La classe River est une classe de 151 frégates construites entre 1941 et 1944 et destinées à la lutte anti sous-marine dans l'escorte des convois en Atlantique du Nord.
Dix frégates construites au Canada ont été affectées à l'United States Navy sous le nom de classe Asheville pour couvrir le manque d'escorteurs des convois américains.
Douze frégates ont été construites en Australie : le dernier, le HMAS Diamantina, fut préservé et est devenu un navire musée au Musée Maritime de Queensland à Brisbane.
Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup d'unités rescapées ont été transférées dans d'autres marines du monde entier et certaines ont fini comme brise-lames. Le HMCS Stormont K327 a été racheté par Aristote Onassis pour devenir un yacht de luxe, le Christina O.
Caractéristiques
Les unités de la classe River ont été conçues par l'ingénieur naval William Reed pour avoir la même endurance et les mêmes capacités anti-sous-marines que les escorteurs de classe Black Swan. Leur construction devait être rapide et bon marché dans des chantiers navals civils : les bâtiments furent équipés de machines alternatives à vapeur plutôt que de turbines à vapeur. La technique de construction simplifiée de ces frégates a été dérivée de celle initiée lors de la construction des corvettes de classe Flower.
La coupe de la classe River a été utilisée comme base de la classe Tacoma pour la Marine des États-Unis.
Le jour J, quatre frégates participent au débarquement sur les plages normandes : L'Escarmouche et L'Aventure à Omaha Beach, La Surprise à Gold Beach et La Découverte[2] à Juno Beach.
Dans les années 1948-49, les six frégates bénéficient d'une refonte de leur armement. Les deux canons anglais de 102 mm sont remplacés par deux canons allemands de 105 mm. L'armement anti-aérien est renforcé par l'ajout de deux Bofors 40 mm avec six à huit oerlikons de 20 mm.
L'Escarmouche est affectée en Indochine jusqu'en 1960, en tant qu'escorteur de deuxième classe.
La Surprise est vendu au Maroc en et transformée aux chantiers Dubigeon pour devenir le Yacht El Mounia. Celui-ci est désarmé en 1975.
La Découverte est basée à Brest. En 1959, elle est doit rejoindre le Cimetière des navires de Landévennec. Mais estimée encore en bon état, elle part pour Querqueville à côté de Cherbourg où elle est volontairement échouée sur une plage. Rebaptisée Lucifer II en 1967, elle sert comme école de sécurité incendie et est détruite en 2009[3],[1].
L'Aventure est affectée aux missions d'assistance à la grande pêche dans les zones de Terre-Neuve.
La frégate Tonkinois participe aux opérations de la guerre d'Indochine. Puis elle regagne Toulon pour être mise en réserve. Promise à la démolition, elle est réarmée pour faire campagne dans le Pacifique sous le nom La Confiance, nom de la frégate que commandait Robert Surcouf en , lorsqu'il prit le Kent aux Anglais. La Confiance dépend de l'Amiral commandant les Forces Maritimes du Pacifique.
La Croix de Lorraine tourne dans le film Casabianca en 1951, simulant un patrouilleur allemand. Elle est désarmée en 1959/60.
Le roman La mer cruelle et le film homonyme La Mer cruelle décrivent l'activité d'une frégate River fictive le Saltash Castle, dont le rôle est tenue par la F362 Porchester Castle.
(en) Henry Trevor Lenton, British & empire warships of the Second World War, London Annapolis, Md, Greenhill Books Naval Institute Press, , 766 p. (ISBN978-1-853-67277-4)
(en) Leo Marriott, Royal Navy frigates, 1945-1983, London, I. Allan, , 127 p. (ISBN978-0-711-01322-3)