Denis Kessler, né le à Mulhouse et mort le à Neuilly-sur-Seine, était un économiste, chercheur et dirigeant d'entreprise français.
Il a été vice-président du MEDEF. Il est président-directeur général du groupe Scor[1] de 2002 à 2021[2], puis président du conseil d'administration de ce groupe, de 2021 à sa mort. En 2016, il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques[3].
À cette époque, il adhère à l'UGE, l'Union des grandes écoles, un syndicat étudiant alors proche de l'Union des étudiants communistes, organisation du PCF[7].
Devenu professeur agrégé de sciences sociales en 1977 (1re année du concours), Denis Kessler est ensuite détaché comme assistant de sciences économiques à Paris X auprès de Dominique Strauss-Kahn, qui l'avait repéré lors de ses enseignements à HEC et il rejoint le centre de recherche sur l'épargne[réf. souhaitée].
Denis Kessler rejoint en 1990 la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), dont il devient le président de 1990 à 1997 et de 1998 au 4 novembre 2002. Il est membre du Comité européen des assurances de 1990 à 1996 et de 1998 à 2001 ainsi que directeur général et membre du comité exécutif d'AXA en 1997 et 1998[réf. nécessaire].
Ayant rencontré François Ewald au début des années 1990, ils « posent ensemble les pierres angulaires d'une rénovation politico-idéologique du patronat. Leur innovation, c'est de penser le risque non plus comme une prérogative de l'entrepreneur justifiant le profit, mais en l'étendant à la société tout entière », une vision qui inspire largement les discours d'Ernest-Antoine Seillière distinguant « “riscophiles” et “riscophobes” »[11].
Denis Kessler devient président directeur général du groupe Scor (réassurance) le 4 novembre 2002[12]. Du à sa mort, il est président du conseil d'administration de SCOR SE.
Membre de l’Association de Genève (Association internationale pour l’étude de l’économie de l’assurance) à partir de 1995, membre de son conseil d’administration depuis 2005
Global Counsellor du Conference Board - depuis novembre 2006
Membre de l'Association des RVS et représentant du marché français – depuis septembre 2010
Rémunération
En 2013, Denis Kessler a perçu 5,13 millions d'euros (+ 10 % par rapport à 2012) de rémunération pour sa fonction de PDG de Scor[13].
En 2020, sa rémunération, votée par les actionnaires à 78,04 %[14] contre 54,56 % en 2019[15], s'établit à 6 millions d'euros, dont 4 millions en actions[16]. Cette rémunération fait l'objet de sévères critiques depuis 2018 de la part du fond activiste Ciam, qui met en avant la baisse du cours de l'action de Scor, qui chute de 29,4 % en 2020[17],[18].
En mai 2021, la fortune professionnelle de Denis Kessler, comprenant essentiellement une participation de 0,88 % au capital de Scor, est estimée à 45 millions d'euros[19].
Mort
Denis Kessler meurt le à Neuilly-sur-Seine[20] à l'âge de 71 ans des suites d'une longue maladie. Son décès est annoncé officiellement le jour-même par un communiqué de presse publié par le groupe Scor[21],[22].
En septembre 2008, Denis Kessler est élu « Industry Personality of the Year 2008 » pour sa contribution au secteur de l'assurance et de la réassurance par le jury des Worldwide Reinsurance Awards, organisé par le magazine Reactions[25].
En 2013, il est élu « Financier de l’année 2012 »[26] dans le cadre du prix organisé par l’ANDESE, Association nationale des docteurs ès sciences économiques et en sciences de gestion, et l’hebdomadaire Investir-Journal des finances.
En juin 2013, il reçoit le titre de Reinsurance Company CEO of the Year lors des « Reactions London Market Awards » organisés par le magazine Reactions[27].
En janvier 2014, il est élu par les membres de l’International Insurance Society pour rejoindre l’« Insurance Hall of Fame »[28], considéré comme la distinction la plus prestigieuse du secteur de l’assurance.
Prises de position
Éditorialiste à Challenges[29], il est un adversaire du système de protection sociale « à la française » et se donne, en 2007, la mission d’influencer la politique du gouvernement, déclarant :
« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. […] Il est grand temps de le réformer. […] La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le Programme du Conseil national de la Résistance[30] ! »
Il loue alors la nouvelle génération de dirigeants, incarnée selon lui par Nicolas Sarkozy[30]. En 2012, il prône l'abolition de la loi des 35 heures, s'étant, dès le début, opposé aux deux lois Aubry[6], et, auparavant, à la loi Robien sur la réduction du temps de travail[7], loi des 35 heures dont il décrit les conséquences négatives pour l'économie française[31].
Avec Dimitri Germidis et Rachel Meghir, « Systèmes financiers et développement : quel rôle pour les secteurs financiers formel ou informel ? », OCDE, 1991[34]
Avec François Ewald, « Les noces du risque et de la politique », Le Débat, no 109, 2000, p. 55-72
↑ a et bGérard Quenel, « Denis Kessler, de la recherche au CNRS à la direction du Medef (1976-1998), Essai d’explication sociologique d’une trajectoire », Université Paris 1 Panthéon–Sorbonne, département de Science politique, (lire en ligne).
↑« SCOR : la rémunération de Denis Kessler votée à une plus large majorité par ses actionnaires », Argus de l'Assurance, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Scor : Denis Kessler conserve la confiance des actionnaires », Argus de l'Assurance, (lire en ligne, consulté le ).