Robert Samson a résidé au bas de la rue Fraser à Saint-Antoine-de-Bienville (annexé à Lauzon en 1924 puis à la Ville de Lévis en 1989)[2]. Il a étudié la musique pendant 12 ans, notamment le piano avec l'abbé Alphonse Tardif du Collège de Lévis et le chant avec Isa Jeynevald à Québec.
En 1939, il commence sa carrière à titre d'annonceur-chanteur à la station radiophonique CHRC de Québec. Inspiré par le cinéaste français Marcel L'Herbier, Robert Samson devient Robert L'Herbier. En 1940, il quitte la région de Québec avec ses parents pour s'établir à Sherbrooke pendant une période de deux ans. Il obtient rapidement son émission à CHLT où ses talents de chanteur sont mis à contribution.
Au printemps de 1942, il apprend que l'un des chanteurs vedette de l'émission Les Joyeux Troubadours (Paul Charpentier) est mobilisé et doit quitter son poste. Il s'agit de l'émission la plus populaire de l'époque. Robert L'Herbier auditionne et obtient le poste. Cela propulsera sa carrière. Il s'installe définitivement à Montréal en 1942.
À l'été 1945, il épouse la chanteuse et accordéoniste Rolande Désormeaux, qu'il avait connue sur le plateau de l'émission Les Joyeux Troubadours. Ils auront deux fils : Benoît et feu François.
Le couple se produit également à l'émission radiophonique Fantaisie musicale de la SRC.
En 1948, il enregistre les chansons « Fascination » et « Valse bleue » qui paraissent au printemps sur 78 tours Bluebird.
En 1949, il fonde avec la revue Radio '49 avec Fernand Robidoux. C'était un magazine bimensuel qui faisait la promotion des vedettes de la radio et de la chanson locale du Québec. Elle présente le premier palmarès publié dans un périodique du Québec, ainsi qu'un concours de la chanson ayant comme mandat de stimuler la création de chansons originales québécoises.
La même année, le premier disque en format 45 tours paru au Québec, lancé par RCA Victor (RCA Victor 57-0000), présente des rééditions de ses chansons Valse Bleue et Fascination[3].
Dans les années 1950, il accumule les succès sur disque, dont :
« Heureux comme un roi » (son plus grand succès qui sera vendu à plus de 35 000 exemplaires — un record pour l'époque
« Voudras-tu » (une de ses compositions qui fut éditée en France sous le nom de « Robert Verdier »)
« La polka d'amour »
« Tango d'un soir »
« Tout le long des rues »
« Son voile qui volait »
« Destin »
Son répertoire sur disques est composé principalement de chansonnettes françaises, des adaptations contemporaines de refrains folkloriques, ainsi que ses propres compositions. Il a aussi enregistré quelques rares versions françaises de chansons américaines.
Parmi ses plus grands succès qu'il a enregistré, on retrouve notamment des chansons écrites par d'autres compositeurs et chanteurs français :
« Heureux comme un roi » du compositeur français Francis Lopez.
Au début des années 1950, le chanteur français Claude Robin a notamment enregistré sa chanson « Pour un oui, pour un non ».
Robert L'Herbier devint le premier chanteur québécois qui enregistra sur disque 45 Tours. Ses chansons « Fascination » et « Valse bleue » enregistrées sur 78 tours Bluebird furent reprises sur 45 tours RCA Victor au début des années 1960.
Le début de sa carrière à la télévision
Le , Robert L'Herbier et son épouse font leurs débuts à la télévision à l'émission Showtime télédiffusée par la CBC à Toronto.
De 1954 à 1959, ils animent la très populaire émission télévisée Rolande et Robert à Radio-Canada.
En 1954, ce duo participe aussi à 18 émissions de radio hebdomadaires partagées entre les stations radiophoniques CKVL, CKAC et la SRC.
En 1955, ils fondent L'amicale de la chanson avec Jean Rafa et Jean Bertrand. Cette association avait comme mandat de s'occuper de l'édition et de faire la promotion de la chanson francophone.
En 1956-1957, il est président-fondateur de la maison d'éditionSociété amicale de la chanson Inc..
Décès de son épouse Rolande Désormeaux
En 1962, Rolande Désormeaux apprend qu'elle est atteinte d'un cancer. Elle fait sa dernière émission publique en novembre de cette même année lors de l'émission « Jeunesse d'aujourd'hui » à Télé-Métropole. Elle meurt le , à l'âge de 36 ans, dans leur maison à Duvernay (Laval (Québec)).
Second mariage
Robert s'est remarié avec Gabrielle Roy en 1969 et ils ont eu une fille nommée Emmanuelle.
Le début de sa carrière à titre d'administrateur à Télé-Métropole (aujourd'hui le Réseau TVA)
En 1960, il met fin à sa carrière de chanteur et entre au service de la nouvelle station de télévision CFTM-TV (Canal 10) de Télé-Métropole (qui deviendra TVA) à Montréal. Son passage à la programmation de Télé-Métropole amène une réelle révolution au sein de la télévision québécoise en faisant la promotion de la culture québécoise populaire et, cela, principalement à deux niveaux :
Au niveau de la chanson populaire, en programmant des émissions comme Jeunesse d'aujourd'hui, Les Tannants, Le Jardin des Étoiles, etc. qui sont à l'écoute des goûts du public québécois.
Devant les succès de sa stratégie de programmation, Robert L'Herbier connaît une ascension rapide au sein de Télé-Métropole :
1961 : Adjoint au directeur de la programmation à Télé-Métropole à Montréal.
1946 et 1948 : Il est nommé l'artiste le plus populaire et il reçoit la médaille d'or de l'hebdomadaire Radiomonde.
1967 : Il reçoit le trophée-mention du Gala des artistes pour son apport à l'expansion de la télévision québécoise.
1989 : Il reçoit le trophéeHommage au Gala MetroStar — à cette occasion, sa fille Emmanuelle lui interprète une version spéciale de Heureux comme un roi.
1991 : Il reçoit l'Ordre du mérite de l'Association canadienne des Radiodiffuseurs.
1992 : Il reçoit une médaille lors du 125e anniversaire du Canada.
1996 : Il est honoré lors du Gala du 35e anniversaire de la fondation de Télé-Métropole.
↑La maison n'existe plus car elle a été incendiée, mais on peut voir sa localisation sur Google Map à l'adresse suivante [1]
↑Robert Thérien, L'histoire de l'enregistrement sonore dans le Québec et dans le monde 1878-1950, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2003, p. 188.
↑« L'animateur et chanteur Robert L'Herbier s'éteint », Le Soleil, Art et Spectacle, , p. 11 (lire en ligne, consulté le ).
Source
Benoit L'Herbier, Robert L'Herbier, Heureux comme un roi, Montréal, Les Éditions de L'Homme, 1999, 225 p.