Le lycée Fustel-de-Coulanges est un établissement public d'enseignement secondaire général, pourvu de classes préparatoires littéraires aux concours des grandes écoles (prépas dites A/L et B/L). Il accueille aussi l'une des seules prépas à l'École nationale des chartes de section A (avec le lycée Henri-IV à Paris et Pierre de Fermat à Toulouse). Il est situé en plein centre-ville de Strasbourg, à deux pas de la cathédrale.
Issu d'un établissement fondé à la fin du XVIIe siècle, c'est le plus ancien lycée du département du Bas-Rhin (1804).
Il prépare au baccalauréat général. Il propose particulièrement l’étude des lettres classiques (latin et grec ancien), des matières artistiques (musique, histoires des arts, arts plastiques), des sections européennes (anglaise et allemande) et dispose de classes à thème : Humanités, Archimède, Patrimoine. Il dispose aussi d'une classe ABIBAC (bac en français et en allemand). Le lycée propose également des langues orientales telles que le chinois, le japonais ou le russe. Les arts visuels et les arts de patrimoines sont enseignés dès la classe de seconde.
L'enseignement des langues anciennes telles que le latin et le grec y sont aussi proposés.
En 2022, le lycée se classe 2e lycée sur 37 au niveau départemental, et 223e au niveau national[2]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[3].
Fustel de Coulanges fait partie des 3 seuls lycées en France à accueillir 2 sections (A et B) pour préparer aux deux concours de l’École nationale des Chartes, avec le lycée Henri-IV à Paris et le lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse. En 2018, parmi la dizaine de lycées qui préparent à l'un ou l'autre du concours, le lycée Fustel-de-Coulanges assure la réussite de 5 étudiants à l’École des Chartes, ce qui le place au 2e rang de réussite après le lycée Henri-IV en France[4].
En 2023, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2022[5] :
En 1802, Napoléon Ier instaure les lycées d'État chargés de former l'élite de la Nation. Les bâtiments du l'ancien Collège Royal sont affectés au Lycée Impérial créé en 1804, ce qui en fait un des plus anciens lycées de France.
L'établissement sera le seul lycée de garçons de la ville de 1804 à 1920, successivement appelé : Collège Royal (1815-1848), Lycée National (1848-1851), Lycée Impérial (1852-1870), Lycée Impérial (allemand) de 1871 à 1918. Il reçoit son nom actuel en 1919.
De 1804 à 1871
En 1846, alors Collège royal de Strasbourg, il accueille un futur grand personnage de l'histoire de France : Jules Ferry, venant du collège de Saint-Dié. Il est présent sur le tableau d'honneur en 1848, remportant le prix d'honneur de philosophie. En 1851, il obtient le baccalauréat et rejoint la faculté de droit de Strasbourg.
La période de l'annexion allemande (1871-1918)
En 1871, à la suite de l'annexion par l'Allemagne de l'Alsace-Lorraine, le lycée devient le « Kaiserliches Lyzeum ».
Quelques problèmes s'ensuivent : ainsi, en 1879, l'élève Charles Andler, âgé de 13 ans, est retiré du lycée par ses parents pour poursuivre ses études en France.
Le XXe siècle
Le , il devient le lycée Fustel-de-Coulanges, en hommage à Numa Denis Fustel de Coulanges (1830-1889), professeur d'histoire à l'université de Strasbourg de 1860 à 1870.
De 1920 à 1930, M Alfred WETZEL sera censeur de l'établissement[9].
De l'Annexion en 1940 à la libération de Strasbourg en 1944 (le ), le lycée s'appelle Oberschule Erwin von Steinbach, du nom d'un des architectes de la cathédrale.
Un de ses censeurs, M Alfred WETZEL (né à Zoufftgen) a été assigné à résidence par la gestapo en 1940. Il s'échappera avec sa famille en direction de Paris emportant avec lui des dossiers d'élèves juifs à qui il sauvera la vie[10].
Jusqu’en 1969, l’établissement scolarise les élèves en classes primaires, de la 11e à la 7e au « petit lycée », situé dans un bâtiment annexe à l’arrière du bâtiment principal, rue du Chapon. Le collège Fustel-de-Coulanges est maintenant situé au 2, rue Jacques-Peirotes.
Le lycée célèbre en 1985 le tricentenaire du Collège Royal et en 2004 le bicentenaire du Lycée Impérial.
Initiatives pédagogiques et technologiques
Années 1970
En 1974, dans un objectif novateur d'initiation à l'informatique des élèves et enseignants intéressés, le lycée Fustel-de-Coulanges, à Strasbourg, a fait partie de l'opération ministérielle dite « Expérience des 58 lycées »[11] : utilisation de logiciels, enseignement de la programmation et conception de programmes[12] en langage LSE[13], en club informatique de lycée[14],[15], pour 58 établissements de l'enseignement secondaire[16]. À cet effet, dans une première phase, quelques professeurs de l'établissement, enseignants de diverses disciplines, furent préalablement formés de manière lourde à la programmation informatique. Puis, dans une seconde phase, le lycée fut doté d'un ensemble informatique en temps partagé comprenant : un mini-ordinateur français CII Mitra 15[17] avec disque dur, un lecteur de disquettes 8 pouces, plusieurs terminaux écrans claviers Sintra TTE[18], un téléimprimeur Teletype ASR-33(en) et le langage LSE implémenté[19] ; tout ceci ayant permis de mettre en œuvre sur le terrain cette démarche d'avant-garde, grâce à du matériel informatique ultra-moderne pour l'époque.
Personnalités liées au lycée
Professeurs
Georges Chabot, géographe français issu du courant de la géographie classique,
↑Jacques Baudé, « L’expérience des « 58 lycées » », « 1024 » : bulletin de la Société informatique de France, Société informatique de France, no 4, , p. 105-115
↑Christiane Bernicot, Walter Bieber, Jean-Paul Bomans, Gérard Closs, Claire Dupuis, Thierry Hatt, Jean-Claude Keyling, Patrice Koullen, Micheline Lellig, Jean-Marie Poncelet et al., Institut de recherches sur l'enseignement des mathématiques de Strasbourg, Informatique, quand tu nous tiens : Ou comment utiliser l'informatique dans l'enseignement secondaire sans en faire une matière supplémentaire, t. II, Strasbourg, Université Louis Pasteur (Université Strasbourg-I), (lire en ligne [PDF]), p. 1, 53, 54
↑Pierre Ratinaud, Historique des technologies de l'information et de la communication dans l'Éducation nationale : Expérience des 58 lycées - Matériels (Diaporama de présentation - Extrait), Toulouse, 14 p. (lire en ligne), p. 5