Romane Sarfati, directrice générale / Valérie Jonca, directrice de la création et de la production (manufacture) / Charlotte Vignon, directrice du patrimoine et des collections (musée)
Sèvres - Manufacture et Musée nationaux réunit la manufacture de porcelaine de Sèvres en activité depuis le XVIIIe siècle et le musée national de Céramique créé au siècle suivant, situés à Sèvres dans les Hauts-de-Seine.
Une diversité d'artistes invités produisent à la manufacture des œuvres et objets d'art en porcelaine. Le musée conserve des céramiques du monde entier et de toutes les époques (poterie, faïence, grès, porcelaine de Sèvres et d'ailleurs).
En 1756, la manufacture est transférée à Sèvres dans un bâtiment construit à l'initiative de Madame de Pompadour, à proximité de son château de Bellevue[1].
Long de 130 mètres et haut de quatre étages[réf. nécessaire], il est édifié entre 1753 et 1756 par l'architecte Lindet et sous la supervision de l'ingénieur Jean-Rodolphe Perronet à l'emplacement de la ferme dite « de la Guyarde »[1]. De part et d'autre du pavillon central, surmonté, à l'étage des combles, d'un fronton sans sculpture portant l'horloge de l'ancienne verrerie royale, le bâtiment se développe sur deux longues ailes terminées par des pavillons d'angle aux deux extrémités. Le pavillon central est précédé d'une cour dite du public, fermée par une grille en fer forgé. Face à la manufacture est aménagée une demi-lune pour permettre le stationnement des carrosses des visiteurs[2].
Au rez-de-chaussée, le bâtiment renfermait les réserves de terres, le bûcher et les dépôts de matières premières. Le premier étage abritait les ateliers de moulage, de plâtrerie, de sculpture et de gravure ainsi que les fours. Au deuxième étage se trouvaient les sculpteurs, tourneurs, réparateurs et garnisseurs. Enfin, l'étage sous comble abritait les peintres, doreurs, animaliers et figuristes[2].
En 1756, Louis XV achète l'ensemble des actions de Sèvres et en devient l'unique actionnaire[3]. La manufacture est ensuite rattachée au domaine de la Couronne en [4].
Mise au point de la porcelaine dure
À l'origine, la manufacture produit une porcelaine tendre, dont Louis-François Ier Gravant a découvert le secret de fabrication. Dans son inventaire après décès du 11 mars 1765, il est désigné comme « inventeur des porcelaines de la manufacture royale établie à Sèvres ». Cette activité est continuée par son fils, Louis-François II Gravant[5].
Le gouvernement, et en particulier le contrôleur général des finances Henri Jean Baptiste Bertin (qui ne devient ministre qu'en 1763 et commissaire du roi responsable pour Sèvres à partir de 1767[6]), s'inquiète toujours de l'avance qu'a prise l'Allemagne dans le domaine de la porcelaine dure[7]. Bertin est désigné responsable de la production de porcelaine à pâte dure en 1759. À partir de novembre 1759, la manufacture acquiert plusieurs pièces de porcelaine de Frankenthal peintes de scènes de chasse, avec des bords dorés et un décor rococo. Le 21 mars 1760, Bertin demande à Jacques-René Boileau, directeur (1753-1772) de Sèvres, d'établir un questionnaire destiné à Paul-Adam Hannong, qui y répond le 25 avril[6] ; mais ce dernier meurt le 31 mai 1760[7] ; une lettre de Pierre-Antoine Hannong (second fils de Paul-Adam) datée du 21 janvier 1781 indique que ce dernier est mort avant que la transaction ait pu être finalisée[6].
De nouvelles ouvertures sont faites à Joseph-Adam Hannong (fils aîné de Paul-Adam), qui se dit possesseur de secrets particuliers ; mais ce dernier se montre encore plus difficile que son père. Et Boileau, qui se déplace jusqu'à Frankenthal, s'assure que ces secrets ne diffèrent en rien de ceux communiqués en 1753[7]. Les responsables de Sèvres s'adressent alors à Pierre-Antoine, qui se montre plus accommodant. Pierre-Antoine signe le 29 juillet 1761 chez le notaire Vivien du Châtelet à Paris un acte de vente « des procédés secrets de la porcelaine, au directeur de la manufacture royale de Sèvres, le sieur Boileau, dûment autorisé à traiter de ce marché, moyennant la somme de 6 000 livres en espèces et de 3 000 livres de rente viagère… »[8].
Après signature, Sèvres se rend compte que la recette est inapplicable faute de matière première ; car le premier gisement français de kaolin n'est découvert qu'en 1765 et c'est seulement à partir de cette date que Sèvres peut tirer profit du secret acheté
Entre-temps, Pierre-Antoine a dû accepter la résiliation du contrat, moyennant 4 000 livres comptant et une pension viagère de 1 200 francs[8]. Boileau paye les 4 000 livres à Pierre-Antoine le 27 août 1765[9]. Une convention est également passée selon laquelle Pierre-Antoine doit venir à Sèvres faire des essais de son procédé en présence des chimistes Jean Hellot et Pierre Joseph Macquer[10] ; retardées par les démêlés avec son frère, la saisie des terres expédiées de Strasbourg et la vente de la manufacture de Frankenthal, des expériences concluantes ne se déroulent qu'en 1763. Il remet alors à Boileau un cahier contenant les secrets de la porcelaine dure, les indications nécessaires à la construction des fours et celles pour la préparation de la couverte et des couleurs. Selon Lechevallier-Chevignard (op. cit., directeur de la manufacture entre 1920 et 1938), c'est en juin 1763 que Louis XV accorde la rente viagère de 1 200 livres (au lieu des francs indiqués par Tainturier), en paiement de la « satisfaction de ses travaux dans la manufacture de Sèvres ». Ces expériences coûtent plus de 14 000 livres à la manufacture. Pierre-Antoine continue ses essais jusqu'en 1765, année d'un procès-verbal constatant qu'il « n'a pas une connaissance exacte des secrets, composition et manipulation »[11],[n 1].
En 1763, le chevalier d'Aigremont, ambassadeur de France à Coblence, avertit Bertin que le directeur de la manufacture de Kelsterbach est disposé à apporter à Sèvres ses procédés de fabrication. Le conseiller d'État Jacques-Dominique de Barberie de Courteilles, consulté, n'est pas enthousiaste mais, malgré son avis, Bertin fait venir ce personnage qui arrive en août 1764 : c'est l'arcaniste Christian Daniel Busch, qui en 1753 a déjà vécu « aux crochets de la manufacture » sans lui apporter quelque information valable. Il est autorisé à faire — à ses frais — des essais à Sèvres. Il fait construire un four, dit attendre l'arrivée de matières premières et vit encore quelques mois « aux dépens de la manufacture »[11],[12].
En réalité, les recettes sont connues : ce qui manque, c'est le kaolin[11].
Découverte du kaolin français
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Le comte Louis-Léon de Brancas-Laugarais s'attribue la découverte du kaolin français. Il fabrique de la porcelaine avec de la terre de Maupertuis près d'Alençon, et l'Académie reconnaît que sa fabrication « est aussi belle que celle du Japon ».
Jean-Étienne Guettard, géologue et ancien collaborateur du duc d'Orléans, proteste qu'il a établi en 1750 l'identité des terres de Maupertuis avec des échantillons venus d'Extrême-Orient et affirme en avoir informé l'Académie dès ce moment.
S'ensuit une série de communications à l'académie des sciences en 1764, pour revendiquer l'antériorité de la découverte.
Dans le même temps, Macquer dit avoir fabriqué à Sèvres de la porcelaine aussi belle et aussi résistante que celle de Hannong, avec des matières premières uniquement françaises. Il envoie des échantillons à Courteille et lui demande que les comptes-rendus de ses expériences soient déposés dans l'armoire des secrets de la manufacture[13].
Entre 1765 et 1770, Jean-Baptiste Darnet, chirurgien, découvre un gisement de kaolin à Saint-Yrieix-la-Perche au sud de Limoges. Le , le comte de Thy de Milly de l'Académie des sciences de Paris, communique à l'académie un mémoire sur la composition de la porcelaine dure. Ce mémoire est publié en 1777 dans l'Encyclopédie, à l'article nommé « Porcelaine »[14]. Ces travaux sont issus de ses observations effectuées dans les différentes manufactures établies en Allemagne, notamment en Saxe. « Jusqu'à cette époque, on n'avait fait dans les manufactures de porcelaine établies en France, sans excepter celle de Séve [Sèvres], que des porcelaines vitreuses, qui n'avaient que l'apparence extérieure de Porcelaine, mais qui n'en avaient aucune des qualités réelles… »[15].
Commercialisation
Des vases de porcelaine à pâte dure furent commercialisés fin 1773[16].
Le fond écaille apparaît à Sèvres en 1790. Il est employé en 1800 pour les vases Cordelier destinés à la galerie d'Apollon au château de Saint-Cloud en l'an X et en 1803 sur le service écaille utilisé par l'Empereur au palais des Tuileries[17],[n 2].
De 1800 à 1847, la manufacture prend son essor et acquiert sa renommée internationale sous la direction d'Alexandre Brongniart, nommé par Claude Berthollet.
En 1875, la manufacture est déplacée dans des bâtiments spécialement construits par le gouvernement, en bordure du parc de Saint-Cloud. C'est dans ces lieux que la production se poursuit au XXIe siècle.[réf. nécessaire]
À la manufacture de Vincennes, en plein développement, en 1748, on crée une « fleurisserie » composée d'une vingtaine de jeunes filles sous la direction de Mme Gravant. Elle est en activité jusqu'en 1753, date à laquelle l'on interdit les femmes au sein de la manufacture. En 1756, Sèvres compte deux cents employés de sexe masculin.
« […] les rares femmes qui continuèrent de travailler à Vincennes puis à Sèvres, après cela (la fleurisserie), le firent désormais chez elles, apportant et reprenant chaque jour, en dépit des risques de casse, les ouvrages délicats de peinture ou de brunissage. »
— Jean-Paul Desprat, Bleu de Sèvres (1759-1769), Éd. du Seuil, Paris, juin 2006.
Fabrication de la porcelaine
Le kaolin provenait traditionnellement de Saint-Yrieix, près de Limoges. Actuellement[Quand ?], les sources se sont diversifiées. La couverte, destinée à être appliquée comme émaillage sur la pâte de kaolin après cuisson, est constituée principalement de pegmatite de Marcognac, mélange de feldspath et de quartz[18].
Le bleu de Sèvres est une couleur caractéristique de la manufacture[19]. Il s'agit d'un oxyde de cobalt qui est incorporé dans la couverte.
Pièces du service « à frise riche en couleurs et riche en or » livré par la manufacture pour la reine Marie-Antoinette en 1784.
Pierres à moudre.
Fours du XIXe siècle
Le céramiste Ambroise Milet entre à la manufacture où il est nommé successivement « directeur des fours et des pâtes » et « chef de fabrication » avant de quitter la manufacture en 1883. L'une des plus grandes tâches d'Ambroise Milet est la construction de six grands fours à bois en 1877. En 1993, ces fours sont classés monuments historiques[21].
Les fours se composent d'un corps cylindrique séparé en trois niveaux, celui du bas dénommé premier laboratoire (diamètre 2,60 m hauteur 3 m), au milieu le second laboratoire (diamètre 2,60 m hauteur 2 m), et en haut le cône de cheminée (2 m). L'alandier est une ouverture dans le bas du premier laboratoire (hauteur 1 m, largeur 0,58 m et profondeur 0,29 m)[22].
Dans la voûte, entre le premier et le deuxième laboratoire, se trouve un grand carneau au centre et neuf petits sur le pourtour. Ces carneaux permettent de guider les flammes et d'évacuer les gaz brûlés. Des grilles appelées « garde-feux » y sont disposés pour diviser la flamme.[réf. nécessaire]
Dans le bas du deuxième laboratoire, de petits alandiers permettent d'augmenter encore la température. Le four possède quatre foyers pour bien répartir la chaleur.[réf. nécessaire]
Le bois utilisé pour chauffer les fours est exclusivement du bois de bouleau. Sa combustion forte et rapide est uniforme, sa flamme est longue et il dégage peu de cendres. Ce bois est le seul capable de porter le four aux températures recherchées (petit feu vers 800 °C, grand feu vers 1 300 °C). La cuisson se fait avec des bûches de 73 cm de longueur.[réf. nécessaire]
Une cuisson nécessite 25 stères de bois qui seront brûlés en 48 heures avec une technique précise de montée en température. Le four met ensuite entre quinze et vingt jours pour refroidir. Le mur qui obstrue la porte est démantelé pour le défournement.[réf. nécessaire]
Une centaine de pièces sont cuites en même temps, en fonction de leur taille et de leur encombrement.[réf. nécessaire]
La cuisson dans ces fours donne des qualités d'émaux inégalables impossibles à obtenir avec d'autres techniques de chauffe. La très grande uniformité de la chaleur dans le four et le refroidissement extrêmement progressif expliquent ces qualités. Par ailleurs, ces fours sont les seuls capables de produire des pièces de taille exceptionnelle, dont Sèvres s'est fait une spécialité.[réf. nécessaire]
La dernière grande cuisson au bois a eu lieu en 2021[23] et l'avant dernière en 2016. Lors de la cuisson au bois de 2006, près de 180 pièces ont été mises à « l'Épreuve du Feu », nom de l'exposition qui a ensuite présenté ces pièces, dans la galerie parisienne de la manufacture[n 3], avant d'être dispersées. Près d'un an de travail de l'ensemble des ateliers a été nécessaire pour fabriquer et décorer les pièces. L'ouverture du four, comme sa mise à feu ont été retransmises en direct à la télévision. La prochaine cuisson au bois sera indiquée sur le site officiel de la manufacture[24].
En dehors de ces cuissons exceptionnelles, la manufacture utilise des fours à gaz pour toute sa production courante.[réf. nécessaire]
Plat en porcelaine dure, d'un cabaret de huit pièces, décors polychrome et or au chiffre de Paul Petrovitch (1773). Sèvres, musée national de Céramique.
Au , la manufacture de Sèvres et le musée national de Céramique fusionnent au sein d'un établissement public en vertu du décret du [25]. Le , le musée national Adrien-Dubouché est également rattaché à cet établissement public qui prend le nom de Cité de la céramique - Sèvres et Limoges[26]. En 2018, le designer Philippe Apeloig repense le logo et la charte graphique du site sévrien, les rendant plus modernes et en accord avec la volonté de s'inscrire pleinement dans la création contemporaine. D'un point de vue de la communication, la manufacture et le musée de Sèvres communiquent d'une seule voix sous le nom Sèvres - Manufacture et Musée nationaux[27].
Au sein de cet établissement public, sa mission, identique depuis ses origines en 1740, est de produire des objets de céramique d'art selon des techniques artisanales, que ce soit des rééditions de modèles anciens ou bien des créations contemporaines. Elle assure la diffusion de sa production à la fois destinée aux besoins de l'État et à la vente commerciale et se charge de promouvoir la recherche technologique et artistique dans le domaine de la céramique. Ses créations se concentrent sur les pièces de haut de gamme, perpétuant un artisanat d'excellence qui ne cherche pas à atteindre une production de céramiques de dimension industrielle.[réf. nécessaire]
Les créations de la manufacture sont visibles dans seulement deux galeries : la première à Sèvres, et la seconde au cœur de Paris au 4, place André-Malraux[28], entre le palais du Louvre et la Comédie-Française . La manufacture organise en outre de nombreuses expositions dans le monde[réf. nécessaire], et participe à de nombreux salons et foires d'art contemporain comme la Brafa[29], la Fiac[30], le PAD[Quoi ?] ou Art Dubai[Quoi ?].
Fin 2020, la démolition de l'enceinte et d'un pavillon de garde (du Second Empire) de la manufacture afin de créer une promenade piétonne suscite les critiques d'associations de défense du patrimoine et de la nature, alors que ces terrains et bâtiments sont classés aux titres des monuments historiques et des sites[31]. Depuis, les bâtiments de l'école de céramique (spécialement celui réalisé en 1933 par Michel Roux-Spitz) sont visibles de la Grande-Rue[32].
Peintres et autres artistes
En raison de sa réputation d'excellence et de son prestige, la manufacture a pu attirer les meilleurs artistes de son temps. Parmi les plus connus, on peut noter :
Une liste exhaustive de tous les ouvriers et autres artistes ayant travaillé pour Sèvres, sporadiquement ou à plein temps, a été dressée par la French Porcelain Society vers 2010[33].
Liste des directeurs
Les noms des directeurs sont recensés de façon exhaustive dans l'inventaire des archives de la manufacture[34].
Jacques-René Boileau, inspecteur (1745-1753) puis directeur (1753-1772)[35]. Henri Jean Baptiste Bertin est commissaire du roi responsable pour Vincennes à partir de 1767[6].
Melchior François Parent, directeur (1772-1778)
Antoine Régnier, directeur (1778-1793)
Haudry, Delaporte, Jean-César Battellier, commissaires de la Convention, successivement délégués à la direction de la manufacture en 1793
Jean-Jacques Hettlinger, Salmon l'aîné, François Meyer, co-directeurs en 1793
Jean-Jacques Hettlinger, Salmon l'aîné, co-directeurs (1797 à 1800)
Le musée national de Céramique est attenant à la manufacture. Institution créée en 1824[38], il se veut le navire amiral de la manufacture de Sèvres mais également le musée des céramiques de toutes les époques et de tous les continents.[réf. nécessaire]
Collections
Le musée regroupe près de 50 000 objets[39] en céramiques de toutes les époques, des plus reculées aux plus récentes, provenant de toutes les civilisations du monde[40].
Les céramiques de la Grèce antique et de l'Europe côtoient des porcelaines chinoises et islamiques, de la faïence hispano-mauresque, des terres cuites américaines, ou des pièces en grès ou en verre d'artistes contemporains. Cependant, la plus grosse part des pièces exposées sont européennes et se situent entre les XVe et XIXe siècles[40].
Histoire du musée
Période d'Alexandre Brongniart : 1800-1847
Le musée a été créé en 1824 (date officielle) par Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture impériale de porcelaine de Sèvres[38], sous le nom de Musée Céramique et Vitrique. Soucieux de présenter l'histoire des techniques de la céramique et des matières vitreuses, à travers le monde et les époques, ce dernier a constitué l'une des collections de céramiques des plus variées. Esprit curieux, son souhait était d'écrire un ouvrage, le Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie (Paris, 1844)[38]. Dès son arrivée à la manufacture, il eut donc l'idée de créer un « musée-laboratoire », source première d'inspiration pour la rédaction de ce livre. Deux collections, dans les locaux de la manufacture, sont à l'origine de ce projet : il s'agit des séries de modèles en terre cuite pour la fabrication des biscuits de porcelaine ainsi que les vases antiques (grecs, étrusques et romains) provenant de la collection de Dominique-Vivant Denon, acquise par le roi Louis XVI en 1785 et déposée à la manufacture l'année suivante.
En 1824, Brongniart nomme Désiré Riocreux premier conservateur du musée. Ancien peintre sur porcelaine à la manufacture, il ne pouvait plus y travailler à cause d'une vue très basse. En 1845, tous deux publient ensemble le premier catalogue du musée: Description méthodique du musée Céramique de la Manufacture royale de Sèvres[41].
Brongniart avait opté pour une présentation des collections à la fois chronologique et technique, afin de refléter le classement présenté dans le Traité des arts céramiques : chaque technique de céramique était bien séparée des autres. Ce système a évidemment été adopté par Riocreux.[réf. nécessaire]
Conservation de Désiré Riocreux
À la mort d'Alexandre Brongniart en 1847, Désiré Riocreux reste conservateur au musée. Il continue le projet voulu par Brongniart. Avec peu de moyens, il enrichit considérablement les collections, rassemblant plus de 20 000 objets. Le critère technique, voulu par Brongniart, l'emporte toujours : il conserve ainsi le classement effectué par son ancien directeur.[réf. nécessaire]
Le musée de Champfleury - 1876
En 1876, la manufacture et le musée déménagent vers leur emplacement actuel au bord du parc de Saint-Cloud[38]. Un bâtiment spécifique, construit par l'architecte Alexandre Laudin[42], est réservé au musée, bien que cohabitant avec quelques ateliers et la boutique de la manufacture. Le bâtiment est inauguré le par le maréchal de Mac Mahon, président de la République, en présence du ministre des Beaux-Arts William Waddington, du directeur des Beaux-Arts le marquis de Chennevières, Louis Robert étant administrateur.
Jules-François-Félix Husson-Fleury, dit Champfleury (1821-1889), conservateur et successeur de Riocreux, a la lourde tâche d'aménager ce nouveau lieu. De forme très allongée et étroite, le bâtiment se voit adapter le classement de Brongniart. Le musée privilégie toujours le dessein de Brongniart, à savoir un musée sur les techniques de la céramique.
Le , le musée est touché par le souffle du bombardement de la Royal Air Force visant l'usine Renault de l'île Seguin[44]. Environ 8 000 objets sont détruits ou abîmés, dont la restauration a commencé 70 ans après, en août 2013[45].
Notes et références
Notes
↑Lors de ses essais de 1762-1763 Pierre-Antoine Hannong a peut-être produit un buste de Louis XV en porcelaine dure émaillée, portant la marque "Hanon" : à la même époque la manufacture a produit des bustes similaires en porcelaine tendre dont Hannong aurait pu utiliser le moule. Sa couleur tirant sur le jaune rappelle celle des porcelaines de Frankenthal (propriété de Joseph-Adam Hannong, frère de Pierre-Antoine). Voir D'Albis 1995, p. 48
↑Une paire de vases à fond écaille (haut. 66 cm) offerte par Napoléon à son frère Jérôme en 1812, a atteint le prix de 983 150 euros en 2011. Voir Paires de vases à fond écaille.
↑ ab et cNicolas-Antoine Le Bel peint une ou plusieurs plaques latérales du coffret de la reine Marie-Amélie, Jean-Baptiste Gabriel Langlacé (1786-1864) peint les autres plaques latérales ; Jean-Charles_Develly peint le couvercle ; le décor peint est de François-Hubert Barbin (1786-1857). Voir « Coffret de la reine Marie-Amélie », sur photo.rmn.fr.
Le Bel travaille aussi sur le service dit service de l'empereur : voir « Assiette Vue de la cascade Williamson », 1808, sur art.rmngp.fr.
↑Charles Buteux, peintre, est né à Grandvilliers en 1719. Marié à Barbe Trichon. Il entre à la manufacture de Chantilly en 1752, la quitte en 1756 pour entrer à Sèvres le 4 octobre. Notes de Sèvres : "fait mal la figure" ; et plus tard : "bon ouvrier de manufacture".
Voir [Chavagnac & Grollier 1906] Xavier-Roger-Marie de Chavagnac et Marquis de Grollier (préf. Marquis de Vogüé), Histoire des manufactures françaises de porcelaine, Paris, Alphonse Picard & Fils, , sur gallica (lire en ligne), p. 71-72.
↑Paul Ducuing y travailla de 1915 à 1927 en tant que responsable de la direction des travaux de biscuit, puis professeur à l'école de céramique, titularisé en 1919.
↑[Granges de Surgères 1893] Anatole Louis Théodore Marie marquis de Granges de Surgères, Artistes français des XVIIe et XVIIIe siècles (1681-1787) : Extraits des comptes des États de Bretagne, Paris, éds. Charavay frères, , sur archive.org (lire en ligne), p. 94-95.
↑ ab et c[Tainturier 1868] Alfred Tainturier, Recherches sur les anciennes manufactures de porcelaine et de faience, Alsace et Lorraine (tirage total de 225 exemplaires ; en fin d'ouvrage figure le tarif des groupes, figures et vases peints en biscuit qui se fabriquent dans la manufacture de porcelaine et terre de pipe de Niderwiller, arrondissement de Sarrebourg, département de la Meurthe), Strasbourg, impr. veuve Berger-Levrault, , XV pl. + 95, sur books.google.fr (lire en ligne), p. 38.
↑[Milly 1761] Nicolas-Christiern de Thy Milly, L'Art de la porcelaine (Description des arts et métiers, faites ou approuvées par Messieurs de l'Académie royale des Sciences. Avec figures en taille-douce), Paris, Sayant & Nyon / Desaint, , 8 pl. + 60, sur gallica (lire en ligne), p. xiv.
↑Antoine D'Albis, « La verseuse du Déjeuner égyptien de la duchesse de Montebello, étapes d'une fabrication », L'objet d'art, no 36 (hors-série), , p. 28-39, voir p. 29 (résumé).
↑[Barreswil & Girard 1863] Charles-Louis Barreswil(en), Aimé Girard et avec la collab. de MM. Balard, Barral, Bayvet, H. Bouilhet, Colin, Davanne, Decaux, Fantet, Gaupillat, Girarfin, E. Kopp, Legrand, Lesieur, Mille, Peligot, Riche, Sainte-Claire-Deville, Salvetat, Vée, etc., Dictionnaire de chimie industrielle, t. 3 (4 tomes), Paris, libr.-éd. Dezobry, Fd Tandou et Cie, , 663 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 307.
↑« Carrière, Ernest », dans Édouard Sitzmann (dir.), Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, t. 2, , sur gallica (ISBN978-2-01-363525-7, lire en ligne), p. 1080.
↑[Ces 2006] Prisca Cez, L'Île Seguin à Boulogne-Billancourt L'Île de la controverse (mémoire de Master 1 Art, esthétique et sociologie de la culture, mention expertise et médiation culturelle, dir. Frédéric Gimello-Mesplomb), université Paul-Verlaine de Metz, UFR sciences humaines et arts, , 154 p. (lire en ligne [PDF] sur fgimello.free.fr), p. 46.
[D'Albis 1995] Antoine d'Albis, « La manufacture de Vincennes-Sèvres à la recherche de la porcelaine dure 1747-1768 », Revue de la Société des amis du musée national de Céramique, no 4, , p. 48-63 (lire en ligne [PDF] sur galerie-metairie.com, consulté en )..
[D'Albis 1998] (en) Antoine d'Albis, The creation of hard-paste porcelain production at Sèvres (monographie), The French Porcelain Society (no 13), , 56 p. (lire en ligne [PDF] sur thefrenchporcelainsociety.com), p. 5..
[D'Albis 2005] Antoine d'Albis, « Porcelaine de Sèvres : authentique ? surdécoration ? contrefaçon ou encore tout simplement «perruque» ? Le cas de la porcelaine tendre au XVIIIe siècle », Les cahiers de Mariemont, nos 32-33 « Céramique », , p. 27-34 (lire en ligne [sur persee]).
[Havard & Vachon 1889] Henry Havard et Marius Vachon, Les manufactures nationales : les Gobelins, la Savonnerie, Sèvres, Beauvais, Paris, G. Decaux, , 632 p., sur archive.org (lire en ligne).
[Lachenal 2020] Lucie Lachenal, « Les porcelaines de Sèvres aux premières expositions publiques d'objets d'art. Les enjeux d'un dispositif de promotion des arts industriels (1798-1850 », dans Jean-Philippe Garric, Questionner les circulations des objets et des pratiques artistiques. Réception, réappropriations et remédiatisations (Série Création, Arts et Patrimoine), Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Cahiers du C.A.P. » (no 8), , 280 p., sur books.openedition.org (EAN9791035105969, DOI10.4000/books.psorbonne.62819, lire en ligne), p. 81-112.
[Lechevallier-Chevignard 1908] Georges Lechevallier-Chevignard, La manufacture de porcelaine de Sèvres 1738-1876. Histoire, organisation, ateliers, musée céramique, répertoire des marques et monogrammes d'artistes, Paris, libr.-éd. Renouard - H. Laurens, coll. « Les grandes institutions de France », , 167 p., sur gallica (ISBN978-2-7586-0769-4, présentation en ligne, lire en ligne), p. 11..
[Lecoq & Lederlé 2010] Tristan Lecoq et Annick Lederlé, Le Centre international d'études pédagogiques à Sèvres. Une histoire plurielle d'un lieu singulier, Sèvres, Centre international d'études pédagogiques, , 112 p. (ISBN978-2-85420-585-5, lire en ligne [PDF] sur france-education-international.fr).
[Ostergard et al. 1997] (en) Derek E. Ostergard (dir.), Beatrice Pannequin, Tamara Préaud, Karole Bezut, Antoine D'Albis, Laurie Dahlberg, Anne Lajoix et Sylvie Millasseau (préf. George Touzenis, dir. de la manufacture de Sèvres), The Sevres Porcelain Manufactory: Alexandre Brongniart and the Triumph of Art and Industry, 1800-1847 (accompagne l'exposition « The Sevres Porcelain Manufactory... » au Bard Graduate Center for Studies in Decorative Arts(en), 17 octobre 1997 - 1er février 1998), Yale University Press, , 416 p., sur books.google.fr (ISBN0300074255 et 9780300074253, résumé, lire en ligne).
[Préaud & Scherf 2015] Tamara Préaud et Guilhem Scherf (dir.), La Manufacture des lumières. La sculpture à Sèvres de Louis XV à la Révolution (catalogue d'exposition), Éditions Faton, (ISBN978-2-8784-4206-9).
[Richardson 2007] Emily Jane Richardson, Unlikely Citizens? The Manufacturers of Sevres Porcelain and the French Revolution (thèse de doctorat en Histoire de l'art), University College London, , 401 p., sur books.openedition.org (lire en ligne).
John Whitehead, Sèvres sous Louis XVI, le premier apogée, éd. Courtes et Longues, coll. Sèvres une histoire céramique, 2020.
المونولوج أو حديث النفس أو النّجوى هو حوار يوجد في الروايات، ويكون قائما ما بين الشخصية وذاتها أي ضميرها.[1][2][3] بمعنى آخر هو الحوار مع النفس، نقول المونولوج هذا المصطلح الذي يطلق على نوع من المسرح ومصدر الكلمة يوناني مونو يعني أحادي ولوجوس تعني خطاب. نعني به شخص...
Casino in Nevada, United States Silver City CasinoSilver CityShow map of Las Vegas StripShow map of Nevada Location Winchester, Nevada Address 3001 Las Vegas Boulevard SouthOpening date1973Closing dateOctober 31, 1999; 24 years ago (October 31, 1999)ThemeWesternTotal gaming space20,000 sq ft (1,900 m2)Casino typeLandOwnerMajor Riddle (1974–1981) Circus Circus Enterprises (1981–1999) Luke Brugnara (1999–2002)Previous namesRiata CasinoCoordinates36°7′57″N ...
GJ 1214 bPerbandingan ukuran GJ 1214 b dengan Bumi (kiri) dan Neptunus (kanan). Warna sebenarnya dari GJ 1214 b belum diketahui.PenemuanDitemukan olehDavid Charbonneau, et al.[1]Situs penemuanObservatorium Fred Lawrence WhippleTanggal penemuan16 Desember 2009Metode deteksiTransit (MEarth Project)Ciri-ciri orbitSumbu semimayor0,0143±0,0019 AUEksentrisitas< 0,27Periode orbit1,58040456±0,00000016[2] hariInklinasi88,62+0,36−0,28BintangGJ 1214Ciri-ciri fisikJa...
1972 Malagasy presidential election ← 1965 30 January 1972 1982 → Nominee Philibert Tsiranana Party PSD Percentage 99.7% President before election Philibert Tsiranana PSD Elected President Gabriel Ramanantsoa PSD Politics of Madagascar Government President Vacant Prime Minister Christian Ntsay Parliament Senate President National Assembly President Administrative divisions Provinces (Faritany Mizakatena) Regions (Faritra) Districts (Fivondronana) Elections Recent ...
Public, coeducational high school in Columbus, Ohio, United StatesOhio School for the DeafAerial view of the campus, 1988Address500 Morse RoadColumbus, Ohio 43214United StatesCoordinates40°3′58″N 83°0′17″W / 40.06611°N 83.00472°W / 40.06611; -83.00472InformationTypePublic, Coeducational high schoolEstablishedOctober 16, 1829; 194 years ago (1829-10-16)SuperintendentLou MaynusDirectorJoshua DoudtGradesPre-K-12-(4 plus) after graduateColor(s...
يفتقر محتوى هذه المقالة إلى الاستشهاد بمصادر. فضلاً، ساهم في تطوير هذه المقالة من خلال إضافة مصادر موثوق بها. أي معلومات غير موثقة يمكن التشكيك بها وإزالتها. (ديسمبر 2018) جامع الأمير منصور عساف إحداثيات 33°53′51″N 35°30′21″E / 33.8975°N 35.50591°E / 33.8975; 35.50591 معلومات ع...
Orgibet Orgibet (centre-bas) et Saint-Jean-du-Castillonais vues du ciel. Administration Pays France Région Occitanie Département Ariège Arrondissement Saint-Girons Intercommunalité Communauté de communes Couserans-Pyrénées Maire Mandat Yvette Delclaux 2020-2026 Code postal 09800 Code commune 09219 Démographie Gentilé Orgibetois Populationmunicipale 185 hab. (2020 ) Densité 25 hab./km2 Géographie Coordonnées 42° 56′ 05″ nord, 0° 56′ 11″&...
محمد ألاغيتش معلومات شخصية الميلاد 8 يوليو 1947 سانسكي موست الوفاة 7 مارس 2003 (55 سنة) لاهاي مواطنة البوسنة والهرسك الحياة العملية المهنة عسكري الخدمة العسكرية الولاء جمهورية يوغوسلافيا الاشتراكية الاتحادية الرتبة عميد المعارك والحروب حرب البوسنة واله...
River in Connecticut, USA Wepawaug RiverBelow Wepawaug Falls in Woodbridge, Connecticut.LocationCountryUnited StatesStateConnecticutCountyNew HavenPhysical characteristicsSourceWoodbridge, Connecticut MouthMilford Harbor to Long Island Sound • locationMilford, Connecticut • coordinates41°13′19″N 73°03′19″W / 41.22204°N 73.05539°W / 41.22204; -73.05539 The Wepawaug River is a stream in New Haven County in the U.S. state o...
Ohio University The Academic and Research Center, or ARC Building, of Ohio University, is a research center built in 2009 and first used in January 2010. The Academic and Research Center is located to the north-east of Stocker Engineering and Technology Center, in the West Green, between coordinates E-3 and F-3 on the official university map. It is marked as #184 on the map.[1][2] The Academic and Research Center is the largest building of its kind in Ohio. Funding The $34.5 m...
British plant collector Joseph Henry Chesterton (1837 – 26 January 1883) was a British plant collector who was sent by James Veitch & Sons to search for orchids in South America with much success. Chondroscaphe chestertonii flower James Veitch & Sons Chesterton was born in Sandy, Bedfordshire in 1837.[1][2] In 1861, he was working at Burghley House in Peterborough as a servant in the household of Brownlow Cecil, 2nd Marquess of Exeter.[3] Little else is known...
2003 American supernatural horror film FD2 redirects here. For other uses, see FD2 (disambiguation). Final Destination 2Theatrical release posterDirected byDavid R. EllisScreenplay byJ. Mackye GruberEric BressStory byJ. Mackye GruberEric BressJeffrey ReddickBased onCharactersby Jeffrey ReddickProduced byWarren ZideCraig PerryStarring Ali Larter A. J. Cook Michael Landes CinematographyGary CapoEdited byEric SearsMusic byShirley WalkerProductioncompanyZide/Perry ProductionsDistributed byNew Lin...
Artikel ini sebatang kara, artinya tidak ada artikel lain yang memiliki pranala balik ke halaman ini.Bantulah menambah pranala ke artikel ini dari artikel yang berhubungan atau coba peralatan pencari pranala.Tag ini diberikan pada November 2022. Charles te Mechelen setelah berhasil membunuh seekor badak jawa muda. Henri-Louis Charles te Mechelen (lahir 16 Oktober 1841 di, Rembang, di pesisir utara Jawa, meninggal 30 Mei 1917 di Bandung), adalah seorang pegawai pemerintah kolonial Belanda di H...
Swedish fast food company For the German lawyer, see Max Hamburger. This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Max Hamburgers – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (September 2011) (Learn how and when to remove this template message) Max Burgers AktiebolagTypePrivateIndustryRestaurantsFounded196...
Japanese figure skater Haruka ImaiImai at the 2010 Skate Canada InternationalBorn (1993-08-31) August 31, 1993 (age 30)Tokyo, JapanHeight1.59 m (5 ft 3 in)Figure skating careerCountryJapanCoachRumiko MichigamiSkating clubNiigata Skating FederationBegan skating2003RetiredMarch 2, 2018[1] Medal record Representing Japan Figure skating: Ladies' singles Asian Winter Games 2011 Astana-Almaty Ladies' singles Haruka Imai (今井 遥, Imai Haruka, born August 31, 199...
51°32′46″N 0°06′12″W / 51.546074°N 0.103393°W / 51.546074; -0.103393 The Buffalo BarLocation259 Upper Street, IslingtonLondon, N1United KingdomCapacity300OpenedApril 2000ClosedDecember 2014 The Buffalo Bar was a music and arts venue located at 259 Upper Street, Highbury Corner, Islington, from 2000 until 2014.[1] History The venue was situated beneath The Famous Cock Tavern, adjacent to Highbury & Islington station. The basement at 259 Upper Str...
Untuk tempat lain yang bernama sama, lihat Salak (disambiguasi). SalakKecamatanKantor Kecamatan SalakPeta lokasi Kecamatan SalakSalakPeta lokasi Kecamatan SalakTampilkan peta SumatraSalakSalak (Indonesia)Tampilkan peta IndonesiaKoordinat: 2°33′16″N 98°19′25″E / 2.554465°N 98.323655°E / 2.554465; 98.323655Negara IndonesiaProvinsiSumatera UtaraKabupatenPakpak BharatPemerintahan • CamatSahat Boangmanalu, S.Pd, MM[1]Populasi (2021)...
American R&B singer For the Belgian Flemish singer known as Olivia, see Olivia Trappeniers. For the Japanese-American singer known as Olivia, see Olivia Lufkin. Not to be confused with Oliva (singer). OliviaOlivia in 2007Background informationBirth nameOlivia Theresa LongottAlso known asO-Lovely, Lady OBorn (1981-02-15) February 15, 1981 (age 42)New York City, U.S.GenresR&B, soul, hip hopOccupation(s)SingerYears active2000–presentLabelsJ (2000-2004)Interscope/G-Unit (2004-2007)...