Tous ces titres ont été reçus par la maison de Monaco, avec leurs terres, à des époques différentes et de manières différentes. Les titres français sont considérés comme éteints en France depuis 1949. Pour en comprendre l'origine, il faut tout d'abord les différencier selon l'autorité qui les a conférés.
Les titres italiens
Les seigneurs de Monaco possédaient des fiefs italiens, en territoire espagnol dont ils furent privés lors du retournement d'alliance de 1642 en faveur de la France. Le plus fameux était le marquisat de Campagna dans le royaume de Naples. À la suite de cette confiscation, le prince Honoré II remit ses insignes de la Toison d'Or. Ces titres ne leur appartiennent plus et ne sont donc plus mentionnés[2].
Les titres espagnols
Les Grimaldi possédaient également des titres en Espagne, à l'époque du protectorat espagnol sur Monaco. Ayant perdu leurs fiefs de la péninsule Ibérique lorsque le protectorat fut accordé à la France, ils reçurent en contrepartie de nouveaux fiefs français.
En dehors de celui de Prince de Monaco, tous les titres de noblesse français portés par l'actuelle famille de Monaco sont considérés comme éteints depuis 1949 (décès de Louis II de Grimaldi). En effet, ils se transmettent comme la noblesse par filiation masculine et légitime, ou à défaut doivent faire l'objet d'une nouvelle érection.
En application du traité de Péronne, Louis XIII érigea les terres du Valentinois en duché-pairie héréditaire de Valentinois. Par le même traité, le roi lui donnait le comté de Carladès (comprenant la baronnie de Calvinet) ainsi que les baronnies des Baux, du Buis[3] et la seigneurie de Saint-Rémy-de-Provence. Des lettres patentes prises en janvier 1643 précisent que le duché est héréditaire par les filles à défaut de mâle, mais pas la pairie[4]. Les deux baronnies des Baux et du Buis, ainsi que la seigneurie de Saint-Rémy furent érigées en marquisat héréditaire en faveur de son fils.
Louise-Hippolyte de Monaco fut la seule héritière de la principauté au décès de son père, mais mourut en couches ou de la variole la même année. C'est son mari, Jacques de Goyon de Matignon qui porta le titre de prince de Monaco, et la terre de Valentinois fut à nouveau érigée en duché-pairie héréditaire en sa faveur, et en celle de ses descendants mâles, par lettres patentes de Louis XV datées de [4].
Titres héréditaires de Jacques de Goyon de Matignon
Les titres, créés par les rois de France se transmettaient selon les lois et usages français de la noblesse, par filiation légitime, de préférence aînée et masculine.
Ces titres se sont transmis jusqu'en 1949, date de la mort de Louis II de Monaco, sans postérité légitime, ni proches parents susceptibles de se substituer.
Il laissait une fille naturelle, Charlotte de Monaco, qui parvint à hériter du patrimoine de la principauté en étant adoptée. Mariée en 1920 au comte Pierre de Polignac, elle fut la mère du prince Rainier III.
De ce fait, l'actuelle famille de Monaco n'est plus considérée comme noble en France qu'en tant que branche cadette des Polignac, et les titres français qu'elle porte sont définitivement éteints.
L'ensemble de ces titres pouvaient se transmettre par les femmes en cas d'absence d'héritier mâle[réf. nécessaire]. Cela se produisit plusieurs fois et c'est Louise d'Aumont, arrière-petite-fille de ce couple qui en hérita. En épousant le prince Honoré IV de Monaco, ses successeurs purent y prétendre à leur tour, et ce, jusqu'en 1949.
En effet, quand Rainier III, fils de la fille illégitime de Louis II de Monaco accéda au pouvoir en 1949, il les reprit également. Cependant, c'était en toute irrégularité car ces titres étaient non transmissibles par bâtardise. Logiquement, c'est le duc d'Urach, descendant de l'éphémère roi Mindaugas II de Lituanie, et descendant de Louise d'Aumont, qui en serait l'actuel détenteur légitime. Mais les Urach, en renonçant à leurs droits sur Monaco semblent aussi avoir renoncé aux autres titres.
Titres de Pierre de Polignac
Le père de Rainier III était Pierre de Polignac, quatrième fils de Maxence, dit comte de Polignac. Avec son mariage, il quitta son nom pour prendre celui de Grimaldi et porta le titre (monégasque et non français) de duc de Valentinois. Du reste, la famille de Polignac continue d'exister.
Les princes de Monaco ont parfois créé des titres pour des membres de leur famille et il leur arrive de reprendre des titres que portait l'ancienne famille de Monaco dont ils ont hérité. Ainsi, le prince Florestan Ier, frère cadet du prince Honoré V, a porté le titre de comte Grimaldi de Monaco en raison de son mariage de rang inférieur. Albert Ier a donné à sa petite-fille Charlotte Grimaldi, le titre de Mademoiselle de Valentinois puis de duchesse de Valentinois. L'époux de celle-ci, Pierre de Polignac, fut titré duc de Valentinois. Honoré V de Monaco, avait donné à son fils illégitime le titre, devenu de courtoisie, de marquis des Baux.
Au XXe siècle, le prince Rainier III a attribué le titre de baronne de Massy à sa sœur Antoinette, et à sa descendance légitimée qui porte aujourd'hui de Massy comme patronyme[5]. Il a également attribué le titre de marquis des Baux[6] à son fils Albert, alors prince héréditaire.
Au XXIe siècle, le prince Albert II a attribué le titre de comtesse de Carladès[7] à sa fille Gabriella. Il a également attribué le titre de marquis des Baux[8] à son fils Jacques, prince héréditaire. En 2020, il concède le titre de baron de Massy[9] à son cousin germain, Christian-Louis de Massy (né en 1949), fils de la princesse Antoinette de Monaco, et celui de baron Taubert[5], à Jean-Léonard Taubert de Massy, petit-fils de la princesse Antoinette.
Jean-Fred Tourtchine, Le Royaume de Bavière volume III — La Principauté de Monaco, collection Les Manuscrits du Cèdre. Dictionnaire historique et généalogique, CEDRE (Cercle d'études des dynasties royales européennes), 289 pages, avril 2002, ISSN 0993-3964
Maurizio Ulino, L'Età Barocca dei Grimaldi di Monaco nel loro Marchesato di Campagna, Giannini editore, Napoli 2008. (ISBN9788874314133)