Le , Jean d'Orléans épouse, à Kingston-sur-Tamise, en Angleterre, sa cousine germaine Isabelle d'Orléans. C’est à cette occasion qu’il reçoit de son beau-frère le titre de courtoisie de duc de Guise. De cette union heureuse naissent quatre enfants :
Isabelle d'Orléans qui épouse, en premières noces, Bruno d'Harcourt (1899-1930), puis se remarie au prince Pierre Murat (1900-1948).
Malgré la loi d'exil de 1886 qui frappe les chefs des familles ayant régné en France, Jean d'Orléans peut vivre et séjourner dans son pays jusqu’en 1924. Longtemps il n’est, en effet, qu’un cadet de la famille d’Orléans. Pourtant, au fur et à mesure que les années passent, tous les membres de la famille qui se situent avant le duc de Guise dans la lignée dynastique disparaissent les uns après les autres. D’abord ses frères Robert et Henri d'Orléans en 1885 et 1901, puis son père, le duc de Chartres, en 1910 et enfin ses cousins et beaux-frères Ferdinand d’Orléans, duc de Montpensier, et Philippe d’Orléans, duc d’Orléans, en 1924 et 1926.
Si la République française tolère longtemps sa présence sur son territoire, elle lui interdit cependant de faire son service militaire au sein de son armée. C’est la raison pour laquelle il se rend au Danemark, pays de son beau-frère Valdemar, pour y apprendre le métier des armes[4].
Cependant en 1909, le duc et la duchesse de Guise, désireux de contribuer à l’expansion de la France outre-mer, quittent la métropole pour s’installer au Maroc, pays où la France essaie alors d’établir son influence. En 1910, le couple s’installe ainsi sur le site de Larache, dans le nord du royaume chérifien[6]. Cependant, lorsque le pays tombe finalement sous la domination européenne en 1912, la maison de Larache est placée sous le régime du protectorat espagnol, tandis que le domaine agricole de la famille tombe sous le régime français[7].
Toutefois, une mission plus importante lui est accordée par le gouvernement français en 1915 : il s’agit d’une ambassade auprès de son oncle le roi Ferdinand Ier de Bulgarie. Cette mission est un échec et Sofia entre en guerre aux côtés des pays de la Triple Alliance[9].
Après la guerre, le duc de Guise regagne Larache mais la mort du duc de Montpensier (en 1924) et la séparation du prétendant d’avec son épouse, l’archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine, bouleversent son existence dans la mesure où ils font automatiquement de lui le dauphin des orléanistes. Il s’établit donc au manoir d’Anjou, en Belgique, tandis que son fils, le futur comte de Paris, est envoyé à Paris poursuivre ses études[10].
Deux ans plus tard, Jean d’Orléans hérite du statut de prétendant[11]. Il se trouve presque immédiatement face à de graves difficultés politiques puisque le pape Pie XI interdit aux catholiques de soutenir Maurras et l’Action française, c’est-à-dire les plus puissants soutiens de la maison d'Orléans[12]. L’entre-deux-guerres est donc une période d’éloignement – et finalement de rupture, en 1937 – entre l'aîné des Orléans (soutenu par son fils, le comte de Paris) et le mouvement d’extrême-droite. C’est également le moment où, pour la première fois depuis longtemps, l’orléanisme cesse d’être uniquement synonyme de conservatisme[13].
Représentations
Le sculpteur Philippe Besnard fera du duc un buste en bronze sur socle de marbre (1928), buste exposé au salon des Tuileries en 1929[14].
Les titres portés actuellement par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le « chef de maison ».
↑Citation parue au Journal officiel de la République française le 16 septembre 1919 : « M. Jean-Pierre-Clément-Marie d'Orléans, duc de Guise, délégué de la S.S.B.M., en service de l'œuvre des cercles cantines : s'est entièrement dévoué aux organisations de la S.S.B.M. pendant toute la durée de la campagne. A assuré et dirigé, avec un dévouement de tous les instants, pendant dix-sept mois, le fonctionnement d'une cantine installée à proximité de nos premières lignes, dans un secteur continuellement soumis au bombardement ennemi, se consacrant au bien-être de nos soldats et leur donnant le plus bel exemple de courage et d’abnégation. (Ordre du 27 juillet 1919.) »
Jean d'Orléans, duc de Guise, Sous le Danebrog : souvenirs de la vie militaire en Danemark 1894-1899, Éditions Calmann Lévy, Paris, 1900. (ASINB00182FFW2)
Jean d'Orléans, duc de Guise, Éphémérides militaires du Nouvion-en-Thiérache, de 1789 à 1871, E. Dubois, Paris, 1902. (ASINB001C822YG)
Jean d'Orléans, duc de Guise, Les Légions de l'Espérance et de l'Athénée à Turin, 1799-1801, E. Dubois, Paris, 1902. (ASINB001C80H7A)
Jean d'Orléans, duc de Guise, Un village andalou sous le premier Empire, pendant l'occupation française, E. Dubois, 1902. (ASINB001C847VW)
Jean d'Orléans, duc de Guise, Les Anciens lieux-dits de la commune du Nouvion-en-Thiérache, E. Dubois, 1903. (ASINB001C80H9S)
Jean d'Orléans, duc de Guise, Les Seigneurs du Nouvion-en-Thiérache, 1147-1790, E. Dubois, Paris, 1906 (ASINB001C822X2)
Jean d'Orléans, duc de Guise, Paroles royales. Lettres et manifestes de Mgr le duc de Guise, 1933 (ASINB00182J5VE)
Jean d'Orléans, duc de Guise, Manifeste du duc de Guise, 1933 (ASINB00182DYK2)
Sur le duc de Guise et sa famille
Georges Cerbelaud-Salagnac, Quatre règnes en exil ou d'Henri V à Jean III (1820-1940), Éditions France Empire, 1947.
Jean Monneron, Le duc de Guise et la Maison de France, Paris, Éditions Imprimerie nouvelle, 1939.