Écologiquement, le Blésois est une zone intermédiaire entre les plaines de la Beauce et les forêts humides de Sologne, le tout autour de la Loire. Il s'agit ainsi d'une région relativement plate, riche en forêts et en ruisseaux dont les vallées sculptées délimitent le territoire.
Le terme « Blésois » provient de l’appellation du pays de Blois sous les Romains : le pagus blesensis (litt. « pays blésois »[1]), qui dériverait lui-même du terme celte bleiz qui signifie « loup »[2],[3]. Le Blésois serait ainsi à l’origine considéré comme « la terre des loups », bien que cet animal ait localement disparu depuis le XXe siècle.
Par analogie, le blésois désigne aussi les habitants et natifs de Blois ou de ses environs, ainsi qu’un ancien dialecte local, qui fut principalement utilisé dans la partie au sud de la Loire, notamment en Vienne ou à Chambord.
L’orthographe « Blaisois » fut acceptée jusqu’au XIXe siècle, mais est désormais proscrite car elle peut se confondre avec celle relative au pays de la Blaise[Note 1].
Régions limitrophes
Le Blésois est entouré par les régions naturelles suivantes[4] :
Le Blésois est traversé d’est en ouest par la Loire, à un passage où le lit a creusé un val relativement important, comparé à l’Orléanais où le val est bien plus plat. La région de Blois est ainsi naturellement mieux protégée contre les inondations. Dans le cadre du programme européen de La Loire à vélo, une piste cyclable a été aménagée sur presque toute la longueur des deux rives du fleuve.
La zone voit également plusieurs affluents du fleuve l’irriguer :
la Noue, un petit ruisseau longeant la Loire depuis Montlivault et qui rejoint le Cosson entre Blois et Vineuil ;
ainsi que différents ruisseaux irréguliers prenant leur source dans la forêt domaniale de Blois.
Néanmoins, au cours des deux derniers millénaires, l’ensemble des cours d’eau ont subi d’importants aménagements. En effet, même si la Loire est souvent qualifiée de « dernier fleuve sauvage d’Europe », et au-delà de la construction d’infrastructures telles que des ponts ou des digues, les cours d’eau blésois ont littéralement été modifiés par l’Homme. Par exemple, le courant de la Loire a très tôt été maitrisé avec la construction de duits, et le fleuve a perdu une île à Blois[5] en 1717 depuis la fermeture du chenal de la Bouillie à l’aide d’une digue dans le prolongement de la Creusille[6]. Plus tôt, ce fut le roi François Ier qui voulut déplacer le lit de la Loire jusque Chambord (à une quinzaine de kilomètres du fleuve), mais ce fut finalement le Cosson qui fut canalisé pour former des douves autour du château. Comme énoncé plus haut, les rivières de l’Arrou et des Mées sont essentiellement canalisées et ensevelies au niveau de Blois.
Forêts
Comme le reste de la France, la région était à l’origine fortement boisée. Aujourd’hui, il reste de grandes forêts :
Les alluvions déposés par la Loire au fil des millénaires ont rendu les coteaux du Val de Loire très fertiles. La région est notamment productrice de :
La région a également bénéficié du programme de réintroduction du castor européen[Note 4], avec notamment 13 individus originaires du Rhône relâchés entre 1974 et 1976 aux abords de Blois[20]. À l'image des oiseaux migrateurs, une île ligérienne est vouée à la protection du castor à Blois (au niveau du pont Charles-de-Gaulle). Bien que concurrent à l'invasif ragondin, l'opération semble avoir été un succès à échelle nationale, avec près de 20 000 individus estimés en France en 2023[20],[Note 5].
Les espèces suivantes ont été introduites (volontairement ou non) dans le Blésois, et représentent un certain danger pour la biodiversité locale[22],[23],[Note 7] :
Pendant l'ère Mésozoïque, la région était recouverte par une mer peu profonde, ce qui a entraîné des dépôts marins significatifs.
Les roches les plus anciennes du pays blésois datent du Jurassique. Cette période est marquée par la présence de calcaires et de marnes, résultant des dépôts marins. Ces formations sont souvent visibles sur les quelques falaises ligériennes de la région, comme celle du parc des Mées (La Chaussée-Saint-Victor). Les falaises blésoises, bien que similaires à celles présentes dans la vallée du Cher (comme à Trôo) ou celles de la vallée du Loir (dont celles de Bourré), ne présentent que très rarement des grottes.
Au Crétacé, la mer recouvre à nouveau la région, déposant des couches de craie. Cette craie, composée principalement de coccolithes (coquilles d’organismes marins microscopiques), constitue une part importante du sous-sol blésois.
Cénozoïque
Éocène
Durant l'Éocène, la régression des mers laisse place à des dépôts d'argiles et de sables, riches en fossiles, tels que les restes de mammifères et de plantes.
Oligocène
Les dépôts de l'Oligocène sont principalement continentaux, composés de sables et de graviers. Les sols formés sont riches en matière organique, favorisés par les forêts qui couvraient la région à cette époque.
Quaternaire
Pléistocène
Le Pléistocène est caractérisé par des périodes glaciaires et interglaciaires qui modifient le paysage par l'érosion et les dépôts fluviaux. La Loire et ses affluents ont joué un rôle majeur dans la formation des terrasses alluviales, façonnant les coteaux fertiles au milieu des plaines arables de la région. À cette période, les ruisseaux (notamment de la Cisse, du Cosson et de l'Arrou) sculptent ainsi le paysage en forme d'arbre où la Loire forme un tronc rassembleur.
À mesure que les grands glaciers européens fondent, le pays blésois (à l'image de la France métropolitaine) se couvre de nouveau de forêts.
Préhistoire
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Dès le IVe siècle avant notre ère, une culture gauloise, rattachée au peuple carnute, semble se développer sur les coteaux de la Loire et aux portes de la Beauce[25].
Nombre de villages locaux portent des noms dérivés de mots de langue gauloise, suggérant ainsi que plusieurs bourgades semblaient alors déjà exister avant même l'arrivée des Romains : c'est notamment le cas pour Chambord et Chambon-sur-Cisse (qui partagent la même racine *Cambo signifiant « gué du méandre »[3],[Note 12]), Vienne (dérivé de Evenna pour « rivière ») et, dans une certaine mesure, Chailles (toponyme de l'ancien français) et Blois (dont le nom dériverait du terme gaulois pour « loup »[2],[3],[Note 13]).
L'invasion des Romains vers -52 avant J.-C. signifie le début de l'administration et des enregistrements écrits, bien que rares, en opposition avec la tradition orale des Gaulois.
En l’an 410, le chef breton Ivomadus aurait conquis les pagi de Blois et de Chartres[27] en battant le consul en place, un certain Odo, probablement d’origine germanique. Il aurait ensuite instauré un état indépendant, le Royaume de Blois[30], au sein même de l’Empire, sous un Flavius Honorius déjà affaibli par les raids barbares à répétitions.
Cette entité mal connue des historiens sembla rester indépendante près d’un siècle, en résistant à l’invasion du royaume wisigoth de Toulouse, mais aurait été finalement conquise par le roi francClovis, entre 481 et 491[31], ou bien en 497[6].
La vallée de la Cisse (dont Coulanges et Molineuf), rattachée au domaine comtal, est quant à elle cédée aux moines de Marmoutier (près de Tours) au Xe siècle. De même, les comtes ont délégué l'exploitation des forêts blésoises (de Blois, Russy et Boulogne) à des religieux.
↑En tant que nuisible, la chasse au ragondin est autorisée et encouragée par les autorités. Les chasseurs agréés peuvent bénéficier auprès de la Fédération départementale des Chasseurs de Loir-et-Cher d'une prime en fonction du nombre de queues de ragondins récoltées (mesure nationale). Le ragondin étant comestible, sa consommation et son élevage pour sa viande sont par ailleurs autorisés (source : Tout savoir sur le ragondin (Fédération nationale des Chasseurs de France)).
↑En tant que plus grand poisson d'eau douce en France, la pêche au silure est souvent appréciée des pêcheurs agréés. Bien qu'il ne soit pas considéré comme nuisible par manque d'études à son sujet, sa pêche est encouragée par les autorités, qui classent l'espèce sur leur liste de surveillance. Si certains le considèrent comestible, d'autres soulignent que le silure est un bioaccumulateur dont la chair peut contenir des éléments lourds.
↑En tant que nuisible, la pêche à l'écrevisse de Louisiane est autorisée voire encouragée toute l'année en catégorie 2, et en catégorie 1 de mars à septembre (voir détails sur le site de la Fédération départementale de Pêche en Loir-et-Cher), auquel cas les individus doivent être tués sur place avant consommation, ou tout simplement détruits.
↑ ab et cXavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, Collection des Hespérides, 2003 (ISBN2-87772-237-6). p. 78.
↑Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, « Spécial Espèces exotiques envahissantes », Faune sauvage, no 321, (lire en ligne [PDF])
↑Collectif, Blois de la Préhistoire à nos jours, Éditions Petit à Petit, , 82 p., p. 10 et 11.
↑Thomas Guillemard, David Josset et Didier Josset, « Sanctuaire et quartier antique de Vienne à Blois », INRAP, , p. 2 (lire en ligne [PDF]).
↑Michel-Jean-François Ozeray, Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes et du pays Chartrain, vulgairement appelé la Beauce, depuis la première migration des Gaulois jusqu'à l'année de Jésus-Christ 1697, époque de la dernière scission de notre territoire par l'établissement du diocese de Blois - Volume 2, Munich, Garnier Fils, , 408 p. (ISBN978-1271144358, lire en ligne), p. 47