Hiver 1935 : le célèbre détective belge Hercule Poirot est en visite à Istanbul et doit rentrer prématurément en France. Ce retour imprévu lui pose un problème car le voyage de la Turquie vers l'Europe occidentale nécessite, au début du XXe siècle, une réservation quelques jours à l'avance pour une traversée de la mer Méditerranée par bateau, l'avion n'étant pas encore un moyen de transport international très courant. À la recherche d'une solution il se rend dans l'hôtel de luxe de la gare d'Istanbul où il espère que la chance pourra lui donner un petit coup de pouce. Et en effet, rencontrant dans le grand salon de l'hôtel son ami monsieur Bianchi (monsieur Blanchet dans la version française et monsieur Bouc dans le roman) qui est le directeur de la luxueuse ligne de l'Orient-Express, il obtient par son intermédiaire une place dans une voiture du prochain train en partance pour Calais. Le directeur de la ligne sera lui-même du voyage.
Le train prend son départ et commence la traversée des premiers pays de l'Est européen sur l'itinéraire. En chemin, pendant la traversée de la Yougoslavie, un homme d'affaires, un certain Samuel Ratchett, estimant sa vie en danger, demande l'aide de Poirot pour le protéger, ce que ce dernier refuse. Mais le matin suivant, Ratchett est retrouvé dans sa couchette poignardé de douze coups de couteau à la poitrine. Durant la même nuit, une coulée de neige imprévue a immobilisé le train dans cette région très montagneuse. Le soleil s'est levé sur une campagne totalement déserte aux alentours, il n'est pas tombé de nouvelle neige depuis la veille au soir, et l'état immaculé du manteau de neige autour du train montre que personne ne s'est éloigné du convoi. Le coupable est donc probablement encore sur place. Par ailleurs l'attente devra durer de très longues heures avant l'arrivée du train chasse-neige de service pour le déblaiement de la voie. Le directeur de la ligne propose alors à son ami Hercule Poirot de tenter de résoudre ce meurtre tant que le train est immobilisé. Sinon, lorsqu'il repartira après le déblayage de la coulée de neige, il faudra s'en remettre aux autorités yougoslaves et il serait préférable pour tout le monde que le coupable soit déjà démasqué pour éviter une rétention de voyageurs innocents par les Yougoslaves.
Fiche technique
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Agatha Christie n'a jamais été satisfaite des précédentes adaptations cinématographiques de ses œuvres. Elle ne veut donc plus entendre parler de cinéma, considérant qu'elle en a « assez supporté »[1].
Albert Finney a 38 ans et, pour tenir le rôle, il doit subir chaque jour deux heures d'un maquillage complexe destiné à lui donner l'apparence d'un homme de plus de 50 ans. Le restaurant de la gare d'Istanbul est reconstitué dans un grand hôtel de Londres. Quelques plans très brefs au début du film sont pris à Istanbul depuis la rive asiatique du Bosphore[2]. La scène initiale de la montée dans le train en gare d'Istanbul est tournée dans les anciens ateliers du Landy de la SNCF à Saint-Denis en proche banlieue parisienne. Les scènes à l'intérieur du train sont tournées dans des décors reconstitués, celles paysagères montrant le train de l'extérieur sont filmées en France, dans le Doubs, sur la ligne Pontarlier-Gilley aux abords de l’ancienne gare de Montbenoît (dans le long travelling suivant le départ, on aperçoit une borne kilométrique de l'ancienne Route nationale 437 reliant Belfort à Saint-Claude). Le tournage se déroule également dans les studios d'Elstree en Angleterre[3]..
La locomotive utilisée pour le tournage est la 230 G 353, l'une des rares machines à vapeur préservées par la SNCF[4].
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Agatha Christie se rend à la première du film au cinéma ABC sur la Shaftesbury Avenue de Londres, en présence de la reine Élisabeth II. Elle s'estime comblée en dehors d'un détail : elle ne trouve pas la moustache d'Hercule Poirot aussi superbe que ce qu'elle avait imaginé[2].
Le film obtient un succès sans précédent pour un film britannique. Il aurait récolté 27 634 716 $ au box-office[6]. En France, il attire 549 055 entrées[7].
On note une petite différence entre l'œuvre originale et son adaptation : dans le roman, la comtesse Andrenyi, trop émotive, ne participe pas au meurtre de Ratchett. Le nombre d'assassins est donc bien de douze, comme le nombre de jurés des tribunaux anglo-saxons. Dans l'adaptation cinématographique, ce nombre passe à treize, mais frappant douze coups seulement : la comtesse joint ses mains à celles de son mari pour porter un seul coup ensemble. En outre, l'interrogatoire de Cyrus Hardman est bien plus étoffé dans le livre.
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Pour comprendre correctement le contexte dans lequel commence l'histoire du film, un préambule s'impose : cinq ans plus tôt, aux États-Unis, l'unique fillette de trois ans d'un couple richissime (les Armstrong) avait été kidnappée par des ravisseurs puis retrouvée assassinée après la remise d'une rançon colossale de deux cent mille dollars. Le meurtre odieux de cette enfant avait entraîné d'autres décès. Le père de la fillette n'avait pas supporté la mort de son enfant et s'était suicidé d'une balle de revolver. La mère de la fillette, enceinte lors de l'enlèvement, était devenue dépressive en perdant à la fois sa fille et son mari et était décédée en accouchant d'un bébé mort-né. Par ailleurs le meurtre avait été suivi d'une affaire judiciaire très médiatisée et nébuleuse dans laquelle la jeune bonne accusée à tort s'était suicidée, puis un homme avait été condamné et exécuté sur la chaise électrique en ayant toujours clamé son innocence. Tout ce préambule à l'histoire est directement inspiré par l'enlèvement de l'enfant de l'aviateur Charles Lindbergh.
Notes et références
↑ ab et cArmelle Leroy et Laurent Choley, Sur les traces d'Agatha Christie : Un siècle de mystère, Paris, Hors Collection, , 165 p. (ISBN978-2-258-07888-8)
↑ a et b« Le Crime de l'Orient-Express », Philippe Lombard, Histoires de tournages(Lire en ligne)