Les maisons de Lancastre et d'York sont deux des branches des Plantagenêts, qui ont cessé de régner en 1485 à la mort du roi Richard III. Il subsisterait toutefois une branche bâtarde de cette maison dont l'aîné serait Henry Somerset (1958), 12e duc de Beaufort. Cependant des analyses ADN remettent en question cette filiation.
Ce nom de « Plantagenêt », sobriquet personnel de Geoffroy V d'Anjou (1113-1151), a été donné a posteriori à l'ensemble de la dynastie des comtes d'Anjou qui en descendent.
Origine du nom Plantagenêt
« Plantagenêt »[Note 1] fut d'abord le surnom personnel donné à Geoffroy V, comte d'Anjou et du Maine (1128-1151). L'origine de ce surnom est inconnue et ne fait pas l'unanimité chez les historiens. Selon les hypothèses les plus répandues, ce sobriquet ferait allusion à une branche de genêt que Geoffroy V piquait à son couvre-chef (d'où l'expression de « planter un genêt ») ou à la pratique d'utiliser cette plante pour camoufler ses abris de chasse. Le poète normand Wace explicite le sens du sobriquet « Plantagenêt » entre 1160 et 1170 : « Gisfrei son frere, Que l'on clamout Plante Genest, qui mult amout bois e forest » (« Son frère Geoffroi, qu’on appelait “Celui qui plante du genêt”, qui aima beaucoup bois et forêts »)[1]. Cette phrase doit probablement être interprétée dans le sens que Geoffroy accroît des bois au détriment des cultures, afin de s'adonner aux activités cynégétiques puisque le terme forest est sans équivoque, désignant la réserve de chasse. Ce serait en référence à ce goût pour la chasse dans les landes de genêt que le comte « plante des genêts » ou fleurs sauvages. Il est possible aussi que le genêt, appelé balanos en celte, soit une référence au dieu gauloisBelenos (assimilé à l’Apollon du panthéonclassique gréco-romain) et corresponde à une reconstruction d'une ascendance mythique à des fins de légitimation dynastique[2].
Quoi qu'il en soit, ce surnom a été attribué rétrospectivement à tous ses descendants par les mâles (lignée agnatique). Au XVe siècle, pour faire valoir ses droits à la couronne, le duc Richard d'York reprit le nom de Plantagenêt, et son fils devint en 1461 le roi Édouard IV d'Angleterre.
Histoire des Plantagenêts
Origine de la famille Plantagenêt
Les Plantagenêts sont dans la lignée directe de la maison de Gâtinais-Anjou, branche cadette de la maison de Châteaudun ; ils ne sont pas de la lignée des Ingelgériens mais s'y rattachent en ligne féminine[Note 2] ; ils sont en effet issus du mariage d'Ermengarde d'Anjou, fille de Foulque III Nerra, comte d'Anjou, avec Geoffroy II du Gâtinais. Geoffroy III, Foulque IV, Geoffroy IV, Foulque V poursuivirent leur œuvre. On désigne parfois ces comtes sous le nom de Plantagenêts pour signifier qu'il s'agit d'une seule et même lignée agnatique, bien que ce surnom n'apparaisse qu'avec leur descendant Geoffroy V. Les Plantagenêts, successeurs des Ingelgériens, constituent la deuxième maison des comtes d'Anjou. Les Plantagenêts étant, par les mâles, une branche de la maison de Châteaudun, on considère généralement qu'ils sont issus de la famille franque des Rorgonides, possiblement liée aux premiers Robertiens[3],[4],[5]. Par leur branche maternelle de la première maison des comtes d'Anjou, les Plantagenêts sont issus cognatiquement de la noblesse franque, les Ingelgériens.
Origine de la puissance de la famille Plantagenêt
La puissance des Plantagenêts trouve son origine dans le mariage que fit Geoffroy V et qui permit à son lignage d'accéder à la royauté et d'échapper sur certains de ses territoires à la suzeraineté du roi de France. En effet, le , à l'âge de quinze ans, Geoffroy V, fils de Foulque V, épousa Mathilde l'Emperesse, fille et héritière d'Henri Ier d'Angleterre (dit Beauclerc) et veuve d'Henri V du Saint-Empire, en la cathédrale du Mans. Cette union représentait un gage de paix entre l'Anjou et la Normandie, qui avaient été en conflit à de nombreuses reprises au cours du XIe siècle. Mathilde l'Emperesse était plus âgée de onze ans, et leur mariage ne fut pas très heureux. Cette union ne créa pas immédiatement l'empire Plantagenêt. Mathilde fut évincée du trône d'Angleterre et de Normandie par Étienne de Blois à la mort d'Henri Ier, en 1135. Geoffroy dut d'abord assurer ses possessions continentales en réprimant avec énergie des révoltes en Anjou (siège de Montreuil-Bellay1149-51) et en menant plusieurs campagnes en Normandie, dont il se proclama duc en 1144. Il soutint mollement Mathilde, qui, débarquée en Angleterre en 1139, finit par renoncer à la lutte (mais non à ses droits) en 1148. Geoffroy V Plantagenêt mourut à Château-du-Loir le , aux confins de l'Anjou historique et du Maine. Il repose en la cathédrale Saint-Julien du Mans.
Après la guerre des Deux-Roses et l'accession au trône des Tudors en 1485 avec Henri VII, le nom de Plantagenêt disparut, la branche mâle prétendante directe au trône étant éteinte.
Postérité de la famille Plantagenêt
Richard III fut le dernier roi Plantagenêt. Le lignage des Plantagenêts fut revendiqué par la maison de Beaufort, mais d'après les tests génétiques le lien de paternité fut brisé au cours des générations suivantes[7].
Martin Aurell, Ghislain Baury, Vincent Corriol et Laurent Maillet, Les Plantagenêts et le Maine, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 317 p. (ISBN978-2-7535-8285-9)
Olivier Guillot, Le comte d'Anjou et son entourage au XIe siècle, Tome I : Études et appendices, Tome II : Catalogue d'actes et index, Paris, Éditions A. et J. Picard, 1972.
François Lebrun (dir.), Histoire des pays de la Loire (Orléanais, Touraine, Anjou, Maine), Privas, coll. « Univers de la France », 1972, présentation en ligne.
(en) Douglas Richardson, Plantagenet Ancestry : A Study In Colonial And Medieval Families, Baltimore, Genealogical Publishing Company, 2004, 945 p. (ISBN978-0-806317-502).