Le prince Albert II est le fils du prince Rainier III (1923-2005) et de Grace Kelly (1929-1982), actrice américaine de renommée internationale, égérie du célèbre réalisateur Alfred Hitchcock.
Progressivement, Rainier III confie à Albert, prince héréditaire, une partie des responsabilités et des activités de la principauté. Ainsi le Prince est président de la délégation monégasque à l'Assemblée générale des Nations unies, depuis le . Le , c'est encore lui qui conduit la délégation de Monaco à Strasbourg pour la cérémonie officielle d'adhésion de la principauté au Conseil de l'Europe, comme 46e État membre de cette organisation.
Régence
Le , à la suite de l'aggravation de l'état de santé de son père, placé en réanimation au centre cardio-thoracique de Monaco, il devient « régent de Monaco »[6]. Il assure la régence jusqu'au décès de Rainier III, survenu le .
Prince souverain
Accession au trône
Albert devient le quatorzièmeprince souverain le . Depuis son accession au trône, Albert II s'est consacré à son rôle de chef d'État. Il continue à vouloir imposer un rayonnement de Monaco au-delà des frontières de ce pays (souverain depuis 1297) notamment dans le domaine du développement durable qui lui tient à cœur. Dès sa première année de règne, il a effectué des visites de courtoisie en France, en Italie, au Vatican et il est intervenu devant l'Assemblée générale des Nations unies. La première nomination au sein de son cabinet est Georges Lisimachio[7].
Années 2010
En 2008, il a apporté son soutien au projet de Nicolas Sarkozy d'Union pour la Méditerranée. Il a continué à accomplir de nombreux voyages à travers le monde sur les cinq continents où il est reçu par les principaux chefs d'État et responsables économiques de ces pays.
Homme politique, diplomate, Albert II veut développer l'État de Monaco, son tourisme, son industrie et son secteur immobilier florissant. Il entend surtout rompre avec l'image de paradis fiscal qui colle au Rocher.[réf. nécessaire]
Soucieux du développement de la principauté, le prince Albert a annoncé, en , un grand projet d'extension vers la mer à l'est de Monaco. Ce projet, baptisé projet du Portier, d'une superficie de 5 à 6 hectares devrait engendrer une nouvelle dynamique et visibilité tout en générant de nouveaux revenus pour Monaco. Le prince Albert, également préoccupé par l'écologie et le développement durable, a souhaité que les nouvelles constructions soient à taille humaine, laissent place à de nombreux espaces verts et ne perturbent que très peu les fonds marins[8].
Années 2020
Le prince Albert II fête son 62e anniversaire le , et ses 15 ans de règne le . En 2018, sur le plateau de Public Sénat, il évoquait une possible abdication d'ici « quelques années » s'il ne se sentait « plus capable d'assumer physiquement ses fonctions »[9].
En 2022, Georges Lisimachio, son chef de cabinet prend sa retraite après 17 ans au Palais[10].
En 2023, Le prince Albert II limoge brutalement son chef de cabinet Laurent Anselmi ainsi que son comptable Claude Palmero après un revirement de position inexpliqué dans le scandale médiatique des Dossiers du Rocher[11].
Albert II est membre du Comité international olympique (CIO) depuis 1985 et président de la Fédération monégasque de natation depuis 1983, du Yacht Club de Monaco depuis 1984, de la Fédération monégasque d'athlétisme depuis 1984, du Comité olympique monégasque depuis 1994 et de la Fédération monégasque de pentathlon moderne depuis 1999. Il est de surcroît membre de l'Honorary Board du Comité international paralympique[12].
Il dirige également Peace and Sport, une organisation pour la paix et le sport basée en principauté de Monaco qui utilise le sport comme instrument de paix et de stabilité sociale en intervenant dans les zones post-conflictuelles, d'extrême pauvreté ou en rupture de cohésion sociale.
Le , il vend 38 voitures anciennes aux enchères, dont plusieurs provenaient du musée monégasque consacré aux automobiles, pour un montant total de 1,18 million d'euros[13],[14].
À l'occasion de la cérémonie d'inauguration du 75e congrès de l'Association internationale de la presse sportive (AIPS), qui s'est déroulée à Innsbruck en marge des premiers Jeux olympiques d'hiver de la jeunesse, le prince Albert II a reçu en un Power of Sport Award. La distinction marque son « engagement exceptionnel à mettre le sport au service de la Paix dans le monde ».
Le prince, radioamateur, a eu à titre honorifique en tant que président d'honneur de l'Association des radioamateurs de Monaco l'indicatif d'appel 3A0AG, qu'il n'a toutefois jamais utilisé ni autorisé un autre radioamateur licencié à utiliser. Cet indicatif ne figure d'ailleurs pas dans la liste officielle des radioamateurs de Monaco[19] bien que figurant sur divers sites[20].
En , lors d'une cérémonie à Monte-Carlo en présence d'Albert II, le navire d'exploration polaire et de croisière Silver Explorer a été rebaptisé Prince Albert II. Il a conservé ce nom jusqu'en 2011.
Le prince Albert est passionné de peinture, sculpture et photographie. Il possède une collection prestigieuse, héritée ou constituée au fil des ans, dont il prête régulièrement les plus belles pièces pour des expositions. Ses thèmes de prédilection sont : Monaco et la Côte d'Azur, la peinture flamande des XVIIe et XVIIIe siècles, la période 1860-1930, « l'école de Nice ». Il pratique un mécénat actif, soutenant les ateliers d'artistes (espaces mis à disposition d'artistes à Monaco) et a été déterminant dans le développement du Nouveau musée national de Monaco.[réf. nécessaire] Il est également intéressé par la philatélie et très attentif au développement de sa collection numismatique[21].
Controverses
Robert Erlinger
En 2023, Heidi.news indique que l'agence suisse Alp Services a contribué pour le compte du prince Albert II de Monaco à « salir Robert Eringer, l’ancien chef des services de sécurité de la principauté qui, licencié brutalement, menace de révéler des secrets compromettants sur son altesse »[22].
Cette opération « Kazou » invente une experte en psychologie pour détruire la réputation de Robert Eringer, elle aura été facturée 1,5 million de francs par l'entreprise Alp Services[22].
Dossiers du Rocher
Des perquisitions sont effectuées à la mi-juillet 2023 chez quatre personnalités réputées proches du prince et de son père, dans une affaire d'un possible scandale immobilier : des « archives sensibles » pouvant éclabousser la famille princière sont saisies[23].
À la suite de ces événements, Albert II procède à de nombreux limogeages dans son entourage après avoir renouvelé sa confiance à ces personnes dans un premier temps. Cette volte-face autoritaire inquiète l'avocat et ancien bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur quant à l'État de droit dans la Principauté[24] et suscite des interrogations quant à une mise sous influence[25]. Dans l'entourage immédiat du souverain, son ami d'enfance et avocat Thierry Lacoste, se déclare « effaré par ce naufrage »[26].
Début 2024, Le Monde publie une longue enquête sur les coulisses financières de la Principauté, révélant une gestion opaque du budget de la famille princière[27], un usage de fonds secrets à des fins d'espionnage[28] et une corruption rampante notamment sur le marché de l'immobilier[29].
Fortune
Il possède une fortune estimée à deux milliards d'euros, dont 258 millions seraient logés dans des paradis fiscaux selon Claude Palmero, l'ancien gestionnaire de fortune du prince et de la principauté Cet argent serait détenu dans des paradis fiscaux non pour des raisons fiscales, la famille princière étant peu ou pas taxée à domicile, mais plutôt par discrétion, une partie de ses revenus provenant du rendement locatif [30].
Depuis toujours, la vie privée des têtes couronnées, et particulièrement celle de Monaco, est scrutée par la presse mondaine et internationale. Longtemps, le prince Albert a réussi à être discret et à ne pas faire l'objet de la curiosité des médias en refusant tous les entretiens. Mais, dès le milieu des années 1990, il devient, à son tour, une personnalité surexposée et les journaux traquent ses nombreuses conquêtes féminines. Ainsi selon cette presse, il aurait noué des relations intimes avec Brooke Shields, Claudia Schiffer, Naomi Campbell ou encore Victoria Silvstedt[31].
Le prince Albert a eu deux enfants nés hors mariage et non légitimés judiciairement, donc non dynastes : Jazmin Grace Grimaldi, née en 1992 à Palm Springs (Californie) aux États-Unis, d'une relation pendant l' avec Tamara Rotolo, jeune femme américaine en vacances sur la Côte d'Azur, et Alexandre Grimaldi né le à Paris d'une relation avec Nicole Coste, hôtesse de l'air d'origine togolaise, et reconnu par ses parents auprès de la justice française.
En 2007, pour la première fois, le prince aborde sa vie privée dans un documentaire, Albert II, le prince méconnu. Dans ce film de 52 minutes, il aborde un grand nombre de sujets : les rumeurs sur son homosexualité supposée à l'époque, les accusations de blanchiment d'argent à Monaco, le mauvais caractère de son père, le souvenir de sa mère Grace Kelly, etc.[32].
Le , par un communiqué officiel, Albert II annonce ses fiançailles avec Charlene Wittstock, une nageuse sud-africaine avec qui il entretient une relation depuis 2006. Le mariage civil a lieu le , le mariage religieux le lendemain.
Le , le palais annonce officiellement la grossesse de la princesse Charlène[33] et en octobre, il est précisé la naissance de jumeaux pour la fin de l'année. Le naissent une fille et un garçon[34], portant le prédicat d'altesse sérénissime :
Comprenant que la France n'acceptera jamais qu'un Allemand monte sur le trône de Monaco, Guillaume de Wurtemberg renonce à ses droits de succession à ce trône le . Toutefois, le prince Albert Ier, sur le conseil du Parlement monégasque et avec l'accord des autorités françaises (dans le cadre du protectorat), était libre de modifier officiellement, et valablement, les règles de succession au trône monégasque (y inscrivant le droit de succession par adoption), comme son arrière-petit-fils Rainier III le fera par la suite lui aussi, et de ce fait, entraînant toute revendication, même officielle, d'un membre éloigné de la famille Grimaldi, comme irrecevable.
Rainier III (de son nom de naissance Rainier Louis Henri Maxence Bertrand Grimaldi; né le à Monaco et mort le à Monaco) est le prince de Monaco de 1949 à 2005.
Pièces commémoratives de 2 euros consacrées au 10e anniversaire du mariage entre le prince Albert II et la princesse Charlène, en 2011. 15000 exemplaires sont disponibles[64].
La fortune de la famille Grimaldi
Sa fortune est estimée, en 2013, à 1 milliard d'euros[65], ce qui en fait l'un des plus riches souverains d'Europe.
Philippe Delorme, Albert II de Monaco, les surprises du prince, éd. Michel Lafon, 2006 (ISBN978-2-7499-0501-3).
Didier Laurens, Monaco : un pays ensoleillé dirigé par un prince magnifique, collection Les Docs, Hachette littératures, 2007.
Jean-Fred Tourtchine, Le Royaume de Bavièrevolume III — La Principauté de Monaco, coll. Les Manuscrits du Cèdre. Dictionnaire historique et généalogique, CEDRE (Cercle d'études des dynasties royales européennes), 289 pages, (ISSN0993-3964).
↑Gérard Davet (envoyé spécial à Monaco) et Fabrice Lhomme (envoyé spécial à Monaco), « Monaco : plongée dans les secrets financiers de la famille princière : Monaco, les cahiers secrets 1/4 », Le Monde, , p. 18-20 (lire en ligne, consulté le )
↑Gérard Davet (envoyé spécial à Monaco) et Fabrice Lhomme (envoyé spécial à Monaco), « À Monaco, fonds spéciaux et missions discrètes dans l’ombre du souverain : Monaco, les cahiers secrets 2/4 », Le Monde, , p. 20-21 (lire en ligne, consulté le )
↑Gérard Davet (envoyé spécial à Monaco) et Fabrice Lhomme (envoyé spécial à Monaco), « À Monaco, la chute de l’homme qui en savait trop : Monaco, les cahiers secrets 3/4 », Le Monde, , p. 20-21 (lire en ligne, consulté le )
↑Vidéo de la visite d'État de Monaco en Lituanie, .
↑Le page du mariage du Prince cite 3.3) Grand-croix de l'Ordre pro merito Melitensi (Malte) et le site de l'ordre souverain de Malte cite, à la page « LE GRAND MAÎTRE REÇOIT LE PRINCE ALBERT DE MONACO » : « Le Grand Maître a remis au prince le collier du Mérite de l'ordre souverain de Malte ».