La classe Pensacola est la première classe de croiseurs de l'United States Navy construits conformément aux stipulations du Traité de Washington de 1922, limitant le déplacement à un maximum de 10 000 tonnes anglaises et le calibre à un maximum de 203 mm pour l'artillerie principale. La disposition de cette dernière en deux groupes de deux tourelles où les plus lourdes (triples) sont superposées à des tourelles doubles est absolument unique.
Le déplacement, de 9 100 tonnes anglaises, respectait les stipulations du traité naval de , pour une coque de 178,50 m hors-tout, avec un maitre-bau de 19,80 m, soit un rapport longueur-largeur de 9, un peu inférieur à celui de la précédente classe de croiseurs d'éclairage, la classe Omaha, mise en service au début des années dont la vitesse maximale de 35 nœuds était supérieure de 2,5 nœuds à celle de la classe Pensacola.
Armement
Comme les quatre autres puissances signataires du traité, les États-Unis ont choisi de doter leurs nouveaux croiseurs du calibre maximal autorisé de 203 mm, mais le nouveau canon n'a été mis au point qu'en seulement[2].
D'un poids de 30 tonnes, tirant des obus de 118 kg, à la cadence de trois par minute, jusqu'à plus de 30 000 mètres grâce à une vitesse initiale de 853 m/s, il permettait d'engager, par temps clair, des croiseurs légers à des distances où ceux-ci ne pouvaient pas riposter. Mais pour loger une batterie de quatre tourelles, comme l'avaient fait les marines du Royaume-Uni, de France ou d'Italie, il a fallu que les tourelles fussent doubles, et les pièces montées sur un berceau unique, avec un entraxe de 1,17 m. Mais pour faire face aux croiseurs japonais, qui, à partir de , portaient une batterie de 10 pièces, il fallut se résoudre à ce que les tourelles centrales superposées, fussent triples. La faiblesse de l'entraxe a provoqué une dispersion assez forte des salves pour les tirs à longue portée, et l'accumulation de poids dans les hauts, avec ces tourelles triples superposées a prédisposé les croiseurs de cette classe à souffrir d'un roulis excessif, de sorte que cette disposition, assez exceptionnelle, n'a pas été reproduite en ce qui concerne les "croiseurs du traité".
L'armement secondaire, destiné à repousser les attaques de torpilleurs comptait quatre affûts simples de 127 mm/25 calibres, et six tubes lance-torpilles de 533 mm. La Défense Contre Avions reposait sur des mitrailleuses simples de 12,7 mm, et sur quatre affûts quadruples de 28 mm[3], à partir de .
Des installations aéronautiques, catapulte et grue, étaient installées, sans hangar, entre les cheminées, pour mettre en œuvre deux hydravions.
Protection
Le blindage avec une ceinture blindée comprise entre 63,5 mm à hauteur des machines, et 102 mm à hauteur des magasins de munitions, permettait d'affronter le feu d'un croiseur léger armé de canons de 130 mm, à mi-portée. Pour cette faiblesse de leur blindage, les deux unités furent classées dans la catégorie des croiseurs légers (CL) jusqu'en , où ils furent reclassés "croiseurs de classe A" (CA) en application du traité naval de Londres de , en raison du calibre de leur artillerie principale qui dépassait 155 mm.
Modernisation
Pendant la guerre, les modifications ont porté sur l'adjonction de radars, d'abord sur l'USS Pensacola, l'installation de quatre affûts simples supplémentaires de 127 mm/25 calibres, ensuite le remplacement des affûts quadruples de 28 mm par des affûts multiples de 40 mm Bofors, et des canons simples de 20 mm Oerlikon antiaériens, remplacés ultérieurement par des affûts doubles. Un développement des installations aéronautiques pour accueillir quatre hydravions plus récents intervint en .