Créé dans le sillage de la Révolution française en , il comporte une très vaste collection de peintures, de sculptures et d'arts graphiques qui fait de ce musée l'un des principaux de France.
Ses nombreuses expositions d'envergure majeure contribuent à sa réputation.
Histoire
Le musée des Beaux-Arts de Rouen a été créé par le décret Chaptal de 1801 sous le Consulat de Napoléon Bonaparte. Modestes au départ, ses collections se sont considérablement enrichies au cours du XIXe siècle. Cité en 1878 comme « le plus complet après celui de Paris »[1], il compte aujourd'hui encore une collection d'une richesse et d'une ampleur considérées comme exceptionnelles[2]. Doté de huit mille œuvres, son cabinet d'arts graphiques bénéficie d'une réputation internationale[3]. Des ressources en ligne – dossiers pédagogiques et livret jeune public – aident à préparer sa visite.
Ses collections permanentes se déploient sur soixante salles[4], les XVIIe et XIXe siècles y étant particulièrement bien représentés.
En plus de la présentation de ses collections, le musée des Beaux-Arts organise plusieurs expositions par an. Certaines ont un retentissement international et participent de sa réputation. En 2006, par exemple, le musée, ayant présenté huit expositions temporaires, parmi lesquelles les « Chefs-d'œuvre des musées de Florence », a fait passer le nombre de visiteurs de 87 000 à 154 000[4]. En 2010, dans le cadre du festival Normandie impressionniste, l'exposition « Une ville pour l'impressionnisme : Monet, Pissarro et Gauguin à Rouen » a attiré plus de 240 000 visiteurs[5], ce qui en a fait le clou du festival.
Le musée des Beaux-Arts de Rouen est l'un des principaux musées de région de France[6]. Il se situe au cœur de la ville, face au square Verdrel, dans un bâtiment dont la rénovation complète s'est achevée en 1994.
Bâtiment
Le bâtiment du musée des Beaux-Arts, dont la rénovation complète s'est achevée en , se trouve au cœur de la ville.
L'édifice initial, dû à l'architecte Louis Sauvageot, a été réalisé en deux étapes : une première aile est construite de 1877 à 1880 le long de la rue Thiers, la seconde aile ainsi que le bâtiment central et la bibliothèque ayant été construits de 1884 à 1888[7]. L'entrée principale du musée est encadrée par deux statues du sculpteur Joseph Tournois représentant Nicolas Poussin et Michel Anguier, deux artistes natifs de la Normandie. Les frontons latéraux de la façade principale sont l'œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi[8].
Les collections en ayant été évacuées avant juin 1940 par son conservateur Fernand Guey, l'aile gauche du musée est touchée par les effets de la Seconde Guerre mondiale. En 1956, vingt-sept des quarante salles sont rouvertes au public[9].
Collections
Le musée rassemble une collection de peintures, sculptures, dessins et objets d'art du XVe siècle à nos jours, dont notamment une rare collection d'icônesrusses du XVIe siècle au début du XIXe siècle.
Parmi ses richesses, le musée possède notamment un exceptionnel ensemble de toiles provenant de la donationFrançois Depeaux de 1909, ce qui le place au premier rang des musées français de province pour l'impressionnisme[10] avec le musée d'art moderne André-Malraux du Havre. Le cabinet des dessins, quant à lui, conserve plus de 8 000 pièces de la Renaissance au XXe siècle.
Peinture
XVe siècle et XVIe siècle
La peinture italienne de la Renaissance est illustrée par quelques grands noms comme celui du Pérugin (3 peintures issues de la prédelle d'un retable démembré), de Véronèse (Saint-Barnabé guérissant les malades et Le Christ arrêtant la peste à la prière de la Vierge, de Saint Jean-Baptiste, de Saint Roch et de Saint Sébastien), Giampietrino, Jacopo Bassano, Lavinia Fontana, Palma le Jeune (Le Couronnement d'épines) ou encore Annibale Carracci (Autoportrait).
La peinture du XVIIe siècle est l'un des points forts de la collection tant par le nombre, la qualité et la diversité des œuvres présentées qui reflètent la production de toutes les grandes écoles européennes de peinture du siècle :
Enfin un rare exemple de peinture anglaise du XVIIe siècle est conservé au musée avec le tableau de John Michael Wright représentant Henry Arundel et sa femme Cecily au pied de la croix, autrefois au couvent des Gravelines à Rouen et ayant fait l'objet d'un transfert.
La peinture française du XIXe siècle, alors prédominante sur la scène européenne par son influence et ses innovations, est l'autre point d'orgue des collections du musée des Beaux-Arts, notamment pour la période impressionniste, quand la Normandie et Rouen attiraient de nombreux peintres d'avant-garde :
Du au , un spectacle monumental intitulé Les Nuits impressionnistes a été réalisé par Skertzò. Tous les soirs, 15 tableaux animés sont projetés sur la façade du musée avec pour fil conducteur l'impressionnisme. Ce spectacle a été reconduit du au .
Administration
Liste des conservateurs
Conservateurs du musée des Beaux-Arts de Rouen depuis 1806
En 2007, le budget d'acquisition s'élève à 150 000 euros par an[4]. Le musée perçoit également quelques fonds du mécénat. Il a reçu le label musée de France[22].
Fréquentation
En , le musée des Beaux-Arts reçoit 298 034 visiteurs, soit le taux de fréquentation le plus élevé de son histoire. Ce pic s'explique entre autres par le succès de l'exposition « Une ville pour l'impressionnisme : Monet, Pissarro et Gauguin à Rouen »[5]. Plus tard, en , l'établissement connaît une forte croissance du nombre de ses visiteurs en profitant de l'Armada pour attirer un public plus large[23].
En , dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, le musée voit sa fréquentation diminuer significativement.
Nombre de visiteurs par an
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
↑Sophie Nasi, Louis Sauvageot, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, , 415 p. (lire en ligne).
↑Brisson Charles. Les musées de Normandie. In: Études normandes, livraison 20, no 73, 3e trimestre 1956. Les musées de Normandie. pp. 401-416; en ligne.
↑L' œil & la main: chefs-d'œuvre du dessin français des XVIe et XVIIe siècles: Musée des Beaux-Arts de Rouen, Lienart, (ISBN978-2-35906-264-9)
↑Sylvain Amic, Dominique Païni et Joanne Snrech, Arts et cinéma: les liaisons heureuses [catalogue de l'exposition "Arts et cinéma. Les liaisons heureuses" tenue au Musée des Beaux-Arts de Rouen du 18 octobre 2019 au 10 février 2020 et à la Fondation de l'Hermitage de Lausanne du 26 juin au 1er novembre 2020], Snoeck Réunion des musées métropolitains, (ISBN978-94-6161-570-1)
Guide des collections, XVIIIe, XIXe et XXe siècles, Réunion des musées nationaux, , 255 p. (ISBN2-7118-3064-0).
Sylvain Amic (dir.), Musée des beaux-arts de Rouen : Guide des collections, Silvana Editoriale, , 352 p. (ISBN9788836640058).
Nicétas Périaux, Histoire sommaire, et chronologique de la ville de Rouen, ses monuments, etc., Rouen, Lanctin et Métérie, 1874 ; Brionne, Le Portulan, 1970.
Pierre Rosenberg, Rouen. Musée des Beaux-Arts. Tableaux français du XVIIe siècle et italiens des XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Presses artistiques, 1965.