Après avoir été professeur de philosophie aux lycées Bartholdi de Colmar, Schweitzer et Montaigne de Mulhouse, André Hirt enseigne en CPGE dans ce même lycée (préparation aux concours des écoles de commerce) ainsi qu'au lycée Fustel-de-Coulanges de Strasbourg en classe de lettres supérieures, puis au lycée Claude-Fauriel de Saint-Étienne en première supérieure. Il termine sa carrière de professeur au lycée Faidherbe de Lille, où il enseigne en khâgne (première supérieure).
Ancrage philosophique
Traducteur de Walter Benjamin, André Hirt fait porter son attention sur les modernes autrichiens. Il s'intéresse particulièrement à la notion de reportage ainsi qu'à l'idée de nouveauté au sens large, sous l'angle desquels il aborde non seulement l'œuvre du polémiste autrichien Karl Kraus, mais aussi celle de Charles Baudelaire, chez qui il diagnostique la révélation de la modernité du Moderne. Grand lecteur de Thomas Mann, il se penche sur la force de la pensée de l'écrivain, pas seulement romancier, mais philosophe.
Passionné de musique, sous le signe de laquelle il écrit notamment L'étoilement de l'existence en 2005, c'est avec son collègue et ami Philippe Choulet, professeur au lycée Fustel de Coulanges, qu'il publie L'idiot musical : Glenn Gould, contrepoint et existence, en 2006.
La figure de l'idiot, comme celle de l'enfant, caractérisée par une certaine hébétude, est un motif qui apparaît dans plusieurs de ses ouvrages. C'est une des entrées dans sa philosophie de l'art, où l'éthos de l'artiste est compris comme une tension insoutenable que l'« idiotie » ou l'enfance permettent de surmonter et dont l'innocence se lit en filigrane dans l'œuvre d'art[1].
Plus récemment, il s'est consacré à l'interprétation de la philosophie de Philippe Lacoue-Labarthe, à qui il a consacré un ouvrage[2] ainsi que des interventions en colloque[3].
Il participe régulièrement à des émissions de radio sur France Culture[4]. Muzibao, le site de musique dirigé par Florence Trocmé, publie régulièrement ses chroniques. En septembre 2023, il lance le site Opus 132[5]. consacré à la musique, la philosophie et la littérature.
Son œuvre, publiée essentiellement aux Éditions Kimé et Encre Marine, suit, selon Jean-Clet Martin, une trajectoire qui la conduit d'un « spleen encore teinté d’ivresse » à travers « une forme de constellation Baudelairienne » aux « bifurcations de l’existence » inscrites dans le concept d'étoilement[6].
Œuvres
Baudelaire, l'exposition de la poésie, Paris, Kimé, 1998.
Versus - Hegel et la philosophie à l'épreuve de la poésie, Paris, Kimé, 1999.
Il faut être absolument lyrique, une constellation de Baudelaire, Paris, Kimé, 2000.
L'Universel reportage et sa magie noire, Paris, Kimé, 2002.
Musil, le feu et l'extase : Contribution à une vie exacte, Paris, Kimé, 2003.
L'étoilement de l'existence, Paris, Kimé, 2005.
Avec Philippe Choulet, L'Idiot musical : Glenn Gould, contrepoint et existence, Paris, Kimé, 2006.
Le poème de la raison. Descartes, Paris, Kimé, 2006.
Le Lied, la langue et l'histoire (Hugo Wolf), Paris, Éditions de La Nuit, 2008.
Un homme littéral - Philippe Lacoue-Labarthe, Paris, Kimé, 2009.
Chantier Faustus : Thomas Mann et le roman de l'époque, Paris, Kimé, 2017.
La Condition musicale, Paris, Encre marine, 2018.
Les Images profondes, De la photographie Walker Evans et Baudelaire, Paris, Kimé, 2020.
La dernière sonate (De l'extrême à l'humain), Paris, Kimé, 2021.
L'idée perroquet : la folie douce de Flaubert-Félicité, Paris, Kimé, 2022.
Promesse de Beethoven, Paris, Hermann, coll. « Le Bel Aujourd'hui », 2023.
Articulations de l'existence, Paris, Kimé, 2023.
Portrait du philosophe en grand vivant, Jean-Luc Nancy, Paris, Kimé, 2024.
Le voyage avec l'enfant, Rouen, Les Grands Détroits, 2024.
Traductions
Walter Benjamin : Origine du drame baroque allemand, traduit de l'allemand par Sibylle Müller avec le concours d'André Hirt, préface de Irving Wohlfarth, Paris, Flammarion, coll. « La Philosophie en effet », 1985, repris dans la coll. « Champs », Paris, Flammarion, 2000.
Chantier Faustus II "Heiterkeit, Mozart", Muzibao, 2019[11].
CHANTIER FAUSTUS II/10, Beethoven II, Muzibao, 2019[12].
CHANTIER FAUSTUS II/11, "Beethoven III, l'oreille musicienne", Muzibao, 2019[13].
Notes et références
↑L'étoilement de l'existence se termine ainsi (p. 32) : « … je surprends sans le savoir toute la béatitude de l'existence qui va bientôt plier sous la charge confuse du monde des hommes, de leur langage et de leurs ressentiments. »
↑(de) « Europhilosophie », sur europhilosophie.eu (consulté le ).