Né William Blake Crump à Tulsa, en Oklahoma, il est le fils de Donald et Lillian (Grommett) Crump (1897-1992). Son père aurait quitté la famille avant sa naissance. Sa mère s'est remariée à Jack McEdwards, qui est devenu son beau-père. McEdwards était le fils de J. Gordon Edwards, réalisateur de films muets. En 1925, McEdwards déménage avec sa famille à Los Angeles et devient producteur de films. Dans une interview accordée à Village Voice en 1971, Blake Edwards déclarait qu'il s'était « toujours senti éloigné, séparé, de [son] propre père, Jack McEdwards ».
Après le collège et le lycée à Los Angeles, il commence à travailler en tant qu'acteur durant la Seconde Guerre mondiale. Il sert par la suite dans les garde-côtes, période durant laquelle il se blesse gravement au dos.
Carrière
Après quelques seconds rôles au début des années 1940, Blake Edwards fait ses armes à la télévision : création du Mickey Rooney Show avec la complicité de Richard Quine, mais aussi des séries Mr Lucky et Peter Gunn Détective (1958). Après avoir écrit les scénarios de The Atomic Kid (1954) et My Sister Eileen (1955), il réalise son premier long métrage, Bring Your Smile Along en 1955.
Les relations de Blake Edwards avec Hollywood ont été émaillées de conflits parfois violents. Dans quelques-uns de ses films les plus célèbres (The Party, S.O.B., Ten ou Sunset), le cinéaste dépeint la « Mecque du cinéma » avec ironie, voire amertume, dressant un portrait peu flatteur où dépravation et cynisme font bon ménage.
Vie privée
Blake Edwards a été marié avec l'actrice Patricia Walker de 1953 à 1967, avant d'épouser, le , l'actrice Julie Andrews rencontrée sur le tournage de Darling Lili[5].
Dans le documentaire I Remember Me (2000), Blake Edwards parle de son combat contre le syndrome de fatigue chronique.
« élégance naturelle de la forme, humour insidieux et caustique, direction d'acteurs subtile et maîtrisée, sens aigu de la description sociale[6]. »
Dans les années 1960-1970, à part Woody Allen, Edwards serait « le seul grand auteur de comédies du cinéma américain[6] ».
Dans la série des Panthères roses, Blake Edwards mélange la comédie de situation, le dessin animé, le vaudeville et « le non-sens le plus délirant ». Il porte une attention particulière aux dialogues dont l'humour possède une « absurdité très soignée[6] ».
Lourcelles considère que le chef-d'œuvre de Blake Edwards est La Party qu'il juge, en 1992, comme la comédie la plus réussie et la plus drôle des vingt dernières années. Dans ce film, Edwards revient aux sources du cinéma muet avec une succession de catastrophes et de maladresses de plus en plus gigantesques mises en relief par sa mise en scène raffinée dans un unique décor clos[7].
↑Arnaud Schwartz, « Une panthère rose en habits noirs : le cinéaste américain Blake Edwards, maître de la comédie américaine des années 1960 et 1970, est décédé mercredi à l’âge de 88 ans », La Croix, (lire en ligne).
(en) Peter Lehman et William Luhr, Blake Edwards, 2 vol., Ohio University Press, 1981-1989
(en) Sam Wasson, A splurch in the kisser: the movies of Blake Edwards, Wesleyan University Press, 2009, 353 p. (ISBN9780819569158)
Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2010 : Edwards, Blake », L'Annuel du Cinéma 2011, Editions Les Fiches du cinéma, Paris, 2011, 752 p., p. 728-729, (ISBN978-2-902-51619-3)
Nicolas Truffinet, Entre-temps,Blake Edwards, éd. Playlist Society, 2016