L'équipe de Belgique de football commence la saison de bien meilleure manière en 1960 qu'elle ne l'avait fait les dernières années en enchaînant trois victoires et un partage; la deuxième partie est toutefois de moins bonne facture avec quatre défaites en cinq rencontres.
Le , Constant Vanden Stock remporte sa première victoire (1-0)[1] face à la France au Heysel. Le déroulement de la rencontre n'avait néanmoins pas été au goût du président du comité de sélection des Bleus, Alexis Thépot, qui était totalement hors de lui à l'issue du match, qualifiant les Belges de matraqueurs et dénonçant l'attitude partisane, selon lui, de l'arbitre suisseGottfried Dienst. Raymond Kopa fut lui plus mesuré, ne considérant pas que les Diables Rouges aient joué de manière particulièrement brutale, en tous cas pas vis-à-vis de lui, mais faisant remarquer que la ligne d'attaque noir-jaune-rouge n'avait pas encore été en mesure de compenser le départ d'une personnalité comme Jef Mermans et déplorant la défaite, amère, de ses couleurs.
Un mois plus tard, les Belges reçoivent la Suisse et s'imposent (3-1)[2] avant de partager l'enjeu (1-1)[3] face au Chili pour la première rencontre officielle entre les deux nations. Les Chiliens effectuaient une tournée en Europe, en préparation à la Coupe du monde à laquelle ils prenaient automatiquement part en tant que pays organisateur, et s'étaient inclinés lourdement (6-0)[4] lors du match d'ouverture face à la France.
Fin avril, les Diables Rouges mettent fin à six années de disette et une série de neuf rencontres sans victoire face à leurs voisins du Nord, la Belgique s'impose enfin (2-1)[5],[6],[7] face à des Oranje en manque d'inspiration.
Fin mai, les Belges se déplacent pour la première fois à Sofia pour y affronter la Bulgarie et s'inclinent (4-1)[8] après avoir pourtant réussi à ouvrir le score et mener (0-1) à la pause.
Le tournoi final du premier Championnat d'Europe des nations (Euro 1960), a lieu en France, du au , et a été remporté par l'URSS, après une victoire (2-1 après prolongations) en finale contre la Yougoslavie à Paris[9],[10]. Le championnat se dispute par matchs éliminatoires aller et retour jusqu'en demi-finale. Les débuts se traduisent par un échec sportif, seules 17 équipes se sont inscrites volontairement aux éliminatoires[11]. Outre le forfait italien, plusieurs équipes représentées à l'UEFA, dont l'Allemagne de l'Ouest, l'Angleterre ou encore la Belgique et les Pays-Bas votent contre le projet porté par Pierre Delaunay (le fils d'Henri) et ne participent pas à la compétition.
Le tournoi de football aux Jeux olympiques d'été de 1960 a eu lieu, lui, du au en Italie et a vu la Yougoslavie décrocher la médaille d'or. C'est le dernièr tournoi olympique que la FIFA reconnaît car, en 1999, la fédération internationale décide que les matchs de football disputés dans le cadre des Jeux olympiques à partir de 1960 ne comptent pas comme sélection nationale en équipe A[12],[13]. À partir de 1980, le tournoi permet, tout d'abord, le développement de ce sport sur les continents asiatique et africain où les JO sont très médiatisés ; ensuite devant le succès des JO de 1984 à Los Angeles (victoire de la France) et des JO de 1988 à Séoul (victoire de l'Union soviétique), la FIFA décida en 1992 d'élargir la participation des joueurs amateurs à tous les joueurs de moins de 23 ans, avec la possibilité d'appeler au maximum trois joueurs plus âgés[14].
Début octobre, les Diables Rouges reçoivent leurs homologues néerlandais pour la seconde fois de l'année et doivent s'avouer vaincus (1-4) [15],[16],[17],[18],[19] dans une partie au cours de laquelle les Bataves étaient parvenus à louper deux coups de pied de réparation et dont deux de leurs buts furent à mettre au crédit des Belges : une erreur du gardien de butgantoisArmand Seghers avait permis à Henk Groot d'ouvrir la marque et un centre de Piet van der Kuil(nl) fut propulsé dans le but belge par leur propre stoppeur, le DaringmanCharles Saeys. La presse néerlandaise soulignait de manière unanime une rencontre d'un niveau particulièrement décevant, d'un tempo extrêmement lent, où les maladresses de part et d'autre furent légions et dont le seul intérêt fût la victoire finale des Pays-Bas qui fêtaient pour l'occasion leur 250e duel international.
La Belgique commence quinze jours plus tard les éliminatoires pour la Coupe du monde au Chili face à la Suède à Stockholm. Le tirage au sort[20] avait désigné les Scandinaves et la Suisse comme adversaires des Belges dans un groupe où seul le vainqueur était qualifié. La composition de l'équipe belge avait été remaniée en profondeur après le match décevant face aux Pays-Bas et la première mi-temps de bonne facture des Diables Rouges n'avait pas laissé présager d'une défaite (2-0)[21],[22] qui se dessina malheureusement assez rapidement après la pause. Paul Van Himst, futur quadruple soulier d'or et recordman de sélections et de buts, était à l'occasion sélectionné pour la première fois et devient le plus jeune international, âgé d'à peine 17 ans et 17 jours. Il allait devenir l'une des figures du football belge en particulier, et du sport belge en général au même titre qu'Eddy Merckx et Jacky Ickx.
Une belle et inattendue victoire (2-1)[23],[24] à domicile face à la Hongrie, qui n'était toutefois plus que l'ombre du Onze d'or de la décennie écoulée, clôture le mois avec l'espoir de renverser la vapeur dans la course à la qualification pour le Chili.
Malheureusement, c'est une défaite (2-4)[25],[26],[27],[28] qui sanctionne les Belges lors de la réception de la Suisse au Heysel fin novembre. Dominants en première période, les Diables Rouges semblaient en mesure de continuer sur la lancée de leur victoire face aux Magyars mais devaient néanmoins rejoindre les vestiaires à la mi-temps avec un déficit (1-2) et finir par s'incliner face à une Nati défendant bec et ongles leur avance au moyen d'un jeu musclé dont furent principalement victimes Laurent Verbiest et Jacques Stockman, tous deux devant quitter l'aire de jeu pour se faire soigner. C'est sous les sifflets des supporters belges que les Helvètes quittèrent la pelouse en fin de rencontre alors que la Belgique venait sans doute d'hypothéquer définitvement ses chances de participation à la grand messe du football mondial.
↑(nl) « Belgie – Zwitserland », sur delpher.nl, Nieuw Suriname : Surinaams nieuws- en advertentieblad, (consulté le )
Bibliographie
COLIN, François. Les Diables Rouges : 1900-2014 / François Colin ; [traduction du néerlandais : Étienne Terroir]. - Bruxelles : Racine, 2014. - 1 vol. (204p.) : ill., couv. ill en coul. ; (ISBN978-2-87386-892-5)
HUBERT, Christian. Le siècle des Diables rouges / Christian Hubert. - Bruxelles : Luc Pire, 2006. - 1 vol. (152p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN2-87415-684-1)
Collectif. Le Dictionnaire des Diables Rouges / Bruno Govers, Pierre Bilic, Claude Henrot, Bruno Dubois, Pierre Danvoye. - Bruxelles : Euro Images Productions, 2000. - 1 vol. (320p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN978-9-0766-2811-0)
GULDEMONT, Henry. 100 ans de football en Belgique: 1895-1995, Union royale belge des sociétés de football association / Henry Guldemont, Bob Deps. - Bruxelles : Vif éd., 1995. - 1 vol. (312 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 31 cm. (ISBN90-5466-151-8) (rel.).
HUBERT, Christian. Les diables rouges (édition revue et augmentée) / Christian Hubert. - Tournai: Gamma, 1981. - 1 vol. (253p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN2-7130-0494-2)