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Héritier d'une histoire prestigieuse et très fréquenté par le public, le musée de l'Homme présentait initialement le genre humain sous ses aspects évolutif, anthropologique et ethnographique (avec, par conséquent, des aspects culturels, ethnobotaniques et ethnozoologiques). Jacques Chirac alors chef de l'État, souhaite créer un nouveau musée au Quai Branly, et à cet effet y fait transférer les collections ethnographiques du musée de l'Homme qui ferme pour six ans de travaux de rénovation en 2009. Une autre partie des collections rejoint le Mucem. Les travaux engagent 96,6 millions d'euros d'investissements par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (à 95 %) et de la Culture (à 5 %)[1]. La réouverture au public a lieu en 2015 après vernissage par Cécile Aufaure conservatrice du Musée, Évelyne Heyer commissaire de l'exposition et Bruno David président du Muséum, en présence du chef de l'État à cette date, François Hollande[2].
Historique
Musée d'Ethnographie du Trocadéro
Le musée de l'Homme est l'héritier du musée d'Ethnographie du Trocadéro, fondé en 1882 par Ernest Hamy et installé dans l'ancien palais du Trocadéro construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1878. La première collection du musée est formée à partir d'un don de l'explorateur Alphonse Pinart d'environ 3 000 objets des Amériques achetés en grande partie à Eugène Boban et de 250 objets d'Océanie. De l'ancien musée d'Ethnographie, le musée de l'Homme hérite des collections historiques exceptionnelles constituées dès le XVIe siècle et provenant de cabinets de curiosités et du Cabinet royal, ainsi que du Service des missions scientifiques du ministère de l'Instruction publique. Ces collections ethnographiques s'enrichissent au cours du XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui grâce aux expéditions et missions scientifiques menées à travers le monde, auxquelles viennent s'adjoindre les dons ou les dépôts de voyageurs et de collectionneurs privés. Ces collectes relèvent parfois du pillage. Les dirigeants du palais du Trocadéro ont ainsi initié en 1931 la mission Dakar-Djibouti ramenant en France des milliers d'objets issus du pillage du patrimoine africain : « au cours de leur mission ethnologique, Griaule et ses compagnons ratissent complètement l'Afrique, achetant à vil prix par-ci, rackettant par-là, dépouillant en somme les autochtones de tous les symboles de leur culture, au profit des musées hexagonaux[3] ».
S'il bénéficie d'un engouement certain pour l'exotisme de ses collections, le musée doublonne avec d'autres musées (le musée national des Arts asiatiques - Guimet par exemple), et acquiert vers le début du XXe siècle, face à la multiplication des livres et films d'exploration, une image négative, « figée » et « poussiéreuse ». En outre, l'ancien palais du Trocadéro est voué à la démolition qui intervient en 1935[4].
Musée de l'Homme
Le musée de l'Homme proprement dit a été créé par Paul Rivet à l'occasion de l'Exposition universelle de 1937. Il occupe la majeure partie de l'aile Passy du nouveau palais de Chaillot (Paris 16e) et il réunit les plus importantes collections françaises concernant la définition, la vie, l'histoire et les civilisations de l'Homme.
Le jour de l'armistice du 22 juin 1940, Paul Rivet affiche le poème de Rudyard KiplingIf…« Tu seras un homme, mon fils », sur la porte du musée de l'Homme. Le réseau est particulièrement actif permettant de faciliter des passages dans la zone libre et en Angleterre et publiant une revue clandestine Résistance[6].
Anatole Lewitsky, Yvonne Oddon et Boris Vildé sont arrêtés par la Gestapo, respectivement, le et le . Le , Boris Vildé, Anatole Lewitsky et cinq autres membres du réseau sont fusillés au Mont-Valérien[6].
Redéfinition des missions du musée
Depuis 1938[6] et jusqu'à sa fermeture le [7], le musée de l'Homme avait pour objectif de réunir en un seul lieu tout ce qui concourt à situer et à définir l'être humain, à savoir :
l'Homme dans son unité et sa variété biologique (anthropologie) ;
l'Homme dans sa diversité culturelle et sociale (ethnologie).
Cette triple fonction faisait du musée de l'Homme non seulement un lieu unique en France, mais aussi une référence à travers le monde[8].
En 1996, Jacques Chirac élu président de la République l'année précédente, annonce le projet de création d'un nouveau musée consacré aux « arts premiers »[9] sur le quai Branly, et décide, dans le cadre de ses « grands travaux », de fermer définitivement la partie ethnographique du musée des Arts d'Afrique et d'Océanie (MAAO, dont seul l'aquarium subsiste) : ses collections ethnographiques extra-européennes et celles du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN, conservées au musée de l'Homme), sont transférées dès 2003 au musée du Quai Branly qui ouvre à Paris en 2006. Les collections d'ethnologie européenne, elles, ont fait l'objet d'un dépôt en 2005 au musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) ouvert à Marseille en .
Ce projet du président Chirac et la privation du musée de l'Homme de 300 000 pièces de collection ont suscité de vives critiques : au musée du Quai Branly les critères esthétiques occultent les données scientifiques, au palais de la Porte-Dorée le lien voulu par Lyautey et Malraux entre la diversité culturelle (peuples africains et océaniens, artefacts tirés de la biodiversité tropicale) et naturelle (aquarium, vivarium)[10] est rompu puisque le musée de l'Histoire de l'immigration est historique, social et limité à l'immigration en France[11], et enfin au musée de l'Homme la Préhistoire, l'anthropologie et les thématiques géonomiques d'avenir se trouvent en partie privées de l'illustration ethnologique voulue par Paul Rivet[12].
Le projet est annoncé officiellement en 2002 et en 2003 une commission commanditée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, présidée par l'archéologue Jean-Pierre Mohen, propose les grandes lignes d'un programme de rénovation du nouveau musée de l'Homme refondé autour de ses collections de Préhistoire et d'anthropologie et d'un nouveau programme scientifique. Les conclusions de cette commission ont été publiées par Jean-Pierre Mohen en 2004 dans Le Nouveau musée de l'Homme (éditions Odile Jacob). Ce programme a ensuite fait l'objet d'études muséographiques et scientifiques de définition, avec la mise en place d'un commissariat scientifique et d'un comité d'orientation, pour aboutir au musée actuel.
Projet architectural
En , le concours d'architecture désigne comme lauréats l’agence d'architecture bordelaise Brochet-Lajus-Pueyo, associée à l’atelier d’architecture Emmanuel Nebout et aux muséographes Zen+dCo, atelier Zette Cazalas[13]. Le projet est respectueux du monument imbriquant les architectures de deux palais conçus pour des expositions universelles : celui du Trocadéro, construit pour l’exposition universelle de 1878 par Gabriel Davioud et Jules Bourdais et celui de Chaillot, construit pour l’exposition internationale de 1937 par Jacques Carlu, qui conserve certains éléments architecturaux du précédent, notamment les deux bras courbes ouverts sur la Seine.
En 2010, les opérations de désamiantage et de curage mettent en évidence un déficit de portance des planchers et des poteaux, dû à une grande hétérogénéité des bétons utilisés en 1937, en raison de nombreuses interruptions du chantier et de l'intervention d'entreprises différentes. Les structures porteuses et les planchers de tout le corps central doivent alors être consolidés ou remplacés et l'intérieur redistribué, avec notamment le transfert de la majeure partie des réserves au rez-de-jardin, à la place des salles d’enseignement déplacées au premier étage, ce qui entraîne des surcoûts et un retard du calendrier[14].
Les principaux choix retenus portent sur l’entrée de la lumière naturelle dans le bâtiment et la réalisation d'un parcours de visite fluide et continu. Le plancher du premier étage du pavillon de tête est percé pour créer un puits de lumière de 16 m de haut éclairé zénithalement grâce au dégagement de la verrière originelle de Davioud. L'atrium devient ainsi un vaste volume de distribution des espaces publics et de rencontre. En contrepartie, des entresols sont créés et une mezzanine s'insère entre les deux plateaux d'exposition permanente. Le projet architectural intègre également laboratoires et bureaux des scientifiques. En , la réinstallation des personnels débute, suivie de celle des laboratoires et de la muséographie.
Le nouveau musée de l'Homme inauguré le reste fidèle au projet initial de Paul Rivet, son fondateur, puisque dans le même bâtiment, l'aile Passy du palais de Chaillot, il associe, comme la Cité de l'architecture située dans l'autre aile, un centre de recherche et d'enseignement et un musée, comprenant :
un parcours permanent de découverte interactive et des expositions temporaires ;
deux départements scientifiques du Muséum : « Préhistoire et hommes », « Natures et sociétés » ;
des activités d'enseignement ;
une bibliothèque de recherche, dont une grande partie avait été transférée au musée du Quai Branly, mais comme il était aussi inutile pour l’art que peu pertinent pour la science de dépouiller ainsi un CADIST, les responsables du ministère de la Culture et du musée du Quai Branly ont décidé d’en restituer une importante partie au musée de l'Homme[15] qui reste un lieu de recherche dans le domaine des sciences de l’Homme et qui offre au public un accès direct à « la science en train de se faire » par le contact direct avec la communauté des scientifiques et des chercheurs.
Programme scientifique
Comprendre l'humain et la place qu'il occupe dans le vivant, à travers ce qu'il a été mais aussi imaginer ce qu'il deviendra en analysant la nature complexe de son être et le contexte dans lequel il se déploie aujourd'hui, tels sont les contenus que souhaite développer le programme scientifique du futur musée de l'Homme. Trois grands axes sont développés dans le parcours permanent des deux niveaux de l'aile courbe de la Galerie de l'Homme reliés par une mezzanine :
Qui sommes-nous ?, qui questionne l'identité et la singularité de l'espèce humaine tout en la replaçant dans le vivant ;
D'où venons-nous ?, qui explore notre histoire évolutive des origines des lignées humaines aux processus de néolithisation ;
Où allons-nous ?, qui interroge notre avenir sur une planète profondément anthropisée.
Le parcours est jalonné de grandes vitrines thématiques exposant 1 800 objets remarquables avec des pièces plus récentes, tels de modernes cabinets de curiosités, consacrées à l'anatomie comparée, aux organes spécifiques à l'homme et à son génome, à l'arborescence de l'évolution des espèces humaines, aux espèces animales contemporaines de l'homme préhistorique, aux migrations, à la domestication et la révolution néolithique, à l'alimentation, à l'homme réparé et robotisé, à l'impact humain sur la planète, etc. Il est complété par des dispositifs interactifs multimédias comprenant 80 écrans et 14 pupitres avec cartels numériques, qui proposent au public des expériences, audiovisuelles, tactiles ou sensorielles, telles qu'un « mur de langues » à tirer pour écouter les langages du monde, remonter à la manivelle ou voir défiler le temps, serrer la main d’un chimpanzé, d’un Homme de Néandertal et d’un Homo sapiens, marcher dans les pas d’un australopithèque, se faire filmer sous les traits d’un Néandertalien, etc.
Identifié depuis sa création en 1937 comme un lieu de référence sur l'histoire de l’Homme, le musée de l'Homme s'appuie sur des équipes de chercheurs en anthropologie, génétique, préhistoire et ethnologie de niveau international qui travaillent précisément sur ces sujets en privilégiant des approches transversales aussi bien sur le plan disciplinaire que chronologique.
Aux deux derniers niveaux, avec la bibliothèque de recherche, les nouveaux laboratoires du Centre de recherche sur l’évolution de l’Homme et des sociétés constituent un ensemble de 115 bureaux d'un seul tenant qui accueillent 150 chercheurs. Ils sont dotés d’équipements pour :
les analyses en génétique sur l’ADN moderne et ancien ;
la datation et la caractérisation des matériaux archéologiques ;
l’acquisition et l’analyse de données d’imagerie et la modélisation 2D/3D sur les restes humains et fauniques, les pièces lithiques ou symboliques (parures et objets d’art) ;
le codage de répertoires musicaux et vidéos.
Adoptant une approche résolument pluridisciplinaire de l'Homme originale parmi les musées européens, le nouveau musée de l'Homme réaffirme son concept fondateur de musée-laboratoire, à la croisée des sciences naturelles et des sciences humaines, visant à restituer aux publics-citoyens les acquis d'une recherche en marche au cœur de l'institution. Étant un musée de sciences et de société tout à la fois, le musée de l'Homme adopte un positionnement différent et complémentaire des grands musées français de civilisation, d'art ou d'archéologie thématiquement proches que sont le musée du Quai Branly, le musée d'Archéologie nationale, le musée national de Préhistoire, le musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) ou le musée des Confluences, en retraçant une histoire naturelle et culturelle de l'Homme en affirmant l’interaction permanente de ces deux dimensions.
Le musée de l'Homme conserve une collection nationale d'anthropologie et de préhistoire unique au monde, témoignant de l'émergence et du développement des sciences de l’Homme au XIXe siècle, riche de spécimens insignes relatifs aux origines de notre espèce ou à la mise en œuvre des premiers comportements symboliques, et toujours support de recherches actuelles.
Collections
Les collections du musée de l'Homme[16] sont parmi les plus riches du monde dans leur domaine. Elles comptent[14] :
700 000 pièces préhistoriques d’une grande diversité géographique et chronologique ;
100 000 pièces ethnobiologiques englobant les relations de l'homme avec le monde animal et celui des plantes[17] ;
30 000 pièces anthropologiques, spécimens et représentations du corps humain témoignant de la diversité et de l’unité des hommes modernes ;
6 000 pièces ethnologiques illustrant l'appropriation de la nature par les sociétés humaines, depuis que la majeure partie de cette section a été transférée au musée du Quai Branly.
Les réserves de 1 300 m2 sont réparties entre le 3e étage, qui conserve la collection d’anthropologie culturelle dans des rayonnages fixes et le rez-de jardin où six salles accueillent les collections d’anthropologie biologique et de préhistoire dans des compactus métalliques adaptés à leur contenu (squelettes, crânes, silex, etc.). Outre des salles d’études des collections, attenantes aux réserves, une salle de traitement est destinée à l’accueil des nouvelles pièces, la mise en quarantaine et la préparation des prêts et une autre à la conservation et à la restauration des momies[14].
Le musée conserve également la collection d'objets préhistoriques de Paul de Vibraye, les relevés des peintures rupestres du Tassili du Hoggar d'Henri Lhote, des peintures et sculptures, plus de mille squelettes et 18 000 crânes dont ceux de Descartes ou Saint-Simon[20], des restes momifiés dont 63 momies[21], 350 moulages phrénologiques de crânes[22], une collection de 600 bustes anthropologiques de plâtre peints décrivant la diversité des peuples du monde entier, réalisés pour l’essentiel au XIXe siècle, notamment lors d’expéditions scientifiques, dont 15 sculptures en bronze ou marbres de Charles Cordier, présentés pour 91 d'entre eux sur un grand portant de 11 m de haut, des cires anatomiques remontant au XVIIIe siècle, telles que la « Tête de vieillard » de Gaetano Giulio Zumbo de 1701, considérée comme l'acte de naissance de l'art anatomique avec un autre tête antérieure conservée au musée de la Specola de Florence[23], ou celles d’André-Pierre Pinson de la fin du XVIIIe siècle provenant du cabinet du duc d'Orléans, parmi lesquels « La femme à la larme », ainsi que de nombreux ensembles d'objets témoignant des relations des sociétés contemporaines entre elles et avec leurs milieux.
Un exemplaire du plâtre original de l'Ours blanc de François Pompon de 1922, remanié en 1927-1928, est exposé dans le vestibule de l'auditorium, avec des œuvres contemporaines, dont des sculptures de Pascale Marthine Tayou.
Activités
À côté des espaces consacrés à la recherche et à la conservation des collections, le parcours d'exposition permanent s’intègre à un ensemble d’autres espaces du musée accessibles aux publics où le visiteur peut, d’une part, prendre connaissance des activités se déroulant dans l’établissement et, d’autre part, approfondir et questionner les contenus qui lui auront été exposés lors de sa visite ou appréhender des données complémentaires au parcours.
Regroupés dans le pavillon de tête, ces espaces comportent des salles d'exposition temporaires de 600 m2 au deuxième étage, complétées par l'atrium Paul Rivet de 400 m2 et le balcon des sciences de 320 m2, et au premier étage l'auditorium Jean Rouch de 165 m2 et 152 places qui peut accueillir colloques, conférences et projections, comme le Festival International Jean Rouch, anciennement appelé « Bilan du film ethnographique », créé en 1982, et le centre de ressources Germaine-Tillion, un espace pédagogique de consultation et de médiation de 90 m2 et 25 places, axé sur l’image et le multimédia[14].
Accessible à tous, le centre de ressources dispose d’un espace médiathèque équipé de 15 postes de consultation multimédia fixes et de 10 postes mobiles (tablettes) avec connexion wiifi, également utilisable dans un espace salon modulable propice aux activités de médiation (ateliers, débats, rencontres) qui propose la consultation de périodiques, catalogues, ouvrages de vulgarisation et bandes dessinées. Les ressources audiovisuelles et sonores comprennent des productions jusqu’alors non accessibles au public. Un outil de recherche donne accès au catalogue comportant deux types de sources : des documents audiovisuels de production interne (films ethnographiques issus des travaux de terrain des chercheurs, documents illustrant le travail en laboratoire) et des documents de production externe issus d’organismes partenaires (INRAP, CNRS, etc.). L'offre est complétée par trois salles pédagogiques de 180 m2.
Les hautes fenêtres, situées à l’arrière du pavillon de tête, offrent au Café de l'Homme, situé au rez-de-chaussée, et au Café Lucy, situé au 2e étage, une vue panoramique sur la tour Eiffel et le Champ-de-Mars.
Expositions
Le musée propose une grande exposition permanente, la galerie de l'Homme, sur environ 2 500 m2, structurée en trois parties : « Qui sommes-nous ? » ; « D'où venons-nous ? » ; « Où allons-nous ? ». La première partie interroge ce qui fait l'identité de l'Homme, en tant qu'espèce homogène issue de buisson évolutif, ayant développé une grande diversité de modes de vie et d'organisation sociale, sous l'influence d'environnements variés. La deuxième partie est consacrée à l'émergence historique de l'espèce humaine, depuis les premiers fossiles admis comme faisant partie de l'histoire humaine (un peu moins de dix millions d'années), jusqu'à la période néolithique où l'Homme commence à domestiquer son environnement. La troisième partie montre comment ce nouveau rapport de l'espèce humaine à la nature a évolué à la suite de l'accroissement exponentiel de la démographie humaine à partir du XIXe siècle, et pose les questions auxquelles l'espèce humaine est confrontée dans sa situation actuelle et son avenir proche.
Le musée présente également une exposition temporaire annuelle sur les questions de société relatives à l’Homme, à ses origines et à son devenir. L'exposition temporaire de réouverture, Chroniques d’une renaissance, a été conçue pour accompagner le public dans sa découverte du nouveau musée et des coulisses de sa rénovation.
L'exposition Nous et les autres, des préjugés au racisme, est programmée du au .
L'exposition Néandertal, l'expo est programmée du au .
Le balcon des sciences, dans sa première version, comporte plusieurs sections : la section « Actualités » présente sur des supports multimédia les laboratoires de recherche du musée de l'Homme, ainsi que l'actualité de la recherche scientifique et un objet, issu de la collection ou d’une collecte récente. La section « Expositions thématiques » présente les résultats des travaux d’équipes de chercheurs et offre un approfondissement en lien avec les expositions temporaires et la programmation culturelle (colloques, journées scientifiques), ainsi que des expositions de photographies et d'artistes contemporains. La première exposition thématique du musée rénové fut Les collections du musée de l'Homme demain ? et l'artiste camerounais Pascale Marthine Tayou a été le premier invité, suivi par Théo Mercier et des sculptures en mousse d'Émeric Chantier.
En 2019, une nouvelle version du Balcon des sciences voit le jour avec l'ouverture de l'exposition temporaire Piercing.
À l'occasion des 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme signée dans le palais de Chaillot le , le musée de l'Homme présente de à la saison En droits ! : le musée expose trente photographies de Sebastiao Salgado et trente photographies de Clarisse Rebotier et organise des performances de street artistes.
Pour l'anniversaire des 80 ans du musée de l'Homme, le , en partenariat avec les universités Sorbonne-Nouvelle Paris III et Toulouse-Jean-Jaurès, un colloque international a été organisé sous le titre « Des lieux pour penser - Musées, bibliothèques, théâtres »[24], affirmant le rôle et la position de ces musées dits de société, d'ethnographie, d'anthropologie ou de civilisation comme « lieux pour penser l'humanité ». Selon son directeur, André Delpuech, la vocation d'un musée de l'Humanité dans notre monde contemporain, au-delà de l'ancien terme d'« ethnographie [...] en voie de disparition », est de « s'adapter au temps dans lequel il s'inscrit », en reflétant les grands débats, questionnements et enjeux contemporains autour de l'écologie, l'environnement, le devenir de l'homme « sur et avec la planète » et lié aux nouvelles technologies (« quête d'un Homme amélioré », intelligence artificielle, etc.). Mais en même temps, face à un contexte de réaffirmations identitaires ou résurgences xénophobes, André Delpuech réaffirme l'héritage particulier de ce musée, « le message d'antan de l'unité de l'espèce humaine ». Selon lui, ce musée est donc à la fois un « musée-laboratoire » (intimement lié au monde de la recherche) et un musée militant[25].
En 2021, en partenariat avec le groupe de recherche Achac, le musée de l'Homme présente l'exposition "Portraits de France" qui déroule les parcours de vie exceptionnels de 58 personnalités issues de l’immigration et des Outre-mer, acteurs et actrices décisifs du grand récit national[26]. Cette exposition intervient à la suite du rapport homonyme commandé par Emmanuel Macron, élaborée par un Conseil scientifique présidé par Pascal Blanchard[27]. Il est rendu à la ministre déléguée de la ville Nadia Hai le 2021 et a vocation à intégrer les programmes scolaire[28], nommer des rues, des places et des bâtiments publics[29].
Depuis, deux laboratoires, unités mixtes du CNRS, occupent les locaux de ce "Musée-laboratoire": le laboratoire "Éco-anthropologie" (EA, UMR 7206 CNRS, MNHN et Université de Paris) et le laboratoire "Histoire naturelle de l'homme préhistorique" (HNHP, UMR 7194 CNRS, MNHN et UPVD), dont les recherches sont portées par le département « Homme & environnement » du Muséum national d'Histoire naturelle. Ethnologues, ethnobiologistes, ethnomusicologues, primatologues, généticiens, paléoanthropologues et préhistoriens se côtoient partageant les mêmes bureaux, les mêmes plateaux techniques ce qui contribue aux échanges d’idées et à la collaboration[30]. Les thèmes principaux sont l'adaptation de l'espèce humaine à ses environnements, la Préhistoire dans le monde, l'art pariétal, l'histoire des peuplements et l'adaptation culturelle au milieu. Les trois grands champs d’investigation de la recherche au musée de l’Homme sont[31]:
l’étude biologique de l’humain et de son évolution,
l’étude des comportements techniques, culturels et symboliques de l’humain,
l'étude des interactions entre les sociétés et l’environnement.
Au sein de ce "musée-laboratoire" s'expriment les quatre vocations du MNHN : la conservation des collections, la recherche fondamentale, l'enseignement supérieur et la diffusion des connaissances. Il propose des formations de 2e et 3e cycles dans le cadre du master et de l'École doctorale du MNHN.
Au moment de la construction du musée de l'Homme, Yvonne Oddon intervient sur les plans de la bibliothèque pour y imposer les standards américains en matière d'architecture de bibliothèque et surveille elle-même l'avancée des travaux en logeant sur place. Elle insiste, par exemple, pour que la bibliothèque occupe l'étage supérieur et qu'elle soit dotée d'une terrasse dominant la Seine. La bibliothèque n'ouvre que partiellement le avant de fonctionner normalement dans ses nouveaux locaux un an plus tard. Elle compte alors 300 000 volumes et un nouveau poste de bibliothécaire est financé par David David-Weill.
Une photothèque s'installe également au musée de l'Homme et rassemble la documentation photographique à partir du noyau de photos du Laboratoire d'anthropologie du Muséum. Elle s'étoffe au fil des images rapportées des différentes missions. Yvonne Oddon et Thérèse Rivière œuvrent à une double indexation des photographies selon un plan de classement thématique mis au point en 1938.
Une phonothèque est créée en 1932 par André Schaeffner, constituée d'enregistrements sonores édités (la première collection est une série de disques 78 tours de l'Exposition coloniale de 1931 à Paris) et inédits (les enregistrements sur cylindres effectués par A. Schaeffner lors de la mission Dakar-Djibouti en 1932). Elle sera alimentée par de nombreuses acquisitions (enregistrements rapportés des différentes missions et disques commercialisés).
En 1938, le musée innove en intégrant une salle de cinéma à vocation ethnographique, grâce à l’ethnologue Marcel Griaule et son élève Jean Rouch. La naissance d’un département de cinématographie en 1945, puis du comité du film ethnographique en 1952, sous l’impulsion d’André Leroi-Gourhan, a été à l’origine d’une importante production cinématographique.
La création du musée du Quai Branly bouleverse les collections de la bibliothèque. La partie ethnographique des collections et la photothèque rejoignent la médiathèque du musée du Quai Branly, laissant à la bibliothèque du musée de l'Homme les collections de préhistoire et de paléographie. En 2006, le Muséum national d'histoire naturelle s'est vu réattribuer le centre d'acquisition et de diffusion de l'information scientifique et technique (CADIST) de préhistoire et paléoécologie humaine, ce qui a permis le retour au musée de l'Homme du fonds documentaire de 26 000 volumes concernant la préhistoire et l'anthropologie biologique, et qui, joint au fonds de la Société préhistorique de France, en fait un centre de référence important, reconnu comme « pôle associé » de la Bibliothèque nationale de France. Les archives du musée de l'Homme ont rejoint en , celles du Muséum national d'histoire naturelle. Les documents de la phonothèque, renommés « Archives sonores du CNRS - Musée de l'Homme »[32], sont gérés par le Centre de recherche en ethnomusicologie (CNRS).
La bibliothèque a rouvert entre et [15]. Grâce à une salle de lecture de 50 places proposait 5 000 livres en accès libre, elle permettait à nouveau d'accueillir des chercheurs. Les fonds sont riches de 40 000 monographies et plus de 700 titres de périodiques.
Aujourd'hui, la bibliothèque d'Yvonne Oddon réunit un fonds documentaire d'excellence en préhistoire, en anthropologie biologique et en ethnoécologie. Sont également notables ses collections en anthropologie sociale, en muséologie, en écologie politique ou encore sur l'alimentation. Cette bibliothèque spécialisée du Muséum national d'Histoire naturelle possède un fonds de 35 000 ouvrages, 800 titres de revues dont une centaine actuelles ainsi que 11 000 volumes et 70 revues en accès libre dans sa salle de lecture[33].
Jacques Soustelle (1912-1990), ethnologue, homme politique, sous-directeur en 1938.
Michel Leiris (1901-1990), ethnologue, chargé du département d'Afrique noire jusqu'en 1945.
Claude Lévi-Strauss (1908-2009), anthropologue, ethnologue, directeur par intérim en 1949-1950.
Henri Victor Vallois (1889-1981), anthropologue, paléontologue, directeur en 1950.
Léon Pales (1905-1988), paléopathologiste, anthropologue, sous-directeur de 1943 à 1945 puis de 1951 à 1957, directeur scientifique des départements d’anthropologie, d’ethnologie et de préhistoire.
Robert Gessain (1907-1986), anthropologue, directeur de 1968 à 1972.
Yves Coppens (1934-2022), paléontologue, directeur à partir de 1979.
André Langaney (né en 1942), généticien, directeur du laboratoire d'anthropologie biologique du musée.
Bernard Dupaigne (né en 1943), ethnologue, directeur du laboratoire d'ethnologie de 1989 à 2000.
Zeev Gourarier (né en 1953), conservateur du patrimoine, directeur de 2003 à 2008.
Jean-Pierre Mohen (1944-2021), archéologue, préhistorien, directeur du projet de rénovation du musée de l'Homme de 2008 à 2010.
Michel Van Praët (né en 1949), professeur de muséologie au Muséum national d’histoire naturelle, directeur de la rénovation du musée de l'Homme de 2010 à 2012[36].
Évelyne Heyer (née en 1964), biologiste, commissaire général de l'exposition du musée de l'Homme.
André Delpuech (né en 1959), archéologue, conservateur général du patrimoine, directeur du musée de l'Homme de 2017 à 2022.
Aurélie Clemente-Ruiz (née en 1977), directrice du musée de l'Homme à partir d'avril 2022.
↑Maureen Murphy, Un Palais pour une cité, du Musée des colonies à la Cité Nationale de l’Histoire et de l’Immigration, éd. Réunion des musées nationaux, Paris 2007 (ISBN978-2-7118-5452-3).
↑Bernard Dupaigne, Le Scandale des arts premiers. La Véritable Histoire du musée du Quai Branly, Paris, Mille et Une nuits, 2006.
↑(en) « Portraits de France », sur Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales (consulté le )
↑« Portraits de France », sur éduscol | Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse - Direction générale de l'enseignement scolaire (consulté le )
Paul Rivet, fondateur et premier directeur du musée de l'Homme.
Résistance, le journal clandestin du musée de l'Homme, pendant l'occupation.
Bibliographie
Serge Bahuchet, « L'Homme indigeste ? Mort ou transfiguration d'un Musée de l'Homme », in M-O Gonseth, J. Hainard et R. Kaer (dir.), Le Musée cannibale, Neuchâtel, Musée d'Ethnographie de Neuchâtel, pp: 59-84
Julien Blanc, Au commencement de la Résistance : du côté du Musée de l'Homme : 1940-1941, Éd. du Seuil, Paris, 2010
Claude Blanckaert (dir.), Le Musée de l'Homme. Histoire d'un musée laboratoire, préface d'Yves Coppens, Paris, coédition Muséum national d'histoire naturelle et éditions Artlys, 2015, 288 p.
Martin Blumenson, Le Réseau du Musée de l'Homme : les débuts de la Résistance en France (trad. de l'anglais par Jean-Pierre Carasso), Seuil, Paris, 1979, 284 p. (ISBN2-02-005211-3)
Alice L. Conklin, "Exposer l'humanité: race, ethnologie et empire en France (1850-1950)", Paris : Muséum national d'Histoire naturelle, 2015, 541 p. (Archives ; 21). (ISBN978-2-85653-773-2).
André Delpuech, Christine Laurière et Carine Peltier-Caroff, Les Années folles de l’ethnographie. Trocadéro 28-37, Paris, Muséum national d'Histoire naturelle, 2017, 1007 p. (ISBN978-2-85653-807-4).
Fabrice Grognet, Le concept de musée. La patrimonialisation de la culture des "autres". D'une rive à l'autre, du Trocadéro à Branly : histoire de métamorphoses. Thèse de doctorat en Ethnologie soutenue en 2009, Paris, EHESS
Théodore Hamy, Les Origines du Musée d'Ethnographie, histoire et documents, Paris, Ernest Leroux
Jean Jamin, « Tout était fétiche, tout devint totem, préface », in Bulletins du Musée d'Ethnographie du Trocadéro (rééd.), Paris, Jean-Michel Place, pp: IX-XXII
Christine Laurière, Paul Rivet (1876-1958), le savant et le politique, Nancy, Muséum national d'Histoire naturelle (« Publications scientifiques »)
Michel Leiris, « Du musée d’Ethnographie au Musée de l'Homme », in La Nouvelle Revue française, 1938, p. 344-345
Michel Leiris, « Le Musée de l'Homme, où l’art et l’anthropologie se rencontrent », in Réalités, no 182, 1966, p. 57-63.
Benoît de L'Estoile, Le goût des autres : de l'Exposition coloniale aux arts premiers, Flammarion, Paris (ISBN978-2-0821-0498-2)
Jeau-Pierre Mohen, Le Nouveau Musée de l'Homme, Éditions Odile Jacob et Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 2004
Paul Rivet et Georges Henri Rivière, « La réorganisation du Musée d'Ethnographie du Trocadéro », in Bulletin du Musée d'Ethnographie du Trocadéro, no 1, , pp: 3-11
Le Nouveau Musée de l'Homme, Beaux Arts, Beaux Arts éditions / TTM éditions, 2015, 74 p.
Hommage à l'Afrique : les adieux à la galerie Afrique du Musée de l'Homme, réalisé par Frédéric Dubos, avec des interventions de Jean Rouch, Jacques Faublée, Edmond Bernus, Claude Tardits, Gilbert Rouget, Nicole Boulfroy, Serge Bahuchet, Geneviève Calame-Griaule (et al.), sur une idée de Marie-Paule Ferry, Société des africanistes, filmé le , à l'occasion de la fermeture de la galerie Afrique du Musée de l'Homme, 33 min (VHS)
De Occulta Philosophia, Libri tres Three Books of Occult Philosophy (De Occulta Philosophia libri III) adalah sebuah kajian filsafat oluktis karya Heinrich Cornelius Agrippa, yang diketahui sebagai kontribusi signifikan terhadap diskusi filsafat Renaisans terkait kekuatan-kekuatan magis ritual, dan hubungannya dengan agama. Buku pertama dicetak pada 1531 di Paris, Koln, dan Antwerp, sementara tiga volume penuh mula-mula muncul di Koln pada 1533.[1] Referensi ^ Van Der Poel, Marc (1997...
Vous lisez un « article de qualité » labellisé en 2012. Pour les articles homonymes, voir Ringo, Starr et Starkey. Ringo Starr Ringo Starr en 2019.Informations générales Surnom Ring', Richie Nom de naissance Richard Starkey Naissance 7 juillet 1940 (83 ans) Liverpool, Royaume-Uni Activité principale Musicien, chanteur, auteur-compositeur-interprète, acteur, producteur de cinéma Genre musical Pop rock, rock ’n’ roll, country Instruments Batterie, percussions, chant,...
Renault K Renault K440 Day CabВиробник Renault TrucksРоки виробництва з 2013Попередник(и) Renault KeraxКлас Вантажний автомобільДвигун(и) Шестициліндровий двигунПодібні DAF CFIveco TrakkerMAN TGSMercedes-Benz ArocsScania G-СеріїVolvo FMVolvo FMXКрАЗ-6511 Renault K-Truck — сімейство вантажних автомобілів для важкого будівництва, що ви
23rd Commonwealth Heads of Government MeetingCHOGM 2013Host country Sri LankaDates15–17 November 2013Venue(s)Nelum Pokuna Mahinda Rajapaksa Theatre, Bandaranaike Memorial International Conference Hall, Waters EdgeCitiesColomboParticipants50[1]Heads of Government/State27[2]ChairMahinda RajapaksaFollows2011Precedes2015Key points Colombo Declaration on Sustainable, Inclusive and Equitable DevelopmentTrackle High Debt & PovertyBoycott over Human rights in Sri Lanka ...
1968 detective comedy film by Bud Yorkin This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Inspector Clouseau film – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (December 2015) (Learn how and when to remove this template message) Inspector ClouseauTheatrical release poster by Jack DavisDirected byBud York...
Piotr Zieliński Zieliński, 2019Informasi pribadiNama lengkap Piotr Sebastian Zieliński[1]Tanggal lahir 20 Mei 1994 (umur 29)[1]Tempat lahir Ząbkowice Śląskie, PolandiaTinggi 177 cm (5 ft 10 in)[1]Posisi bermain GelandangInformasi klubKlub saat ini NapoliNomor 20Karier junior2003–2007 Orzeł Ząbkowice Śląskie2007–2011 Zagłębie Lubin2011–2012 UdineseKarier senior*Tahun Tim Tampil (Gol)2012–2016 Udinese 19 (0)2014–2016 → Empoli (...
For the state pageant affiliated with Miss USA, see Miss Tennessee USA. Beauty pageant competition Miss TennesseeFormation1922TypeScholarship competitionMembership Miss AmericaOfficial language EnglishWebsiteOfficial website The Miss Tennessee competition is the pageant that selects the representative for the state of Tennessee in the Miss America Scholarship Competition. Lauren Dickson of Parsons was crowned Miss Tennessee 2022 on June 25, 2022 at the Cannon Center for the Performing Arts in...
Talempong traditional music from West Sumatra, Indonesia Various hanging Gongs (gong ageng, gong suwukan, kempul) of Gamelan in Indonesia Music of Indonesia Genres Classical Kecapi suling Tembang sunda Kecak Pop Indo Hip hop Dangdut Campursari Kroncong Langgam jawa Celempungan Gambang kromong Tanjidor Gambus Jaipongan Pop Sunda Qasidah modern Rock Tapanuli ogong Specific forms Angklung Beleganjur Calung Degung Gamelan Gambang Gender Wayang Gong gede Gong kebyar Jegog Joged bumbung Melayu Kari...
Bahasa PazehDituturkan diTaiwanEtnisPazehKepunahan24 Oktober 2010 dengan kematian Pan Jin-yu[1]Rumpun bahasaAustronesia Formosa Barat LautPazeh DialekKulun Kode bahasaISO 639-3uunGlottologkulo1237[2] Status konservasi Punah EXSingkatan dari Extinct (Punah)Terancam CRSingkatan dari Critically endangered (Terancam Kritis) SESingkatan dari Severely endangered (Terancam berat) DESingkatan dari Devinitely endangered (Terancam) VUSingkatan dari Vulnerable (Rentan) Aman NESingka...
Criminal tactic used by gangsters Black hand symbol Black Hand extortion was a criminal tactic used by gangsters based in major cities in the United States. In Chicago, Black Hand extortion began around 1900 and had all but faded away by 1970, replaced by the Mafia. The Mafia was initially organized by Johnny Torrio and further organized by Al Capone into the extant Chicago Outfit sometime later.[1] Black Handers in Chicago were mostly Italian men from Calabria and Sicily who would se...
Municipality in Palawan, Philippines Municipality in Mimaropa, PhilippinesAgutayaMunicipalityMunicipality of AgutayaAgutaya island, and small Eke island in the foreground FlagSealMap of Palawan with Agutaya highlightedOpenStreetMapAgutayaLocation within the PhilippinesCoordinates: 11°09′07″N 120°56′23″E / 11.151983°N 120.939647°E / 11.151983; 120.939647CountryPhilippinesRegionMimaropaProvincePalawanDistrict 1st districtBarangays10 (see Barangays)Government&...
Women's vigilante group in India For the 2012 documentary film, see Gulabi Gang (film). For the 2014 Bollywood film, see Gulaab Gang. Rural women in Madhya Pradesh The Gulabi Gang (from Hindi gulabi, pink) is a female vigilante group in India. Sampat Pal Devi started the group in 2006 in Banda District, Uttar Pradesh.[1] The group is dedicated to empowering women of all castes and protecting them from domestic violence, sexual violence, and oppression. They also combat political corru...
This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: The Two Faces of Mitchell and Webb – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (December 2021) (Learn how and when to remove this template message) Webb and Mitchell as Sir Digby Chicken-Caesar and Ginger during the live stage show. The Two Faces of Mitchell ...
Iraqi governorate within occupied Kuwaiti territory (1990–1991) Not to be confused with Governorates of Kuwait. Kuwait Governorateمحافظة الكويت (Arabic)Annexed territory under military occupation1990–1991Kuwait Governorate in redCapitalKuwaitHistory • TypeGovernorate of Iraq (de jure)Military occupation (de facto) Historical eraGulf War• Republic of Kuwait annexed by Iraq 28 August[1] 1990• Liberation of Kuwait 28 February 1991 Preceded b...
Wehrmacht headquarters WerwolfWehrmacht HQRuins of Hitler's headquarters Werwolf near Vinnytsia, UkraineLocation within UkraineShow map of UkraineWerwolf (Wehrmacht headquarters) (the European Soviet Union)Show map of the European Soviet UnionGeneral informationTypeBlast resistant concrete bunkerTown or cityWervolf ForestVinnytsiaCountryUkraineCoordinates49°18′30″N 28°29′36″E / 49.30833°N 28.49333°E / 49.30833; 28.49333Elevation243 m (797 ft)Const...
I grandi miti greciGli Dei, gli Eroi, gli amori, le guerreLuciano De Crescenzo (1995) AutoreLuciano De Crescenzo 1ª ed. originale1999 Generesaggio SottogenereDivulgazione Lingua originaleitaliano Modifica dati su Wikidata · Manuale I grandi miti greci, è un libro dello scrittore italiano Luciano De Crescenzo pubblicato nel 1999 da Arnoldo Mondadori. L'autore, nella premessa parla dei miti antichi e dei miti moderni e di quando e come si è appassionato ad essi. Attraverso gli scritti ...
عباس النوري معلومات شخصية الميلاد 8 ديسمبر 1952 (العمر 71 سنة)دمشق، سوريا الجنسية سوريا الزوجة عنود خالد الأولاد رنيمميارريبال الحياة العملية المهنة ممثل، وممثل أفلام، وممثل تلفزيوني اللغات العربية سنوات النشاط 1976 – حتى الآن المواقع الموقع الموقع الرسمي IMDB ...
This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Vichten – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (January 2022) (Learn how and when to remove this template message) Commune in Redange, LuxembourgVichten ViichtenCommuneTown hall Coat of armsMap of Luxembourg with Vichten highlighted in orange, and the ca...
Strategi Solo vs Squad di Free Fire: Cara Menang Mudah!