Cet article liste les ducs, comtes, puis marquis de Provence. Le titre de comte de Provence devient ensuite tardivement un titre de courtoisie à la Cour.
Après le partage du royaume entre les fils de Clotaire en 561, la province d'Arles est dans son ensemble rattachée au royaume de Gontran, c'est-à-dire à la Bourgogne, selon une solidarité naturelle. Mais en raison de l'importance de la fenêtre méditerranéenne, les rois d'Austrasie ont obtenu un corridor appelé corridor austrasien qui partant de leur territoire auvergnat passe par Avignon et aboutit à Marseille[4]. Ainsi, cette période voit des personnages ayant simultanément des responsabilités en Provence aux ordres de Gontran ou des fils de Clotaire.
Nous savons par Grégoire de Tours que le roi Gontran nomme durant son règne trois patrices, tous d'origine romaine semble-t-il, qui à tour de rôle interviennent en Provence[5].
Du côté austrasien, il est possible d'identifier les personnages suivants :
À la mort de Sigebert en 575, son fils Childebert II doit céder à Gontran la moitié de Marseille. En réalité, la ville devient une indivision sous l'autorité des deux souverains, représentés par un seul fonctionnaire appelé rector et nommé par le roi austrasien. Ce corridor enclave la cité d'Arles et ses territoires[4]. La région d'Arles, de son côté, semble dépendre de ducs aux pouvoirs territoriaux plus étendus.
Au VIIe siècle, les lacunes sont importantes. La fonction de rector du VIe siècle est remplacée par celle de praefectus avec un pouvoir supplémentaire, celui de battre monnaie avec notamment des émissions d'or royales bien représentées entre 613 et 662[20]. On connaît toutefois à la tête de la praefectura de Marseille :
Entre la fin du VIIe siècle et 736, le titre de rector disparaît au profit de celui de patrice. À partir des années 673-675, selon Louis Stouff, un patrice dirige la Provence au nom des souverains francs, mais il ne siège pas à Arles. Il réside à Marseille devenue la capitale de la Provence[23]. Les frappes d'or disparaissent en 675, remplacées par des émissions en argent dont les initiales y figurant ont permis de reconstituer, en particulier avec les travaux de Fritz Kiener et Georges de Manteyer[24], la chronologie des patrices. Plusieurs noms sont également connus par d'autres sources, en particulier par un protocole rédigé à Digne en 780 contenu dans le cartulaire de Saint-Victor[25].
Dans les années 730, apparaît également un personnage, Mauronte appelé duc (720-739), qui se rebelle contre les Carolingiens.
Le titre de patrice de Provence aurait été supprimé : soit en 736, année où Charles Martel envahit la vallée du Rhône avec son demi-frère Childebrand et dévaste la région, reprenant Arles et Avignon, tout en repoussant le duc Mauronte dans Marseille ; soit en 739, date de la mort d'Abbon dont la charge de duc et de patrice, faisant ombrage à la nouvelle dynastie carolingienne, fut supprimée par Pépin le Bref, et dont les successeurs instituèrent, à la place de ces gouverneurs inamovibles, des inspecteurs généraux divisionnaires, appelés missi dominici, dont les fonctions étaient temporaires et révocables à la volonté du souverain[30].
Le titre de comte réapparaît vers 780, en liaison probable avec la nouvelle politique impériale dans le Midi de la France.
À la succession de Boson, sous le règne de Louis (890-928), on connaît :
Le titre de comte de Provence est attesté en 972[36] dans une charte du cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille[37].
Le comté de Provence est la continuité du comté d'Arles. Les rois de Bourgogne et de Provence avaient en effet confié l'administration de leur royaume à des comtes qui s'intitulèrent comtes d'Arles.
À la mort d'Hugues d'Arles, Conrad Ier le Pacifique, roi d'Arles, fils de Rodolphe II, morcelle le comté d'Arles en trois et nomme :
Guillaume et Boson marginalisent Griffon (peut-être tige de la Maison de Castellane)[38] et Guillaume meurt sans enfant ; en fait, on ne lui connaît qu'un fils, Archimbaud, clerc, ce qui explique l'absence de descendance[39]. Dans ces conditions Boson réunifie l'ancien comté d'Arles qui devient le comté de Provence. Le titre de comte d'Arles se transmettra parmi les descendants du fils aîné de Boson II.
947-968 : Boson II d'Arles († 968), comte d'Arles (949), époux de Constance de Provence[40].
Le comté de Provence est ensuite une possession indivise entre ses héritiers : à la mort d'un comte, ses fils deviennent tous comtes. Si le comte n'a pas de fils, le comté revient aux filles (ou sœurs) qui ne sont pas dotées.
Certains comtes se considérèrent suffisamment puissants pour s'intituler marquis de Provence. Ce titre se fixera définitivement dans la maison de Toulouse. L'extinction de la maison de Provence dans les mâles en 1093 et la transmission du comté dans plusieurs maisons (Toulouse, Urgell et Barcelone) met fin au régime de l'indivision et aboutit aux guerres baussenques et à deux partages. Le premier, en 1125, se fera entre les maisons de Toulouse (qui a le marquisat de Provence) et de Barcelone (qui a le comté de Provence), au mépris des droits des Urgell et un second partage, vers 1150 divisera le marquisat en deux entre les maisons de Toulouse et d'Urgell (qui a le comté de Forcalquier).
+1249-1271 : Jeanne de Toulouse (morte en 1271), marquise de Provence, comtesse de Toulouse, fille unique du précédent et épouse d'Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX de France, qui suit
À leur mort, en 1271, le marquisat de Provence, les comtés de Poitiers et de Toulouse reviennent à Philippe III de France, qui les rattache à la Couronne.
À sa mort, partage entre ses fils :
À la mort de Charles III, son cousin Louis XI, roi de France, écarte René II duc de Lorraine de la succession et annexe la Provence.
Inspiration, romans :