Les frères « Joliet » Jake et Elwood Blues[N 1] sont deux délinquants stoïques, imperturbables, flegmatiques et drôles, reconnaissables à leur look caractéristique composé d'un chapeau noir, d'un costume noir, de lunettes noires et de chaussettes blanches. Ils se retrouvent lorsque Jake, incarcéré pour vol à main armée, est libéré de la prison de Joliet dans l'Illinois sous la responsabilité d'Elwood. Ils apprennent alors que l'orphelinatcatholique où ils ont été élevés est surendetté et va être rasé. La seule solution est de payer les arriérés de taxes foncières au bureau administratif des impôts de Chicago dans un délai de onze jours.
Les frères Blues partent en « mission pour le Seigneur » et décident de reconstituer leur ancien groupe de musique, The Blues Brothers, pour repartir en tournée et ainsi récolter honnêtement la somme de 5 000 $ nécessaire à la survie de l'orphelinat. Leur conduite insouciante dans leur vieille voiture de police, la Bluesmobile (Dodge Monaco1974), attire rapidement l'attention de la police de l'Illinois.
Leur tournée musicale est pleine de titres fameux de la musique populaire américaine mais également de péripéties. Jake et Elwood se font de nombreux ennemis, dont le parti nazi américain, le propriétaire d'un bar country, une équipe de chanteurs country, la police de Chicago, très vite secondée par celles de tout l'État de l'Illinois, auxquelles s'ajoutent les forces d'interventions spéciales, l'armée. Régulièrement, une mystérieuse femme, qui se trouve finalement être l'ancienne fiancée de Jake — furieuse d'avoir été abandonnée le jour de son mariage
— tente de l'assassiner pour se venger par tous les moyens possibles, dont un bazooka, un lance-flammes ou un fusil d'assaut M16.
Fiche technique
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John Belushi devient une véritable star dès 1978 en raison du succès du groupe musical Blues Brothers et du film American College de John Landis. Il décide avec Dan Aykroyd de faire un film sur les Blues Brothers. Universal Pictures coiffe au poteau Paramount Pictures pour décrocher le projet. La réalisation est proposé à John Landis[9].
Alors qu'un budget est validé par Universal, aucun script n'est alors écrit. Le studio propose 12 millions alors que le réalisateur et les acteurs demandent 20 millions. Mais il est impossible de fixer le budget sans script. Mitch Glazer refuse la proposition de Dan Aykroyd, qui décide alors de l'écrire seul[9]. L'acteur n'a cependant aucune expérience pour cet exercice. Dans le documentaire Stories Behind the Making of The Blues Brothers (1998), il explique qu'il a écrit un énorme volume décrivant les personnages, leurs origines et comment les membres du groupe seraient recrutés. Cette ébauche fait 324 pages, soit environ trois fois plus qu'un scénario standard, ressemble davantage à des vers libres[9]. L'écrit est alors intitulé The Return of the Blues Brothers et crédité à 'Scriptatron GL-9000'[9]. John Landis est ensuite chargé d'éditer et organiser tout cela sous la forme d'un scénario utilisable[10]. Cela lui prend environ deux semaines[9].
Attribution des rôles
À l'origine, le pianiste membre du Blues Brothers Band était Paul Shaffer mais, à la suite d'un souci de contrat, il est remplacé par Murphy Dunne pour le film. En revanche, Shaffer aura l'occasion d'apparaître dans la suite, Blues Brothers 2000, en 1998. Les origines des deux frères sont développées par Dan Aykroyd en collaboration avec Ron Gwynne (crédité comme story consultant au générique du film). Comme inscrit dans le livret du premier album des Blues Brothers, Briefcase Full of Blues (1978), les frères Blues ont grandi en orphelinat où ils apprennent le blues auprès d'un concierge nommé Curtis[11].
C'est John Landis lui-même qui interprète l'agent conduisant la deuxième voiture de police poursuivant les Blues Brothers dans le centre commercial, celle qui finira par faire un tonneau et se retrouver le châssis en l'air.
Steven Spielberg fait une apparition dans le rôle de l'employé aux lunettes, qui affiche sur son bureau « retour dans 5 minutes ».
Pour simuler la chute de la voiture du leader nazi (après avoir franchi le bout de la voie d'autoroute inachevée), la production a utilisé un hélicoptère qui a largué une voiture en plein ciel. Après l'accord de la Federal Aviation Administration, l'hélicoptère a ainsi pu larguer la Ford Pinto de 1977[13].
Aretha Franklin et les Blues Brothers avec Brenda Corbett, Margaret Branch and Carolyn Franklin (véritable sœur d'Aretha) et Jake et Elwood dans les chœurs
Jake Blues et les Blues Brothers (durant le générique, des couplets sont interprétés par James Brown, Cab Calloway, Ray Charles, Aretha Franklin, etc.)
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Le film reçoit des critiques globalement positives. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 73% d'opinions favorables pour 89 critiques et une note moyenne de 7,60⁄10[14]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 60⁄100 pour 12 critiques[15].
Box-office
Le film est un succès mondial. Produit pour environ 27 millions de dollars, il récolte plus de 115 millions au box-office mondial[16].
L'allure d'Elwood et Jake Blues a fait l'objet d'un soin particulier par la costumière du film, Deborah Nadoolman Landis. Elle a été inspirée par les acteurs eux-mêmes lorsqu’ils interprétaient les personnages dans le Saturday Night Live. Ils avaient alors l’habitude de s’habiller avec n’importe quel vêtement du moment que c’était un costume, une cravate, des vieilles lunettes et un chapeau noir avec une chemise et des chaussettes blanches. Pour le film, Deborah Nadoolman Landis devait les rendre plus soignés. Les comparant aux Laurel et Hardy du blues, elle a pris le parti de souligner leur physionomie, verticale pour Elwood-Dan Aykroyd, l’inverse pour Jake-John Belushi[21].
Dan Aykroyd et John Belushi se produisaient avec un chapeau de forme fédora, mais dans le film, les Blues Brothers étant catholiques, il ne fallait pas que le chapeau suggère celui des juifs orthodoxes. La costumière a choisi des chapeaux de forme fédora à bords étroits – dits trilby, fabriqués en feutre noir sur mesure par le chapelier Dog’s Hatmaker dans l’Ohio[21].
La costumière souhaitait des lunettes Ray-Ban Wayfarer noires, un modèle des années 1950 qui n’était plus fabriqué à l’époque du tournage. Mais contrairement à ce qu’explique Deborah Nadoolman Landis dans ses interviews, seul Jake en porte, et elles ne sont pas noires. Dan Aykroyd porte une autre ancienne marque américaine de lunettes, identifiées comme étant des Styl-Rite Optical et équipées de verres correcteurs fumés (Dan Aykroyd est myope). Il est probable que ces lunettes aient été des modèles personnels de l'acteur, car Dan Aykroyd porte cette même monture, mais avec des verres correcteurs clairs lors de photographies de groupe prises pendant le tournage du film SOS Fantômes en 1984[réf. nécessaire]. L’équipe responsable des costumes avait ratissé les boutiques de la région pour acheter deux douzaines de paires de lunettes, mais John Belushi ne cessait de les distribuer à ses fans ou de les perdre. On lui avait même donné le surnom de « Black hole » (trou noir) sur le tournage en raison de sa propension à faire disparaître ses lunettes[22]. Finalement, ce sont des Ray-Ban Wayfarer[23] « tortoise » (en carapace de tortue, donc de couleur marron foncé), que Jake porte[24].
Les montres sont récurrentes dans le film. Dès le début, le gardien de prison rend à Jake une « Timex digitale cassée », et à diverses reprises dans le film, les policiers se plaignent d'avoir cassé leur montre. Elwood porte une montre de la marque Mitron ou Armitron, affichage numérique à led rouge, boîtier doré, cadran rond et bracelet souple doré à l’or blanc, à mailles rectangulaires larges[25]. Jake porte une Timex, affichage numérique à led rouge, boîtier doré, cadran rond et bracelet souple doré à mailles rectangulaires larges[26].
Version alternative
Il existe une version longue alternative du film d'une durée de 142 minutes et disponible dans l'édition DVD 25e anniversaire, sortie en 2005. Elle comporte des séquences musicales rallongées, ce qui permet d'entendre certaines chansons dans leur intégralité, et quelques nouvelles scènes parmi lesquelles :
Devant l'église Triple Rock, Elwood explique à son frère qu'effectivement, ils doivent trouver un moyen de gagner l'argent nécessaire au paiement des impôts de l'orphelinat de manière honnête. Ils doivent alors se racheter et pour cela, aller à l'église. Jake se moque de lui.
Jake et Elwood rangent leur voiture dans un local sous un transformateur qui sert de garage à leur Bluesmobile, et situé dans une ruelle, juste avant d'arriver à l'hôtel où réside Elwood.
Peu avant de partir à la recherche des musiciens du groupe, Elwood se rend à l'entreprise où il a travaillé durant la peine de Jake et présente sa démission à son patron en prétendant vouloir devenir prêtre (une vocation que, par ailleurs, Dan Aykroyd a souhaité suivre lorsqu'il était enfant). Cette société fabrique des bombes de colle forte, ce qui explique l'origine de celle qu'Elwood utilise pour appliquer sur la pédale d'accélérateur du camion des Good Ole Boys.
À la fin du film, après avoir collé la pédale du camion, Elwood injecte du gaz dans les pneus des voitures de police (durant un couplet de « Mini the moocher »). Après le concert lorsque les Blues Brothers fuient, les voitures de police se foncent les unes dans les autres, leurs pneus éclatant à cause du gaz qui chauffe.
La phrase « The svastika is calling you » (« La svastika vous appelle »), dans la version originale du film hurlée au mégaphone par le personnage du chef du parti nazi de l'Illinois (interprété par Henry Gibson) lors de la scène du pont, fut utilisée en 1989 par le groupe de thrash metal américain Nuclear Assault à la fin de leur chanson Torture Tactics (sur l'album Handle With Care), qui constitue une caricature du nazisme.
Le , le Vatican reconnaît la dimension catholique de la mission de Jake et Elwood Blues[27].
Le film détient le record mondial des carambolages de voitures. Il est question de 13 Bluesmobiles et de 30 à 60 voitures de police détruites durant le tournage. Jusqu'à la sortie de G.I. Joe en 2009, le film détient le record du plus grand nombre de véhicules détruits (parodiant la course poursuite du film French Connection) et de destructions diverses (dont un centre commercial désaffecté, reprenant du service à l'occasion du tournage)[28],[13].
L'univers du jeu Driver 2 sorti en 2000, et particulièrement la partie se jouant à Chicago dans les années 70, rappelle clairement le film par l'ambiance du gameplay et certaines scènes du film que l'on peut reproduire, telle que celle où les Blues Brothers sautent le pont qui est en train de se relever.
Notes et références
Notes
↑Joliet et Elwood sont deux villes de l'Illinois, État où se déroule l'intrigue du film.
↑Classification États-Unis : Les enfants de moins de 17 ans doivent être accompagnés d'un adulte
↑(en) « Vente aux enchères de la montre d'Elwood », Il semble y avoir une erreur sur la marque de la montre, Mitron est une marque allemande qui n'existe que depuis 1982. La marque serait donc plutôt Armitron.