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Le 68e régiment d'artillerie d'Afrique [68e RAA], ou 68e régiment d'artillerie, est une unité de l'Armée de terre française. Le régiment est le dernier des régiments d'artillerie d'Afrique en activité. Il est l'héritier des régiments d'artillerie d'Afrique et groupes d'artillerie d'Afrique. Il est à ce titre dépositaire des traditions de l'artillerie d'Afrique et autorisé officiellement depuis 1993 à porter des attributs spécifiques rappelant cet héritage[note 1].
Le 68e régiment d’artillerie est créé à Tlemcen (Algérie) le 16 avril 1941.
- 68e RALE (Régiment d'Artillerie Lourde et d'Engins) de 1960 à 1962.
- 68e RALD (Régiment d'Artillerie Lourde Divisionnaire) de 1962 à 1970.
- 68e RA (Régiment d'Artillerie) de 1970 à 1993.
Le 1er juillet 2004, 60 ans après l'avoir perdue, le 68e régiment d'artillerie d'Afrique retrouve son appellation d'origine par décision ministérielle.
Le 68e régiment d’artillerie d’Afrique est la continuation directe du 68e régiment d’artillerie blindée de 1941.
L'étendard unique des groupes d'artillerie d'Afrique termine le premier conflit mondial avec les inscriptions suivantes[réf. nécessaire] :
En 1919, tous les groupes d'artillerie de campagne d'Afrique (GACA) reviennent en Afrique du Nord. À partir de 1924 les GACA sont transformés au régiment et donnent naissance successivement[1]:
En 1941, un travail de camouflage clandestin de matériel et de préparation à la reprise de la lutte par la formation de nouvelles unités est entrepris et permet, à la fin de 1942, la mobilisation pour la campagne de Tunisie. Ces nouvelles unités entrent en opération avec l’ancien matériel camouflé, puis avec des matériels cédés par les troupes américaines et les britanniques.
Le 68e RAA créé à Tlemcen, en Algérie le 16 avril 1941, est engagé ,en 1942-43 ,en Tunisie contre l'Afrikakorps. La victoire de Djebel Zaghouan ouvre la route de Tunis aux divisions du Maroc et d’Oran. Son comportement exemplaire pendant cette campagne lui vaut l'honneur d'être le premier régiment d'artillerie blindée mis sur pied en vue du débarquement en Provence. Ses hommes seront les premiers artilleurs à toucher le sol du sud de la France le 15 août 1944, les premiers également à tirer sur l'Allemagne le 20 novembre 1944. Des plages de La Nartelle aux frontières de l'Autriche où la capitulation allemande l'arrête, il participe à tous les combats décisifs de la 1re division blindée.
Après la victoire des alliés, presque toutes les unités mises sur pied en Afrique du Nord pour la 1re armée restent en Europe, soit en occupation en Allemagne, les FFA, soit en garnison en France. Elles changeront pour la plupart leur numéro pour de nouveaux écussons en 1946.
Le 1er août 1946, le 68 est regroupé à Périgueux et prend le nom de I/68e RAA. En 1950, il déménage pour rejoindre Sarrelouis en Sarre, puis Trèves en Allemagne en 1960. En 1974 il déménage à nouveau pour s'installer toujours en Allemagne à Laudau.
Il est appelé 68e RALD (régiment d'artillerie lourde divisionnaire) et dépend de la 1re division blindée. À cette période le régiment est composé de 12 batteries actives dont deux équipée de deux lanceurs de fusées américaines de courte portée Honest John à ogive nucléaire[2] et plusieurs de 4 obusiers automoteurs M41 de calibre 155 mm[3]. La 12e batterie étant une batterie d'instruction.
À partir du 15 juillet 1976, le 68e fait mouvement vers Phalsbourg et s'implante au quartier La Horie où il va demeurer huit ans. Durant cette période le régiment revient à une structure quaternaire avec l'adjonction d'une quatrième batterie. L'année 1984 marque un tournant important dans la vie du 68e et le conduira à la configuration et au potentiel opérationnel qu'on lui connaît aujourd'hui. C'est en effet à cette date qu'il s'installe au camp de La Valbonne, dans l'Ain, pour intégrer en tant que régiment semi-professionnalisé la 6e division légère blindée, avec laquelle il participe à toutes les opérations de ces dernières années.
Le 68e RAA est l'héritier et le dépositaire du patrimoine des 7 régiments d'artillerie d'Afrique disparus et l'héritier de leurs riches traditions.
Lors de la professionnalisation de l'armée de terre, en 1999, il rejoint la 3e brigade mécanisée dont l'état-major est à Clermont-Ferrand. Cette brigade a changé d’appellation et est devenue 3e brigade légère blindée le 1er juillet 2014.
Dans le cadre de la réorganisation de l'armée de terre, il intègre la 7e brigade blindée de la 1re division en 2016.
« Unité légendaire sans laquelle aucune victoire n'eut été possible » Charles de Gaulle (1er octobre 1945).
Lors de la guerre civile syrienne et la seconde guerre civile irakienne, les Caesar du 68e régiment d'artillerie d'Afrique participent aux batailles de Mossoul et d'Hadjïn.
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[4] :
Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1939-1945 avec trois palmes (trois fois cité à l'ordre de l'armée).
Le 68e RAA porte la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec une olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945 (la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 39-45 n’ayant jamais été officialisée).
Le 3 juillet 2013, l'étendard du 68e RAA est décoré de la croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent, pour son engagement en Afghanistan de mai 2010 à novembre 2012.
Le 8 décembre 2014, l'étendard du 68e RAA est décoré de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze, pour son engagement dans l'opération Serval au Mali en 2013.
Le 1er juin 2022, lors de cérémonie de commémoration de la bataille de Wagram à l'école d'artillerie, l'étendard du 68e RAA est décoré de la croix de la Valeur militaire avec étoile de Vermeil, par le CEMAT, pour son engagement et ses actions au sein de la Task force Wagram en 2016 et 2018.
« De l´audace toujours »
Le régiment est subordonné à la 7e brigade blindée de la 1re division.