Franc-maçon, il intègre la loge de L’Étoile de l’Orient de Mascara en octobre 1889, puis s'affilie à la loge Cosmos à l’« Orient » de Paris en octobre 1899 et enfin à L’Union de Tlemcen, à l’Orient du même nom, en octobre 1902[6]. Son entrée en franc-maçonnerie serait mue par des motivations carriéristes, et l'idée de profiter des avantages qu'offrent les réseaux d'influence au sein des loges[7]
Eugène Etienne fonde la Ligue coloniale en 1907 mais comme elle recueillait peu d'adhésions, elle fusionna avec la très populaire Ligue maritime ; de là est née en 1921 la Ligue maritime et coloniale, « première organisation de masse du parti colonial (45 217 adhérents en 1921, peut-être 100 000 en 1930) »[8].
Les intérêts économiques jouent un grand rôle dans l'argumentation d'Eugène Étienne, désireux de promouvoir la colonisation[7]. Il réussit à obtenir le ralliement de milieux d'affaires à la cause du «parti colonial»[7]. L'opinion française étant plus intéressée par la revanche contre l'Allemagne que par la colonisation, Eugène Etienne mise sur une légitimation économique de l'entreprise coloniale pour asseoir son discours de propagande[7].
Il est élu sénateur d’Oran le et meurt l’année suivante[9].
La commune de Hennaya, actuellement dans la wilaya de Tlemcen (Algérie), avait été baptisée en 1922 « Eugène-Étienne ». C’était un centre de colonisation créé en 1851 par le général Bugeaud[12]. La commune conserve ce nom jusqu’en 1962, avant de redevenir Hennaya.
Une stèle, installée sur la place du Petit-Vichy, au centre d’Oran, a porté la mention « à Eugène Étienne, Oran reconnaissante ». Une des grandes voies d’Oran était dénommée rue Eugène Etienne ; elle porte désormais le nom de rue Mohamed Baghdadi ; à Tlemcen, la rue Eugène Etienne est devenue rue Commandant Djaber.
Eugène Étienne, Les Compagnies de colonisation, A. Challamel, 1897 lire en ligne sur Gallica
Notes et références
↑Marc Lagana, Le Parti colonial français : éléments d'histoire, Presses universitaires du Québec, 1991, p. 54. consultable sur le site du Google Livres
↑Jacques Marseille, France et Algérie, journal d'une passion, Paris, Larousse, 2002, p. 143
↑Arnaud-Dominique Houte, Le triomphe de la République, Normandie, Seuil, , 462 p., p. 138
↑Patrice Morlat, La République des frères, Perrin, , 844 p.
↑ abc et dJulie d'Andurain, « Réseaux d’affaires et réseaux politiques : le cas d’Eugène Étienne et d’Auguste d’Arenberg », paru dans Bonin Hubert, Klein Jean-François, Hodeir Catherine (dir), L’Esprit Économique impérial, groupes de pression et réseaux du patronat colonial en France et dans l'Empire, Revue française d’histoire d’outre-mer, SFHOM, , p. 85-102(en ligne)..
↑Jean Jolly, Dictionnaire des Parlementaires français (1960/1977)
↑Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN978-2-914611-48-0), p. 318
↑Jean Abel Gruvel, Les pêcheries des côtes du Sénégal et des rivières du Sud, A. Challamel, Paris, 1908, p. 13 (ISBN2-11-091134-4)
↑Yvon Grasset, Eugène Étienne Hennaya, un village qui travaillait dur, in Bulletin de la société Les Amis du vieux Tlemcen, 1956
↑Clarisse Didelon-Loiseau, « Le jardin tropical de Paris », Mappemonde. Revue trimestrielle sur l’image géographique et les formes du territoire, no 120, (ISSN0764-3470, DOI10.4000/mappemonde.3056, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Julie d'Andurain, « Réseaux d’affaires et réseaux politiques : le cas d’Eugène Étienne et d’Auguste d’Arenberg », paru dans Bonin Hubert, Klein Jean-François, Hodeir Catherine (dir), L’Esprit Économique impérial, groupes de pression et réseaux du patronat colonial en France et dans l'Empire, Revue française d’histoire d’outre-mer, SFHOM, , p. 85-102(en ligne).