Le Congrès international des mathématiciens (ICM, International Congress of Mathematicians en anglais) est une manifestation organisée tous les quatre ans par l'Union mathématique internationale. Le premier s’est tenu à Zurich en 1897.
Le congrès de 1998 à Berlin a rassemblé plus de 3 000 participants. Le programme consiste principalement en des conférences données par d'éminents mathématiciens du monde entier, sélectionnés par les organisateurs du congrès.
Les mathématiciens allemands Felix Klein et Georg Cantor sont considérés comme étant les initiateurs — dans les années 1890 — de l'idée d’un congrès international de mathématiciens[4],[5]. Le premier congrès se tient à Zurich en août 1897. Les organisateurs en sont entre autres les éminents mathématiciens Luigi Cremona, Felix Klein, Gösta Mittag-Leffler et Andreï Markov. Le congrès est suivi par 208 mathématiciens venant de 16 pays, dont 12 Russes et 7 Américains.
Au congrès de 1900 à Paris, Moritz Cantor et Vito Volterra donnent les deux premières conférences plénières[6]. Ensuite, David Hilbert énonce une liste de vingt-trois problèmes célèbres non résolus, connus maintenant sous le nom de problèmes de Hilbert. Ces problèmes ont irrigué la recherche mathématique pendant tout le XXe siècle, et certains continuent à le faire.
En 1904 à Heidelberg, Julius König fait une conférence où il déclare que le problème de l'hypothèse du continu mis en évidence par Cantor est faux[pas clair][7]. Cette annonce crée une agitation générale très importante et Klein est contraint d’expliquer au grand-duc de Bade, parrain du congrès, ce qui peut perturber à ce point des mathématiciens en réunion[8].
L'exclusion temporaire des pays vaincus de la Première Guerre mondiale a créé une controverse — toujours non résolue — relative au comptage des congrès de 1920 et 1924 dans la numérotation générale des congrès : en effet, à l'ouverture de celui de Zurich en 1932, le mathématicien allemand Hermann Weyl a déclaré : « Nous assistons ce jour à un évènement improbable. Pour le nombre n correspondant au Congrès international des mathématiciens qui vient de s'ouvrir, nous avons l'inégalité 7 ≤ n ≤ 9 ; malheureusement nos fondements axiomatiques ne permettent pas de donner une information plus précise »[8]. À la suite de la levée de cette controverse, et depuis le congrès de Zurich de 1932, les congrès ne sont plus numérotés[8].
En 1932, à Zurich, Sophie Piccard, qui a été la première femme nommée professeur ordinaire en Suisse, présente ses travaux sur l'analyse[10].
Le dernier congrès avant la Seconde Guerre mondiale est celui de 1936 à Oslo où sont décernées les deux premières médailles Fields[8].
Les congrès ne reprennent qu'en 1950 avec celui de Harvard aux États-Unis. En raison du récent déclenchement de la Guerre froide et de la chasse aux sorcières qui s'ensuit sur le territoire américain, un certain nombre de mathématiciens français, notamment Laurent Schwartz et Jacques Hadamard, sont menacés de ne pas avoir de visa en raison de leurs opinions politiques car ils sont soupçonnés d'être des sympathisants communistes. Ils finissent par les obtenir grâce à l'attitude très ferme de la délégation française, conduite par Henri Cartan[11] et à l'intervention personnelle du président Truman[12],[13].
En 1970, le congrès de Nice est un peu perturbé par les manifestations du mouvement Survivre, créé par Grothendieck.
Serguei Novikov, l'un des lauréats de la médaille Fields, n'est pas autorisé à sortir d’URSS pour se rendre à Nice.
En 1978, un autre Russe, Gregori Margulis, qui vient de se voir attribuer la médaille Fields, n'est pas non plus autorisé à se rendre au congrès qui se tient à Helsinki.
Le Français Jacques Tits, qui présente ses travaux au congrès, fait une mise au point très ferme.
Le congrès de Varsovie, prévu pour 1982, est reporté d'un an en raison de l'état de siège en Pologne.
Le lauréat de la médaille Fields Caucher Birkar se fait voler la médaille Fields quelques minutes après qu'elle lui a été remise[19],[20],[21],[22],[23],[24].
↑Michèle Audin, Correspondance entre Henri Cartan et André Weil (1928-1991), documents Mathématiques 6, Société Mathématique de France, 2011, p. 259-313.