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André L’Archevêque est le huitième d’une famille de douze enfants et son père, Eugène L’Archevêque, est propriétaire d’une importante imprimerie, qui publie notamment un hebdomadaire humoristique dans lequel il fera paraître, dès l’âge de 16 ans, ses premiers dessins, des caricatures d’actualité. Cependant, ses talents se sont manifestés bien avant, puisqu’on lui connaît une carte de souhaits réalisée quand il n’a que 12 ans et qui témoigne déjà d’un sens très sûr de la composition, de la perspective et des couleurs.
André L’Archevêque s’exprime d’abord comme caricaturiste et illustrateur. « Il commence à dessiner en faisant gratuitement des caricatures pour Le Bavard, publié par son père. »[1].
Dès 1946, il réalise la page couverture de romans en fascicules, dits « romans à dix cents » publiés par Edgar L’Espérance, le père de Pierre L’espérance, des Éditions de l’Homme/Sogides. Quelques milliers d’histoires furent éditées, pour lesquelles il illustrera toutes les couvertures : romans d’amour, policiers, cow-boy, espionnage, sciences-fiction et autres. Huiles, caséines, aquarelles, pastels deviennent ses médiums d’expression pour ce faire.
On lui doit notamment d’avoir illustré la page couverture de près d’un millier de petits romansLes aventures étranges d’IXE-13 signés Pierre Saurel (pseudonyme du comédien et folkloriste Pierre Daignault).
Par la suite, d’autres fascicules suivirent attribuables à la plume de divers auteurs, dont les romanciers Yves Thériault et Robert Hollier. Déjà très prolifique, André L’Archevêque signera plus de 5 000 couvertures de ces petits romans. Cette première période de création s’étend du début des années 1940 à la fin des années 1950.
Illustration publicitaire
L’illustration publicitaire constituera la deuxième carrière d’André L’Archevêque. On se souviendra notamment de la petite vache de la campagne Le lait, c’est vachement bon. Nombre d’illustrations suivirent pour des sociétés locales, nationales et internationales ainsi que des livres pour enfants ou encore de L’histoire du Québec en images commanditée par la brasserieMolson.
En 1961, le ministre du Tourisme du Québec lui commande onze tableaux peints à la caséine reproduits aux États-Unis dans les magazines Time Magazine, Life, National Geographic, House & Garden et quelques journaux, pour un tirage total de cinq millions d’imprimés par mois pendant quatre ans. Au Canada, on les retrouve dans Maclean's, Châtelaine, etc.
Artiste-peintre
Ces deux périodes préparaient toujours, dans l’esprit d’André L’Archevêque, une ultime carrière, celle d’artiste-peintre. Il crée déjà certaines toiles dès le milieu des années 1960, mais c’est véritablement en 1972 qu’il se lance, quittant son travail en publicité. André L’Archevêque avouera avoir brûlé ses premiers tableaux. À partir de ce moment-là et jusqu’au début du XXIe siècle, il produira plus de 2 000 œuvres peintes, principalement des huiles.
Le succès sera immédiat, considérable et durable. Il avait enfin atteint un contentement par cette troisième façon de s’exprimer en arts.
« Dans le monde québécois de la peinture figurative, André L’Archevêque a eu, au cours des années 1980, l’effet d’une bombe artistique. Les galeries qui le représentaient n’arrivaient pas à satisfaire à la demande tant les collectionneurs en quête d’une de ses rares toiles étaient nombreux. »
Son corpus comprend principalement des paysages champêtres, dépeignant les quatre saisons du Québec, ainsi que des scènes urbaines, surtout de Montréal. Il publie du reste un premier album intitulé Quartiers de mes souvenirs, comprenant six sérigraphies montrant des scènes de Montréal, album dont il signe du reste les textes, avec une préface de Guy Robert.
Un second album intitulé Méditations avec textes et eaux-fortes en couleur, d’un style particulier, révèle une nouvelle façon de s’exprimer. Il ne néglige pas pour autant les natures mortes et les portraits.
Ses toiles se retrouveront dans d’innombrables collections, autant chez des particuliers que dans des entreprises commerciales. Elles feront l’objet d’expositions et de rétrospectives. Elles serviront aussi à la réalisation de sérigraphies, de reproductions et de cartes de souhaits, au Canada comme à l’étranger.
Sa notoriété et son talent incitent des sociétés commerciales et des organismes de bienfaisance à lui commander des œuvres. C’est le cas notamment de la compagnie d’assurance La Prudentielle, pour laquelle il réalisera un acrylique du célèbre but gagnant de la série historique Canada-Russie au hockey en 1972. Cette toile sera reprise plus tard pour une pièce d’un dollar réalisé par la Monnaie royale du Canada. Cette création acquise par le Temple de la renommée du hockey de Toronto est exposée là en permanence.
À l’occasion du cent vingt-cinquième anniversaire de sa fondation, la Banque nationale du Canada lui commandera un tableau représentant la première succursale de la Banque Nationale qui sera reproduit à 10 000 exemplaires pour tous ses employés actuels et retraités, qu’il signera individuellement.
1943-1945 Suit par correspondance des cours en architecture au Pennsylvania School of Architecture. Conséquemment, il lui fut possible d’illustrer des projets architecturaux
1944 Remporte le premier prix de dessin et d’aquarelle à une exposition organisée à Vancouver
1945 Est démobilisé de l’Aviation royale canadienne
1946 Début de sa carrière d’illustrateur éditorial : il illustre des romans d’amour, de science-fiction, de cow-boys et des magazines populaires dont la Revue Populaire du temps. Il crée des couvertures de livres pour la collection Format de poche et pour les Éditions de l'Homme.
1947 Épouse Lucille, qui lui donnera trois filles : Manon, Line et Élise.
1947 Crée le logo pour la série Les aventures étranges de l’agent IXE-13 l’As des espions canadiens ainsi que plusieurs autres pour les éditions Police-Journal. Le paraît le premier roman de l’Agent IXE-13 écrit par Pierre Saurel et les dessins de la page couverture sont d’André L’Archevêque. En tout, 934 numéros seront publiés.
1958 Début de sa carrière d’illustrateur publicitaire. Illustre de nombreux livres, dépliants, brochures et autres pièces publicitaires ainsi que des campagnes publicitaires locales, nationales et internationales
1968 Coconcepteur du Pavillon du Québec à Terre des hommes à Montréal
1972 Concepteur d’une maquette de disque. Prépare un livre pour les Jeux Olympiques, qui sera publié en 1974
1973 Il vend ses premières toiles comme artiste-peintre : paysages à Oka, scènes de rue, natures mortes, avec comme médium, acrylique, huile et pastel
1975 Participe à une exposition de groupe itinérante dans 31 villes du Canada. Cette exposition se poursuit aux États-Unis à New York, Boston, Chicago, Los Angeles
1976 Voyage en France, en Italie et en Suisse, pour faire de la recherche graphique.
1976 Participe à une exposition de groupe à la Burnaby Art Gallery de Vancouver.
1976 Première exposition solo à la Galerie Bernard Desroches, Montréal
1978 Exposition solo à la Galerie Bernard Desroches, Montréal
1986 Réalise un tableau pour la Banque Nationale reproduit en 10 000 exemplaires
1987 Auteur et illustrateur de Méditation, album d’art rehaussé de six estampes sérigraphiées publiées sous la direction de MM. René Savoie et Bernard Desroches.
1990 Création d’un second album d’art Quartier de mes souvenirs dont il est l’auteur des textes et des six sérigraphies couleurs publié sous la direction de MM. René Savoie et Bernard Desroches
1991 Réalise une estampe et un texte dans l’album Montréal en mots, Montréal en couleurs, éditions Stanké/Beauchamp/Savoie
1992 Exposition solo de 36 tableaux à la Galerie Bernard Desroches, Montréal
1994 Remise de la gravure du Château de Ramezay, à la gouverneure générale du Canada, Mme Jeanne Sauvé
Honneurs et distinctions
1945 Art and Craft Exhibit, premier prix de dessin, Royal Canadian Air Force, Western Air Command, Vancouver
Guy Boulizon, Le Paysage dans la peinture au Québec : vu par les peintres des cent dernières années, Laprairie, Canada, éditions Marcel Broquet, , 223 p. (ISBN2-89000-081-8)
Jean Trépanier, Cent peintres du Québec, Ville LaSalle, Canada, Hurtubise HMH, coll. « Beaux-Arts », , 220 p. (ISBN2-89045-461-4)
Colin S. MacDonald, A dictionary of Canadian Artists, Volume 3, Ottawa, Canadian Paperbacks, , 477 p. (ISBN0-919554-15-6)