme, prétextant une faute de correcteur orthographique et une référence aux trois singes de la sagesse[71],[72]. Grâce à sa stratégie d'union, le Parti socialiste voit son nombre d'adhérents augmenter, phénomène qui s'observe également chez les autres partis de gauche[73].

Les sénatoriales de 2023 permettent de stopper l'érosion du nombre d'élus socialistes à la chambre haute, qui était en baisse depuis 2014, notamment grâce à des listes communes avec les communistes et les écologistes qui permettent également aux deux autres partis d'augmenter leur nombre de sénateurs[74]. Renouvelant son alliance avec le mouvement Place publique de Raphaël Glucksmann pour les élections européennes de 2024[75], Olivier Faure voit sa stratégie porter ses fruits avec l'élection de treize députés au Parlement européen et l'obtention d'une troisième place au scrutin européen devant les autres listes des partis de la NUPES, redonnant au Parti socialiste une position plus importante au sein de la gauche française[76],[77].

Création du Nouveau Front populaire

Après la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron à la suite des résultats historiques de l'extrême droite aux européennes, il accepte pour son parti la proposition de François Ruffin de participer à la création du Nouveau Front populaire en vue des élections législatives anticipées aux côtés des autres partis de gauche[78],[79],[80],[81].

Les négociations du programme et de la répartition des circonscriptions ont lieu avec Marine Tondelier, Fabien Roussel et Manuel Bompard. Il précise ne pas souhaiter ni prévoir que cette nouvelle coalition soit menée par Jean-Luc Mélenchon et met en avant le score récent du Parti socialiste dans les négociations[82], ce qui lui permet d'obtenir une centaine de circonscriptions supplémentaires par rapport à l'accord de la NUPES, au détriment de La France insoumise[83].

Il représente le Nouveau Front populaire lors du dernier débat télévisé avant le premier tour des législatives face à Jordan Bardella et Gabriel Attal sur France 2 le 27 juin[84]. Il est réélu, pour la première fois dès le premier tour, dans sa circonscription de Seine-et-Marne avec plus de 53 % des suffrages[85],[86],[87]. Grace aux circonscriptions supplémentaires négociées par Olivier Faure, les résultats de la gauche au second tour permettent au Parti socialiste de doubler son nombre de députés[88] et d'obtenir un rapport de force au sein de l'union de la gauche équivalent à celui de La France insoumise[89]. Il apparaît au cours des discussions suivant les élections comme possible Premier ministre, fonction qu'il se dit « prêt à assumer »[90],[91]. Il parvient finalement à faire émerger le nom de Lucie Castets[92]. Celle-ci est finalement écartée par Emmanuel Macron qui parvient à obtenir une alliance avec Les Républicains.

Il est à nouveau critiqué par l'opposition interne du Parti socialiste, notamment à la suite du refus de sa majorité de soutenir sans réserves un éventuel gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve[93],[94]. Les deux courants d'opposition du précédent congrès annoncent leur fusion[95] dans le but de le renverser lors du prochain congrès du parti[96]. Dans le même temps, il prône une candidature unique de la gauche pour la prochaine présidentielle, dont il exclut néanmoins qu'elle soit incarnée par Jean-Luc Mélenchon[97].

Accord de non-censure

Après la motion de censure votée par tous les partis de gauche et le Rassemblement national, qui a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier, dans un courrier du au président de la République, cosigné par les présidents des groupes parlementaires socialistes, il propose d'échanger un accord de non-censure d'une durée temporaire contre une loi qui gèle la réforme des retraites, avant de l'abroger après une conférence de financement visant diversifier les sources de financement à l'horizon 2030, au cas où se produirait l'un des scénarios des démographes, la poursuite d'une croissance de l'espérance de vie en France.

Prises de position

Lors de la présidence de François Hollande, en tant que député, il s'oppose au projet gouvernemental de révision constitutionnelle d'extension de la déchéance de nationalité[98]. Il recherche un compromis dans le cadre de la loi travail en cosignant un amendement sur la rémunération des heures supplémentaires afin de faire adopter le texte sans recourir à l'alinéa 3 de l'article 49 de la Constitution par le Premier ministre, sans succès[99],[100].

En , lors d’un rassemblement de policiers à Paris auquel il participe, il dénonce le fait que ceux-ci soient « exposés en permanence aux agressions » et demande à ce qu’ils aient un « droit de regard » sur les décisions de justice. Cette proposition suscite les critiques de personnalités de gauche, qui invoquent une violation du principe de séparation des pouvoirs[101],[102]. Il précise par la suite ses propos, revenant notamment sur l'expression « droit de regard », qu'il qualifie de « malheureuse »[103].

En , il défend et fait adopter à l'Assemblée nationale une proposition de résolution visant à dénoncer le « génocide des Ouïghours » par la Chine[104].

En , à la suite d'un appel lancé par le secrétaire général de l'ONU António Guterres afin de taxer les milliards de bénéfices des grandes entreprises pétrolières et gazières réalisant des profits « scandaleux », sur « le dos des plus pauvres en raison de la crise provoquée par la guerre »[105], il dit souhaiter un référendum d’initiative partagée concernant une « taxation des superprofits »[106].

En , il prend position en faveur de l'ancien responsable EELV Julien Bayou concernant les accusations de violences psychologiques dont celui-ci fait l'objet.

En , il demande un moratoire sur la construction de l'autoroute A69, qu'il qualifie d' « anachronique » sur le plan écologique[107]. Il suit ainsi les mises en garde des associations locales et de 2 000 chercheurs, contre certains membres de son parti, dont Carole Delga, la présidente de la région Occitanie.

En , il propose dans son ouvrage un « capital républicain » proposant de mettre fin à ce qu'il appelle « l'héritocratie »[108]. Il s'agirait d'une dotation universelle indexée sur les études suivies, qui permettrait à tous de bénéficier d'un engagement équivalent de la part de la puissance publique. Les plus aidés seraient les décrocheurs ayant fait peu d'études.

Synthèse des résultats électoraux

Premier secrétariat du PS

Année Congrès 1er tour 2d tour Issue
Voix % Rang Voix %
2018[109] Aubervilliers 17 695 48,37 1er NC 86 Élu
2021[109] Villeurbanne NC 73,49 1er Élu
2023[110] Marseille 12 020 51,09 1er Élu

Élections législatives

Année Parti Circonscription 1er tour 2d tour Issue
Voix % Rang Voix % Rang
2007 PS 8e de Seine-et-Marne 17 698 29,05 2e 28 946 49,06 2e Battu
2012 11e de Seine-et-Marne 14 800 47,25 1er 18 740 63,22 1er Élu
2017 7 274 27,37 2e 13 639 61,09 1er Élu
2022[111] 12 279 46,90 1er 15 453 64,45 1er Élu
2024[112] 21 643 53,42 1er Élu

Publications

Notes et références

Notes

  1. Président du groupe socialiste, écologiste et républicain jusqu'au .
  2. Successeur juridique en vertu des statuts du parti, la direction collégiale assume l'essentiel des attributs du premier secrétaire.
  3. Jusqu'au .

Références

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  27. Loris Boichot, « Ces députés d'opposition qui ont voté la confiance au gouvernement : 16 députés de l'opposition ont accordé ce mardi la confiance au gouvernement d’Édouard Philippe. La grande majorité d'entre eux font partie du groupe des Républicains «constructifs» », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ) « le président du groupe, Olivier Faure, se refuse à toute logique de « caporalisation ». 5 députés PS ont ainsi voté contre la confiance, 23 ont choisi l'abstention et 3 trois élus ont choisi de soutenir le gouvernement ».
  28. Marine Legrand, « Députés en Seine-et-Marne : Olivier Faure n’a « jamais autant travaillé » : L’élu PS de la 11e circonscription, devenu patron du PS, est 7e du classement de l’activité des députés du 77 », Le Parisien, édition de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. « Le Parti socialiste a désigné sa direction collégiale provisoire : La nouvelle équipe dirigeante compte une vingtaine de membres, autour d’un noyau de seize personnalités. Après un imbroglio, un proche de Benoît Hamon y a été intégré », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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