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La diaspora bulgare est un terme désignant les communautés de bulgares ethniques installées hors du territoire de la Bulgarie.
La Bulgarie, pays le plus pauvre de l'Union européenne, est aussi un des pays du monde qui subit le plus fort déclin démographique (passant de 8,2 millions en 2000 à 6,5 millions en 2021), en raison de la forte tendance de sa population à quitter le pays pour s'installer en Europe de l'Ouest ou en Amérique[1],[2],[3]. Sur une population bulgare mondiale estimée à 9 millions de personnes, seuls 5,1 millions résident en Bulgarie. Ainsi, 57 % des Bulgares vivent en Bulgarie, et 43 % en dehors de ses frontières.
Histoire
La diaspora bulgare apparaît dès le haut Moyen-Âge, avec les premiers groupes individuels de Bulgares quittant leurs terres pour s'installer en Europe de l'Ouest au Vème siècle, et aux XIIème et XIIIème siècles, avec l'installation d'hérétiques bulgares dans toute l'Europe, venus répandre le bogomilisme, courant religieux qui fournit une grande partie de la base théologique du catharisme. Les Cathares et les Albigeois étaient d'ailleurs également connus sous le nom de bougres, déformation du mot bulgare[4]. Ces migrations restent anecdotiques, puisque les communautés bulgares qui en sont issues se sont vite fondues dans la population, en abandonnant donc leur culture, leur langue et leurs traditions.
Après le Coup d'État de 1944 et l'arrivée au pouvoir des communistes, il devient presque impossible d'entrer ou de sortir du pays sans dérogation spécifique du gouvernement. Entre 1944 et 1990, la Bulgarie voit donc sa population augmenter, allant jusqu'à frôler les 9 millions d'habitants entre 1982 et la chute du régime[6],[7].
Depuis 1990, le nombre de Bulgares vivant hors de la Bulgarie a fortement augmenté. À la réouverture des frontières, ce sont plus d’un million de Bulgares qui ont quitté le pays pour s'installer en Europe de l'Ouest et en Amérique, soit provisoirement, comme main-d’œuvre temporaire, soit définitivement. C'est le début de la perte de population massive de la Bulgarie, qui perdra 2 millions d'habitants entre 1990 et 2000. De nombreux Bulgares ont profité du système de loterie pour la carte verte aux États-Unis ou du système de points d'immigration pour la carte de résident permanent au Canada. Cette tendance à l'émigration s'est accentuée après l'élargissement de l'Union européenne de 2007, lorsque la Bulgarie est devenue un pays membre[6].
La plupart des causes de la propagation de la diaspora bulgare après les années 1990 en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord sont liées au travail et à l’éducation. Par conséquent, la majorité des émigrants ont été autorisés à résider dans d’autres pays en tant que travailleurs qualifiés ou étudiants[8]. La Bulgarie a donc subi l'émigration de petite main-d’œuvre, généralement composée de citoyens issus de la classe la plus pauvre, qui travaillent principalement dans les domaines du bâtiment, de la plomberie, ou de la viticulture, et l'émigration de l'élite du pays issue de la classe la plus riche (fuite des cerveaux), qui travaille principalement dans les domaines de l'ingénierie, de l'informatique, de la chimie, de la high-tech ou de la médecine[9],[10].
Depuis les années 2015, la tendance à l'émigration baisse, notamment grâce à la hausse des salaires et à l'implantation d'entreprises d'ingénierie ou de high-tech en Bulgarie, ce qui n'empêche pas les prévisions d'être assez pessimiste, notamment à cause du décès de la classe la plus âgée, qui représente la majorité de la population. Ainsi, d'ici 2040, la population de la Bulgarie pourrait baisser jusqu'à atteindre les 5,4 millions d'habitants[11]. La Bulgarie reste le pays du monde qui a subi l'émigration la plus massive suite à la Chute du mur, perdant 22% de sa population entre 1990 et 2020[6].