Préludes flasques (pour un chien) est un recueil de quatre pièces pour piano seul d'Erik Satie, composé en 1912.
Présentation
Inaugurant le catalogue dit « humoristique » du compositeur[1], les Préludes flasques (pour un chien) sont écrits en [2], peu après la parution d'un autre recueil de préludes pour piano, autrement célèbre, en l'occurrence le premier livre de Claude Debussy[note 1].
Comme le mentionne la musicologue Adélaïde de Place, l'auteur et musicien Vincent Lajoinie voit dans cette œuvre « comme une sorte d'autobiographie triste du compositeur s'identifiant à un chien »[2],[note 2].
Structure
Le cahier, d'une durée d'exécution de trois minutes trente environ[3], comprend quatre mouvements[2] :
Voix d'intérieur — Sérieusement, mais sans larmes, à
Idylle cynique — Très affectueux, à quatre temps (noté )
Chanson canine — Calme, sans lenteur, à
Avec camaraderie — à
Analyse
Guy Sacre note d'emblée « quelle belle et sensible musique que celle de ces quatre Préludes, simples sans êtres indigents ! »[1].
Dans la première pièce, Voix d'intérieur, de tout juste treize mesures, oscillant entre mi bémol majeur et ut mineur[1], deux voix graves sonnent comme un choral[2]. La deuxième pièce, l'Idylle cynique, à l'allure d'invention à deux voix, est de couleur modale et dépouillée : « le chant progresse (très affectueux) de part et d'autre d'une monotone ondulation de croches. »[1]
La Chanson canine qui suit, en si bémol majeur, ressemble à une pièce imitative[2]. Enfin, Avec camaraderie clôt le recueil sur une courte forme sonate[2], et suggère, « après la solitude et l'enfermement, la connivence retrouvée », baignant dans une atmosphère de jeux de plein air annonciatrice des Six et de l'École d'Arcueil[4].
Discographie
Tout Satie !Erik Satie Complete Edition[5], CD 4, Aldo Ciccolini (piano), Erato 0825646047963, 2015.
Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN978-2-221-08566-0), p. 2387-2388.
↑Si bien que Guy Sacre voit dans le terme « flasques » l'expression d'une antiphrase, notant que ceux de Satie « n'ont rien de flou ni d'invertébré »[1].
↑Guy Sacre rappelle que Satie était un grand amoureux des chiens et qu'il se définissait même comme « clebtomane »[1].