La commune de Chassey-lès-Montbozon se singularise par une importante diversité de gisements archéologiques. En effet, toutes les périodes représentant l'échelle de l'évolution de l'homme en Europe ont laissé des traces sur cette commune.
Géographie
La commune de Chassey est essentiellement rurale, avec un territoire consacré à l'agriculture : principalement l'élevagebovin (production de lait) et la culture de céréales. Le bourg est traversé par l'Ognon.
Chassey-lès-Montbozon[1] est situé en Franche-Comté, au sud du département de la Haute-Saône, au cœur de la vallée de l'Ognon. Placée entre le massif vosgien et les plateaux du Jura, cette vallée reliant la grande plaine d'Alsace à la grande plaine de la Saône, forme une importante zone de passage fréquentée dès la Préhistoire. À vol d'oiseau, Paris est à 331 km, Lyon à 225, Marseille à 474 km[2].
Un important carrefour routier antique a pu être mis en évidence. Au niveau de cette intersection, la voie s'éclate vers les directions des grandes cités gallo-romaines de la Gaule romanisée. Arrivant de Besançon (Vesontio), l'une des branches se dirige vers Luxeuil (Luxovium). Une autre part en direction de Mandeure (Epomanduodurum), une autre vers le centre de la Haute-Saône, direction Port-sur-Saône (Portus Abucini), par Marnay et Gray[3].
Chassey comprend deux hameaux : la Maison du Vau et la Forge de Bonnal.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 095 mm, avec 13,7 jours de précipitations en janvier et 10,1 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villersexel Sa », sur la commune de Villersexel à 9 km à vol d'oiseau[6], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 037,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,4 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Au , Chassey-lès-Montbozon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vesoul, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (60,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (57,9 %), zones agricoles hétérogènes (17,1 %), terres arables (14,3 %), eaux continentales[Note 3] (4,4 %), prairies (3,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,7 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Logement
Au recensement de 1999[16], 104 logements sont situés sur la commune, 100 % d'entre eux sont des logements individuels.
Répartition des différents types de logements
Types de logements
Quantité
Pourcentage
résidences principales
81
77,9 %
résidences secondaires
16
15,4 %
logements occasionnels
0
0 %
logements vacants
7
6,7 %
Total
104
100 %
Le parc de logements est très ancien. La date d'achèvement est antérieure à 1949 pour 62 % des logements et de 75 % à plus de trente cinq ans.
Ancienneté du parc de logements en 1999
Date d'achèvement
Quantité
Pourcentage
avant 1949
50
61,7 %
entre 1949 et 1974
11
13,6 %
entre 1975 et 1989
12
14,8 %
1990 et après
8
9,9 %
Voies de communications et transports
La commune est située à proximité du passage de la LGV Rhin-Rhône.
La commune est traversée par les routes départementales D 87 et D 49.
La https://routes.fandom.com/wiki/Route_départementale_française_D87_(70) résulte de travaux initiés par le Préfet de la Haute-Saône. en 1838. pour "l'établissement d'un chemin dans les bois de ladite commune pour le défruitement des coupes affouagères, d'après le projet de M. Pambet, architecte à Vesoul, montant à la somme de 4860 francs, non compris ses honoraires[17]."
Toponymie
Chace, 1183 (A. Rhône, 48 H. 3082), 1199 (AHS. H. 195), 1275 (pouillé). Chacey, 1406 (TOB.II.15)[18].
Nom de personne d’origine latine Cassius et suffixe -acum. Lès ou lez : ancienne préposition signifiant « à côté de », issu du latin latus (cf. latitude).
Avant la Révolution et la création des départements, la commune s'appelait Chassey-lès-Rougemont.
Histoire
Au Pré Guillemin, des fouilles ont permis de mettre au jour un site d'occupation gallo-romaine, sans doute un port fluvial, avec en particulier des stylets en fer servant probablement à écrire sur des tablettes.
Sur le territoire de la commune se trouvaient au XVe siècle des forges, pour exploiter le minerai de fer, et même un haut fourneau au XIXe siècle. L'activité périclita en 1840.
L'ancienne maison de Chassey portait D'azur, à la fasce d'argent, accompagnée de deux étoiles d'Or.
Cette famille connut une certaine importance durant le Moyen Âge: Guillaume de Chassey est choisi en 1272 par le duc de Bourgogne Hugues IV comme témoin pour l'hommage rendu au roi Philippe III le Hardi pour le duché de Bourgogne.
Marguerite de Chassey est l'épouse en 1466 de Jean Carondelet, grand chancelier de Flandre et de Bourgogne[20].
Quartiers et lieux-dits
Le hameau de la Maison-du-Vau
Au recensement de 1654, la Maison du Vault est composée de 2 ménages dont les chefs sont Jean-Gabriel Picque et Jean Leblan. En 1657, il y a 3 ménages soit 18 habitants. Le est comptabilisé 2 ménages, à savoir Jean-Gabriel Picque âgé de 40 ans avec sa femme et ses 4 enfants et Germain Phillibert, d'Autricourt, granger du procureur Janvoin de Vesoul, âgé également de 40 ans avec sa femme et ses 2 enfants, soit au total 10 habitants.
Hameau qui fut commune en 1790 (93 hab.) et en l'an VIII (82 hab.) réuni à Chassey par décret du .
Selon Paul Delsalle, des français immigrés sont à l’origine de la création du « villaige de la Maison dudit Vaux » « car auparavant y ny avoit village ny forme ny apparance de villaige »
En effet, à partir de 1550 le Comté de Bourgogne, qui n‘appartient pas alors au royaume de France, reçoit des immigrés en grand nombre : « plus de vingt mil personnes».
Les populations locales s’en émeuvent, cet afflux provoquerait en effet la cherté des prix et selon le parlement de Dole « estans la plupart d’entre eux gens banniz, homicides, fabricateurs de faulce monnoie ».
En 1546-1548, un conflit opposa Guillaume de Nassau prince d’Orange, en tant que seigneur de Rougemont et Florent de Vaudrey, en tant que seigneur de Vallerois le Bois qui revendiquent chacun la propriété de la « Maison du Vau » également dénommée « Grange de Vaux ».
Du fait de sa situation isolée et retirée, la Maison-du-Vau a servi de lieu de refuge ou de cachette à de maintes reprises au cours de l'histoire. Durant la Révolution, trois prêtres réfractaires, Tribolen de Cenans, Toillon de Vellefrie et Daval de Faucogney après avoir procédé à des confessions et des baptêmes dans la soirée du 22 nivôse de l'an III, ces trois corbeaux se sont retirés aux Maisons de Vaux[21]. Plus récemment, pendant la Seconde Guerre mondiale, des Résistants s'y sont également cachés.
Le hameau fut électrifié en 1951.
Aujourd'hui, une dizaine de foyers compose le hameau.
Le hameau la Forge-de-Bonnal
L'exploitation de gravières à l'époque moderne a permis la découverte de nombreux ossements de mammouths, comme ce fut le cas dans les sablières du hameau.
Des forges existaient déjà au XVIe siècle et sont sans doute plus anciennes. Elles comprenaient un haut fourneau et trois feux de forge. Le haut fourneau fut éteint vers 1840 et la forge s’arrêta vers 1860. Le hameau important qu’il constituait périclita alors.
Depuis les années 1960 la famille de Moustier, propriétaire des lieux, y développe une activité touristique de très haute gamme. Le Val de Bonnal[22], raison sociale de cette activité, est un immense domaine aquatique et nautique de 150 hectares aménagé sur plusieurs plans d'eau. Ils servent de toile de fond à un établissement prestigieux, idéal pour découvrir la Franche-Comté mais aussi le sud des Vosges et de l'Alsace[23]. Ce ne sont pas moins de 350 emplacements qui sont proposés pour la pratique du camping familial durant la période estivale.
Vue du camping sur l'Ognon.
Allée menant au hameau.
Les moulins
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Autres lieux-dits
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Première élection municipale
Le lundi à 8 heures du matin à la cure de la paroisse eurent lieu les premières élections municipales de l'histoire de Chassey[24].
Les 51 citoyens actifs de la commune, c'est-à-dire âgés de plus de 25 ans et payant une contribution égale à 3 journées de salaire, prennent part au vote.
Louis Marchal, propriétaire âgé de 47 ans, obtient la pluralité des suffrages dès le 1er tour avec 41 voix (80 %) devenant ainsi le 1er maire élu de Chassey.
Les officiers municipaux, l'équivalent des adjoints, élus pour épauler le maire dans sa mission sont : Claude Joseph Boilley, 32 voix dès le 1er tour et Alexandre Brenot, 28 voix au second tour.
Après quoi, l'assemblée doit élire un procureur dont le rôle est de prendre en main la défense de l'intérêt public et de veiller à l'application des lois. Il représente le roi auprès de la commune. Claude Regard est élu procureur avec 40 voix.
Enfin, il est procédé au scrutin de liste simple pour l'élection de 6 notables, autrement dit les conseillers municipaux. Ont été élus : Jean Baptiste Mozer (27 voix), Jean Baptiste Durupt (25), Jean François Roy (23), Jacques Regard(20), Nicolas Milloz (19), Antoine Bidal (17).
Incendie de forêt
En 1790 un incendie a ravagé environ 8 hectares de forêt dans les bois de Chassey. La toponymie forestière a conservé la mémoire de cet événement sur les cartes de l'IGN en nommant cette zone dévastée la coupe brûlée.
Dans les premiers jours du mois d'avril de l'an dernier (1790), le feu s'étant pris dans le bois de Baslière, il fut communiqué par l'air dans les bois du quart en réserve de la commune de Chassey-lès-Montbozon où étant il en a brûlé une grande partie[24].
En 1789, le comte Charles de Moustier (1739-1801), 2e marquis, est également seigneur de Cubry, Bonnal, Chassey.
En 1789, Louis XVI promit la réunion des États Généraux. Le 19 mars, l'assemblée municipale rédigea le Cahier de Doléances[25], sur lequel vingt-six signataires apposèrent leur nom. Ce cahier réclamait l'abolition des privilèges et exemptions, l'abrogation du tirage de la milice, l'abolition de la mainmorte mais aussi l'uniformité des poids et mesures dans toute l'étendue du royaume.
La Terreur
Charles de Moustier, seigneur du lieu, se plaint en l'an V à l'administration départementale que les habitants de Chassey se sont transportés chez lui, au château de Bournel au début de la Révolution, armés de fusils et autres armes. Ils ont réclamé du vin et des titres. Les domestiques intimidés se sont enfuis en emportant plusieurs de ces titres qui furent égarés. Les documents trouvés par les insurgés sont brûlés, notamment les registres où les gardes inscrivaient leurs rapports. Cet "attroupement" se dispersa après deux heures d'occupation[26].
Époque contemporaine
Un village en pleine expansion
Au XIXe siècle, la Franche-Comté connaît une forte immigration austro-hongroise[27] pour des raisons économiques. Les Austro-Hongrois viennent essentiellement du même secteur géographique, il s'agit pour l'essentiel de Tyroliens du Vorarlberg. Depuis 1765, le Vorarlberg obéit au Saint-Empire romain germanique et appartient à la Maison de Habsbourg. Les réformes imposées en 1806 dans les domaines religieux, politiques, administratifs et surtout fiscaux poussent à la révolte en 1809. De plus, avec l'explosion démographique et la dureté du pays, les hommes ont tenté d'échapper à la pauvreté et d'améliorer leur situation par le travail saisonnier ou l'émigration définitive. Le volontaire à l'émigration devait présenter une requête fondée, être autonome, avoir accompli son service militaire obligatoire et justifier de son état civil mais aussi de son autorisation administrative d'émigration prouvant que rien ne s'y opposait.
Épidémie de choléra
Entre 1853 et 1854 une épidémie de choléra fait en France 145 000 victimes. Chassey n'est pas épargné par cette pandémie qui fait 22 morts entre le et le .
11 septembre 1944
Alors que le village vivait ses dernières heures sous l'Occupation, bon nombre d'habitants s'étaient réfugiés dans les caves du château et de diverses fermes. Un petit rassemblement de Chasséens prit les chemins croisés en direction du bois pour s'y réfugier tandis que de nombreux tirs d'obus se faisaient entendre provoquant de nombreux dégâts matériels (moulin Curot totalement détruit, incendie de la laiterie, au total plus de 50 points d'impact). Parmi eux, 6 personnes furent tuées par les Américains les prenant pour des Allemands. C'était le .
Noyade 24 juillet 2019
Le 24 juillet 2019, un jeune camerounais de 14 ans se noie dans le lac[28].
La commune adhère également au Pays des 7 Rivières [1], espace de projets présentant « une cohérence géographique, culturelle, économique et sociale ».
Tendances politiques et résultats
La population de Chassey, à travers ses différents votes, exprime une forte tradition conservatrice issue de son histoire bien que cette tradition ait évolué ces dernières années avec l'arrivée de nouvelles populations.
Traditionnellement, la population chasséenne fait preuve de beaucoup de civisme avec une très forte participation aux différents scrutins locaux ou nationaux.
Élections présidentielles
Cette section doit être actualisée.
Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-la ou discutez-en.
Lors des trois derniers référenda, Chassey a voté de la même manière que la tendance nationale, en l'amplifiant même.
Le référendum pour la ratification du Traité de Maastricht du 20 septembre 1992 a vu le OUI l'emporter à Chassey par 54,9 % des suffrages exprimés contre 40,1 % pour le NON (respectivement 51,04 % et 48,96 % au niveau national).
Le référendum sur le quinquennat présidentiel du 24 septembre 2000 a vu le OUI l'emporter à Chassey par 68,75 % des suffrages exprimés contre 31,25 % pour le NON (respectivement 73,21 % et 26,79 % au niveau national). Cependant la participation n'a été que de 25,26 % pour 65,30 % de suffrages valablement exprimés (respectivement 30,19 % et 74,67 % au niveau national).
Chassey-lès-Montbozon a quelques particularismes[38] :
Le record absolu du nombre de mandats de conseiller municipal détenus par un Chasséen est au nombre de 11. En effet, Séraphin Curot a constamment été élu et réélu entre 1870 et 1908 en totalisant 11 mandats pour une durée totale de 38 années. Il a par ailleurs été maire-adjoint durant 14 ans.
Quatre personnes ont été élues durant 9 mandats, totalisant entre 34 et 48 ans de conseil. Il s'agit de : Robert Favret, élu entre 1935 et 1983, soit durant 48 ans, dont 33 ans en tant qu'adjoint. Louis Regard, élu depuis 1925 jusqu'à sa mort en 1968, soit durant 43 ans, dont 36 ans en tant que maire. Émile Journot, élu entre 1900 et 1945, soit durant 45 ans, dont 4 ans en tant que maire. Jules Bersot, élu entre 1878 et 1912, soit durant 34 ans, dont 12 ans en tant qu'adjoint.
Il faut attendre 1971 pour voir des femmes entrer dans le conseil municipal de Chassey. Cette année-là, 2 femmes sont élues : Madeleine Liégeon (1910-2008) Jacqueline Thiébaud (1932-2005)
Budget et fiscalité
Cette section doit être actualisée.
Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-la ou discutez-en.
Le taux de taxe d'habitation pour la commune est relativement stable à 5,64 % en 2007 et à 5,00 % en 2001. Tout comme celui du département qui est de 16,84 % en 2007 et de 14,70 % en 2001. Celui de la région est de 3,92 % en 2007 et de 3,07 % en 2001.
Le budget municipal principal 2007 totalisait 89 000 euros d'investissement et 114 000 euros de fonctionnement[39]. Le budget de fonctionnement dégage un excédent de 61 000 €. L'annuité de la dette se monte à 10 000 € soit 51 € par habitant.
Recettes de fonctionnement
en €
Recettes totales
Recette par habitant
Moyenne nationale
Recettes totales
160 000
783
688
Dont :
Impôts locaux
20 000
99
215
Autres impôts et taxes
0
0
45
Dotations de l'état
29 000
144
192
Charges de fonctionnement
en €
Charges totales
Charge par habitant
Moyenne nationale
Dépenses totales
114 000
557
523
Dont :
Charges de personnel
16 000
80
174
Achats Charges extérieures
46 000
223
157
Contingents
22 000
106
70
Charges financières
5 000
27
20
Subventions versées
0
2
23
Population et société
Démographie
La commune de Chassey comptait 229 habitants au dernier recensement de l'INSEE en 2006. La densité de la commune est de 15 hab/km².
Le recensement de 1614 comptabilise 30 ménages.
Après la terrible Guerre de Dix Ans (épisode comtois de la Guerre de Trente Ans) où la moitié du pays fut ravagé, la communauté villageoise n'a plus que 14 ménages au recensement de 1654. Après un long silence au XVIIe siècle, les usines qui comprenaient un fourneau à fondre le minerai et plusieurs feux de forges reprennent peu avant 1700 et permettent ainsi au village de connaître un renouveau.
Grâce à l'intense activité des forges, Chassey atteint près de 1000 habitants dans le 1er tiers du XIXe siècle.
Mais l'extinction des forges provoqua une forte émigration et la population périclita jusque dans les années 1950. Depuis, la population s'est stabilisée entre 200 et 250 habitants.
Aujourd'hui, Chassey n'a plus de concentrateur d'emploi comme l'étaient les forges, les motivations de la venue des nouveaux habitants sont principalement un cadre de vie agréable et pittoresque ou encore les racines familiales.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[41].
En 2021, la commune comptait 225 habitants[Note 4], en évolution de +4,17 % par rapport à 2015 (Haute-Saône : −1,43 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le recensement de 1999[43] dénombre 80 actifs dont 10 chômeurs soit un taux de chômage de 12,5 %.
Commerces
La commune ne dispose plus d'aucun commerce de proximité, la dernière épicerie ayant fermé en 1969. Des marchands ambulants passent régulièrement pour vendre des denrées de première nécessité (boulangers, bouchers ...).
Jusque dans les années 1980, le restaurant du château participait à l'activité locale.
Le dernier restaurant permanent, Le Soufflet, a fonctionné de 1999 à 2008 proposant une cuisine traditionnelle locale.
Seul demeure le restaurant La Forge de Bonnal ouvert durant la saison estivale.
Culture et Patrimoine
Sites naturels
Le lac de Bonnal est un lac naturel français alimenté par l'Ognon et situé pour l'essentiel sur la commune. Il côtoie des sites archéologiques.
Monuments religieux
L'église paléochrétienne de la Corvée Saint-Maurice : découvert en 1967, cet édifice est le plus ancien témoignage de l'architecture chrétienne en Haute-Saône. Les fouilles, effectuées jusqu'en 1974, ont mis en évidence un bâtiment initial (nef-abside) datant du VIe siècle, pourvu ensuite d'annexes latérales, de salles à usage de sacristie et d'une chapelle funéraire elle-même dotée d'une abside. De nombreuses sépultures, dont des sarcophages, témoignent de l'importance du site durant le VIIe siècle. La fin de l'occupation est datée du XIe siècle[44].
L'église Saint-Gengoult du XVIIIe siècle. Des œuvres situées dans l'église paroissiale Saint-Gengoul sont aussi classées comme monuments historiques[45], parmi lesquelles une cloche de bronze de 1767, une clôture de chœur en fer forgé et la chaire à prêcher en bois datant du XVIIIe siècle également.
La chapelle de la Maison-du-Vau : elle a été démolie dans les années 1980.
Plusieurs calvaires parsèment le territoire de la commune.
Monuments civils
La mairie du village, édifiée en 1832 durant le mandat de Henri Piquet, est l'œuvre de l'architecte luron Mougenot[24]. Le fronton de celle-ci comporte la mention "Maison commune" en plus de la date.
Un château du XVIIIe siècle, aujourd'hui à l'abandon, a appartenu à la famille de Buretel de Chassey jusqu'à la Révolution, puis à une riche famille de maîtres de forge au XIXe siècle, les Duchon et enfin au Baron de Vomécourt au début du XXe siècle.
Monument commémoratif en l'honneur du curé J. Lalloz.
Le monument aux morts
Monument aux morts. Le cénotaphe de Chassey fut érigé en 1923 sur un terrain offert par Mme Marie Ronel. Il commémore les morts du village, au nombre de 25, tués lors des deux guerres mondiales ainsi que dans les combats de la guerre de 1870[47].
Les fontaines
Le village est construit en deux parties : un quartier bas dont la rue principale longe le ruisseau du Grougnot qui va se jeter dans l'Ognon tout proche ; un quartier haut où sont tous les édifices publics et qui n'a pas de source[48]. C'est à partir de la source dite du Grougnot, l'une de celles qui alimentent le ruisseau de Chassey, que s'est faite l'alimentation en eau sous pression du village en plusieurs campagnes de travaux dont les deux principales, avec pose de conduites de fonte, ont été menées en 1802 et 1857.
Le village comporte 4 belles fontaines[49] :
Fontaine du Bas ou Vieille fontaine. À l'origine, sans doute construite sur les plans de Beaujard en 1802. Reconstruite en 1825 sur les plans de Pambet comme fontaine avec lavoir et abreuvoir, non couverts. La pile de jet et sa vasque ont été construites à une date indéterminée. Le lavoir a été couvert en 1878 par Dodelier, en même temps que la fontaine du Gros-Trot. Les bassins servent désormais de bacs à fleurs.
Fontaine du Gros-Trot ou du Croz. L'une des fontaines construites avant 1857, sans doute en 1802. Avant sa reconstruction en 1857 par Dodelier, elle avait un obélisque. D'abord sans couverture, elle a été couverte en 1878, en reprenant à peu près le projet de 1857. Elle a été transformée en salle municipale et sert d'atelier de distillation. Construite comme un théâtre à flanc de coteau, la forme de son toit permet encore d'en apprécier la courbe malgré la construction d'une façade sans grâce qui en cache le mur du fond. Au centre de cette façade ont subsisté la vasque et les bassins de pierre avec jet en fonte représentant une tête de neptune.
Fontaine-lavoir au croisement du CD 87 et du CD 4. Construite une première fois en 1857 par l'architecte Charles_Dodelier, elle a été reconstruite en 1881 par Humbert et couverte postérieurement. Après avoir servi de bûcher pendant plusieurs décennies, elle a été restaurée en 1997.
Fontaine du Haut. Construite une première fois en 1857-1858 - une borne et deux bassins d'abreuvoir en pierre -, reconstruite en 1867 sur les plans de Servas comme fontaine avec abreuvoir et lavoir découvert, en pierre, mise enfin à sa place actuelle en 1896 par Humbert. C'est une fontaine-lavoir avec abreuvoir et pile de jet en fonte de Varigney.
Personnalités liées à la commune
Voici ci-dessous un aperçu des personnalités chasséennes les plus significatives ou ayant un attachement particulier à la commune :
Les trois frères de Crevoisier de Vomécourt, issus d'une famille de barons lorrains, résistants pendant la Seconde Guerre mondiale :
Abbé Jean Lalloz, mort d'une embolie qui entraîna sa chute de bicyclette. Il allait célébrer le 50e anniversaire de son ordination et le 40e de son installation à Chassey après avoir été 10 années vicaire à Besançon. Surnommé le "bon" curé de Chassey il sauve même de la noyade un enfant en 1890[50].
Homonymies
On retrouve le nom de Chassey pour d'autres localités françaises :
La culture chasséenne est associée à une céramique remarquable dont les décors géométriques sont gravés après cuisson.
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article
Ouvrages généraux
Gérald Barbet, Pierre Gandel, Chassey-lès-Montbozon, un établissement rural gallo-romain, Annales Littéraires de l'Université de Franche-Comté, Les Belles Lettres, Paris, 1997.
Gérald Barbet, Rougemont - Chassey, la voie de l'histoire, édité par Fortis Besançon, Imprimerie Simon à Ornans, 1998.
Jérôme Verder, Deux forges dans leur environnement. Bonnal et Montagney au XVIIIe siècle. Mémoire de maîtrise, 2008.
François Lassus, La population de la Franche-Comté au lendemain de la guerre de Dix Ans : recensements nominatifs de 1654, 1657, 1666.. Diff. les Belles lettres, Besançon, 1995.
Jean-Louis Clade, Mutations, permanences, ruptures dans le canton de Rougemont, Doubs, 1789-1815, Annales Littéraires de l'Université de Franche-Comté, Les Belles Lettres, Paris, 1986.
Paul Delsalle, "Charles Quint et la Franche-Comté. Portraits et lieux de mémoire, Cêtre 2008-2012
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Gérald Barbet, Rougemont-Chassey, La voie de l'histoire, 1998.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Léopold Niepce, Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Lyon, Librairie Générale Henri Geors, Bâle - Genève, (présentation en ligne), p. 337
L'auteur mentionne La maison des Vaux, annexe de Presles.
.
↑Archives généalogiques et hisroriques de la noblesse de France par P. Louis Lainé 1836
↑ ab et cSource: AD70 – 137 E dépôt 27/D1 : délibérations du Conseil municipal 1790-1838
↑Cahier de Doléances des habitants du village de Chassey-lès-Rougemont, arrêté en l'assemblée du 19 mars 1789, archives départementales de la Haute-Saône.
↑Jean-Louis Clade, Mutations, permanences, ruptures dans le canton de Rougemont, 1986.
↑Fabienne Poupeney, Austro-Hongrois au XIXe siècle en Franche-Comté, Editions CEGFC, 2000
↑Y. L., « Maire, une fonction noble : Vingt anciens élus ont reçu officiellement le diplôme de l'honorariat, à Frotey-lès-Vesoul », La Presse de Gray, (lire en ligne, consulté le )« Au nombre des récipiendaires, (...) Maurice Verder, membre du conseil municipal de Chassey-lès-Montbozon pendant trente-et-un ans, dont onze années dédiées à la fonction de maire, jusqu'en 2008. ».
↑Chassey-lès-Montbozon Au VIIe siècle une des premières églises funéraires de Franche-Comté Jean-Louis Odouze Editions du patrimoine.Vesoul MAE éditeurs 2006
↑Registre paroissial EC_3E137_5 - CHASSEY-LES-MONTBOZON 1781/1791 p. 97/110 - L'an 1790 le 22 novembre, une cloche pesant environ mil soixante livres a été bénie par le sieur Jean François Boilley curé de Cognières. Le parrain a été le sieur Dupuy curé de Chassey et la marraine Madame Anne François Boband veuve Lieffroy.