Étienne est le fils de Thadée Urbain Hippolyte Dujardin-Beaumetz, médecin, maire adjoint du 10e arrondissement de Paris en 1848, puis préfet du Puy-de-Dôme, et de Clémence Lepère[6].
Il participe en tant que volontaire à la guerre de 1870 ce qui influence sa carrière de peintre, il se consacre à la peinture de sujets militaires. Il sera ainsi amicalement surnommé le capitaine des pompiers de Montretout.
Il expose au Salon des artistes français dès 1875 une toile militaire, En reconnaissance. Il y présentera aussi Les voilà (épisode de la guerre 1870-1871, au ministère de la Guerre), Le général Lapasset brûlant ses drapeaux (1812), Salut à la Victoire et Portrait de M. Dujardin-Baumetz, de l'Académie de Médecine (son frère). En 1880, il y obtient une médaille de 3e classe et remporte aussi une mention honorable à l'Exposition universelle de Paris de 1889[9].
Il participe à l'amélioration de la condition des artistes par la création de la société libre des artistes français et par la revue l'Art Libre dont il est cofondateur en 1880 avec Numa Coste, Émile Zola, Paul Alexis et Marius Roux[10].
Étienne Dujardin-Beaumetz se fiance en 1879 avec Louise Milliet, artiste peintre anticléricale âgée de vingt-cinq ans, fille des républicains Félix et Louise Milliet. Ils rompent cependant lors de la préparation du mariage, Dujardin-Beaumetz refusant un mariage civil, préférant un mariage catholique, pour la galerie, même s'il n'est pas lui-même religieux[11].
La dernière faction (Salon de 1885, musée Petiet).
L'homme politique
Député du parti républicain de 1889 à 1893 puis de la Gauche radicale de l'Aude jusqu'en 1912, il accède à la présidence du groupe de la gauche radicale en 1896 et occupe ce poste pendant deux ans.
Dès 1891 Henri Dujardin-Beaumetz s’interroge sur le rôle que l’État doit jouer en matière d’art, il pense qu’ « il y a, depuis bien longtemps, dans notre pays, un malentendu sur le rôle que l’État doit jouer en matière d’art : les uns pensent que l’État doit diriger le mouvement artistique du pays ; les autres estiment qu’il n’y a qu’à le suivre en l’encourageant. La tradition en vertu de laquelle l’État croit devoir diriger l’art date de Colbert.
Les défenseurs de l’art officiel ont pensé que, de même que l’État était avec raison, pour l’instruction publique, l’éducateur de la nation, il lui appartenait de diriger les tendances artistiques du pays dans ce qu’il croyait être le beau et le vrai.
L’art officiel a développé ses élus en écrasant leurs adversaires, et pour qu’il ait le droit d’agir ainsi il eût fallu que ses représentants aient la certitude qu’ils soient en possession de la formule définitive. »[19]
En 1905, en tant que sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, Étienne Dujardin-Beaumetz est nommé président d'honneur du comité exécutif du monument Sisley[20]. Le monument à Alfred Sisley est inauguré le 15 juillet 1911[21] sous sa présidence au Champ de Mars à Moret-sur-Loing[22].
1891 - Rapport : Création d'un régiment d'infanterie subdivisionnaire, Paris, Motteroz[27]
1891 - Rapport : Organisation des régiments régionaux d'infanterie, Paris, Motteroz[28]
1892 - Proposition de loi concernant la liberté des théâtres, présentée par MM. Gustave Isambert et Dujardin-Beaumetz, Paris, Motteroz[29]
vers 1899 - Proposition de loi ayant pour objet le transfert au Panthéon des restes de Rude, David d'Angers, Ingres, Delacroix et Berlioz présentée par M. Dujardin-Beaumetz, Paris, Motteroz[30]
1905 - Discours et articles de journaux prononcés et publiés à l'occasion des obsèques de M. Antonin Proust (1832-1905) par Jules Claretie, Disleau et H.-C.-E. Dujardin-Beaumetz, Niort impr. de T. Mercier[31]
1907 - Congrès des sociétés savantes à Montpellier. Discours prononcé à la séance générale du congrès, le , par M. Dujardin-Beaumetz, Imprimerie nationale[32]
1913 - Entretiens avec Rodin[33], imprimé après décès par son frère François DB.
1913 - Discours de 1905 à 1911, Paris, P. Dupont[34],[35]
↑ a et bMairie de Paris, Registres d'actes d'état civil (1860-1902), acte de mariage, 16e arr., 04/02/1886, registre V4E 7292, acte no 53, Note : sur cet acte la mère d'Étienne est notée Clémence Lepère ou Le Père
↑Alfred Saffrey, « Paul Milliet : Une famille de républicains fouriéristes », Feuillets mensuels / L'Amitié Charles Péguy, no 166, , p. 9 à 28 (lire en ligne).
↑Annales de la Chambre des Députés, Débats parlementaires, séance du 12 novembre 1891, discussion du budget des Beaux-Arts, p. 309, cité in Myriam Chimènes, op. cit., p. 485-486.
↑Ségolène Le Men et Aline Magnien, La statuaire publique au XIXè siècle, 2004, p. 31 « Buste de Sisley par Eugène Thivier. inauguré à Moret-sur-Loing le 15 juillet 1911. »
↑Jules Viatte, Moret sur Loing: les promenades d'art, 1912, p. 111
↑ Arnaud de l'Estoile, Pierre Plantard, Pardès éd., coll. "Qui suis-je", Grez-sur-Loing, 2014, p. 80.
Romain Lemoine-Dujardin-Beaumetz, Beaumetz la Victoire, 2012 (ISBN9782354140915).
« Étienne Dujardin-Beaumetz », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]