En 1905, Satie s'inscrit à 39 ans à la Schola Cantorum afin de parfaire sa technique de composition, particulièrement en matière de contrepoint et fugue[1]. C'est durant sa deuxième année d'étude à la Schola qu'il compose, en octobre 1906, le Prélude en tapisserie pour piano[2].
Selon Anne Rey, le Prélude en tapisserie marque un « premier essai en vue d'organiser une œuvre assez étendue par motifs disjoints (brèves structures fermées par des cadences et assemblées sans transition, dans des tonalités éloignées)[note 1] », ce en quoi il préfigure la musique d'ameublement des années 1920[4].
Pour Guy Sacre, la pièce va loin dans le « procédé de l'inclusion : des motifs de nature diverse et contradictoire, opposés aussi bien par les nuances que par le rythme, le registre, la couleur, le sentiment [...], se coupent les uns les autres, sans aucun égard ». Et considérant ces divers motifs, il constate qu'ils « composent réellement une « tapisserie », c'est-à-dire qu'ils finissent par s'équilibrer au sein d'un morceau relativement étendu »[5].
Pour quatre-vingts mesures de musique, Vincent Lajoinie compte en effet dix motifs différents[4], ce qui rend la pièce singulière, de sorte que « l'on pourrait volontiers croire destinée à illustrer, par une construction à contre-courant de toutes les normes admises, quelque profession de foi résolument opposée au « discours » musical, dans l'acception la plus stricte de ce terme[4] ».
L’œuvre est d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[6].
Discographie
Satie: Complete Piano Music, Jeroen van Veen (piano), Brilliant Classics 95350, 2016.
Tout Satie !Erik Satie Complete Edition[7], CD 5, Aldo Ciccolini (piano), Erato 0825646047963, 2015.
Bibliographie
Ouvrages généraux
Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN978-2-221-08566-0).