École normale supérieure de jeunes filles

École normale supérieure de jeunes filles
Carte postale - École normale supérieure de jeunes filles (ancienne manufacture).
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L'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF), dite parfois Sèvres par métonymie, est un ancien établissement d'enseignement supérieur français. Elle fonctionne de 1881 à 1985, date à laquelle elle fusionne avec l'École normale supérieure de la rue d'Ulm.

Histoire

L'ancienne École normale supérieure de Sèvres, au début du XXe siècle.

L'École normale supérieure de Sèvres est créée à l'initiative de Camille Sée, en application de la loi sur l'enseignement secondaire des filles, complétée par la loi du , l’école s’établit dans l’ancienne manufacture de porcelaine. En 1885 la durée des études est de 5 années[1]. La toute première promotion compte vingt élèves en lettres : Lucie Bérillon, Louise Beuque, Marie Bosq, Aline Boudringhin, Élisabeth Butiaux, Loïs Delluc, Gabrielle Gonzales, Marie Grosdemande, Constance Lecompte, Marguerite Lejeune, Hélène Leypold, Léontine Martellière, Louise Ménassier, Anita Millet, Suzanne Pénard, Marguerite Rakowska, Jeanne Rith, Pauline Robert-Bérard, Juliette Sourisseau et Mathilde Tritsch[2].

Elle prend ensuite le nom d'« École normale supérieure de jeunes filles » par le décret du .

Afin d'obtenir un poste à l'issue de leur scolarité à Sèvres, les élèves doivent passer le certificat d'aptitude à l’enseignement secondaire de jeunes filles établi en 1882, qui permet de devenir « chargée de cours dans les lycées », ou le certificat de professeur de collège. Il leur est aussi possible de passer une agrégation féminine depuis 1883 (permettant d'obtenir le titre de professeur de lycée) puis, après la Première Guerre mondiale de tenter certaines agrégations masculines, malgré des restrictions, des avancées et parfois des retours en arrière. Ce n'est que dans les années 1970 que les concours deviennent mixtes[3].

Implantée dans l'ancienne Manufacture nationale de Sèvres, en 1881, puis expulsée durant l'Occupation alors que ses bâtiments sont réquisitionnées par l'armée allemande, l'école s'installe en 1948 boulevard Jourdan, dans le 14e arrondissement de Paris, dans des bâtiments provisoires qui n'ont jamais été reconstruits. Un projet d'installation à Montrouge n'aboutit que partiellement : seules les élèves scientifiques s'y installent, partageant les locaux avec une faculté dentaire[4],[5] ; les élèves littéraires restent boulevard Jourdan. Ces locaux sont finalement affectés à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm après la fusion.

À partir de 1940, les femmes n'ont plus eu le droit de présenter le concours de l'École normale supérieure (ce qui était possible depuis 1904 mais plus difficile, dans la mesure où la formation proposée par les classes préparatoires aux grandes écoles était moindre pour les filles que pour les garçons[3]) ; les meilleures élèves intègrent alors Sèvres.

Disparition

La première promotion de Sévriennes.
Le Centre international d'études pédagogiques (CIEP) a depuis sa création son siège à Sèvres, dans l'ancienne Manufacture royale de porcelaine où il a succédé à l'École normale supérieure de jeunes filles, qui avait occupé les locaux de 1881 à 1940[6].

Sous l'impulsion de sa dernière directrice, Josiane Serre, et de sa directrice adjointe[7], elle a fusionné en 1985 avec l'École normale supérieure (rue d'Ulm), anciennement réservée aux garçons, pour former une nouvelle école normale supérieure mixte[3].

Directrices

Professeures et élèves célèbres

Notes et références

  1. « Grandes dates | ENS », sur www.ens.psl.eu (consulté le )
  2. Association des anciens élèves, élèves et amis de l'école normale supérieure, Supplément historique 2015, CAPHES, (ISBN 978-2-7288-0539-6).Voir et modifier les données sur Wikidata
  3. a b et c Loukia Efthymiou, « Le genre des concours », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, vol. 18,‎ , p. 91-112 (lire en ligne).
  4. Roger Cans, « L’École normale supérieure de jeunes filles a cent ans », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. Marie-Christine Cavignaux, « L'École normale supérieure de jeunes filles, 1940-1986 », Bulletin de la Société des amis de l'École normale supérieure, vol. 201,‎ , p. 28-52.
  6. Annick Lederlé, Jérôme Champlois, « Le CIEP et son histoire », (ISBN 2-11-095731-X)
  7. Laurent Curelly et Myriam-Isabelle Ducrocq, « Suzy Halimi : « la main tendue » », E-rea. Revue électronique d’études sur le monde anglophone, no 18.1,‎ (ISSN 1638-1718, DOI 10.4000/erea.10797, lire en ligne, consulté le )
  8. Christophe Charle, « François, Henri , Marie », dans Les professeurs de la faculté des lettres de Paris – Dictionnaire biographique 1809-1908, Paris, INRP (lire en ligne), p. 131-132.
  9. « Belugou, Lucie - Persée », sur www.persee.fr (consulté le )
  10. [notice biographique] Marguerite Cordier, « Mme Hatinguais, née Edmée Marc (1896-1972) », Femmes diplômées, no 73,‎ , p. 37-38 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Jacques Girault, « Prenant Lucy [née Soto Lucy, Rachel]. Dite souvent Lucie », sur Le Maitron, màj 22 mars 2022 (consulté le ).
  12. Marie Curie. Cours de physique donnés à l'École normale supérieure de Sèvres, 1900-1906, [lire en ligne].
  13. « Catherine Jeandel élue à la présidence du Conseil Académique de l'Université Fédérale », sur www.univ-toulouse.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Le cinquantenaire de l'École normale supérieure de Sèvres, 1881-1931, Paris, Printory, 1932, 459 p.
  • Annuaire du centenaire de l'École normale supérieure de jeunes filles, Paris, ENSJF, 1985, 307 p. (ISBN 2859290133)
  • Pour le 75e anniversaire de l’École normale supérieure des jeunes filles, Cahors, impr. A. Coueslant, 1959, 103 p.
  • (en) Jo Burr Margadant, Madame le Professeur: Women Educators in the Third Republic, Princeton University Press, , 379 p. (ISBN 9780691194660, lire en ligne Inscription nécessaire). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes

Liens externes

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