À la veille des rébellions des Patriotes, le journaliste Ludger Duvernay fonde le la première Société Saint-Jean Baptiste. Elle a pour but de réunir des gens autour d'un même idéal, celui de promouvoir la solidarité du peuple du Bas-Canada face aux revendications démocratiques formulées par l'Assemblée législative contre le pouvoir colonial britannique. Duvernay pose ainsi les bases de ce qui deviendra ultérieurement la Fédération des Sociétés Saint-Jean Baptiste. De concert avec ses acolytes, ce dernier fait du la Fête nationale des Canadiens français, soit la Saint-Jean-Baptiste, ancêtre de la Fête nationale du Québec. Ces célébrations nationales se répandent rapidement dans tout le pays. Malheureusement, l'écrasement des rébellions par l'armée anglaise viendra mettre un terme à ces manifestations pendant plusieurs années[2].
À la suite des rébellions des Patriotes de 1837-1838 et de l'Acte d'Union de 1840, les Sociétés Saint-Jean Baptiste se multiplient à travers la province. Associations philanthropiques dont la devise commune est « nos institutions, notre langue et nos lois », elles ont pour objectif de créer des liens avec tous les Canadiens français. Les représentants de diverses Sociétés se rencontrent pour faire le point, évaluer la situation et discuter des moyens à prendre pour défendre les intérêts nationaux des Canadiens français[2].
En 1947, neuf SSJB du Québec (Sherbrooke, Trois-Rivières, Québec, Rimouski, Saint-Hyacinthe, Nicolet, Hull, Saint-Jean et Chicoutimi), forment la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec lors de la tenue d'un congrès à Sherbrooke[2]. Cet événement survient peu de temps après l'apparition de divergences de vues au sein d'une éphémère fédération (1945-1946) qui comprenait presque toutes les SSJB du Québec et de l'Ontario. Malgré tout, les SSJB du Québec et de l'Ontario continuent de collaborer étroitement jusque dans les années 1960[3].
1969, la fédération prend position « en faveur de la souveraineté politique totale du Québec », affirmant que la souveraineté « est une condition indispensable au développement ordonné des ressources humaines, physiques et économiques de la collectivité québécoise. »[2]
En 1972, sous l'effet du mouvement de laïcisation qui touche toutes les institutions du Québec, la fédération prend le nom de « Mouvement national des Québécois ». Fortement engagé dans le combat contre le bilinguisme institutionnel et pour l'unilinguisme territorial, le MNQ est actif dans le mouvement politique qui s'oppose aux Loi pour promouvoir la langue française au Québec (1969) et Loi sur la langue officielle (1974) et appuie la politique interventionniste proposée par le Parti québécois.
À la suite de l'échec de l'option souverainiste au référendum québécois de 1980, le MNQ est désorienté. En 1982, ses bureaux ferment et il est question de dissoudre la fédération[2].
En 1984, année du 150e anniversaire de la SSJB, le gouvernement du Québec confie au MNQ la coordination des festivités de la Fête nationale du Québec.
Le début des années 1990 marque le retour des débats constitutionnels au Québec. En 1990, le MNQ fait campagne contre l'accord du Lac Meech puis joint ensuite sa voix à celle de tous ceux qui réclament la souveraineté du Québec. Le MNQ participe aussi activement à la Commission sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec (commission Bélanger-Campeau) en présentant le mémoire "Sans les moyens d'un pays complet, le Québec ne fera bientôt plus le poids"[2].
En 1991, le MNQ prend le nom de « Mouvement national des Québécoises et des Québécois », mais conserve le sigle « MNQ ».
À partir de 1994, le MNQ accorde plus d'importance aux questions d'éducation et de citoyenneté, il participe à différentes commissions parlementaires, notamment aux États généraux sur l'éducation en 1995 où il demande la déconfessionnalisation des structures scolaires[2].
En riposte à l'Avis rendu par la Cour suprême en 1999, le projet de loi C-20 du gouvernement fédéral qui vise à restreindre les pouvoirs de l'Assemblée nationale lors du prochain référendum, le MNQ organise aussitôt l'opération Boule de Neige, la riposte de la société civile québécoise à cette nouvelle offensive. « 50 + 1 » personnalités québécoises sont recrutées en l'espace d'un peu plus de 24 heures qui acceptent de participer au lancement de cette opération[2].
Entre janvier et , le MNQ coordonne une importante campagne de promotion de la souveraineté, la seule depuis le référendum de 1995. Quinze représentations du Théâtre Parminou dans les cégeps, une quarantaine de conférences et de débats publics ainsi que des opérations d'affichage et de relations de presse sont organisées à la grandeur du Québec. Une campagne d'affichage dont le thème est "Le temps du fédéralisme est écoulé" voit aussi le jour[2].
Le MNQ crée en 2002 l'Institut de recherche sur le Québec. Ce dernier a pour mission de susciter, de soutenir et de diffuser des recherches et des textes d'opinion touchant les enjeux actuels du développement du Québec[4].
Le MNQ accentue aussi ses pressions pour l’établissement d’une politique nationale de commémoration, et désire ainsi donner un caractère officiel à des événements historiques importants dans la formation de l’identité québécoise. À ce sujet, le Mouvement a organisé les États généraux sur les commémorations historiques en [5]. Par ailleurs, le MNQ joue un rôle de premier plan pour la préservation de la mémoire collective, en organisant les célébrations entourant la Journée nationale des patriotes et le Jour du drapeau[2].
Créée en 1973 à l'occasion du 25e anniversaire de fondation du MNQ, la Médaille René-Chaloult (anciennement Médaille d'argent) est décernée pour honorer le travail et l'œuvre d'une personnalité québécoise qui s'est illustrée, soit dans le domaine intellectuel, artistique ou humanitaire, soit sur le plan politique, socio-économique ou culturel, ou encore dans le monde des loisirs et des sports[8].
Depuis sa création, elle a été décernée aux personnes suivantes :
La Médaille René-Lévesque (anciennement médaille d'or) a été créée le et est remise une fois par dix ans lors d’anniversaires ou d’occasions spéciales à une Québécoise ou un Québécois qui ont, par leurs réalisations et leur engagement, suscité la fierté et la reconnaissance du peuple québécois[8]. La médaille est nommée en l'honneur de René Lévesque, ancien premier ministre du Québec.
Décernée par le MNQ sur recommandation d'une Société membre, elle est remise à une personne qui a travaillé à promouvoir les intérêts des Québécoises et des Québécois dans sa région[8].
Depuis sa création, ce sont plus de 125 personnes qui ont ainsi été honorées pour leur dévouement à la cause du Québec.
Le prix « Artisan de la Fête nationale »
Le prix « Artisan de la Fête nationale », créé en 2009 pour les 25 ans de coordination par le Mouvement national des Québécoises et Québécois et ses Sociétés affiliées, est remis pour souligner la contribution exceptionnelle d’un artisan au succès de la Fête nationale. Ce prix est également remis dans chaque région du Québec afin de souligner la contribution des organisateurs et des bénévoles qui sont, année après année, plus de 20 000 à travers tout le Québec.
2009 — Normand Brathwaite, pour avoir animé le spectacle dans la Capitale et à Montréal pendant une décennie.
2010 — Gilles Vigneault, pour sa contribution exceptionnelle au rayonnement des célébrations avec sa chanson Gens du pays, véritable hymne à la fierté québécoise, créée en 1975.
2012 — Sylvie Rémillard et Jean Rémillard, pour leur implication à la production et à la direction artistique du spectacle sur les plaines d’Abraham ainsi qu’au parc Maisonneuve depuis plusieurs années.
2013 — Paul Piché, dans le cadre du 35e anniversaire de son album épique À qui appartient l’beau temps ?
2014 — Mouvement national des Québécoises et Québécois, coordonnateur des festivités de la Fête nationale depuis 30 ans, le MNQ a reçu cet hommage par l’entremise de 18 collaborateurs ayant œuvré 15 ans ou plus à la coordination nationale ou dans la réalisation en région de ce grand rassemblement.
↑MNQ. « Sociétés affiliées », dans le site du Mouvement national des Québécoises et Québécois, 2012, consulté 16 novembre 2012
↑ abcdefghi et jMNQ. « Une histoire pour l'avenir ! », dans le site du Mouvement national des Québécoises et Québécois, 2012, consulté le 16 novembre 2012
Robert Rumilly. Histoire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, des Patriotes au fleurdelysé, 1834-1948, Montréal : Éditions de l'Aurore, 1975, 564 pages (ISBN0885320891)
CRCCF. « La Société Saint-Jean-Baptiste de l'Ontario » dans le site La présence française en Ontario : 1610, passeport pour 2010. Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l'Université d'Ottawa, 2003