Selon un sondage réalisé par l'International Cinematographers Guild, il fait partie des chefs opérateurs qui se sont révélés « les plus influents depuis la naissance du cinéma »[2].
Biographie
Né dans le Queens à New York, d'un père créateur de masques chez la Warner, Gordon Willis passe son enfance dans les salles de cinéma. Il commence une carrière de photographe et cadreur pour l'US Air Force 12 ans durant, où il réalise de nombreux documentaires.
En 1977, il entame avec Annie Hall une collaboration avec Woody Allen. Ils travailleront ensemble sur 8 films jusqu'en 1985. Par la suite, Allen aura du mal à trouver la même osmose avec ses chefs opérateurs.
En 1980, Willis réalise son propre film : Fenêtres sur New York (Windows). Le film est un flop : Gordon Willis est même nommé pour un Razzie Award du « pire réalisateur ».
La carrière de Gordon Willis ralentit à partir des années 1990 : il ne tourne que deux films durant cette décennie, ainsi que quelques publicités.
Willis est réputé pour sa photographie très sombre, qui lui vaudra le surnom de « Prince des Ténèbres » par son ami Conrad L. Hall. Par exemple, Willis n'éclaire pas constamment les yeux de son acteur, souvent dans l'ombre à cause d'une source zénithale, mais il demande à celui-ci d'attraper la lumière pour la « bonne réplique »[3]. Willis est également connu pour sa préférence à filmer durant les « heures magiques », les première et dernière heures du Soleil, imprégnant l'atmosphère d'une lueur dorée. Avec ses teintes orangées, Willis installe une lumière nostalgique pour les séquences du jeune Vito Corleone dans Le Parrain 2 - beaucoup de films copièrent ce procédé pour décrire l'Amérique d'avant la Seconde Guerre mondiale.
Parmi les légendes qui courent autour du Parrain, l'une rapporte que Willis a jeté une caméra35mm avec son magasin d'un pont, après une dispute avec son réalisateur Francis Ford Coppola.