Dans les années 1960, il effectue des grandes réformes du mouvement séparatiste, restructure l'association, organise de nombreuses manifestations et actions coup de poing faisant reconnaitre le problème jurassien au niveau fédéral. Contraint par la pression grandissante, les autorités bernoises décident d'organiser une votation sur l'indépendance de la région jurassienne à l'égard du canton de Berne. Pendant ces sept votations, appelées « plébiscite jurassien », qui se tiennent entre 1974 et 1975, Roland Béguelin effectue une campagne acharnée en faveur de la création d'une République et canton du Jura unissant l'ensemble du peuple jurassien et comprenant toute la région du Jura historique. Lors du premier plébiscite du , il soutient le « oui » rendant possible la création d'un nouveau canton suisse mais appuie le « non » lors du deuxième plébiscite du craignant le morcellement du futur canton. Finalement, la République et canton du Jura est créée mais ne comprend que trois des sept districts historiques. De ce fait, il estime que la lutte continue afin de « récupérer » la partie du Jura restée bernoise et ainsi la rattacher au nouveau canton jurassien.
Côté littéraire, Roland Béguelin publie de nombreux poèmes, essais, nouvelles et textes dans La Revue Transjurane, dont il a relancé la publication et en est l'administrateur, Il cofonde, en 1948, Le Jura libre, journal du Rassemblement jurassien et en devient le Rédacteur en chef de 1950 à 1990.
Symbole de la Question jurassienne, cofondateur du Rassemblement jurassien, figure de proue du mouvement séparatiste, porte-étendard du projet indépendantiste et défenseur de la culture francophone, Roland Béguelin est l'une des personnalités les plus marquantes de l'histoire jurassienne et Suisse du XXe siècle. Il est considéré comme l’un des « pères » de la République et canton du Jura.
Biographie
Roland Béguelin est le fils unique de Léon Béguelin (1897-1945), horloger, et de Denise Jobin (1911-1977)[6],[7]. Il est originaire de Tramelan-Dessus.
Entre 1927 et 1937, il effectue son cursus scolaire aux écoles primaire et secondaire de Tramelan[8]. Lors de son service militaire, il devient comptable du 1er Corps d'Armée[9]. Il poursuit ensuite ses études à l'École de commerce de Saint-Imier où il obtient un diplôme de commerce le 19 mars 1941[10], avant de se tourner vers l'École supérieure de commerce de Neuchâtel où il acquiert une maturité commerciale le 9 juillet 1942[11]. Il devient ensuite étudiant à l'Université de Neuchâtel où, le 25 avril 1945, il obtient une Licence ès sciences commerciales et économiques[12].
Toujours en 1945, il devient secrétaire communal à Tramelan-Dessus et adhère à la section bernoise du Parti socialiste[7]. L’année suivante, le Conseil-exécutif bernois décide l'emploi officiel de la langue allemande dans l'administration de la commune de Mont-Tramelan, faisant germer l'idée d'appliquer ce changement à la commune voisine de Tramelan-Dessus[13]. Roland Béguelin proteste et dénonce une tentative de germanisation du Jura et commence sa lutte politique avec la publication de son texte Comment on germanise le Jura. Par la suite, il fait ses premiers pas dans le journalisme dans divers périodiques, dont le Journal du Jura, Le Démocrate, Le Progrès et Curieux[14],[15].
Passionné de poèmes et essais, Roland Béguelin prend contact, le , avec Laurent Boillat et Roland Stähli, afin de relancer la Revue Transjurane qui est à l'arrêt depuis six ans. Cette revue a pour but de publier des poèmes, essais et romans d'auteur locaux[16].
Lutte jurassienne
À la suite de l'« affaire Moeckli »[N 2], Roland Béguelin, Daniel Charpilloz et Roger Schaffter décident de reprendre un mouvement séparatiste et fondent, le à Moutier, le deuxième Mouvement séparatiste jurassien (MSJ). Le mouvement se donne pour but l'indépendance de la partie francophone du Jura vis-à-vis du canton de Berne et la création d'un nouveau canton au sein de la Confédération. Dans la foulée, la société coopérative du Jura Libre est créée le par Roland Béguelin, Roger Schaffter et Roger Chatelain[17]. Cette société d'édition publie leur nouveau journal de propagande séparatiste Le Jura Libre dont Roland Béguelin en devient rédacteur en chef dès le [4].
Bien que, dans le début des années 1950, le canton de Berne reconnaisse le français comme langue officielle des districts jurassiens, l'existence d'un « peuple jurassien », et la garantie de deux sièges au gouvernement cantonal, le MSJ trouve ses réformes insuffisantes[18]. Pour rassembler tous les jurassiens sous le même objectif de l'indépendance jurassienne, Roland Béguelin se lance dans une opération de ralliement. Avec l'aide de Roger Schaffter, il reprend la chanson populaire ajoulote La Rauracienne dont ils modifient les paroles et la renomment La Nouvelle Rauracienne qui devient l'hymne des séparatistes. Le , Roland Béguelin, voulant montrer ainsi que le Mouvement séparatiste jurassien est une association apolitique et non-religieuse, décide de le renommer en Rassemblement jurassien (RJ)[19]. En parallèle, ayant des idées opposées au sujet de la Question jurassienne avec Roland Stähli, la Revue Transjurane cesse de paraitre[16].
En 1952, il déménage à Delémont et devient, le , directeur et propriétaire de l'Imprimerie Boéchat S.A. à Delémont[20],[21]. L'imprimerie, qui sert déjà depuis 1948, à l'impression du journal Le Jura Libre, lui profite pour imprimer ses publications où il diffuse ses idées notamment dans son livre Le réveil du peuple jurassien[4].
Le , Roland Béguelin devient secrétaire général du Rassemblement jurassien[4]. Il utilise, dès lors, sa haute fonction pour diffuser davantage ses positions à l'encontre du Conseil-exécutif bernois. Le , sous son impulsion, le Rassemblement jurassien décide de lancer une initiative cantonale « en vue d'organiser dans le Jura une consultation populaire sur le problème de l'autonomie ». L'initiative est déposée le et passe en votation populaire cantonale le [22]. Le Rassemblement jurassien, et Roland Béguelin, essuient alors un échec avec 15 163 oui et 16 354 non, soit respectivement 48,1 et 51,9 %[N 3]. Malgré l'échec, Roland Béguelin ne renonce pas. Au contraire, il surcroît de combativité et se voit alors comme le grand réformateur du mouvement séparatiste[23]. Avec les autres dirigeants du Rassemblement jurassien, il procède à un travail de restructuration de l'association. Ils décident d'organiser plus de manifestations, d'actions et mise résolument sur la jeunesse[14].
Par la suite, Roland Béguelin s'engage dans d'autres associations prônant la langue française. Il fonde, avec Roger Schaffter en 1958, les Éditions de la Bibliothèque jurassienne qui ont pour but de diffuser la culture et l'histoire jurassienne. L'année suivante, il fonde l'association du Mouvement romand[4]. En 1960, il fait partie des membres fondateurs du Groupe romand qui seront présents à l'Association européenne de l'ethnie française dès 1962[24].
Son engagement et ses positions séparatistes et pro-francophones dérangent les dirigeants du Parti socialiste de la section bernoise qui obtiennent, par vote le , son exclusion du parti au . Cependant, la décision n'est pas appliquée par la section de Delémont du Parti socialiste[4].
Afin de diffuser le problème jurassien au reste du pays, Roland Béguelin pousse la création de l'Association suisse des Amis du Jura Libre (SAJL) le . Celle-ci regroupe des membres non-Jurassiens de l'arc Lémanique et a pour but de sensibiliser les notables et intellectuels romands sur la Question jurassienne par des conférences et des appels[25]. Par ses publications comme Le Jura des Jurassiens, Comment résoudre la Question jurassienne ou encore Berne à l'heure du choix, il diffuse également le problème jurassien à la Suisse et au-delà des frontières. Il publie également des poèmes qui le font connaitre en France et reçoit le Prix des Amitiés latines en 1963, la médaille française Arts-Sciences-Lettres en 1965 et la médaille du Mérite culturel français en 1967[4]. Il publie huit autres ouvrages entre 1965 et 1970.
En 1969, sous pression entre les séparatistes, antiséparatistes et la Confédération, le Conseil-exécutif bernois est contraint de déposer au Grand Conseil bernois une disposition constitutionnelle rendant possible l'organisation d'un plébiscite dans le Jura[27]. Cependant, Roland Béguelin, n'ayant aucune confiance au canton de Berne, annonce, par la voix du Rassemblement jurassien, refuser ce plébiscite car il estime que celui-ci doit être organisé par la Confédération et non pas par « la puissance dominante dont il faudrait pouvoir se séparer », à savoir, le canton de Berne. Il estime que les résultats seraient favorables au Conseil-exécutif bernois et non aux séparatistes. De plus, il craint que cela engendre la partition du territoire jurassien. En effet, les antiséparatistes étant majoritaires dans la partie sud du Jura, le résultat a de grandes chances d'y être défavorable. Cependant, le Rassemblement jurassien change d'avis et approuve l'additif constitutionnel tel que présenté par le Conseil-exécutif bernois[28]. Ce changement d'opinion est dû au fait que le plébiscite présente une chance, à ne pas manquer, aux Jurassiens d'user leur doit de libre disposition quitte à perdre une partie du territoire historique :
« Le plan bernois doit être approuvé malgré tout, car il donne aux Jurassiens le droit de libre disposition. C'est une étape à ne pas manquer, même si nous ne sommes pas d'accord avec les modalités d'application du scrutin d'autodétermination. »
L'additif constitutionnel passe alors en votation populaire cantonale et est accepté le 1er mars 1970[29]. Publié le 10 mars 1970, l'additif détermine les modalités d'une procédure d'autodétermination dans le Jura en trois étapes de « votation en cascade », appelées plébiscite jurassien[18].
Lors du premier plébiscite du , le résultat est favorable à la création d'un nouveau canton. La population pro-jurassienne rejoint la place devant l'Hôtel de Ville de Delémont, à 20:00, où sont annoncés les résultats par Germain Donzé, Roland Béguelin, Roger Schaffter et François Lachat[30].
« Eh bien voilà, le Jura est libre ! »
— Roland Béguelin, Dimanche 23 juin 1974 à 20:17, au balcon de l'Hotel-de-Ville de Delémont (BE)
Cependant, lors du deuxième plébiscite organisé le et le , les quatre districts de Moutier, Courtelary, La Neuveville et Laufon décident de demeurer dans le canton de Berne. Les résultats du troisième plébiscite des 7 et 14 septembre et des 19 et 26 octobre 1975 n'arrangent rien. Ces résultats annoncent ce que craignait Roland Béguelin, la partition du territoire jurassien. L'approbation de la création du nouveau canton du Jura n'est donc, pour lui, qu'une victoire partielle ; de ce fait, il estime que la lutte doit continuer, afin de « récupérer les districts perdus ».
Parcours politique
À la suite des résultats favorables pour la création d'une République et Canton du Jura, l'Assemblée constituante jurassienne est créée pour élaborer la Constitution du nouveau canton. L'une des grandes craintes de Roland Béguelin est que les futurs constituants se fassent influencer par le Conseil fédéral et que ceux-ci s'introduisent dans le système politique suisse traditionnel ce qui, de fait, leur ferait oublier leurs revendications de récupération des districts du sud. Pour contrer cette peur, lors des élections des députés constituants, Roland Béguelin appelle la population jurassienne à élire des membres actifs et importants du Rassemblement jurassien[31]. Roland Béguelin est élu le comme député. L'Assemblée inaugure ses travaux le et il en devient le vice-président[N 4]. Lors de l'élaboration de la nouvelle Constitution, le Rassemblement jurassien inscrit des articles stipulant que le canton du Jura doit continuer sa lutte et tout mettre en œuvre pour récupérer les districts du sud. De son côté, Roland Béguelin y inscrit les principes essentiels de la Charte fondamentale du nouveau canton. La nouvelle Constitution est acceptée en votation par la population jurassienne le et les travaux de l'Assemblée constituante se terminent le [32].
Après que la République et canton du Jura ait obtenu son indépendance au niveau fédéral avec la votation populaire fédérale du , Roland Béguelin est élu député au Parlement du nouveau canton le . À cette époque, il était attendu de lui qu'il se présente alors aux élections du Gouvernement jurassien et non du Parlement mais, pour cause de « stricte impartialité », il renonce à cette option[4],[33]. Il est élus président dudit parlement le .
Le , date de l'entrée officielle en souveraineté du canton du Jura, il devient officiellement député de la 1re législature (1979-1983) du Parlement du canton du Jura et en devient le premier président du au . En parallèle, il reste un grand acteur du Rassemblement jurassien et cherche à tout prix la réunification entre le Jura resté bernois et le canton du Jura. Cependant, à partir des années 1980, les positions de Roland Béguelin provoquent des avis divergents et moins favorables au sein même du camp séparatiste[N 5]. Ses idées, n'ayant pas changé depuis 1947, consistent au dénigrement par acharnement du Conseil-exécutif bernois et du Conseil fédéral qui reste immobile, selon lui, au problème jurassien. Il définit la Suisse comme « un résidu du Moyen Âge, une construction artificielle et une relique à la dérive ». Il souhaite que le canton du Jura se définisse comme un « État de combat et qu'il parte à la conquête des districts jurassiens du Sud qui avaient choisi de rester bernois ». Le Gouvernement jurassien, lui, contraint par sa constitution de se fondre dans le moule de la Confédération, devient moins virulent. Ce dernier, afin de ne pas attiser les tensions, décide d'utiliser le dialogue et la réconciliation afin de séduire les antiséparatistes du Jura bernois et le Conseil-exécutif bernois tout en gardant le même objectif que les mouvements séparatistes : la réunification. Vu comme un acte de lâcheté aux yeux de Roland Béguelin, ce dernier ne cachait pas sa consternation et sa colère à l'encontre du Gouvernement jurassien[34]: les rapports entre lui et les autorités jurassiennes se sont alors détériorés, allant jusqu'à la rupture[35].
Roland Béguelin est, ensuite, réélu député du Parlement jurassien le 24 octobre 1982 pour la 2e législature (1983-1986) et le 19 octobre 1986 pour la 3e législature (1987-1990) et décide de ne plus se représenter[36]. Lors de son mandat de presque douze ans, Roland Béguelin intervient notamment sur des sujets comme : la réunification du Jura historique, le nombre d'heures de travail hebdomadaire dans l'administration cantonale, l'aménagement de la liaison fluviale Rhône-Rhin et du Port de Bourogne en liaison avec la Transjurane, la reprise de l'exploitation du réseau des Forces motrices bernoises sur territoire jurassien, la francophonisation des lieux-dits dont le nom germanisé ne répond plus aux normes constitutionnelles jurassiennes, le subventionnement pour la réparation et la reconstruction des murs de pierres sèches dans les Franches-Montagnes, la citoyenneté jurassienne, le partage des biens entre Berne et le Jura, la protection de la langue française, l'enseignement de l'histoire jurassienne dans les écoles, l'incorporation de Vellerat au territoire du canton du Jura ou encore l'approvisionnement en énergie électrique du canton[4].
Dans le début des années 1990, lors de l'éclatement du scandale des fiches, Roland Béguelin apprend qu'il a été fiché par les autorités fédérales et la police cantonale bernoise entre 1961 et 1988[N 6],[37]. Ses rencontres, activités et conversations téléphoniques étaient surveillées. Il possédait trois dossiers de fiches, un à son nom, un deuxième sous le pseudonyme Helveticus ou Ulysse, et un troisième dans le Dossier Jura[38],[39].
En 1993, l'Unité jurassienne (UJ), mouvement séparatistes fondé en 1975 par les pro-jurassiens vivant dans les districts restés bernois, demande sa fusion avec le Rassemblement jurassien. Cependant, la fusion ne se fera pas car Roland Béguelin estime que l'UJ représente déjà une branche du RJ et que, par fusion, sa présence en terres bernoises est une mauvaise idée. Des tensions vont donc se créer entre lui et Pierre-André Comte, président de l'UJ[40]. La fusion se fera finalement en 1994.
En 1991, il devient un membre fondateur de l’Atelier du français vivant[15][Quoi ?].
Gravement malade, il se tient alors à l'écart de la scène politique et publique dès le début de l'année 1993. Il meurt le , à la suite d'un cancer du système lymphatique[43], le lendemain de la 46e Fête du peuple, dont il n'y participe pas pour la première fois, à son domicile de Delémont, à l’âge de 71 ans[14]. Son cercueil est ensuite exposé au public à l'église réformée de Delémont[44]. Il repose au cimetière de Delémont[45].
Positionnements
Réputation
Bien que généralement honoré dans le Jura, Roland Béguelin est assez reproché dans le reste de la Suisse. En premier lieu, il est un fervent défenseur du fédéralisme (qui est d'ailleurs un de ses arguments sur lequel il se base pour ses revendications jurassiennes). Cependant, il commence à critiquer le fédéralisme quand il découvre que le système politique suisse ne parvient pas à évoluer pour accueillir un éventuel nouveau canton. Il pense alors qu’un système comme tel est inefficace[34].
Aimant les débats, Roland Béguelin appréciait convaincre les gens en argumentant. Cependant, il arrivait parfois que des conflits avec lui, même internes au Rassemblement jurassien, apparaissent. En effet, en étant le secrétaire général de ladite association et rédacteur en chef du Jura Libre, Roland Béguelin détenait tous les pouvoirs, ce qui l'amenait quelquefois à rogner les autres membres qui ne partageaient pas les mêmes idées[34].
Indépendantisme
Bien que Roland Béguelin soit un homme de gauche, il écrit des articles pour La Nation française, revue française d'extrême droite, dans lesquels il exprime son soutien pour l’Algérie française[46]. Il explique ses positions colonialistes, contradictoires à ses idées d'autodétermination, par sa profonde francophilie : pour lui, il s’agissait de « défendre l’ethnie française et la position de la France dans le monde et en particulier en Afrique »[34],[23]. Roland Béguelin défend également l'indépendance des peuples de langue francophone. Il créera le Mouvement Romand (association qui milite pour une Romandie libre).
Au début des années 1960, Roland Béguelin adopte une stratégie internationaliste de la Question jurassienne. Son objectif est de faire reconnaître le problème problème jurassien au reste du monde. Dès 1962, il entretient des relations avec les mouvements indépendantiste Wallon. Il se rend plusieurs fois en Belgique, notamment en 1964, où il présente la Question jurassienne à Bruxelles en marge des festivités liées au 10ème anniversaire de la Fondation Charles Plisnier ou en 1965 où il prend la parole au Rassemblement wallon lors d'une réunion à Waterloo[47],[48],[49].
Grand francophile, Roland Béguelin voue une véritable admiration à la France et à sa culture[N 9]. Il tiendra des propos et des théories ethniques sur les peuples de langues francophone en méprisant, parfois, les langues germaniques[N 10],[23]. Dans ses idées de sauvegarde de la langue française, il s'attache alors une réputation discréditée de nationaliste français. Proeuropéen, tolérant et ouvert, Roland Béguelin considérait que « son peuple avait le droit de se réclamer de la culture française »[35]. Il énoncera même la volonté que le Jura, et avec lui la Suisse romande, soit rattaché à la France[N 11]. Selon lui, « Un canton du Jura n'est qu'une étape avant l'Europe unie qui abolira la "fausse frontière" qui le sépare de la France. »[61],[62].
Cette section contient une ou plusieurs listes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents éléments (novembre 2021).
Au cours de sa carrière, il participe à divers organisations professionnelles et mouvements œuvrant dans le domaine de la francophonie mais également d'associations autres :
Membre de l'association étudiante de Commercia-Ergueliana de Saint-Imier, de 1938 à 1941[63] ;
Membre de l'association étudiante de Stella neocomensis[64] ;
Membre de l'association des Vieux-Commerciens[65] ;
Vice-président de la section romande et chargé des affaires extérieures et l’un des deux représentants de la Suisse romande au Conseil d’administration de l'Association internationale de solidarité francophone[15] ;
Membre et délégué au comité européen de l'Association européenne de l’ethnie française[75] ;
Secrétaire général, de 1971 à 1990, du Comité permanent des communautés ethniques de langue française[15] ;
Membre et Président de la section jurassienne de l'Association internationale des Parlementaires de langue française[15] ;
Membre du bureau de l'Association internationale des Parlementaires de langue française[15] ;
Membre de l’Association des écrivains de langue française (dès 1980)[76] ;
Membre du Syndicat des journalistes et écrivains[77] ;
Roland Béguelin a publié de nombreux poèmes, essais, nouvelles et textes dans La Revue Transjurane, dont il était l'administrateur. Il s’est occupé également de Sur Parole, supplément littéraire du journal Le Jura Libre en 1970 et 1971 et de la revue Miroirs aux éditions des Compagnons de la Marjolaine en 1957-1958.
Il a notamment publié plusieurs ouvrages littéraires, dont :
Histoire et procès du Front de libération jurassien, Moudon, Société de secours en faveur des victimes de la lutte pour la patrie jurassienne, 1967. ;
Les voies de la négociation, Delémont, RJ, 1968. ;
Bras tendus, Delémont, 1968 ;
Domination bernoise et parti socialiste, Delémont, Imprimerie Boéchat S.A., 1969 ;
Contrecœur (avec dessins de Paul Bovée), Delémont, Imprimerie Boéchat S.A., 1970[90] ;
Un faux témoin : la Suisse, Paris-Lausanne-Montréal, Éditions du Monde, 1973[91] ;
L’autodisposition du peuple jurassien et ses conséquences, (avec Roger Schaffter), Delémont, RJ, 1974 ;
La Germanisation du Jura, Association romande pour la défense de la langue française, 1975[92]
La Question jurassienne en 1980, Delémont, RJ, 1980[93] ;
Les racines de l’unité jurassienne, Delémont, RJ, 1982 ;
Quarante ans plus tard, (avec Alain Steulet), 1987.
Chants
En 1950, Roland Béguelin et Roger Schaffter reprennent, avec plusieurs modifications, la chanson populaire La Rauracienne écrite par Xavier Stockmar en 1830. La nouvelle chanson est renommée La Nouvelle Rauracienne et est proclamée hymne des séparatistes jurassiens. La chanson est promulguée « hymne officiel de la République et Canton du Jura » le par le Parlement jurassien[94].
Le Mouvement autonomiste jurassien rend très souvent hommage à Roland Béguelin, lors des commémorations de sa naissance ou de son décès[45].
Les Archives cantonales jurassiennes possèdent un fonds d'archives regroupant toutes les archives connues sur Roland Béguelin[15]. À l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de Roland Béguelin, un fonds privé d'archives photographiques a été mis en ligne[115],[116].
Quelques ouvrages relatent la vie de Roland Béguelin comme Roland Béguelin, ou la conscience du Jura de Claude Froidevaux ou encore Roland Béguelin, le combat pour la liberté de Jean-Paul Bovée.
En 1995, une plaque commémorative est installée sur sa dernière maison à Delémont[117],[118].
Plusieurs villages et villes ont donné le nom de Roland Béguelin à l'une de leurs places ou rues. En voici une liste non exhaustive[4]:
Place Roland Béguelin à Vellerat, 30 octobre 1993[119];
Roland Béguelin épouse Marie-Louise Montandon (1920-1978), en 1947. Le couple s'est connu pendant la seconde guerre mondiale à l'École de commerce de Saint-Imier. Entre 1946 et 1952, il note sur des agendas son histoire d’amour avec Marie-Louise. Sa fille Marie-José, qui les a conservés, confie en 2024 : « Il écrit, parce que sa relation avec ma mère s’est instaurée en temps de guerre, que s’il n’y avait pas Malou, il s’engagerait en France, contre l’Allemagne. On voit qu’il se cherche une cause à défendre. Il dit dans ces carnets ne pas être fait pour une vie de fonctionnaire. À l’époque, il est secrétaire communal à Tramelan ». De sa mère, elle indique : « Ma mère complétait bien mon père. Elle avait de l’intuition, de l’empathie, elle le conseillait beaucoup. Il avait plus de peine qu’elle à sentir le caractère des gens. Elle a joué un rôle dans l’ombre, mais très important »[129].
Le couple aura trois filles, Marie-Nicole Béguelin (1948)[N 15]; Marie-José Béguelin (1949- ), professeure de linguistique à l'Université de Neuchâtel[130]; et Nicole Béguelin (1952-2008), actrice au Théâtre populaire romand[131].
Après la mort de son épouse en 1978, il se remarie en 1982 avec Denise Schmidt (ou Schmid, ou Schmitt)[7],[15],[132].
Résidences
De sa naissance à 1952, Roland Béguelin vit dans son village d'origine de Tramelan-Dessus. De 1929 à 1952, il vit dans la maison familiale située à Rue de la Paix 13[133].
En février 1952, il s'établit à Delémont, avec son épouse et ses trois filles, dans un appartement située au 3ème étage d'un immeuble localisé au Chemin du Puits 2[20],[134]. Le 27 novembre 1964, il achète l'ancienne maison du peintre Paul Bovée située à la Rue Franche 16[135]. Il y vivra de 1965 à sa mort en 1993[118].
Il possédait également une maison de vacances appelée La Porte-à-Guy située dans le village de Clis (commune de Guérande), en Bretagne, depuis le [136].
↑Baptisé le 7 avril 1922 au temple de Tramelan[3].
↑Le refus du Parlement bernois d'attribuer le Département des travaux publics à Georges Moeckli, jurassien francophone, car celui-ci ne sait « pas assez bien l'allemand » déclenche, en septembre 1947, l'« affaire Moeckli », qui relance la Question jurassienne.
↑La majorité du canton de Berne refuse l'initiative (mais le oui est en tête dans trois des sept districts jurassiens).
↑Comme membre du Bureau, il est chargé des affaires scolaires, de la santé publique, de l’éducation et des relations entre l’Etat et les églises. Il est également Président des commissions Rédaction, Modalités du partage Berne/Jura et Budget et séparation des comptes.
↑À l'exemple de Roger Schaffter qui, en 1979, désapprouve la politique de Roland Béguelin en vue de la réunification du Jura, démissionne de son poste de vice-président du Rassemblement jurassien.
↑Ce qui représente sept kilos de dossier aux archives cantonales jurassiennes.
↑Lors du plébiscite jurassien, Roland Béguelin voulait empêcher les immigrés aux patronymes à consonance germanophone de voter sur l'autodétermination du Jura.
↑La menace de rattachement à la France n'était qu'une provocation pour faire bouger la Suisse (alémanique en particulier) selon François Lachat.
↑Selon Le Quotidien jurassien, du 30 octobre 1993, la commission communale de nomenclature proposait de désigner Avenue Roland Béguelin l'actuelle Avenue de la gare. Finalement, c'est la Place Brûlée qui fit le changement de nom.
↑Anciennement Place de la Gare. Toujours nommée ainsi par les antiséparatistes.
↑Henri-Dominique Paratte, Entre tradition et modernité, nationalisme et ouverture : Jura-Acadie, réflexions 1997, Wolfville, Les Presses de l'Université d'Ottawa et Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF), , 52 p. (ISSN1183-2487, lire en ligne [PDF])
↑Archives cantonales jurassiennes (ArCJ), « Louisiane, 1974-1980 » , sur archivescantonales.jura.ch (consulté le )
↑Alain Pichard, La Question jurassienne : avant et après la naissance du 23e canton suisse, Lausanne, EPFL, Presses polytechniques et universitaires romandes,
↑De la déclaration des droits de l'Homme au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, Dixième Conférence des Communautés de Langue française, Paris, Section française de la Conférence des Communautés de Langue française, , 142 p., p. 35-36
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بروجكت زيرو 3: ذا تورمنتدProject Zero 3: The Tormented المطور تيكمو الناشر اليابان تيكموأ.ش. تيكموأوروبا تيك-تو إنترأكتيف المصمم كيسوكي كيكوشي سلسلة اللعبة « بروجكت زيرو » النظام بلاي ستيشن 2 تاریخ الإصدار اليابان July 28, 2005أ.ش. نوفمبر 8, 2005أوروبا فبراير 24, 2006 نوع اللعبة رعب البقاء النم...
Sir Geoff Hurst Hurst dalam foto tanda tangan pada Maret 2008.Informasi pribadiNama lengkap Sir Geoffrey Charles Hurst MBETanggal lahir 8 Desember 1941 (umur 81)Tempat lahir Ashton-under-Lyne, Lancashire, Inggris, Britania RayaPosisi bermain PenyerangKarier junior1957–1959 West Ham UnitedKarier senior*Tahun Tim Tampil (Gol)1959–1972 West Ham United 411 (180)1972–1975 Stoke City 108 (30)1973 → Cape Town City (pinjaman) 6 (5)1975–1976 West Bromwich Albion 10 (2)1976 Cork Celtic 3...
Kedutaan Besar Republik Indonesia di SuvaLokasi Suva, FijiDuta BesarDupito Dorma SimamoraYurisdiksi Fiji Kiribati Nauru TuvaluSitus webkemlu.go.id/suva/id Kedutaan Besar Republik Indonesia di Suva (KBRI Suva) adalah misi diplomatik Republik Indonesia untuk Republik Fiji dan merangkap sebagai perwakilan Indonesia untuk Republik Kiribati, Republik Nauru, dan Tuvalu.[1] Daftar duta besar Artikel utama: Daftar Duta Besar Indonesia untuk Fiji No. Foto Nama Mulai menjaba...
American diplomat John Augustus Sutter Jr.Born(1826-10-25)October 25, 1826Burgdorf, SwitzerlandDiedSeptember 21, 1897(1897-09-21) (aged 70)Acapulco, Guerrero, MexicoOccupation(s)City Planner U.S. ConsulKnown forFounding and Planning the City of Sacramento, CaliforniaSpouse(s)María del Carmen Rivas (1850) Nicolasa Solís (1870-1897)Children11Parent(s)John Augustus Sutter Sr. Anna Sutter John Augustus Sutter Jr. (October 25, 1826 – September 21, 1897) was a founder and planner of t...
1981 live album with studio elements by Frank ZappaTinsel Town RebellionLive album with studio elements by Frank ZappaReleasedMay 17, 1981RecordedOctober 1978 – December 1980VenueBerkeley Community Theatre; in Carbondale, Illinois; at the NYC Palladium; Santa Monica Civic Auditorium and Odeon Hammersmith, LondonGenre Progressive rock comedy rock Length67:19LabelBarking PumpkinProducerFrank ZappaFrank Zappa chronology Joe's Garage(1979) Tinsel Town Rebellion(1981) Shut Up 'n ...
Maoist military concept For the term's use in the historiography of World War II in the United Kingdom, see Angus Calder § The People's War. People's warSimplified Chinese人民战争Traditional Chinese人民戰爭TranscriptionsStandard MandarinHanyu Pinyinrénmín zhànzhēngWade–GilesJenmin chanchengother MandarinXiao'erjingژٌ مٍ جً ﺟْﻊYue: CantoneseYale RomanizationJànman zíncàang Part of a series onMaoism Concepts Agrarian socialism Antagonistic contradictio...
List of Steve Martin awards Martin at the 120th Anniversary of Carnegie Hall, April 2011 Wins Nominations Academy Awards 1 0 Golden Globe Awards 0 7 Grammy Awards 5 11 Primetime Emmy Awards 1 13 Tony Awards 0 2 Totals Awards won 21 Nominations 67 The following is a list of awards and nominations received by actor, comedian, musician, screenwriter and film producer Steve Martin. Martin has received 13 Primetime Emmy Award nominations for his work on television. He won in 1969 for Primetime Emm...
This is a list of original characters found in Peter Jackson's series of film adaptations of J. R. R. Tolkien's 1937 novel The Hobbit. Men Ryan Gage as Alfrid in Peter Jackson's The Hobbit: The Desolation of Smaug. Alfrid Lickspittle (portrayed by Ryan Gage)[1] is a cowardly and greedy sycophant. He was a government official of the town of Esgaroth and the Master of Lake-town's conniving servant. Betsy Butterbur, a relative of Barliman Butterbur from The Fellowship of the Ring, appear...
Đối với các định nghĩa khác, xem Trinh nữ (định hướng). Trinh nữ Phần Lan (tiếng Phần Lan: Suomi-neito, tiếng Thụy Điển: Finlands mö) là một xử nữ được nhân cách hóa thành một biểu tượng quốc gia Phần Lan, coi là sự hiện thân cao quý nhất của phẩm hạnh Phần Lan.[1] Lịch sử Bài chi tiết: Chủ nghĩa dân tộc Phần Lan Xử nữ Phần Lan trên bưu thiếp 1906. Trinh nữ Phần Lan được ...
American planter The Lord Fairfax of Cameron8th Lord Fairfax of CameronTenure1793–1802Known forNeighbor of George WashingtonBorn1736Belvoir, Colony of VirginiaDied1802Mount Eagle, VirginiaNationalityAmericanSpouse(s)Elizabeth CaryJennie DennisonOccupationClergyman Rev. Bryan Fairfax, 8th Lord Fairfax of Cameron (1736–1802) was an Anglican clergyman and Scottish peer (the title was created in 1627 before the Union of 1707). He was a lifelong friend of George Washington and became ...
Human settlement This article possibly contains original research. Please improve it by verifying the claims made and adding inline citations. Statements consisting only of original research should be removed. (July 2013) (Learn how and when to remove this template message) Dayalbagh or Dayal Bagh means 'Garden' (bagh) of 'Merciful' (dayal), inferring Garden of the Merciful, is a locality in metropolitan Agra in western Uttar Pradesh, India. It is the headquarters of the Dayalbagh subsect of ...
For the suburb of Bukit Kiara, see Bukit Kiara. Suburb of Kuala Lumpur in Segambut, Federal Territory of Kuala Lumpur, MalaysiaMont KiaraSuburb of Kuala LumpurApartments at the center of Mont' Kiara in 2019Location of Mont Kiara in Kuala LumpurLocation within MalaysiaCoordinates: 3°10′15″N 101°39′14″E / 3.17083°N 101.65389°E / 3.17083; 101.65389CountryMalaysiaStateFederal Territory of Kuala LumpurConstituencySegambutGovernment • Local AuthorityD...
San RafaelSan Rafael station with a northbound train in August 2018General informationLocation3rd Street and Hetherton StreetSan Rafael, CaliforniaCoordinates37°58′15″N 122°31′21″W / 37.97083°N 122.52250°W / 37.97083; -122.52250Elevation10.2 ft (3.1 m)Line(s)SMART Mainline Subdivision[1]Platforms2 side platformsTracks2Connections Golden Gate Transit Marin Transit Sonoma County Airport Express Sonoma County Transit Greyhound LinesConstructionBicycle ...
Voce principale: I Cavalieri dello zodiaco - Episode G. Copertina del volume 7 dell'edizione italiana. Questa è la lista dei capitoli e del manga I Cavalieri dello zodiaco - Episode G, scritto e disegnato da Megumu Okada e ispirato all'opera originale di Masami Kurumada. La storia è ambientata sette anni prima degli eventi narrati ne I Cavalieri dello zodiaco e racconta la lotta dei Cavalieri d'Oro, guerrieri che combattono in nome di pace e giustizia, per proteggere la terra dalla minaccia...
This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Asian Television Network – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (August 2012) (Learn how and when to remove this template message) Asian Television NetworkTypePublic (TSX-V: SAT)IndustryMediaFounded1971; 52 years ago (1971)Headquar...
Majelis Ulama Indonesiaمجلس العلماء الإندونيسي الاختصار (بالإندونيسية: MUI) البلد إندونيسيا المقر الرئيسي وسط جاكرتا تاريخ التأسيس 26 يوليو 1975 مكان التأسيس جاكرتا منطقة الخدمة إندونيسيا الرئيس معروف أمين (27 أغسطس 2015–) الموقع الرسمي الموقع الرسمي تعديل مصد...