La cathédrale de Vienne occupe le même site depuis le IVe siècle, mais aucune trace de construction antérieure au Xe siècle ne subsiste. La cathédrale est reconstruite entre 1030 et 1070 environ par l’archevêque Léger.
La construction du bâtiment actuel est entreprise en 1130 dans le style roman. De cette époque datent les parties les plus anciennes, à savoir la partie de la nef comprise entre les 5e et 11e travées. L’édification se poursuit au XIIIe siècle : le style devient alors gothique, comme en témoigne le chœur, le début et les parties hautes de la nef. Le nom de Guillaume de l’Œuvre est avancé comme architecte. La cathédrale est consacrée par le pape Innocent IV sous le vocable de Saint-Maurice, le 20 avril 1251. La construction se poursuit jusqu’au XVIe siècle avec notamment l’élévation de la façade. La dernière pierre est posée en 1529.
Par la suite, l’édifice a beaucoup souffert des guerres de Religion au XVIe siècle. Les Huguenots détruisent notamment la plupart des vitraux et l’ensemble des sculptures de la façade le 20 mars 1562. Pendant la Révolution, l'ancienne cathédrale est transformée en grenier à foin et en caserne. L’église est rendue au culte en 1802 mais les deux cloîtres et trois chapelles sont détruits en 1803–1804, pour restructurer le tissu urbain aux alentours. Le palais épiscopal est détruit à la même période. Enfin, la tour nord est victime du feu en 1869[3].
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9 février 1119 : après avoir été élu pape à Cluny, l’archevêque de Vienne, Gui de Bourgogne, est couronné dans la cathédrale. Il prend le nom de Calixte II (1119–1124).
25 février 1120 : Calixte II confirme la primatie des archevêques de Vienne sur les archevêques d’Auch, Bordeaux, Bourges, Embrun, Narbonne et Tarentaise, et leur octroie le titre de primat des primats[4].
20 avril 1251 : la cathédrale est consacrée par le pape Innocent IV.
Octobre 1311 à avril 1312 : le Concile de Vienne convoqué par le pape Clément V se déroule dans la cathédrale. Ce concile est resté fameux pour avoir ordonné la suppression des Templiers.
1529 : pose de la dernière pierre de la cathédrale.
Juillet 1548 : le cœur du Dauphin François, fils de François Ier, est déposé dans le chœur. Une plaque devant le maître-autel symbolise l’emplacement.
1562 : Sac de la cathédrale par les troupes du baron des Adrets.
1790 : Suppression de l'archevêché de Vienne. La cathédrale devient simple église paroissiale.
Février 1988 : commémoration des 900 ans de la naissance de Calixte II.
Depuis septembre 2006, la cathédrale fait l’objet d’une restauration avec sablage et remplacement partiel du mobilier sculpté, accompagnée d’une opération de surveillance archéologique sous la responsabilité d’Émilien Bouticourt puis de Quentin Rochet (Archeodunum[5]). Entre 2015 et 2017, la tour nord est ainsi entièrement restaurée.
Description de la cathédrale
Extérieur
La façade principale se dresse à l'une des extrémités de la place Saint-Maurice, au sommet d'un escalier. C'est la partie la plus récente de l'édifice, construite entre le XIVe et le XVIe siècle, dans le style gothique. Elle présente deux tours, une grande baie à rose et lancettes et trois portails de style flamboyant, richement décorés. Les sculptures ornant les tympans et les niches ont été détruites lors des guerres de Religion, mais heureusement les riches sculptures des voussures sont intactes.
Le portail sud se caractérise par la présence d'anges musiciens et de prophètes (fin du XIVe siècle). Le portail nord est lui dédié à la Vierge et également orné d'anges musiciens, mais aussi des choristes qui célèbrent le couronnement de la mère du Christ (fin du XVe siècle). Enfin, le portail central date de la fin du XVe siècle et présente des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, des prophètes et des rois. Au début de voussures, on remarque notamment des statues personnifiant l'Ecclesia et Synagoga.
Au nord, un portail du XIIIe siècle comporte un linteau représentant des griffons remployé d'un édifice antique. Le mur nord de l'édifice est couronné par une série d'arcatures richement sculptées du XIIe siècle.
Intérieur
L'église présente trois vaisseaux, sans transept, le vaisseau central comptant trois étages : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes. Le chœur est surélevé par rapport à la nef, pour respecter la déclivité du terrain. La nef est longue de 90 m et haute de 33 m. La largeur totale de l'édifice est de 33 m. L'intérieur présente une belle harmonie malgré les quatre siècles de construction.
Œuvres d'art
La cathédrale est riche en œuvres d'art, parmi lesquelles on peut citer :
Une série de tapisseries flamandes de la fin du XVIe siècle qui retracent des épisodes de la vie de saint Maurice. Elles sont au nombre de cinq et sont accrochées autour du chœur.
Un vitrail du XVIe siècle dans le chevet du collatéral droit. Ce vitrail est le seul vitrail antérieur au XIXe siècle de la cathédrale. Il représente l'Adoration des Mages dans la partie supérieure. Dans la partie inférieure sont représentés saint Maurice à droite et saint Jacques à gauche qui encadrent le donateur agenouillé, accompagné de son saint patron, saint Antoine.
Un très bel ensemble d'une soixantaine de chapiteaux romans de la première moitié du XIIe siècle représentant soit des scènes historiées (le Roi David musicien, les Saintes Femmes au tombeau,…), soit des décors végétaux.
Des groupes sculptés du XIIIe siècle provenant sans doute de l'ancien jubé. On remarque notamment dans la nef de gauche au-dessus d'une porte un bas-relief représentant les Rois mages devant Hérode et dans la nef de droite un bas-relief représentant l'Adoration des Mages.
Dans le porche nord, trois statues monumentales du milieu du XIIe siècle représentent trois apôtres et témoignent des échanges artistiques entre Vienne et Autun à cette période.
Le mausolée des archevêques de Vienne Armand de Montmorin et Henri Oswald de La Tour d'Auvergne, dans le chœur à droite. C'est une œuvre du sculpteur Michel-Ange Slodtz. Elle a été commandée en 1740, réalisée à Rome et livrée à Vienne en 1747. Les deux archevêques sont figurés, l'un allongé sur le sarcophage, l'autre venant vers lui. C'est une œuvre importante de la sculpture funéraire en France au XVIIIe siècle.
Le maître-autel, également réalisé par Michel-Ange Slodtz, avec des marbres antiques venant de Rome. C'est le seul autel antérieur au XIXe siècle de la cathédrale.
Dans le mur de l'abside centrale se dresse le siège épiscopal ou cathèdre en pierre du XIIIe siècle.
Tapisserie flamande du XVIe siècle.
Vitrail de l'adoration des mages.
Les mages chez Hérode.
Maître-Autel de Michel-Ange Slodtz.
Les cloches
La cathédrale possède cinq cloches disposées dans le beffroi de la tour nord. Ces cinq cloches ont été fondues par la Fonderie Paccard d'Annecy (deux en 1870, trois en 1929). Les deux cloches de 1870 proviennent de la chapelle Saint-Théodore située à proximité de la cathédrale[3].
↑Bruno Galland, Deux archevêchés entre la France et l’Empire, École Française de Rome, 1994
↑« Notice_site », sur Archeodunum - Opérateur en archéologie préventive (consulté le )
↑Kovács Eva. Le chef de saint Maurice à la cathédrale de Vienne (France). In: Cahiers de civilisation médiévale. 7e année (no 25), Janvier-mars 1964. p. 19-26.
François Deshoulières, Cathédrale Saint-Maurice de Vienne, p. 95-120, dans Congrès archéologique de France. 86e session. Valence et Montélimar. 1923, Société française d'archéologie, Paris, 1925 (lire en ligne)